
on y a trôiivé des diamans qui pefoient quatre-
vingt-une pagodes & demie (n eu fo n c e s poids■
de Roi ). On neJa travaille que pour le Souverain;
Les diamans qu'on y trouve , font, ordinairement
gros , & ' on nfen trouve guère de petits.-Leuf
croûte eft en général brillance & tire fur le vert-
pâle, mais intérieurement ils font très-b'ancs.
La terre dans laquelle on les trouve, eft rouge
comme- la plupart de celle des autres mines.
On trouve auprès de Purrure les mines de Lat-
tâwaar & de Ganjeccoma, qui font dans le même
fol que Purrure^ôc donnent des pierres feniblabies.
On en trouve beaucoup à Lattawaar qui refiem-
blenc à l'extrémité d une lame de raloir, étant
minces d'un côté & épaiiïes de l’autre j elles font
très-blanches & d'une très-belle eau. Jonagerre,
L ira i, Dugulie , Purvillée & Anuntapellée ont
auffi des terres rouges 5 elles donnent beaucoup de
groffes pierres, dont une partie eft d'une eau
verdâtre. Maisies principales mines font celles de
Wazzergerrée & de Munnemurg, les autres étant
plutôt des folfes que des mines. On perce en cet
endroit des rochers, & on creufe au deffous de leur
bafe jufqu'à ce qu’on ait rencontré l'eau 3 ce qui,
en quelques endroits, va jufqu’à quarante ou cin
quante brades. La furface du rocher eft d’une
pierre dure & blanche, dans laquelle on fait un
puits de quatre , cinq & quelquefois de lix pieds
de profondeur avant de venir à une croûte de
pierre minérale, qui relfemble à de la mine de
fer. Alors on remplit le trou de bois, auquel on
met le feu , qu’on'entretient pendant deux ou trois
jours, julqu'à ce qu'on le croie affez échauffé :
on le remplit d’eau , ce qui diffout & rarrio lie la
pierre & le minéral. Lorfque le tout eft refroidi on
continue decreufer, & o n emporte tous les débris
des pierres & tout ce que l'on peut ayant de l'é chauffer
une fécondé fois. Cette croûte a rarement
plus de trois ou quatre pieds d’épais, au
deffous defquels on trouve la terre, qui ordinairement
fe continue fous le rocher l’efpace de deux
ou trois acre s, & quelquefois plus loin. On la
fouille partout, & lï la première tentative réuffit,
on continue à travailler en creufant de la même
manière, auffi profondément qu'on le peut, jufqu’à
ce qu'on rencontre l'eau que les mineurs de ce
pays n'ont pas le fecret d'épuifer, faute des machines
& des engins connus en Europe j & quoique
la veine foit plus baffe, on ne va pas au-delà : on
rompt tous les morceaux de mines qu'on trouve,
& on y découvre très-fouvent des diamans. Ces
mines coûtent’ beaucoup à faire travailler 5 mais
on eft ordinairement bien dédommagé de cës dé-
penfes. La terre qu'on en- tire, eft rouge : on y
trouve beaucoup de groffes pierres. Les plus petites
font du poids d ’un dixième de mangeline. Il y en
a-de différentes eaux, mais la plupart font bonnes.
Seulement la formen'eft pastoujours avantageufe:
plufîeurs font raboteufesq d’autres paroiffent avoir
été rompues. Cependant on n’a point entendu dire
qu’on1 en ait trouvé deux morceaux qui fe rap-'
iportaffent parfaitement , mêlne parmi ceux qui
parodient avoir-été rompus depuis peu.
A Langumboot on eft obl gé de creufer comme
à-Wazzergerée & à Munhemurg. Le rocher n’éft
cependant pas lî folide j mais les pierres & la terre
qu’on y trouve, font tout-à-fait femblables.
