
Les principales villes font Gand* Termonde,
Oudenarde* Aloft & Sas-de-Gand.
Les rivières qui prennent leurs fources dans le 1
département font Durme* Meule-Beck, Roeland- i
Beck & Suit-Lede. j
Les canaux font ceux d’Aloft* de Gand à Bruges*
Moer-Beck-Vaert, Nieucle & Sas-de-Gand.
Productions. Il ett fertile en grains de toute ef-
p è ce , fruits, houblon* co lz a , lin, chanvre* &c.
Induftrie. On y fait un commerce confidérable
en toiles de toutes fortes d'aunage* fils & dentelles
provenans de fon territoire. Il n'eft point de village
ni de ferme qui n'ait une fabrique de lin. Les cultivateurs
eux-mêmes le travaillent fur le métier
après que leurs femmes & leurs enfans l’ont filé.
Il en eft qui ont fept à huit métiers, fuivant le
nombre de perfonnes qui compofent leur famille.
C'eft à Gand que ces artilàns vont recevoir le prix
de leur main-d’oeuvre. Cette v ille , qui a aufli fts
fabriques particulières dans le même genre, eft
le centre du commerce du département de YEf-
caut t c’eft là que tous les négocians étrangers
vont prendre leurs affortimens en to ile s , fils 8c
dentelles de toute efpèce, depuis les plus fines
jufqu'aux plus groflîères. Les toiles de première
qualité que Ton blanchit au lait ont cinq à fept
quarts de large *& s'exportent* ainfi que les toiles
écrues* en Efpagne, en Amérique, 8cc. : les fils
fuivent la même progrefiion. On en compte de
quatre-vingt-huit qualités différentes, depuis le
n°. 12 jufqu'au n°. ioo : il en eft de même des
fi s à coudre & à faire de la dentelle. Toute cette
fabrication eft infiniment fupérieure à celle des
nations étrangères. Le linge de table & les toiles ;
propres à faire des draps de lit ne font pas moins
recnerchés, & c'eft peut-être l'endroit où il fe |
fait le plus grand commerce. On y fabrique aulfi
quelques étoffes de laine* 6c furtout beaucoup
d'huile de colza.
E s c a u t ( Y ) * rivière du département de
l'Aifne j elle prend fa fource à une lieue un
quart à l'eft du Catt l e t , monte au nord , paffe à
Cambray & Bouchain * où elle prend à gauche
la Cenfé ; & au defious, à droite , la Sille arrofé
Valenciennes & la Rouffelie , où elle commence
à être navigable} paffe à Condé* reçoit à droite
l'A ifn e , & à gauche la Scarpe} paffe à Tournay*
à Gand & à Anvers.
ESCHEIL* vilhge du département deTArriègr*
arrondiftement & canton de Saint-Girons* près
du Salat* à une demi-lieue de Saint-Girons. Il y a
des bancs de marbre gris & de fchifte fort dur
dans les environs de ce village.
ESCLANIDES* village du département de la
Lozère* arrondiftement de Marvejols* canton de
Chanac, furie Lot, à deux lieues de Mende. On
y fabrique des ferges connues fous le nom de cadis
de la montagne ; des étoffes en laine, où l’on emploie.
furtout les laines du pays. Ces ferges fervent
furtout pour doublures aux habillemens d hommes
& de femmes. Les rifterands ont leurs métiers chez
eux.
E SCMAE L, village du département de la D yle,
arrondiftethent de Louvain, canton d'Houguerde,
& à une lieue 8c demie de Tirlemont. On récolte
dans ce village toutes fortes de grains : il y a aufli
des patin ages & des bois. On emploie une partie
de ces reflburces dans une brafterie.
ESCORAILLES* village du département du
Cantal, arrondiftement de Mauriac, & à une lieuô
de cette ville. Dans ce village, finie' fur une montagne*
on prétend qu’ il exifte un château qui date
du tems des rois de la première race.
E S C O T , village du département des Baffes-
Pyrénées* arrondiffement d’Oléron, & à une lieue
un quart de cette ville. Il y a de$ eaux minérales renommées,
& qui paffentpour être rafraïchiflàntes.
