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a 1 ébénifterie & a la teinture, peuvent former un
objet de commerce.
GRENELLE ( Plaine de ) , près Paris. Le fond
de cette plaine a donné, dans une fouille qui a
été faite en i 7 y i , i 7y i & 1.7J3 . un banc de cailloux
roules, de dix-huit pieds d’ép.ulfeur : une
partie de ces cailloux réunis en poudingue, d'un
pied & demi d’épaiffeur : une roche de couleur
jaune, de quatre pouces d’épaiffeur, fous Jaquelle
fuintentles premières eaux delà plaine, fur un banc
de glaife de même couleur', de quatre pieds} ce qui
foi me en tout quatre pieds quatre pouces : une glaife
ardoifée, mêlee de bois pourri, d'un piedfîx pouces
: une glaife bleue comme celle des potiers de
terre, mais peu propre au travail de ces ouvriers,
. ^êjée de parties pyriteufes, cinq pieds : une
glaife un peu brune, nette , bonne à la poterie
Cinq pieds : une glaife un peu noire & fableufe ;
fans liaifon, de fix'pieds : une glaife d’ un vert-
pale 5 propre à la poterie, de cinq pieds : une
glaife cendrée, d’une forte confiftance , très-bonne
pour tenir l ’eau, deux pieds : une glaife br.une,
. mêlée d'un fable luifant & de boisa demi pourri,"
pénétrée départies pyriteufes, de quatre pieds :
une glaife remplie de roches blanches, de la grof-
feurdes moëlons ordinaires, mais argileux, & qui
fe fondent dans l’eau, quatre pieds : un roc bien
entier, de huit pouces d’épaiffeur, de couleur
bleu e , enveloppé de deux couches pyriteufes,
mèlees de bois pourri, épaiffes chacune de trois
pouces, un pied deux pouces : une glaife grife,
mêlée de rocher femblable au précédent, trois
pieds dix pouces : une glaife grife & fans mélange,
un pied : un roc dur, bien entier, & traverfantfans
-rupture toute la largeur de l'excavation, couvert
'fupériéurement de parties pyriteufes, quatre pieds :
un banc formé de morceaux de roche rangés les
uns contre les autres, en mauvais ordre, dont quelques
uns font enveloppés de bois pourri ; les intervalles
font remplis d'une glaife fableufe & grife,
deux pieds huit pouces : une glaife mêlée de rouge
& de jaune, de cinq.piëds : une g.aife grife &fablon-
rneufe avec des pyrites, du bois pourri par morceaux
.de dix a douze pouces de longueur, fur quatre à cinq
de largeur, de quatre pieds : une glaife d'un bleu-
pâle, très-dure, avec une glaife femblable aux précédentes1
& moins dure, trois pieds : un banc allez
femblable » avec la même différence dans la confif-
tance » trois pieds : un banc de glaife fond brun,
-mêlée de fable , avec.des paillettes argentées & tal-
queufes, de fix pieds} la même avec une petite
couche de bois pourri, de quatre pouces, de deux
pieds : un crayon blanc, parfemé de cailloux & de
glaife bleue, de cinq pieds : une glaife d'un bleu-
pâle, avec des pyrites en gràppes.de r.aifin & ferrées
lés unes contre les autres, cinq pieds : un
mélange de moëlons extrêmement durs & propres
a faire de la chaux, dix pieds : les-mêmes. pieds ci-
, bien liés, trois pieds : pierres à fufil.,iem
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b labiés à celles avec lefquell.es on bat le briquet,
trois pieds : un banc de pierres franches, interrompu
par des fentes à travers lefquelles l'eau monte
dans le puits & le fournit fuffifamment, vingt-huit
pouces.
? La profondeur totale du puits eft de cent trente-
cinq pieds huit pouces. On voit que les matériaux
de tous les bancs font dus en partie à la Seine Sc
aux eaux dés croupes : c'eft de leur travail combiné
que les arbres ont été enfevelis à une grande profondeur.
Les giaifes qui occupent une fi grande
épaifieur, avec les pierres argileufes plus ou moins
durcies, ont été dépofées par les mêmes agens.
