
les côtes de Lijfa, font plus grands que dans les
.parages voilins du continent de l'Italie. On confit
dans de la gelée les dorades & les dentales qu'on
prend en hiver, & on les vend ainfi préparées.
Les pêcheurs quittent quelquefois.les environs
de leur île pour aller pêcher près de l'ïle de Pela-
gofaj ils ne portent pas pour lors leurs prifes à
Venife; ils trouvent plus de profita les vendre
.dans le royaume de Naples, dont les côtes orientés,
qui iont baignées par la mer Adriatique,
manquent de la relTource de la pêche.-
LISY , village du département de l'Ai frie, &
à deux lieues de Laon. On y exploite des terres
noires pyriteufes, fernblables à celles qu’on recueille
à Btru; 8c dans beaucoup de points de la
iborduré occidentale, de la craie de Champagne.
L1SY-SUR-OURCQ , bourg du département
de Seine & Marne, fur la rive droite de l'Ourcq,
vis-à-vis une île qu’elle forme, & près de fon confluent
avec la Marne. Il y a près de ce bourg un
grand amas de coquilles foifiles ifoîées -dans le
fable ; ce font les mêmes que celles de la pierre
à bâtir employée à Paris.
LITHUANIE. Cette partie du royaume de Pologne
e-ft couverte de bois & de marais, 8c arro-
fée par un grand nombre de rivières ; on en a défriché
une partie, 8c le terrain fonrnîroitde tout,
excepté du vin, fi les habitans étoient plus laborieux.
Elle offre auflî de nombreux pâturages , où
l’on entretient quantité de bétail, mais fur tout
des brebis dont la laine eft eftimée.
LITIS en Macédoine. On y recueille de la
fonde, qui portoit le nom de chalaftriam.
LITS DE LA TERRE. Ce font les difïérens
produits des dépôts formés dans le baffin de la
mer, & qui correfpondent.à ce que les naturaliftes
ont appelé couches. Il paroïc que les lits font en
général d'une épailfeur beaucoup moindre que
les couches & les bancs. On dit un lit de pierre ,
yn lit de carrière , un lit de marne , un lit de glaife. On a foin que les pierres foient taillées & placées
dans toutes les conflruétions fur le l i t t fans cela
ces pierres fe décompoferoient très-aifément, &
fe fendroient par la féparation des lames dont font
conipofés les Lits. 11 y a certaines pierres dont les
parties élémentaires & c©nilituantes ne font pas
rangées & difpofées par lits % mais fans aucun
ordre ; alors te us les prircipes font dans une con-
fufion 8c un défordre qui permet de les placer
dans les conftruélions comme on le juge à propos,
8c fur toutes les faces qui conviennent après
qu’on les,à taillées : te's font les granités à grains
juniformément diftribués ,• les pierrts ollaires,
le s ferpentines, &c.
Lorfqu’on dit que les pierres fe délitent, on
indique la féparation des parties élémentaires des
lits j qui font ordinairement des lames fort remarquables.
L’effet de la gelée fur les pierres ell
!e plus fouvent un délit; auffi prefque toutes les
pierres gélifie s font des pierres compofées de lames
ainfi mal foudées enfemble.
Les lits t , comme les couches, font plus ou
moins inclinés à l’horizon, mais leur ficuatioit
naturelle eft l’horizontale ; outre cela ils font
conftamment, dans toutes les couches, difpofes
toujours parallèlement les uns aux autres, quelle
que foit leur fituaiicn relativement à l’horiîon.
Lits DES RIVIÈRES. ( Voye[ a Varticle Ri-
VIÈRES.)
LITRYJ*(dans le Calvados), village voifin de
la mer, & auprès duquel on exploite une nn-nd de
houille. Les eaux qui fortent de cette mine font
minérales ; elles contiennent du fulfate de chaux ,
du fulfate de magnélïe ou fel de Glauber, & du
fulfate de fer.