Wootoore eft auprès de Purrure. On trouve
dans cette mine dès< pierres prefque femblables
par leur groffeur , leur figure & leur eau , à celles'
qu on tire de la mine de Purrure. On ne la travaille
que pour le Roi. Ce qu’ellea de fingulier, c’eft
que les diamans1 qu’on y trouve : terre noire. j font dans une
Munnemurg l’emporte de beaucoup fur toutes
les autres mines par la forme de fes diamans , leur
eau & le brillant de leur croûtev, fière en(queique
manière des beautés qu'elle renferme, auxquelles
on ne peut rien trouver de comparable dans les
autres mines. Il y en a beaucoup de veineux,
mais qui fpnt d'une forme & d'une eau lï belle,
qu'il eft très-difficile de les diftinguer des bons,
furtout lorfqu'ils font petits. On-en trouve de differentes
grandeurs, depuis le poids d'un dixième
ou d'un douzième de mangeline, jufqu’à celui de
fix ou fept mangelines : jl y en a même de plus
gros. La terre^eft rouge. Çette mine eft fituée dans
les bois, & l’eau y eft li mauvaife, qu'elle occasionne
des fièvres à tous ceux qui n’ont point été
élevés dans le pays -, ce qui oblige la plupart des
entrepreneurs de l’abandonner, quoiqu'elle foit
plus lucrative que pas une autre, par le peu de
profondeur de la veine & la grande quantité de
diamans qu’on y trouve. La -rivière de Kishna,
dont les eaux font excellentes, n'en eft qu'à neuf
milles j mais les mineurs & les marchands font fi
pauvres ou craignent fi fort que le gouverneur ne
les taxe, qu'ils n’ofent pas faire la dépenfe d'envoyer
chercher leur eau. Il y a bien des gens qui
penfent quela fituation delà ville, qui eft dans un
fond, & environnée de marais & de montagnes,
en rend l'air infeéte & mal fain.
Melwillée ou la nouvelle mine eft ainfi ap-
pellée, parce qu'elle a été découverte, ou du
moins qu'on n’a permis de la travailler que depuis
l’année 1 6 7 0 . Alors même on ne la travailla qu'un
an , & elle fut abandonnée jufqu’en 1 6 7 3 > Éfe les
mineurs qui travaillent à Quolure s'étant plaints
que la mine étoit épuifée, on donna de nouveau la
permiffion de la fouiller. La terre dans laquelle on
fouille eft rouge, & on la trouve adhérente à beaucoup
de pierres , comme fi elle y a voit été attachée
pendant qu’elles étçient encore molles &
avant qu'elles euffent acquis leur dureté : on a
peine à l’en détacher en les frottant fur une pierre
raboteufe avec du fable dont on fe fert pour,les
nétoyer. Les pierres de cette mine font ordinairement
bien figurées. Leur groffeur eft depuis un
cinquième ou un fîxième de mangeline, jufqu’à
quatorze ou quinze mangelines. On en trouve
même de plus groffes, mais le plus; grand nombre
eft d'une groffeur médiocre, La plupart ont une
croûté épaiffe & molle. Elles tirent fur le jaune, &
ne font pas auffi dures & auffi brillantes que celles
des autres,mines. Il y en a,très-peu qui (oient d une
belle eau, & qui aient une, croûte tranfparente.
On dit qu elles font fujètès à avoir des pailles lorl-
qu’on les taille j ce qui fait qu’on les croit un peu
plus molles que celles des autres mines. Il y en a
beaucoup qui féduifent d abord par leur blancheur
apparente pendant qu’elles font brutes,
mais qui découvrent leur mauvaife qualité lorf-
qu'elles ont paffé par le moulin , & ont fouvent
une teinture jaune. Mais ce qu’elles perdent en
bonté, elles le réparent par leur abondance> ce
qui, joint à leur mauvaife qualité, les rend à meilleur
marché que les autres.
GOLFES. Ce font des enfoncemensde l’Océan
dans les terres, qui font plus confidérables que les
baies. Plufîeurs font partie des méditerranées.
Tous les golfes ont des formes différentes : les uns
font étroits & alongés> d'autres ont une grande
.ouverture : les uns communiquent immédiatement
avec l’Océan j d'autres avec d'autres golfes ou avec
des méditerranées. Je mets au nombre des golfes longs & étroits, i°. le golfe arabique ou la Mer-
Rouge, qui communique avec l'Océan indien. Il a
l’Afrique à l'oueft, & l'Arabie à l’eft. Il fe prolonge
jufqü’à la ville de Suez, & fon extrémité aboutit à
une langue de terre qui fépare le golfe de la Méditerranée,
& qu'on nomme Yifthme de Sue\. ( V oye{
Mer-Rouge. ) Il reçoit un petit nombre de rivières.
20. Le ^o^perfique ou de Baffora, qui communique
avec l'Océan indien près de L'îie d’Ormus.
