
incline,, une matière blanche , fluide *crayeufe ;
c eft là fa js doute la fubftance qui fert à la formation
des parties criftallines des ftalaclites : elle eft
plus abondante dans les faifons pluvieufes qu'au
temps de fëche'reffe} fouvent elle eft mêlée avec
une argile rougeâtre qui diminue la transparence
des criftaux , dans les ftalaétites furtout. Les fta-
lailstes qui font figurées en chandelles font par
couches & à rayons divergensj elles font quelquefois
creufes dans le centre. Les ftalagmites y
font par couches, depuis une ligne jufqu’à.deux
pouces d épaiffeur. On voit dans cette grotte
une ftalagmite dans laquelle" on trouve beaucoup
de petites cavités qui repréfentent des cames
ftriées, efpèce de coquillage bivalve j on y découvre
auffi, au moyen de la loupe, des frag-
mens de vis & de coeurs. La fuperficie de ces
ftahdtites eft un humide tant qu’elles ne
font pas expolees -fs^'air libre , où elles dur-
ciffent ailément : elles reçoivent bien le poli. La
- grotte de Rolland a quatre cent trente-quatre pieds
de longueur,, depuis fon entrée jufqu’au fond du
boyau, nommé la facriftie ; fa direction eft de
1 oueft à l’eft : celle de Saint-Michel d’eau douce
eft au midi de la précédentes elle a cent dix-fept
toifes d’élévation au-deffus de la mer. On y trouve
une grande ftaladlite de figure conique, de près
de trente-fix pieds de hauteur, dix-huit de circonférence,
douze dans le milieu, & fix à l’extré-
ïph^ifupériêure. Le thermomètre lie Réaumur fe
tien*conftamment â io ou u degrés au-deflus
de la congélation dans ces grottes, au lieu que
dans celles donc l’ouverture eft plus confidérable,
il fuit les variations de l’atmofphère.
II eft prefqu’impoflible de*calculer le temps que
la nature emploie à former ces fortes de concrétions
5 des dates & des noms gravés fur les
ftalagmites, depuis plus de foixante ans, ne font
point encore tout-à-fait effacés.
Au fud-tft de Marfeille on traverfe la montagne
de Ginefte, entièrement pelée & de nature calcaire,
pour aller à Caffis, dont le port eft èn-.
touré de rochers couverts de zoophites. Entre
Caffis & la Ciotat, le grès commence à fe ma-
nifefter. La montagne du Bec-de-I’Aigle a près
de deux cents toifes d’élévation au-deflus de la
mer : elle eft couverte d’une efpèce de poudingue
calcaire , dont les pierres réunies par un gluten
agileux paroiffent avoir été roulées ; il y en a
beaucoup qui font libres , défunies & d’un gros
volume. La montagne du Bec-de-l’ Aigle eft percée
de plufieurs cavités qui recèlent beaucoup de
ftalâélites attachées à leurs voûtes.
La montagne de la Sainte-Baume eft éloignée
d’environ fix lieues de Marfeille ; elle fe lie d’une
part avec celles qui bornent la mer de Marfeille
au midi, & de l’autre à celles de Saint-Maximin
& de Porcious au couchant- Ce tte montagne,
dont la direélion eft du levant au couchant, eft
couverte de bois du côté du aord & du couchant* |
on lui donne plus de quatre cents toifes d’élévation
au-deflus de la mer : elle eft coupée verticalement
à fon extrémité occidentale : on appelle
ce côté le précipice. Il fort de cette montagne plufieurs
fources abondantes, & même.des rivières
qui fertilifent tous ces environs : telles font la
petite rivière qui va fe jeter dans la mer près dé
Caffis , & l’Huveaune, qui prend fa fource dans
la partie feptentrionale de cette montagne. La
grotte qui eft au-deffous de l’ancien couvent d-„s
Dominicains eft formée dans une roche calcaire $
les eaux pluviales qui fe filtrent à travers les fentes
des rochers tombent dans un petit réfervoir pratiqué
dans le roc : ‘ l’atmofphère de cette grotte
eft d'une fraîcheur furprenaqte. La montagne eft
pelée du côté du midi j du côté de l’eft, la pointe
de Saint-Caffien contient auffi une grotte de fta-
laélites calcaires. La pierre calcaire qui forme la
plus grande partie de cette montagne reçoit très-
bien le poli.