L1VADIE (Lac de). Ce lac reçoit plufîeurs
rivières qui arrofent cette partie de la Béotie;
mais fes eaux éprouvent un écoulement fouter-
rain à travers le maflîf d’une montagne fituée
entre le lac 8c la mer ; on y remarque même jufqu'à
quarante iffues où l’eau s’engouffre dans certaines,
lorfquè les rivières qui ont leur égout dans le lac
grofiiflènt par les pluies : comme ces iffues fou-
terraines ne peuvent pasfuffire, le lac déborde,
& couvre les parties de la plaine voifine de fes
bords fur une étendue de plufîeurs lieues. .
Ce lac peut être confidéré comme étant de la
rroifième claffe, c’elt-à-dire, qu’il eftl’égout.de
plufîeurs rivières ; mais outre cela , commei .il
verle, par des canaux fouterrains , fon trop plein
dans la mer , ii peut, fous''ce point p§ vue; être
rangé dans une autre clalfe ; car les lacs , égouts
des rivières 8c des fleuves, ralfemblent leurs eaux
dans des baflins- terreftres, 8c ne fe débarraflenc
continuellement de leunfrop pLin que par l'évaporation;
mais ici le lac de Livadie s'en débarralfe
par le moyen de canaux foutérrains qui ont leurs
débouchés à la mer.
LIVENEN,-( Vallée de). Vallée fort étroite
qui commence au pied du mont Saint-Gothard ;
elle eft arrofée furtput par le Tefiri , auquel fe
réunifient plufîeurs autres rivières, ainfi que les
trop pleins d’un certain nombre de petits lacs.
Le climat & les productions de cette vallée varient
beaucoup dans l’étendue de huit lieue s
qu'elle occupe; d’abord des glaciers & des lacs,
puis, à une région intérieure , des pâturages &
(les forêts de châtaignieis ; enfin , à un niveau
plus bas, on y voif des cultures de froment 8c des
vigpes.
LïVERNON , village du département du Lot,
à trois lieues de Figeac. On trouve dans les environs
des pierres de taillé calcaires & de l’albâtre
fort blanc.
LIVIGNÀC (Le haut), bourg du département
de l'Aveyron,; a une lieue 8c demie de
Saint1-Albin.. 11 y >a des mines de houille fèche
qui font exploitées-avec avantage.
LIVOURNE, ville de Tofcane. Livourne eft. ft'tié à iix lieues dé Pife & à vingt lieues de Florence ;
c'eft lé f.ul port de la Tofcane, & le fiége principal
du commerce de l’Etat.
Livourne elt bien bâti, 8c une de fes principales
commodités eft d’avoir un canal de cinq lieues
de long qui aboutit dans l’Arno , & par lequel ,on
va jufqu’à Pife.
La ville a environ trois cent cinquante toifes de
longueur, & autant de largeur. Il y a une grande
& belle*plac,e ,..de laquelle on voit tes deux portes
oppofées , {avoir, la porte Colonnella i qui regarde
la mer, 8c la porte de Pife, 'du côté du continent.
-Le port de Livourne a environ trois cents toif s
de long, & vingt bradés ôü trente-fix pieds d'eau
dans les endroits les plus profonds-; il eft fujet à
des attérifTemens auxquels on remédie affidument
par le moyen des pontons , qui fervent à en retirer
le fable & les immondices.
A l’égard du commerce aétif dé Livourne > il
confifte en huiles & autres denrées de la Tofcane,
& en marchanda fes du Levant, quê les négociant
de Livourne font venir pour leur compte ; coton
filé & non filé, café en-fèves que l’on tire par la
voie d'Alexandrie-', foufre, alun, laques fines 8c autres droguer du Levant ; anis de Rome, effen-
ces,, &c. On envoie en Efpagne 8c même en Angleterre,
du tartre , des peaux de chèvres : on
envoie beaucoup d’habits dans le Levant, & fur-
tout pour les matelots ; on y fait des liqueurs, 8c celles de Bologne y font fortement prohibées.
Le corail eft le principal objet de manufacture
à Livourne ; cette matière fe tire des côtes de la
Sardaigne & de la Cprfe, & furtout des environs
de Bizerre en Afrique, près de Tunis.
