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i l IB ^um.a!raJ de Ma laça * de Bornéo/des
Ce.èbes , des Philippines, & c . & c . , font tous
extrêmement bruns , fans être abfolument noirs ,
parce que toutes ces terres font des îles ou des
prefqu’iles, & que la mer tempère, dans ces différentes
contrées * l'ardeur du foleil. D’ailleurs, la
chaleur n'y peut pas être aufli grande que fur les
cotes occidentales de l’A fr iqu e , parce que les
vents d eft ou d’oueft qui régnent alternativement
dans cette partie du Globe , n’arrivent fur
^ t e r r e s ^'Archipel indien qu’après avoir
pâlie fur des mers d’une vafte étendue. C'eft pour
toutes ces raifons que ces terres ne font peuolées
que d'hommes bruns, parce que la chaleur nJy eft
pas aflez forte»
Dans la Nouvelle-Guinée ou terre des Papons,
on retrouve des hommes noirs, & qui paroiflènt
etre de vrais Negres par ce que les voyageurs nous
en apprennent. Ces terres forment un large continent
du coté de l’eft 5 en conféquence, le vent
qui traverfe ces terres , doit être beaucoup plus
brûlant que celui qui règne dans l’Océan indien.
Dans Ja Nouvelle-Hollande, où l ’ardeur du
climat n eft pas li grande, parce que cette grande
terre commence à s eloigner de l’équateur, on
retrouve des peuples moins noirs & alfez fembla-
bles aux Hottentots. Or , comme on ne peut pas
foupçonner qu il y ait jamais eu de communication
de l'Afrique à ces terres auftrales, & qu’on y retrouve
les mêmes nuances de couleur, parce que
les mêmes circonftances relatives aux mêmes degrés
de chaleur s’y rencontrent, on doit y reconn
u e la nouvelle preuve que la couleur noire
dépend du climat.
On ne trouve donc les Nègres que dans les climats
de la T e r re , où toutes les circonftances font
réunies pour produire une chaleur confiante &
toujours exceffive. Cette chaleur eft lï nécelfaire ,
non-feulement à la production, mais même à la
conservation des Nègres, qu’on a remarqué dans
nos île s , où la chalqur, quoique très-forte, n’eft
pas comparable à celle du Sénégal, que des en-
fins nouveaux-nés des Nègres font fi fufceptibles
des impreflions de l'a ir , que l’on eft obligé de les
tenir, pendant les neuf premiers jours après leur
nailfance, dans des chambres bien fermées & bien
chaudes.
Concluons, de tous ces faits comparés, que la
chaleur du climat eft la caufe principale de la
couleur noire des hommes qui habitent fous l’influence
de ces climats. Lorfqije cette chaleur eft
exceffive, comme au Sénégal & en Guinée,, les
hommes font tout-à-fait noirs, Lorfqu’elle eft un
peu moins forte, comme fur les côtes orientales
de l’Afrique, les hommes font moins noirs. Lorfqu’elle
commence à devenir un ,peu plus tempérée,
comme en Barbarie, auMogoï, en A rabie,
les hommes ne font que bruns. E t.en fin , lorfqu’elle
eft tout-à-fait tempérée, comme, en Eu-
rype & en A fie , les hommes font blancs. On n’y
E S P
remarque feulément que quelques variétés dans la
couleur, qui ne viennentque delà manière de vivre.
Far exemple, tous les Tartares font bafanés, tandis
que les peuples d’Eyrope qui font fous la même
latitude, font blancs. Il iemble qu’on doit attribuer
cette différence a ce que les Tartares font toujours
expofes a l’air > qu’ ils n’ont ni villes ni demeures
nxes j qu ils couchent fur la terre} qu’ ils vivent
d une manière dure & fauvage. Cette manière, de
vivre fufEt pour qu’ ils foient moins blancs que les
peuples de 1 Europe , auxquels il ne manque rien
de tout ce qui peut rendre la vie douce. C ’eft par
une fuite de ces mêmes raifons, que les Chinois
font plus blancs que les Tartares , auxquels ils ref-
lemblent beaucoup par tous les traits du vifage. Ils
habitent dans des villes 5 ils font policés} ils ont
tous les moyens de fe garantir des injures de l’air,
auxquelles ies Tartares font èxpofés continuellement.
