
n’eft pas encore démontré qu’ on doive' les regarder
comme des fontaines à flux & reflux.
MONT-MEZIN. ( Voye^ M f.Z ’.n . )
MONTMIN, près d’Annecy en Savoie; La
mine de houille de Montmin eft fituée au fommet
de la montagne qui forme la limite des communes
de Montmin & de Saint-Ferréoi. Cette montagne
eft compofée de calcaire compacte coquil-
lie r , fouvent bitumineux , dont les couches* fusettes
à des ondulations fréquentes, fe dirigent
du nord-nord-oneft au fud-fud-eft, & inclinent
généralement d’une quarantaine de degrés vers
l’eft. . ■
La couche de houille principale a la même
allure > elle vient affleurer fur la pente feptentrio-
nale de. cette montagne j elle a pour toit & pour
mur un calcaire brun, violacé, terreux, bitumineux
& fétide. La houille qu’on eif tire eft très-
légère, brillante dans fa caffure , & brûlant avec
une flamme v ive , prefque fans réfidu; elle eft
quelquefois remplacée par une argile fchifteufe
& bicumineufe très-friable.
La houilliëre de Montmin, quoique d’excellente
qualité, eft fi peu abondante, au moins dans
ce qu’on connoît jufqu’i c i , & l’accès en eft fi difficile,
que l’exploitation ne peut qu’ en être défà-
vantageufe.
M O N TMOREN CY , village des environs de
Paris, à quatre lieues au nord-eft de cette ville.
C e village eft furcout renommé à caufe de la-belle
vallée qu’ il domine j & dont les deux côtes font
gypfeùfcs & correfpondantes par leurs couches ,
avec les collines ifolées de Montmartre , duMont-
Va!érien, de Belleviile, Sec. -
« En quittant Montmartre & allant à l’oueft, la
première colline gypfeufe qu’ on rencontre, eft
celle de Sanois. C'eft une colline très.-élevée, que
l'on voit à l'horizon de prefque toutes les campagnes
du nord-eft de Paris, & qui n’ eft pas moins
remarquable que Montmartre par fa ftruéture &
par la puiffance des couches de gypfe qu’elle renferme.
-
» Les lits .y font difpofés prefque de la même
manière. Ainfi on trouve fur les’fqn.mers des amas
épais de fable gris & rouge : ceux de la butte de
Sanois, beaucoup plus élevée que la butte d’Or-
gemont, portent des meulières d’eàu douce $ ceux
de la butte d’Orgemont, qui a à peu près la même
hauteur que Montmartre , .renferment, des coquilles
marines analogues à celles qu’on trouve
dans )Ss fables qui recouvrent le fommet de cette
dernière colline..
» Ces fables de diverfes couleurs forment un
banc d’environ trois pieds & demi.
» On trouve enfuite des couches alternatives
de marnes & dé gypfe tout-à-fait analogues avec
celles de Montmartre.
/*> Le gypfe exploité qui éft'au-deffous, fe dif-
tingue , comme à Montmartre, en première ou
haute malle, & en fécondé ou baffe maffe. »
En remontant vers le nord-oueft & traverfant
la vallée fèche de Montmorency , dont les buttes
de Sanois , d’Orgemont àc de Cormeilles forment
un c ô té , on arrive au côté oppofé, qui eft formé
par le grand plateau gypfeux fur lequel eft placée
la forêt de' Montmorency. La colline proprement
dite eft compofée de marnes vertes, d’ une mafle
très-épaiffe de fable argilo-ferruginçux fans coquilles,
& enfin d’une couche "mince de calcaire
d’eau douce. Entre les marnes & le fable, fe
préfentent en quelques points, & notamment dans
la colline de Montmorency, les huîtres qùi recouvrent
toujours ces marnes. '
ce Le plâtre eft très-peu élevé àti-deffus du niveau
de là plaine j il y a des carrières tout le long
de la côte , depuis Montmorency jufqu’à Frépillon.
Les ouvriers y reconnoifiènt deux maffes : la maffe
fupérieure a généralement de neuf à douze pieds;
c’eft à Saint-Prix qu’elle eft la plus puiffante.On
affure qu’elle y a jufqu’à quarante-huit pieds d’é paiffeur
j on1 trouve des os de mammifères des
genres anoplotherium 8c paUoiherium dans ces couches,
comme daas celles de la première, mafle de-
Montmartre.
