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fortes & empreintes > tant de plantes que de poiflons,
font au milieu des couches horizontales, qui constituent
inconteftablement des dépôts formés dans
le badin de la mer, & non une fuite d’envafemens
particuliers.
Ces empreintes font la fuite d’un envafement des
poiffons ou des plantes au milieu des dépôts fou-
marins : la fubftance des poiûfons s’ eft détruite,
ainfi que la parenchime des plantes 5 mais les fqïïe-
lettes des uns & des autres ayant été çonfervés
exactement, ont confervé ou ont fourni une certaine
forme de vides qui ont été remplis depuis
par des matières métalliques quelconques ou par
d'autres infiltrations qui ont peut-être la fubftance
de la pierre.
La matière du poiflon ou de la plante étant détruite
en partie, elle alaiflé fa forme empreinte dans
l'ardoife , & il eft refté un creux après la deftruc-
tion , lequel creux a été rempli par différentes matières.
On ne peut pas confidérer ces représentation?
de plantes ou de poiflons comme.des jeux
de la nature : ici elle s'eft aflujettie à exprimer
exactement les plus petits traits des originaux &
à conferver leurs dimenfions.
Il peut y avoir quelque difficulté à expliquer
•pourquoi les plantes dont les impreffions fe trouvent
lur les ardoifes d’Allemagne, ne retrouvent
qu'aux Indes j mais il y a déjà plufièurs autres difficultés
du même genre qu'il faut avoir le courage
d’expoler fans les affbiblir, en attendant qu'on
puiffe les réfoudre.
Les pierres qui renferment des poiflons, c ’eft-à-
dire, des fquelettes de poiflons, où Ion voit les
os & les écailles, font très-communes à (Enin-
gen, dans le diocèfe de Confiance. M.Scheuchzer
cite dans fon ouvrage De Vifciiyn querelâ, un grand
brochet qui eft bien confervé. Il cite deux os des
vertèbres d'un homme & même d'une plume d'oi-
feau trouvés dans des pierres j mais on trouve"
toujours plus de poiflons. Ces poiflons ont pii> à
l'embouchure de certaines rivières, demeurer en-1
veloppés dans la vafe , laquelle, fe durciflant en-
fuite , a formé des lits : c’ eft par la même raifon
qu’ il fe trouve beaucoup plus de coquillages que
de poiflons enfermés dans des pierres, & que toutes
ces dépouilles font bien confervéès.
' EN C LA V E -D 'AR TO IS , petitpaj'S du ci-devant
comté d'Artois , qui renfermoit treize pâroifles i&
communes. Il eft fitué fur les-ci-devant frontières
occidentales de l’Artois , près de Montreuil j au
levant de Créci. Les communes de cet arrondifle-
ment furent "démembrées de l ’Artois & unies à la
France. C e pays fait actuellement partie du département
du Pas-de-Calais.
E N G O S S E , village du département de la
Haute-Garonne, arrondiflemeqt de Saint-Gaüdens,
2c à une lieue & demie de cette-ville. Il .y a des
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eaux minérales très-limpides & fans faveur bien
fenlïble, à quelque auftérité près.
ENCOUSSE , village du département du Gers,
canton de Cologne , & à une lieue fud-éft de cette’
ville.' Il y a des eaux minérales limpides, & qui
n ont prefque point de faveur; elles'ont beaucoup
de réputation dans le pays.
E N C U V A G E , fond naturel d'un vallon : c’eft
la bafe des dépôts que les eaux ont faits dans les
plaines qu’on trouve au milieu des vallées. L'en- 1
Veuvage eft à découvert dans les parties des vallées
j où l'eau torrentielle entraîné tous lès matériaux
| qu'elle détache des bords. Il eft couvert à une1
‘fort grande profondeur dans les lieux où les rivières
ofcillent; C e f t fur Y encuvage qu'e:réfident
les' bonnes ea ix des fources que' fourniflent les
coupures des bords naturels d’ une vallée; C’eft
jufqu’ à ce fond de cuve qu’il faut parvenir lorf-
qu’on creufe des.puits dans les plaines des vallées.’
Tant que la fouille s'arrête dans les maffifsdes dépôts,
les fources ne donnent'pas de bonnes eaux
ou n’ont pas de edurant fo u ten u .C e ft auffi furie
fond de cuve qu’iljëft prudent d'établir les fondations
des bâtimens qui exigent une grande- fo—1
lidité , furtout lorfque les dép'ôts n’ont pas par'
eux-mêmes une certaine conlïiiance & une cer--
taine fermeté.