Mais lorfque le froid devient extrême, il produit
quelques effets de la chaleur exceffive. Les Samo-
îedes, les Lapons, les Groënlandois, les Efqui-
maux, font fort bafanés. Rien ne prouve mieux
1 influence du climat , que cette race lapone qui
fe trouve placée tout le long dû cercle polaire
dans une très-longue zon e , dont là largeur eft
bornée par l’étendue du climat exceffive ment
froid, & finit dès qu’on arrive dans un pays plus
tempéré. ( V o y tPeuples arctiques. ) .
Le climat le plus tempéré eft compris entre le
quarantième & le cinquantième degré de latitude
nord. Ç e f t dans cette zone que fe trouvent les
hommes les plus beaux 8c les mieux faits. C ’eft fous
ce climat, qu’on, doit prendre l ’idée de la vraie
codeur naturel^ à l’homme. C ’eft là; où l’ on
doit fe former une idée de l’unité ou du modèle
auquel on peut rapporter toutes les autres nuances
de couleur 8c de beauté. Les deux extrêmes dans
ce cas font également éloignés du vrai & du beau.
Les pays policés, fitués fous cette zone , font la
Géorgie, la Circaflie, l’Ukraine, la Turquie
d’Europe , la Hongrie, l’Allemagne méridionale-
1 Italie, la Suifle, la France & la partie- fepten-
tnonaledel’Efpagne.Ces peuples font aufli les plus
beaux 8c les mieux faits de toute la Terre.
On peut donc regarder le climat comme 1*
caufe première & prefqu’unique de la couleur des
hommes} mais la nourriture, qui fait très-peu pour
la couleur, fait beaucoup plus pour la forme. Une
nourriture grôffière, mal-faine ou mal préparée
peut faire dégénérer l’efpè.ce humaine.. Tous les
peuples qui vivent miférablement, font laids & mal
faits. En France ,. dans les villages où la pauvreté
eft moins grande, les hommes font miéux faits &
les vifages moins laids. L’air 8c le fol influent beaucoup
fur la forme des hommes, des animaux &
des plantes. Ainfi les hommes qui habitent les
terres élevées , comme les fommets des collines
comparés avec ceux qui , dans,- le, même- canton *
occupent le milieu des vallées v.oifines -, font bienl
..plus agiles, plus difpos, mieux faits 8c plus vigoureux}
au lieu que dans le pays plat, où l’air eft
épais , les payfans font grofliers, pefans, & ont
le corps affaifé.
Qu'on amène des chevaux d’Efpagne ou de
Barbarie en France , il ne fera pas poffible de perpétuer
leur race. Ils commencent à perdre de leurs
qualités dès la première génération, & fans aucun
mélange ils deviendront des chevaux français.
Ainfi le climat 8c la nourriture influent fur la
forme des animaux, d’une manière aflez prompte
& aflez marquée , & c . , quoiqu’ils foient moins
prompts 8c moins fenfibles fur les hommes} cependant
ces effets fe manifeftent à h longue par les
variétés qu’on y trouve, & qui font toujours relatives
à ces caufes. Tout concourt donc à prouver
que le genre humain n’eft point compofé d'efpèces
d'hommes , eflentiellement différentes entr'ellesj
qu’au contraire il n'y a eu originairement qu’une
lèulè efpèce, q u i, s’ étant multipliée & répandue
à la furface de la Terre , a fubi différens change-
mens par l'influence des climats, par la différence
de la.nourriture, par celle de la manière de vivre;
que d’abord ce.s altérations n etoient pas fi marquées
& n’ont produit que des variétés individuel- ,
les} mais enfuite elles font devenues variétés de ■
l’efpèce, parce qu’elles font devenues plus générales,
plus confiantes par l’aélion foutenue &
continuée des mêmes caufes} & enfin elles fe perpétuent
de génération en génération. Il eft probable
qu’ elles difparoîtroient aufli peu à peu , & ;
avec le tems , fi les mêmes caufes ne fubfiftoient 1
plus, ou même qu’elles deviendroient différentes
de ce qu’elles font aujourd’hui fi les caufes fe
trouvoientaflujetties à d’autres circonftances combinées
différemment.
