
432 1 S L
confervation de certaines parties des couches de
l’ancienne fuperfitie de la T e r re , que les autres
parties intermédiaires qui en lormoient la fuite
ont été détruites ; ce qui nous met à portée d’ en
eftimer la maffè 8c l’étenduè , 8c en même tems
dé rétablir l’état primitif de la Terre dans les pre-,
miers- tems où nos continens, abandonnés parla
mer 3 -fe font trouves à F c & expofés à recevoir
l'eau des pluies, &c.
11 refte à confidérer la hauteur & l’épaiffeur de
ces ’fies; lés unes ont très-peu de hauteur & ne
comptent guère que deux des couches fuperfi-
cielles Le re fte eft un grand maffii fort étendu, où
fe trouvent les autres couches jnlqu’ au niveau des
vallées les plus profondes. ' '
D’autres fo is , & c font les p’u^ b iles ifles,
elles offrent dans un maftif bien arrondi m d\»no
très-petite étendue, la totalité des couches qui fe
retrouvent dans les caps des continens voifins.
Elles occupent le milieu des vallées, & elles pa-
roîffent avoir été coupées par une ou deux rivières
affez fortes. Les unes font placées au milieu
de la vallée actuelle , & fort près du canal
des rivières ; jés autres font fur les bords de ces
mêmes vallées, & fembîent, malgré cela , être le
réïultat' des eaux courantes qui y ont autrefois
circulé , & laifté ces formes après leur déplacement.
f C e n’eftpas, au refte, feulement à ces ifles qu’on
peut s’attacher pour en conclure la deftruétkm
qui s’eft opérée à la furface des continens : on a
encore d’autres témoins : ce font les déhris des
couches ou des maffifs Superficiels qu’il eft en
é’ohféquente important* de bien conhoître & de
bien ^nalyfer en parcourant les différens amas qui
s’en montrent en différens endroits.
Dans çet examen il y a deux fortes' de compa-
faifons : d ’abord celle des matériaux avec ceux qui
conftituent ! es ifles terreftres. Il eft facile d’en re-
connoîtié lés débris. En fécond lieu, s’il n’exif-
toi'r pas des ifia terréftres, on pourroic comparer
les débris dilperfés à la furface du terrain avec
les Couches qui fubfiftenc encore , 8c qui peuvent
offrir des matériaux femblàbles à ceux réfidans au
milieu de ces couches.
En fuppofant des ijîes terreftres de différens
ordres, oh conçoit que ces ifles correfpondront
aux couches voilines de la furface de la Terre, &r j
dès-lors on fent de quelle importance il eft de
bien connoître , fur une certaine étendue de ter- :
rain, lès couches les plus élevées, enfuiie lés i
couches qui viennent à la fuite polir; déterminer
la férié des ifles d’après celles dés coüdîes primitives
: cedi eft bien important , & dès lors les
coupes, des terrains font d’une reffourçe fi grande
pour l’étude de la conftitution phyfique d’ une
contrée , que c’éft par-là qu’ il convient de commencer
fi l’on veut mettre un certain enfemble
dans feS obfervations.
Dans l’examen des différentes if le s te rr eftr es &
1 S L
continentales que j’âi rencontrées etl parcourant,
foit les cartes de France, foit les corurées elles-
mêmes, j’ai vu quVies bords de ces ifles offroient
alitant de revers favorables à la diftribution des
eaux , de telle forte que la plupart pouvoient être
condidérées comme des points de partage des eaux
j_ courantes dans les embranchemens primitifs des
[] rivières. .