Il y a fouvent fur Vencuvage ou fond de cuve
deux fortes de dépôts , ceux foumarins faits djns
le tems que la vallée étoit couverte par les eaux1
de la mer, qui en a voient formé un golfe; & ceux-
qui font dus à l'alternative des eaux pluviales 3c:
torrentielles depuis que le travail des eaux s'eft
fait à la furface des conrinens fecs.
Depuis le tems que 4a vallée a été abandonnée
par la mer, & que les fleuves 8e les rivières ont1
repris leur cours dans leurs anciennes vallées, on
conçoit qu'il n’y a qu’un feul ordre de dépôts dans1
les vallées qui n'ont pas été des golfes & qui
n’offrent qu'un feul fol dans les forids de cuve. Je
diftingue trois fortes de fonds deicuve, 1 •( ceux
de 1 'ancienne terre graniteufeou fehiftogranit'eufe;
2°. les fonds de la moyenne terre fablonneufe oui
calcaire en couches inclinées ; 30. les fonds de la
nouvelle terré en couches horizonrales , compo-
féës de matériaux variés. •
On juge fouvent de l'encuvage, de fa nature & ’
de fés époques par la reconnoiflance dés deux bords'
? côrrefpondahs des vallées , lorfqu’on ne peut pas
j les appercevoir fous les dépôts, & l'on 'ne peut1
| être induit à erreur fur cette reconnoiflance.
j En parcourant une vallée depuis la; foürce d’une '
l rivière principale jufqu’à fon embouchure dans
j une autre ou dans la nur on rencontre fouvent ces
î trois fortes de fonds de cuv e, & ceci s’obferve
furtout en France, dans les vallées du Rhône, de
la L o ire , de l ’Allier, de la Dordogne j dé la Ga-‘
ronne , & dans celle du J^ô.- •• •" ' • • ;
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. ENGELBERG en Suiffe, canton d’Underwald.
Au forcir de la piaille où fe trouve le . petit lac
d’Engftlen on monte beaucoup pour arriver aux
limices du territoire de l’abbaye d’Engelberg De
beaux fehiftes rouges mêlés de fchiftës verts font
jonchés fur le terrain. Tout ce canton eft fans
a bres & fans buiffohs. Ce qui n’eft pas rocher eft
couvert d’un gazon ras & fin , & cette verdure
eft au pied des glaces & des neiges. On trouve
enfuite la montagne de Joch. Sur fes croupes eft
un gros rocher Taillant & élevé qui eft fehifteux ,
argileux & feuilleté, de des mêmes fehiftes rouges
& verts qu’on a trouvés auparavant répandus fur
le terrain.
On laifle à droite le petit lac Trubli pour côtoyer
une grande fuite de rochers calcairts, énormes
pour la hauteus &: élevés comme un mur. Les
couçhes en font inclinées à l’horizon, de neuf à dix
degrés. C e f t depuis ce petit lac qu’on découvre la
fameufe montagne de Tittlifberg, une des plus
hautes de la Suifle. Les glaciers immenfes qui couvrent
fa cime 3c fa pente fourniflent un torrent
qui fe jette dans ce petit lac. Ôn defeend très-
rapidement parmi un cahos de décombres des rochers
calcaires dont nous avons parlé. Tout eft
couvert de pierres, tout eft nu d’ailleurs & fans
autre végétation que le très-court gazon. Ôn defeend
ainfi fans trouver un arbrifleau.
L’abbaye Engelberg & un village à côté font
fïtués dans le fond d’un vallon ovale & de niveau,
où il n’y a que des pâturages & point de champs
cultivés ni d’arbres fruitiers : à peine peut-on y
élever quelques légumes. Ce vallon eft entouré de
fort hautes montagnes, fur lesquelles il y a des
amas prodigieux de neiges 8c de glaces. La montagne
d’Engelberg, qui a donné fon nom à tout ce
canton, a une forme à peu près conique, dont la
bafe eft fort large. Des pâturages & des forêts de
fapins en couvrent le pied. Elle eft aride fur le
haut & toute compofée de roches calcaires, dont
on apperçoit les couches 3c les lits en différens
endroits où le rocher eft à pic. Derrière l’abbaye.,
à un quart de lieue, eft une belle cafeadequi mé- !
rite d’être vue.