Vents dominons a Livourne.
Livourne, à caufe de fa pofition, eft très-expôfé
aux vents de mer. Le ;lïbecciô• ou iu i-oueft , & le
fcirocco ou fud eft, élèvent avec tant de force les
eaux de la mer, qn'èlle couvre beaucoup plus de
terre que de coutume : ce gonflement de la mer
commence un peu avant que ces vents foufflent
a Livourne , principalement celui de fud-ouéft, qui
occafîonne les tempêtes1; Cè qui fait que les gëns~
exercés peuvent prédire quand & pendant corn1
bien de temps ce-vent doit fouftler. •
Cette élévation de l’èau fe nommé Amplement
vnpifonao 3 pour la diftinguer dé l'élê-vation régulière
du flux de la mer, qu’on nomme empifondo
délia luha . Le vent de fud-oueft enlève par fa violence
une multitude de gouttes d’eau infiniment petites,
qui forment un brouillard humide qu’on nomme
fpolverino :ce brouillard gâte les peintures, rouille
le" fer & lé cuivre, corrode les tendres rameaux
des a'rbres , 8c laifTe fur les feuilles & fur les fruits
unè efïlorefcence fal’ine qui les rend falés, & ns
permet pas aux arbres de s’étendre du côté qui
regarde la mer. Quand le vent dé fud-oueft fouffle
foit ; les vaifîeaux qui viennent à Livourne courent
rirque de fe perdre, parce que ce brouillard
occafîonne une telle obfctinté deux heures avant
le coucher du foleil, qu’on ne peut voir ni les
montagnes ni le fanal; il faut alors qu’ils^s’arrêtent
à l’île de Corfe', & qu’i;s en partent le jour
d’après à l’aurore, & ils font (urs d’entrer à L£-
voume à pleines voiles vers l'heure de midi. Ces
vents occafionnent un autre phénomène remarquable
; c’eft que le plus fouvent ils font paffer
avec une grande rapidité les nuages fur Livourne fans leur donner le temps de fe réfoudre en pluie,
8c ils les dépofent fur les monts de Pife 8c du Florentin
: il arrive de-li qu’il pleut beaucoup moins
à Livourne qu’à Pife, quoique ces deux vihes
foient peu diftantes l’une de l’autre.
Les vents de terre ne font pas fi furieux. Quand
la tramontane ou le vent du nord, 8c le maeflrale ou nord-oueft ont fouffié pendant quelques jours,,
ils font abaiffer l’èau de la mer, & l’éloignent quelquefois
de la terre à la diftance de dix brades.
Ces mêmes vents occafionnent des tempêtes dans-
la mer d’Afrique, où ils élèvent les eaux à de
grandes hauteurs, tandis que les vents de fud. y
abaiffent les eaux 8c font des tempêtes fur les côtes
de Tofcane.
Le maejlrale fe lève ordinairement, dans l’été,
à miiL, dure jufqu’à la nuit régulièrement tous
Tes jours, & diminue fenlîbîement la chaleur de
la fai fon : quelqu efois il continue de fouffler pendant
pluficürs jours , & il a tant de force alors >■
qu’il change le courant ordinaire de la mer du
couchant au levant, de manière que,* dans le canal
de Piombino, il retarde le voyage de ceux
qui vont , à Livourne, 8c qu’il accélère celui d^s-
barques qui vont de Livourne à Piombino.
LOCLE ( Le )', village au centré d’une mairie
dii pays de Neuchâtel, près diiqull, dans le quartier
appel© les Roches-, on à établi des ufines propres'à
la mouture de's grains & au feiage dés bois :
par ces établiflomens on tire un grand parti des
eaux qui fe précipitent dans certaines fentes des
rochers. On ne defeend pas fans frémir dans les
fouterrains où fe trouvent ces ufines on n’en
fort pas fans admirer le courage & U|nduftrie qui
ont' fu mettre à profit des circonft.nces an {fi fin-
g a lièk s où fe trouvent placées ces forces 6c ces
moyens.. ;