J’ai reconnu d’ailleurs que , dans lès cas où ces
revers étoient aiongés j des fources fe trouvoient
d’une force propoi tionée à l’étendue de la fuperfide
de ces rivières, qm recevoientles pluies alimentaires
de ces fources, Se c’etoitalors que la proximité
des moulins annonçait l ’abondance de ces fources
ou débouchés des eaux pluviales. Ce font ces
circonftances que je me pronoie de rappt o .h r en
Suivant la diftribution d-.s iflis terreftres & continentales
fur les, planches de la ca’ te rta F rance, &
de faire connoître dans la defeription des diverfes
cartes topographiques de France. ( P'oye^ts ifles
de la planche de Saint-Jean-d’ Angeiy. ) Je me luis
attaché à l’etude des diverfes cartes de là France,
avec d’autanr plus de foin , & d’après les prin-
f cjpes de la geographic-phylique, que ces cartes,
vu l ’étendue de la France, dont elles nous offrent
) le tableau phyfique, pouvoient être confidérées
comme un échantillon de la furface de la T e r re ,
& nous donner une idée du travail de la Nature
! dans les antres contrées de l ’Europe, de l’Afie, & c.,
& par conféquent comme nous offrant des principes
généraux qui pourront avoir une application
utile & lumineufe pour tous les pays qui font
étrangers à la France, 8c qui n’ont pas de cartes
topographiques. J’ai remarqué de même que. les
ruifleaux- latéraux., quelle que foit l ’éteniue. de
leur cours, r.ecueilloieni les eaux des. différens
plateaux qui formoient les appendices des ifles terreftres
le long des vallons des rivières déjà formées}
que plufieurs de ces ruifilaux avoient pour 1ers
très-peu approfondi leurs vallons, & ne nous offroient
que des baflins foiblem.nt creufés 8c approfondis.
Ceci fait un des caractères les plus remarquables
des ifles terreflres inconnuesjùfqli’à préfent
quant à leur exiftènee totale. Ceci prouve auffi que
la diftributiôn des eaux fur le Globe tieht à beaucoup
de circonftances qu’il faudra réunir avec fois
pour fuivre & obferver particuliérement ces ifles.
Je dois donner en conféquence le dénombrement
dé toutes çes ifles terreftres dans chacune des planches
de la carte de France; ce qui fera un dénombrement
très-important~& très-étendu, & quifup-
pofera d’ ailleurs l’indication railonnée & la con-
noiifancé des dernières couches fupèrficielles de
là Terre ; que les eaux pluviales ou courantes auront
mifes à découvert définitivement. On pourra
d’ailleurs conclure de la confervation & de la
deftruétion des environs de ces ifles, la conftitution
phÿfiqüe de toutes les contrées environnantes.
C ’eft'ainfi que fa i tfu certaines pierres
q u i
I S L’
qui entroient dans la compofition des ifles terreftres
, & qu’on remarquoit dans les plaines en pierres
perdues.
Dans le dénombrement des ifles terreftres je comprendrai
tous les centres d’éruption dans les pays
volcaniques, les culots, quelque nombreux qu'ils,
foient; les cratères, qui font diftribués dans les
pays de la dernière epoque, qu’on a annoncés fous'
le nom de Puy , comme Puy-de-Dôme , Mont Rognon
y le Puy-de-Coran , le Puy-d‘ Ujfon , &c.
il y a plufieurs ifles terreftres fort remarquables
autour des fources de la Meufe, vers Clermont,
vers M ontigny-le-Roi, fitué en partie fur'un monticule
efearpé, encore adhérent au plateau par une
langue de terre de quelques toifes. On-voit auifi
une butte femblable à Andilly, qui appartient au
plateau. On en voit vers la Mance, aux fources
de la Vingeanne, auprès d’Heuiily, Colon-du-
Pallier, de Chaftigny, de Mont-Saujeon. Ces pics
n’ont pas une élévation qui excède quarante toifes
; mais ils font plus élevés vers les fources de la
Tiiie & de la Seine. Mais quand on pafle aux p la-.