MARTIGNYou M AR T IG N A CH , en Vallais.
G’eft auprès de cet endroit, ainfi qu’aux environs
de l’embouchure du R-hône dans le lac de
Genève^, que ce fleuve a dépote une fr grande
quantité de pierres , de terres & de fables, qu’ il
a formé, des attériffemens très-étendus, maintenant
très-fertiles, parce qu’ils font compofés d’un
mélange de différentes terres recouvertes par des
limons que les eaux y amaffent. Effe&ivement les
pluies & les inondations y amènent de toutes
parts les engrais & les graines des terrains fupé-
rieuis, que recouvrent * les produits de la dé=-
compofition & de la deftrutlion d’ une grande
quantité de végétaux dont la putréfaélion forme
une couche de bonne terre végétale d’une épaif-
feur confidérable. _
-, C'eft auffi là qu’on voit les effets des agens que
la nature emploie pour combler infefiftblement les
baffins des lacs q u i, comme celui de Genève, font
traverfés par des fleuves ou des rivières. On dif-
tingue aifément les terrains nouveaux, qui font
l’ouvrage du Rhône & des ruifleaux qui affluent
dans cet endroit.
MARTINIQUE., une des îles Antilles ; elle a-
dix-huk lieues de longueur & quarante-cinq- lieues
de circonférence 5,on y trouve un grand nombre
de collines ou mornes affez élevés* outre cela il f
a trois montagnes remarquables} la principale,
vers l’extrémité occidéntale de T ï le , porte tous
les-cara&ères d’un ancien volcan. Les terres des
environs, à plufieurs lieues à la ronde, ne font:
compofées que de pierres-ponces ou de débris de
fcories comminués. Une grande partie de cette
ma fié volcanique eft couverte de bois , ce q ui,
joint à fon élévation, détermine Ifcs nuages à s’y
fixer : on l’appelle la montagne, pelée. Son fomnieç-
offre une efpèce de plate-forme d’une médiocre
étendue. JJ eil rare de trouver des terrains unis a»
haut des montagnes de la Martinique; leurs cimes
fe terminent prefque toujours ou en pointe conique
ou en tranches>
La fécondé, dans la partis orientale, fe nomme
Vauclin, du nom de la paroifle où elle eft fituée }
elle eft moins haute & plus acceflible que la précédente.
La troifîème , encore moins élevée que les deux
autres, eft un groupe de monticules qui Ont toutes
une forme conique j elle n’ eft éloignée de la première
que d’une lieue & demie } on l’appelle les
pitons du carbet. On ne peut pas doüter qu’ un grand
nombre de collines & des montagnes de la Martinique
n’aient été couvertes des eaux de la mer,
du moins jufqû’ à une certaine hauteur, puifqu’on
y trouve des coquillages marins jufque près de
leur fommet.
Les rivières de la Martinique ne font, à propre-
ment parler, que des ruifleaux qui, dans les temps
ordinaires, n’ont environ que fept à huit pouces
d’eau. Une pluie de quelques heures en fait auffi- !
tôt des torrens impétueux. Le plus grand nombre
ont leur fource & leur origine dans la montagne
pelée,,& fe répandent dans la cabefterrej c’eft le
nom qu’on donne, dans les îles, aux terres baffes
qui font le long des bords de la mer expofés aux
vents alifés. Les eaux les plus claires, les plus légères
& les plus falubres font celles qui traverfent
les matières volcaniques : celle de la rivière du
fort Saint-Pierre produit fur les étrangers le même
effet que l’eaU de Seine à Paris fur ceux qui n’y
fpnt pas habitués. <
MASANDERAN, pays de la P erfe, voifin de
la Mer-Cafpienne.