Dans le terroir d’ Efcot on trouve aufli des couches
de pierres calcaires* qui fe réparent facilement par
lames : outre cela * à une petite diftance fud de ce
village, on apperçoit des bancs prefque perpendiculaires
de marbre gris. Dans une région fupérieure
il y a des montagnes de marbre* dont la couleur
approche de celle du précédent : il eft com-
pofé d'une infinité de petits corps ronds qu'on ne
peut s’ empêcher de confidérer comme une feule
efpèce de coquille. Ces malles de marbre préfèntent
d'ailleurs * à leur furface , des criftaux de fpath calcaire
à trois pans. Entre la fontaine d'Efcot 6c le
village de Sarrance, fur la montagne deCoquéron,
il y a une mine de plomb.
ESCOUBONS ( 1* ) , lac du département des
Hautes-Pyrénées* arrondiffement d'Argelès* canton
de Luz. Il a* du nord au fud, trois cents toifes
de long * fur cent cinquante toifes de large.
ESCOUSSENS*^ village du département du
Tarn, arrondiffement de Caftrts* & à trois lieues
un quart de cette ville * fur la Bernafoubre. On
trouve, aux environs, des mines de cuivre allez
riches * dont l’exploitation procureroit un grand
bénéfice.
ESCRECHIN, village du département du Nord*
arrondiffement & canton oueft de Douay, & à une
lieue de cette ville. Il y a deux forges * où l’on fabrique
des inftrumens aratoires.
ESCUDADER ( 1') * rivière du département
de la Haute-Garonne , arrondiffement de Saint-
Gaudens. Elle prend fa fource à deux lieues deux
tiers fud-efi de Saint-Béat* coule au nord-eft* &
fe rend dans le Modan, à une demi-lieue de fa
fource.
ESNOUVE AUX * village fitué à l’orient de
Chaumont-en-Baflîgny, département de la Haute-
Marne, fur un ruiffeau qui defeend d’Ys à Ande-
lo r , & qui tombe dans la Marne. A un quart de
lieue de ce ruiffeau on rencontre une carrière de
pierres blanches calcaires. Elle eft placée fur une
hauteur qui peut avoir plus de deux cents pieds
au deffus du niveau de ce ruiffeau * & le terrain
dans lequel on tire la pierre de taille peut avoir
une demi-lieue en longueur. On y travaille à voie
ouverte. Après la terre labourable, qui eft d'un
jaune rougeâtre, 8c dont le lit a fix pieds d'épaif-
feur* elle eft parfemée de fragmens de pierres
blanches, formés de fauffes pifolithes. Deffous ce
lit en eft un autre d'une pierre femblable à la précédente*
mais qui forme un banc continu d'environ
trois pouces d’épaiffeut, 8c dont on fait
des carreaux. La pierre qui fuit celle-ci eft dure &
rouge : elle a deux pieds d’épaiffeur; elle eft placée
au deffus d'un autre banc d’une pierre également
dure* remplie de poulettes liffes, ondées ou ftriées.
On y trouve aufli des maffes cor.fidérables de madrépores.
Lè banc fuivant eft compofé d'oolithes
& de poulettes* il a environ dix pieds d’épaiffeur,
Tans aucune fente. Le .dernier banc eft encore
d’une pierre propre aux bârimens : elle eft plus
•dute & remplie de fentes j elle renferme des oo-
lithes * de$ poulettes, & c . Les intervalles qui fe
trouvent entre les diftérens bancs de cette carrière
font d’une terre femblable à celle qui eft au
deffous de la terre labourable. Il y a encore beau-
coup d’autres couches au deffous des bancs de
pierres de taille ; mais comme on ne les exploite
pas , on ne peut en donner le détail. Au relie * ils
s'étendent à une très-grande profondeur.