(Acad, des Sc. ij^ y p a g . 80. ) Sur ces cent trente-
cinq pieds, il y a foixante-huit pieds de glaife.
GRENOBLE (Montagnes des environs de ). La
pierre de ces montagnes a le grain fort fin : outre
cela elle eft affez infiltrée pour prendre un beau
poli. On y trouve encore un affez grand nombre
de coquHtes marines, dont les formes font confère
s * pour croire*que le refte eft dû aux mêmes
corps marins qui, réduits en pâtes, ont fourni les
matériaux de toutes les maffes calcaires. Les bancs
de ces pierres font la plupart bien diftinéts ; ils
ne paroiffent affujettis à aucun ordre dans leur arrangement,
fi on les confidère, foit relativement à
la groffeur de leur grain & à fa couleur, foit relativement
à leur niveau ou à leur épaiffeur. Des
bancs de deux , de trois ou de quatre pieds d’épaiffeur
fe trouvent, ou mêlés enfemble, ou bien
avec d autres bancs de quarante à cinquante
pieds.
Ces bancs font inclines fous différ n> angles,
& dans des directions on ne peur pas plus variables.
Quelques-uns de ces bancs font perpendiculaires
à l’horizon; d’autres inclinés de qua'rantè-
cmq ou de foixante degrés. Les uns s’inclinent du
t levant au couchant ; d autres du couchant au le-
van* :) [ y eP a dont'-îa tête eft au midi, & l'cxrré-
mité inferieure au nord. Dans d’autres fyftèmës
de banes c eft tout le contraire : fouvént un trèç-
petit efpace de terrain offre des lits qui varient
dans leur direction comme dans leurs inclinai-
fons.
Il feroit très curieux de pouvoir rapporter tous
a quelqt'es lois générales, qui écl ai raflent
fur l’état primitif dè ces rochers & fur l’étendue de
leurs progrès.; enfin , fur Ia c'aufe de leurs.dipla-
cemens. Quelquefois le même banc, après s’être
incliné , fe relève comme les bandes du point de
Hongrie : il y en a même plufieurs qui rentrent les
uns dans les autres, en formant un angle aigu où
ils viennent aboutir.
! a ^ ^ O U X , village do département des Bafles-
J Alpes, arrondiflement de Digne, furie Verdon.
i-Qn y trouve des eaux thermales, très-falubres,
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qui ont à peu près hs mêmes principes que celles
de Digne. L’iiïfcriptfon qu'on y voit gravée, Nÿrri-
ipkis Grifelïcis, a donné lieu de juger que , dans le
rems où elle fut faite, ceseaiiX formoienc quelques
fources réparées, dont chacune avoit fa Nymphe
particulière.
GRÈS. C ’eft une pierre compofée de grains de
fable quartzeux, liés enfemble d’ une manière plus
ou moins intime à l'aide d’ un gluten particulier Sc
fort fouvent calcaire. Il paraît que le grès des environs
de Paris eft par couches plus ou moins fui
vies, établies fur des lits de pierres calcaires, &
recouvertes par de iemblablèslits. Plufieurs parties
des couches où fe trouvent les grès font encore
compofées de fables ou fablons fous forme
pulvérulente. Depuis quelques années on a découvert,
dans les gréferies de Belle-Croix près
Fontainebleau, des criltaux rhomboïdes, ou foli-
tairès , ou en groupes, offrant les affemblages les
plus bizarres.
Le grès occupe une grande étendue de terrain \
autour de Paris; il y en a des carrières où i’ç>n en
exploite de grandes parties, foit du côté d’Étam-
pes, de Fontainebleau , de Nogent, de Provins ,
de Château-Thierry, oe Meàux, dans le Vexinv
normand ou français, enfin pour le pavé de toutes
lés routes à Une grande diftance de Paris, & pour
le pavé de cette capitale,
A l’infpeêtion dè toutes ces gréferies & de la
diverfîté des formes de cette pierre dans les bancs
où on l’exploite , il paroîtque le travail de la Nature,
dans la formation de cette pierre, eft de
plufieurs époques, c ’eft à-dire, que le gluten qui
en lie les principes a été formé dans plufieurs cir-
conftances ; ce qui nous prouve qu’il y a des bancs
de grès très-anciens, & d’autres qui continuent à
fe former tous les jours par des progrès infenfi-
bles. Comme l’eau eft le véhicule qui apporte le
gluten pour lier les grains de fable du grès, &
quelle les arrange en forme de ftalagmire, on
peut fuivre ce travail dans plufieurs endroits des
environs de Paris.