« Les marnes argîleufes vertes qui recouvrent
le plâtre , font très-peu épaiffes ; en forte que les
collines très-élevées qui cômpofem cette chaîné
font prefqu’emièrement formées de fables fiiieeux
rougeâtrès, fouvent mêlés d’argile.
.» Avant d’arriver à Saint-Brice, on voit à gauche
de la route la dernière carrière à plâtre de la
colline de Montmorency. Elle.né préfeute qirune
mafle à peine recouverte dè marnes blanches ,
jaunes & verdâtres, en couches minces & fans
coquilles : on a trouvé des os fofliles dans la méfie
du gypfe.
» On doit regarder comme fuite ou appendice
de cette longue- colline les buttes de Groflay , de
Pierrefitte & d’Ecouen. La ftruêlure de la butté
de Pierrefitte eft la même que celle dù coteau de
Montmorency/ les carrières de gypfé font fituées
à fon pied, & prefqu’au rîiveau de la plaine : la
mafle a une vingtaine de pieds d’épaiffeur : on n’y
a pas rencontré d’os fofliles. Au-deflîis on trouve
des marnes vertes recouvertes de fables & de grès
fans coquilles5 plus à l’oueft, mais 'à Teft de Gar-
g e s ,. eft une élévation très-fenfibîe, dans laquelle
on exploite du plâtre.,
» La butte de Sarcelle tient à celle de Pierre-
fîtte.
» Le plâtre n’en eft point exploité y mais fes
maffes d’argile verdâtre alimentent de fortes briqueteries
établies fur le -bord de la route.
» La butte d’Ecouen eft comme ifoîée. Les carrières
déplâtré qui font voifines de Villiers-le-Bel
font fituées, comme dans les autres coteaux de
cet arrondiffement, prefqu’au niveau de la plaine-
La mafle a neuf à douze pieds d’épaifleiir, 8c renferme
des os fofliles ; elle eft- recouverte par des
lits puiffans de marnes blanches & de marnes ar-
gileufes qui alternent entr’elles&avec des marnés
jaunes. On retrouve au-deflbus de ces bancs de
marnes , les coquilles d’huîtres qui .appartiennent
à la formation gypfeufe & qui la caradtérifent, "6c
au-deffus Tes fables qui la couronnent.
• » Enfin, en allant plus au nord , on arrive aux
collines qui bordent la bande gypfeufe de ce côté:
ce font les buttes de Chatenay. j de Mareil, & la
colline qui domine Luzarche , & qui porte Epinay
& Saint-Martin-du-Tertre. Or» exploite du plâtre
dans plufieurs points de ces buttes & collines.
» Les dernières'buttes de p’ âtre du côté de
l’oueft font celles de Cormeilles, Marines^ Grify.
Ces buttes appartiennent à la ligne qui forme le
coteau Occ idental de la vallée de Montmorency : le
plâtre n’y forme qu’une feule mafle , qui. a dix-
huit à vingt pieds de puiffance j elle eft recouverte
de marnes blanches., de marnes vertes , •& d’un
banc allez puiffant de fable & de grès à coquilles
matines. Cette difpofition eft h même dans les
trois collines qu’on vient de nommer ; mais il n’ y
a que la butte de Grify où le- plâtre i l exploit^
Lé vallon entre Grify & Cormeilles eft rempli de
fragmens de calcaire 6c dé fiiex à coquilles d'eau
douce,.
» La vallée de Montmorency eft une vallée fèche ;
fon fond eft une plaine encore alfez élevée, où
font fitués les bois de Pierreliie, les villages de
Margency, Soiffy , D e u ilS a in t Gratien , Fran-
conville, & c . Elle eft bordée au lud-eft par les
coteaux • de Sanois, d*Orgemont, de Cormeille
s , & c .; & au nord eft par celui de la forêt de
Montmorency.