ESPAGNE. On penfe, avec quelque vraisemblance
, que YEfpagne fut connue des Phéniciens
près de mille ans avant l'ère chrétienne. Il eft probable
que le Tarfich des Phéniciens & des Hébreux
comprenoit toute la péninfule , quoique le
favant Huet le rtftreigne à la Bétique* c'eft-à-
dire * à la partie méridionale de YEfpagne, contrée
qu'on fait ^voir été pour les Phéniciens , qui
en tiroiènt une grande quantité d'argent, ce qu’eft
le Mexique pour les Efpagnols d’aujourd'hui.
VEjpagne eft comprife entre le 36e. & le 44e.
degré de latitude nord. Son extrémité occidentale
eft fous le 11 e. degré de longitude à l’oueft de
Paris. Sa plus grande longueur de l’oueft à l'eft
embraffe environ cinq cent dix milles , 8c fa largeur
du nord au fud plus de quatre cent trente
milles. La contrée * en y comprenant le Portugal,
forme ainfi un carré entier, dont trois côtés font
tracés par la mer, tandis que le quatrième boulevard
naturel fur les frontières de France fe com-
pofe des Pyrénées. On croit que YEfpagne a
onze millions d’ames, fur une furface de cent
vingt-fept mille fept cent foixante milles à cent
quarante huit milles anglais carrés} ce qui fait environ
foixante-quatorze perfonnes par mille anglais
carré.
La population originaire d'EJpagne s'eft com-
pofée primitivement de Celtes venus des Gaules,
& de Maures d’Afrique} mais ces derniers* plus
entreprenans & plus guerriers* chaflërent les premiers
& paffèrentmême de l’Aquitaine en France.
Il eft probable que les Maures furent puifiamment
affiliés dans l'expuifion des Celres originaires par
les Phéniciens* & enfui te par les Carthaginois * &
c'eft pour cette raifon fans doute que ces derniers
confervèrent un fi grand pouvoir dans certaines
parties reculées du pays.
. L'eft fe peupla de grandes colonies de Carthaginois
* & plus tard de Romains. Cette contrée,
rivale de l'Italie par le fo! & le climat* attira 6c
fixa même un grand nombre de ces derniers, &
fut le berceau de plufieürs écrivains clafliques.
L ‘Efpagne y grâces à fa ficuation naturelle , eft peut-
être de toutes les contrées de l’Europe celle dont
la population a été la plus mélangée. Les Maures
nuhométans ayant été chaffés, ils ne peuvent
entrer dans l ’énumération aètuelle , quoiqu'on
puiffie trouver en Efpagne quelques familles d'exr
rraétion arabe. Il faut en conféquence confidérer
les Efpagnols modernes comme les defeendans
des Ibères,d’Afrique, des Celtibères ou Gaulois
de Germanie , des Romains & des Vifigots. La
conquête des Maures établit dans la géographie
efpagnole une diftindioa importante , celle d1 Efpagne
chrétienne & d'Efpagne mahométane , dif-
tin&ion qui fe retrouve encore dans les époques
hiftoriques dont nous allons nous occuper.
Telles fo n t , d’après ces vues * les principales
époques hiftoriques de YEfpagne.
... Population primitive compofée d'Africains
& de Gaulois de Germaniç.
20. Etabliffement des Carthaginois en Efpagne.
3°. L'Efpagne conqnife par les Romains , qui
en confervèrent la poffeffion pendant plus de cinq
cenrs ans.
4°. Affujettiffement de la contrée aux Vendales
vers 41 y.
y°. Les Vifigots, fous le commandement d 'E it
rie, s'emparent de YEfpagne, la Galice exceptée*
qu'occupoient les Suèves entrés avec les Vendales.
Les Galiciens ont aujourd’ hui une fupério-
rité marquée fous les rapports de l'induftrie. Eu-
ric * l’an 472 , commence le royaume & l'hiftoirô
moderne d’Efpagne.
6°. Les Arabes ou Maures portent leurs armes
en Efpagne vers l'an 709 * & bientôt ils ont fub-
jugué tout le pays , à l’ exception des Afturies &
de la Bifcaye , dont les montagnes offrirent une
retraite au roi Pélagius. Jufqu’au milieu du treizième
fiècle, ce font les Maures qu'il faut regarder
comme le premier peuple J e YEfpagne.