Il faut diftinguer le grèsqui fert à faire des pavés,
de la pierre de fable des'rémouleurs ou de la
pierre de fable qui fert à bâtir. Il paroît que la
pierre de fable des rémouleurs eft de deux fortes ;
l’ une qu’on trouve en couches horizontales, &
<}ui renferme des grains de fable de différente nature,
comme la pierre de Saint-Geome près de
Langres; l’autre en couches inclinées , où il fe
trouve quelques lits de mica avec ceux des grains
de fable de nature différente : telle eft la pierre de
Langeac dans la haute Auvergne.
La pierre de fable à bâtir fe trouve en couches
difperfées autour des granits & des fehiftes micacés
ou talcites. ( Voye£ Pierre de sable.)
G R EV E S , fables fur les bords de la mer. Il y
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a des parties de côtes qui font enfabîées . parce qife
la mer qui vient h s battre y dépofe des amas de
fables ; mais il y en a d’autres où elle ne forme
que des dépôts argileux, il y a des parties oe côtes
ou ces amas de fables s’étendent en furface, donc
la pente eft douce & alongée dans le baffm de la
mer; mais d’autres fois, outre ces plateaux ou p!a-
tins, les fables s accumulent en- monticules qui
forment, le long des côtes, plufieurs rangées de
dunes. ( V'oye^ Dunes.)
Peuc êtr-e fumeux de fa voir à quoi tiennent
ces differens phénomènes.
J'ai cru remarquer que les fables , fur les bords
delà mer, font dus aux embouchures des grandes
rivières qui les charient & les verfenc dans la mer :
ce font ces matériaux que les flots jettent & accumulent
fur les bords, fuivant leur difpofîtion. SI
les vents y foufflent , que les fables foient abon-
dans, alors il fe forme des dunes ; mais j'ai remarque
que fur une côre un peu élevée il ne fe forme
aucun d ép ôt, furtout fi elle eft éloignée de l'cm-
bouchure de quelque rivière.
G R IM AU CO U R T , village du département de
la Meure, canton de Commercy, fur la Deu. Il v
a une forge pour le fer en barres. 1
GRIMAULD , village du département du Var
arrondiflement de Draguignan, & à cinq lieues de
Fréjus. Cette petite ville eft fituée fur un ru.iTeau
a trois quarts de lieue au defiiis de fon embouchure
dans la mer ou dans le golfe de Saint-Tropes.
Il y a deux mines de plomb en rognons, qui
ont été exploitées pendant quelque tems pour le
vernis des poteries.
GRIMONV1L LE , village du département de
la Manche, a une lieue trois quarts de Coutances
commune de Règneville. Il y a un petit port qui
communique avec Redanvilie. On y débarque des
vins & d’autres denrées , & on y embarque, pour
Saint-Malo, la chaux qui fe fait à Monchaton, où il
y a plufieurs fours à chaux.
GRIMSEL. C'eft une de ces montagnes qui
féparent le Vallais du canton de Berne. En s'élevant
fur cette montagne par un fentier très-ef-
carpé & inégal, on paffe en revue les differens
degrés de la végétation. Dans la vallée & dans
les parties inférieures de la montagne, on voit
des terrés à blé , de riches moiffons & d’abondantes
prairies ; un peu plus haut, de belles forêts
de fapins & de mélèzes. A une région fupérieure
on rencontre une herbe courte, avec differentes
efpèces de plantes qui procurent aux befliaux
d'excellens pâturages : à cela fuccèdent différentes
familles de moufles & de lichens; enfin, le rocher
nu & la neige. Cette échelle de la végétation
, dont le Grimfel préfente un tableau imé-
reffant parce que les différens degrés en (ont bien