teàux des Cévennes, ou des V o fg e s , ou de la
Suiffe, on voit ces buttes s’élever infenfiblement
alitant au deftus du terrain, que le terrain eft élevé
au deffus du niveau de la mer, & peu à peu cés
buttes devenir très-hautes , & former .des pics
inacceffibles. Leur pofition, toute pareille à l’é gard
des points départagé des eaux, nous doit
faire juger que leur origine ne peut être autre que
celle des buttes les moins élevées du plateau de
Langres & des environs, k 11 eft vifible que toutes
ces formes & ces plateaux détachés en particulier
font, quant à leur bordure 8c à leurs efearpemens,
l’ouvrage des eaux, qui ont dégradé dans plufieurs
directions, c ’eft-à-dire , des eaux pluviales 8c des
eaux de fource. On voit d’ abord que des ébauches
des vallons, formées dans tous ces points de
partage, ont donné naiffance à des vallons plus
diftinèts ; qu’ènfuite ces vallons fe font approfondis
, en forte que ces vallons, qui dans les premiers
tems étoient fort écartés les uns des autres, fe
font unis par la fucceflion des tems & à la fuite des
deftrudtions. Il en eft réfulté des plate-formes en
dos d’âne , qui fe font tellement rétrécies, que
chacune de ces éminences n’a plus formé que des
pics ifolés ; ainfi leur grand nombre a généralement
hérifïe la ligne des points de partage des
eaux, foit que ces points de partage aient été les
plus élevés, foit qu’ils fe foient trouvés à des niveaux
inférieurs. Si nous palfons aux buttes qui
fe trouvent dans les plaines baffes, il n’y a pas
plus de difficulté de concevoir la formation de
ces ifles terreftres , que l’approfondiffement des vallées
j car préfentant fur leurs flancs des couches
femblàbles à celles que les efearpemens voifins des
bords des Vallées nous offrent, & qui ont été miles
à découvert & coupées de même par les eaux,
il eft vifible que ce font des maffes épargnées par
ces eaux, mais détachées, par ce travail, de tou-
Géographie- Phyfique, Tome IV ,
I S L 433
tes les côtes av ec lefqu elie s elles éto ien t unies.
( Voyei Ba s s in d e R h e im s , Ber u ( Ifle te r ie f-
tre d e ) . )
Isle-de-Feu. ( Ifla-dei-Fuego ) , île de l’Océan
atlantique , & l’une de' celles du C ap -V e rd , à
l’occident de la pointe la plus méridionale de San-
la go, & au feptentrion de l’ ïle de Brava. Les.
Tables hollandaifes lui donnent trois cent cinquante
un degrés quarante-huit minutes de longitude
, & quatorze degrés cinquante minutes de
latitude. M. Delifle met le bout feptentrional de
1 Tfle-de-Feu par les quinze degrés de latitude ; 8c
comme elle peut avoir cinq lieues de vingt au degré
dans fa longueur nord & fud, il fe peut que
lès Hollandais n’aient eu égard qu’à la-partie méridionale
de l’île. Le géographe français met la
longitude trois cent cinquante-trois degrés douze
minutes. Aù refte, cette île n’eft proprement qu’une
haute montagne remarquable par les flammes fuî—
fureufes qu’elle vomit, comme le mont Etna &
le V éfu ve, & qui incommodent beaucoup le voi-
. finage. Ces flammes ne s’apperçoivènt que la nuit ;
mais on les voit alors de bien loin en mer. 11 fort
de l’ ouverture quantité de pierres ponces portées
par les coürans de côté & d’autre, & qui viennent
jufqu’ à San - lago. ( Voye£ Dampier & Owington
en attendant mieux. )
I s le ( T ) , rivière du département de la Vienne.
Elle prend fa fource au pied des montagnes du L i-
moufin par la réunion d’ un grand nombre de ruif-
feaux, à cinq lieues de Limoges; traverfe le département
de la Dordogne, paffe à Savignac-lès-
Églifes, reçoit plus bas le haut V e ze r , va a l’oueft
arrofer Périgueux, puis, coulant au fud-oueft, baigne
Aftier, Muffidan,Montpont; reçoit la Dronne
à l’oueft de Coutras, paffe au fud de Guitre, & ,
defeendant au fud, va fe rendre dans la Dordogne,
à la ville de Libourne, après cinquante lieues de
cours : le mafearet y remonte,
ISLE-AD AM , bourg du département de Seine
; & O ife , fur l’O ife , & à deux lieues nord-eft de
i Pontoife. Le prince de Conti faifant conftruire un
puits à.PIfle-Adam y on trouva dans la fouille un
lit d’une terre qui brûle , & qui, par la diftillation,
donne une liqueur inflammable comme le charbon
i de terre. Au milieu de ce lit on trouve auffi un
i amas de coquilles pyritëufes 8c de petits débris
d’ ambre jaune on fuccin. Il y a , près de ce bourg,
| des eaux minérales ferrugineufes, & des carrières
de grès dur pour le pavé.
I s le-A dam (forêt de 1’ ) , canton de Y Ifle-Adam %
à deux lieues nord-eft de Pontoife. Elle a , du nord-
oueft aufud-eft, deux mille cinq cents toifes de
longueur, 8c du nord-oueft au fud oueft dix-huit
cents toifes de largeur.
ISLOTS ou ISLETS. C e font des portions de
l i i