Les montagnes confidérables qu’ on traverfe en
fortant d’Engelberg ne font compofées que de débris
des hautes montagnes qu’on vient de quitter.
Ces produits des éboulemens arrivés à la fuite des
fiècles environnent de tous côtés ces hautes montagnes
, étendent leurs b afes, & procurent un
moyen de parvenir comme par degrés au pied de.
la chaîne glacée. La terre dont ces hors-d’oeuvres
font couvertes y facilite la production des végétaux.
Ces montagnes font ordinairement ornées de
fapins & de forêts, dont les parties les mieux ex-
pofées font employées en pâturages. 3c quelquefois
en cultures, quoiqu’elles foient encore fort élevées.
Les montagnes par lesquelles on defeend d’En-
gelbêrgi tournées au midi, font couvertes de belles
forêts où il y a beaucoup d’herbes, 3c dont les bois
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H fe précipitent dans le torrent d’A a , qui pafle au
fond : on y flotte ce bois jufqu’au lac de Lucerne.
Après avoir defeendu une heure &. demie allez,
rapidement depuis Engelberg, on parvient fur un
: terrain moins inégal, & qui n’a de pente que celle
de l’eau courante. C e canton, plus bas, plus
. abrité & moins rude, commence à produire des
; arbres fruitiers ; l’abbaye d’Engelberg y aune belle
ï maifon de campagne. A un quart de lieue au def-
fous on a taillé dans le roc les limites d'Engelberg
& du canton d’Underwald. L’ Aa ne roule que des
pierres calcaires. A peine y voit-on un granit : il
en eft de même de tous les torrens çle ces cantons.
ENGHIEN, ville du départementde Jemmappes,
arrondiffement de Mons. Cette ville eft riche , 3c
dépendoitdu Hainaut- Autrichien. Led ucd ’ Arem-
berg y faifoit fon féjour. Son château eft ancien ,
& le parc d’ une grande beauté. Le duc ct’Arerr.-
berg avoit fait conftruire près de là un hôtel die
Hôtel-Royal3 pour la commodité des étrangers ,
où l’on pouvoir loger plus de cent perfonnes. Les
manufactures de toiles font la principale richefl»-
de cette v ille , & .il s’y fabrique annuellement environ
neuf cent foixante mille aunes de toiles ; on
tire près de là du cobalt.
ENGREMIER ( Étang d’ ) , dans le département
des Bouches-du-Rhône, canton d’Iftres, à
| une lieue deux tiers de cette ville. Il a , du nord
au fud, une demi-lieue de.long, fur un quart de
lieue de large, 3c donne lieu à de bonnes pêches. -
ENGSTLEN. On appelle Alpes d'Engfllen une
fuite de montagnes qui forment un vallon aflez
uni dans le fond , montant vers les hauteurs du
Joch, & n’ayant qu’une feuleiffue contre le Gen-
t.elhoden, par lequel on y monte , & qui ouvre un
écoulement au petit lac d’Engftlen. C e vallon eft
entouré de hautes montagnes : au fud-oueft eft le
Hohenftollen, au pied duquel fe trouve le Mel-
chtal j au fud fe trouve le Telliftoch, qui prolonge
vers le Jochberg fa crêté chargée de plu-
fieurs beaux glaciers. De là on apperçoit le pays
de Hafli. On découvre dans le lointain la Plan-
blatte, le vallon d ’Urbach bordé de montagnes
fort hautes , couvertes de glaciers. Nous allons
maintenant donner un détail de tous ces objets.
Au fortir de Mulithal on monte par des chemins
extraordinairement efearpés pour arriver au
fomme.tdu Gentël, où l’on apperçoit fur la droite
le glacier de Trift fur la montagne du même nom.
En paflant le Gentel on apperçoit fous ce torrent
un large banc d’argile bleue, au deffus duquel on
voit fuinter, en différens endroits, un guhr ferrugineux,
provenant de l’ intérieur de la montagne. ILe haut du Gentel eft un vallon qui eft en pâturages
d’ été j il eft bordé de roches calcaires & à
pic. Ce petit vallon fe trouvant ouvert au midi &
abrité contre les vents du nord, il y fait une cha-
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