Lorfqu’on s’approche d’Amul, le pays , qui
jufque-là a été très-uniforme, devient plus beau }
on quitte les bords de la Mer-Cafpienne, & les
montagnes s’éloignent. On compte deux cent
cinquante rivières , grandes & petites,, qui vont
fe jeter dans cette même mer , fur le chemin de
Rudizar à Mafanderan , & rendent fouvent la com*-
munication très-difficile.. Il eft vrai que l’on comprend
dans ce nombre beaucoup de torrens qui
font tellement à fec pendant l’été , qu’ on a peine
à trouver quelques traces de leur embouchure}
mais il y en a d’autres d’ une largeur & d’une profondeur
confidérables, qui fe gonflent.^tellement
au printemps, de même que tous les petits torrens,
que les routes en font quelquefois impraticables
des femaines-entières.
M A SB O U T I N ,( département du Puy-de-
Dôme ). Près de la petite ville de Montaigu, qui
faifoit autrefois partie de la baffe Auvergne ,
dans la portion appelée le Cambraille y à une demi-
lieue au fud-oueft, & à deux cents toifes du village
de Mdsboutin, font nés mines de plomb qui fuient
ouvertes pour la première fois il y a. cent, ans
environ s & qui ont été entamées une fécondé
fois vers 1775^
Ces mines étoient pratiquées dans l ’épaiffeur &
dans la direction de trois filons à peu près parallèles
de plomb fulfuré, dont deux étoient écartés
feulement de quelques pieds, & le troifième
de douze à quinze toifes} ils courent dans une
même montagne peu é le vé e , & forment, avec la
direction d’une petite vallée à laquelle elle concourt
à donner naiffance, un angle très-aigu.
Ces travaux, mal entrepris , font encore abandonnés
, quoique le minerai paroifle très-riche.
Tous les environs de Masboutiri & d’Youx
( lieu voifin , près duquel font auffi des mines^ de
plomb) font d’ un granité en grandes maffes ,
compolé de quartz, d’amphibole, de mica.& de
feld-fpath rougeâtre. Lés courans d’eau les plus
proches font la fource du Cher & la petite rivière
de la Bouble.
MASCAREIGNEou ILE-BOURBON. Quoique,
cette île foit plus grande que l’ Ile-de-France,
elle n’eft cependant qu’une groffe montagne ,
qui eft comme fendue dans toute fa hauteur &
en trois endroits differens. Son fommet eft couvert
de bois .& inhabité, & fa pente, qui s’étend juf-
qu’à la mer, eft défrichée & cultivée dans les deux
tiers de fon contour :1e relie eft recouvert de.
laves d’ un volcan qui brûle lentement & fans
bruit} il ne paroît même un peu ardent que dans
la faifon des pluies.
Faute de port affuré , les vaiffeaux n’ofent
guère refter à l’ancre auprès de cette île , fur-
tout pendant la faifon des pluies , où Mafcateigne:
eft fujette à de terribles ouragans, qui les mettent
dans un grand danger | c’eft néanmoins dans
cette faifon qu’ ils font objigés d’y aller à leur retour
en France, tant pour faire des vivres «que
pour charger du café, qui fait le principal commerce
de lr!e.
Ces ouragans, que les marins appellent coups
de vent, fe font fentir aufli à l’Ile-de France , mais
communément avec moins de furie & de dommage
* foit que Mafcareigne étant plus élevée &:
formée d’ une feule montagne qui n’a que trois cre-
vaffes, & qui n’eft pas compofée de plufieurs chaînes
comme à l’Ile-de-France, les torrens formés
par les pluies qu’amènent les ouragans faffent de-
plus grands ravages, parce qa’ils ne font pas partagés
par un grand nombre de vallées, & qu’ils-
font plus rapides en conféquence. de la grande
hauteur de leur chute.
Les ouragans n’ont coutume d’arriver que depuis
le mois de décembre jufqu’à la fin d’avril. On'
les craint furtout. dans les nouvelles ou pleines-
Tunes. Dans cette faifon les vaiffeaux ne vont
guère mouiller à l ‘lie - Bourbon que quatre à-
’ cinq jours après la nouvelle ou la pleine lime} iX
n’y relient que cinq ou fix jours, ou-même moins„
dans la crainte de s’y tt'ouver aux environs, de ces