ESPERAZA, village du département de l’Aude, ;
canton de Guilljn, à une lieue deux tiers de c e tte .
ville. On y fabrique des chapeaux, 8c on y prépare •
des cuirs & des bafanés. Il y a aufli un moulin à
fcier les planches.
ESPINASSE (F orê t d ’ ) , du'département de^
l ’Ailier, arrondiflèment de Mont-Luçon, à quatre
lieues un quart fud-fud-oueft de Ce ri! ly. Elle a
deux mille fix cents toifes de lo n g , fur feize cents
; toifes de large.
■ ESGUIT Pêne d’ ) , montagne du département
des Baffes-Pyrénées, canton d’A ccous , à
un tiers de lieue fud de cette ville. C ’eft la pointe,,
-d’unë montagne bordée de rochers, qui a de'
■ 1 oueff-nord-ouefl à l’eft-fud-eft deux lieues de
longueur.
ESSCHÉNE, village du département de la Dyle,
,canton d’Aflcha , à une lieue,fud-oueft de cette
-ville. Il y a un moulin à huile d’ un, produit confi-
derable, deux braflèries 8c deux genièvreries. Les
produélions d’ailleurs confiftent en grains dé toute
efpèce, en pâturages & bois.
_E£SE , village du département d’ Ille & Vil-
la inç, canton de la Guerche, à trois lieues un'
quart de cette ville. Sur les confins de ce village
& du T h e il, au fud-eft de Rennes, on voit un
monument de fuperftition gauloife , compofé de
pierres énormes. C ’eft une efpèce de galerie cout
verte , appelée U Roche aux-Féejr, formée par un
aflemblage, de quarante-un blocs bruts de pierres
fchifteufes „ dont l’entrée fe trouve difpofee vers
le .fud. r ‘
ESSOMES, village du département d’Aifne ,
arrondiflèment & canton de Château-Thierry ,
près la Marne , à une demi-lieue de cette ville :
on y fait récolte 8c commerce de bons vins
blancs.
ESSONNE, village du- département de Seine
& O ife , canton de C orb e il, à un quart de lieue
de cette ville, EJfonne eft dans une contrée
agréable : ily a une manufacture de toiles peintes*
C eft aux environs que fe trouvent établis un moulin
a poudre &- la fabrique de papiers à cylindres
hollandois. C ’eft de cette ufine que fortent de
beaux papiers. Il y a beaucoup d?autres ufines fur
la petite rivière à’EJfonne. Ainfi on y trouve des
tanneries des moulins à farine , à tan & à
tabac. '
.^Les croupes de ïa vallée de la belle rivière
d EJfonne font couvertes, en plufîeurs endroits, de
gros quartiers, de njeulieres , la plupart dans une
fituation inclinée, & dépouillées de terres. Pour
peuv qu on creulè, autour, dans les parties fupé-
rièttres de ces croiipes, on trouve des matfes fort
épaiflts qui font reflets en place, & qu’on débité
en petit quartiers pour la conftruélion des édifices
du pays.On obferve, outre cela, que les fommets
& arêtes de ces differentes croupes j ainfi que les
plateaux qui font un prolongement de ces fommets,
fe prefentent à un niveau inférieur de beau*
coup aux fommets Sf aux plateaux qui appartiennent
à la'vallée de la Seine j ce qui doiit être fi les rivières
latérales qui fe jettent dans la Seine 8c qui fe
réumflènt à cette rivière, ont coulé fur les pentes
des cotés de la vallée principale & primitive. ‘
Les arêtes, qui font ainfi inférieures aux autres,
& qui bordent la .vallée-de, la rivière à'EJfonne ,
offrent des pierres un peu dégroffies par les eaux,
des filex & d’autres débris mêlés de fables lavés y
ce qui prouve & airelle là marche des eaux cou-
1 an tes a cet re hauteur, & inconteftablement avant
1 approfondilfement des valises qui les avoifinent.
On coupe trois fois par an les plantes qui croiflènt
dans. Ion lit} 8c à juger de leur abondance par
les convois que la rivière en chai rie journellement,
on peutTeconvaincre que, dans l’ancien état de li
rivière, où ces plantes pouvoient fe multiplier fans