» G’eft une grande vallée fans co l, fans rivière
dans fon milieu, enfin très-différente des vraies
vallées des pays de montagnes; mais fi elle en diffère
pour fa forme , elle en eft aufli très:différente
par fa ftrutfture géologique. Le Fond .& les deux
extrémités de cette efpèce de vallée font d’ une toute
autre nature que les bords. Ce font deux colline^
gypfeufesqui formèntceux-ci, tandis que le fond
de la vallée a pour fol le terrain d’eau douce & les
couches fupérieures du plateau de calcaire marin,
qui forme des maffes fi cônfidérables aux environs
de Paris. En effet, de quelque point qu’t>n arrive
dans cette vallée, foie de Louvres, foit dePon-
toife, foit d’Herblay ou de tout autre bord du
plateau calcaire, il faut monter & s’élever au--
deffus des dernières aflîfes de ce plateau. Le terrain
qui confiitue le fol de cette vallée n’a été entamé
que dans peu de points, & encore très-
peu profondément ; cependant on peut en con-
noître les premières couches , en les examinant
dans les carrières de grès de Beauchamp., fituées
dans les bois de Pierrelaie, entre cè village &
Franconville.
» On y,remarque les couches,fui vantes au-def-
fous de la terre végétale.
j» i° . Fragmens de marne d'eau douce compaêle
& dure dans un fable calcaire , avec quelques
fragmens dé fiiex corné femblable à celui que Ton
voit' dans Its gypfes.,Cette couche a fix pieds environ
d’ épaiffeur. - ' * ,
» 2.y . SableVerdâtre agglutiné, renfermant un
grand nombre de petites coquilles turbitiéeS du
genre mélanie , ou d’un genre très-voifin : cette
couche n’a que fix à fept pouces environ.
» 3°. Sable fin, blanc, renfermant les mêmes
mélanies que le banc précédent, avec de s lymnées ,
de§ cycloiiomes très-bien confervés, & quelquefois
un lit mince de pierre calcaire fableulè, remplie
de ces petites mêlâmes. Deux pieds.
» 40. Grès diir, même luifant, îerffèrinant une
immenfe quantité de coquilles marines très-bien
confervées, & difpofëes généralement par lits horizontaux.
On y remarque en outre, mais très-
rarement , des coquilles d’eau douce du genre des
Mymnées, abfolurrunt femblables à celles du fable
précédent. Ces bancs font quelquefois au nombre
de deux, féparés par une couche de fable contenant
une prodigieufe quantité de coquilles marines.
» Il y à ici un fait fort ûngulier ; c ’eft le mélange
réel des coquilles d’ eau douce avec les coquilles
marines. MM. Brorgniart & Cuvier, donc
l’excellent travail fur la Géographie minéralogique
des’environs de Paris na»us a fourni cet article,
font remarquer, i° . que ce mélangea lieu
dans un fol marin non dans un calcaire ou fiiex
d’eau douce conltituant ce qu’ ils appellent proprement
terrain d’ tau douce'; 2.°. que ce fingulier
mélange s'offre dans un terrain meuble, & pour
ainfi dire d’alluvion , placé immédiatement au-
deflous du calcaire d’eau douce bien carectérifé ;
3°. qu’ils en ont aufli aperçu des indications dans
quelques autres.points des environs de Paris (n otamment
dans les marnes calcaires de Meudon 8c
de Saint-Maur ) ; mais que ce mélange n’a jamais,
lieu que dans les derniers lits les plus fuperficiels
du calcaire marin, & que, s'il y a réellement dans
ces lits des coquilles d’eau douce, elles y font
extrêmement rares, tandis que les coquilles marines,
qui ne font guère que des cérithes & des
cardium obliquum, y font au contraire très-abondantes.
» Là plaine qui eft au pied du penchant fepten-
trional du coteau de Montmorency, & qui forme
encore une forte de large vallée fans eau, bordée
au nord par les coteaux gypfeux de Luzarche
, Mareil , & c . , préfenre une ftruêture abfo-
lument femblable à celle de la .vallée de Morumo- '
rency. On y rencontre partout à fa furface , c’eft-
à-dire, depuis Ecouen jufqu'à la grande defeenre ’
qui eft prefque vis-à-vis de Mafirer, au-delà d e,
Moiffelles, le calcaire d’eau douce généralement
blanc, compa&e, affezdur, quoique facilement^
€