Il s'étend du fud-eft au nord-oueft, entre la Perfe
à l'eft, & l’Arabie à l’oueft, jufqu'à l’ancienne
Chaldée, où il reçoit l'Euphrate & le Tigre, qui
fe joignent un peu avant de fe jeter dans ce
golfe# il paroît que ce golfe, comme une infinité
d’autres, a été formé, ouvert, creufé par l'eau de
ces fleuves, que les vagues & les fortes marées
de,l'Océan indien ont peuffée contre les terres &
ont élargi le golfe.
3°. Le golfe de Californie. Il court, du midi au
nord , entre les côtes occidentales du Mexique &
la Californie , & fe termine à Tatonteac. il eft
maintenant certain que la Californie eft une pref-
qu'île. '
4 °. Le golfe de Nankin ou de Gang qui s'étend
du fud au nord, entre la Corée & la Chine, vers
la Tartane. Il reçoit un affez grand nombre de rivières
pour avoir contribué, avec des forces fuffi-
fantes, à fon approfondiffement.
5°. Le golfe de Venife. ( Voye1 Adriatique. )
f °* Les deux golfes de Bothnie & de Finlande,
qui font des branches de la mer Baltique.
Les golfes qui font fort larges doivent cette
forme ouverte & arrondie à Taétion des fleuves
qui débouchent des differens points des côtes
qu'on trouve au fond de ces golfes, combinée avec
celle des courans qui ont une üirettion vers l'ouverture
de ces golfes. Je remarque d’ailleurs que la
plupart de ces golfes renferment dans leur fein des
archipels peuplés d'un grand nombre d'îles qui font
les relies des maffifs dont ces golfes occupent la
place, & qui ont cédé à l'aétion combinée des eaux
courantes des fleuves & des marées.
i° . Je mets à la tête de cesf golfes celui du
Mexique, ou je trouve toutes ces circonftances
réunies d’üne manière auffi frappante qu’inllruc-
tive (f^oy. Mexique , Golfe.) il reçoit un très-
grand nombre de rivières confidérables.
2e*. Vient enfuite le golfe au milieu duquel font
les Maldives, les Laquedives, qui reçoit plufîeurs
fleuves & préfente un nombreux archipel, qui
eft terminé par deux golfes étroits.
30. Le golfe de Bengale ou,du Gange. Il communique
avec l'Océanindien par une ouverture tournée
au nord, & qui s'étend entre l'Inde & la
prefqu’île de Malais , & .outre le Ginge il reçoit
beaucoup d’autres rivières célèbres. Il eft borné
par les côtes de Bengale & celles d’Orixa & de
Pégu.
4°. La Mer-Blanche ou le golfe de Ruffie communique
avec la mer feptentrionale vers le nord,
& s’enfonce dans les terres entre le Lapland &
les terres d'Onéga jufqu'à Archange!. Il reçoit
plufîeurs rivièrés, entr'autres la Dwina.
GOLFE PERSIQUE. Le Golfe perfique eft un
bras du golfe arabique, qui a plus de deux cent
cinquante lieues d’étendue dans les terres. Il tft
bien vifible que le Golfe perfique eft l’ ouvrage des
eaux du fleuve qui s'y jette , refoulées de tems en
tems par la marée , qui y eft violente & qui s'y
élève à une hauteur affez grande. C e golfe eft
réuni à l'Océan par le détroit d’Ormus. On a cru
que le Golfe perfique communiquoit, par des fou-
terrains, a la mer Cafpienne , dont, il recevoit
ainfi le trop-plein j mais ce font des fuppefitions
auffi fauffes qu'abfurdes. Le Golfe perfique reçoit
une affez grande quantité d’eau par le fleuve dont
il eft l’embouchure , pour avoir pris la forme que
nous lui voyons.
La marée y remonte fort avant dans les terres,
-& recouvreroit des terres baffes qui font aux deux
côtés du canal du fleuve fi elles n'étoient défendues
par des digues qui favorifent les établiffe-
mens confidérables que ! de nombreufes peuplades
ont fait dans ce terrainfaéfice ÔC1 fertile, il paroît,
par l’étendue de ces dépôts , que le Golfe.perfique
étoit autrefois beaucoup plus large que nous-ne le
voyons aujourd’hui. La marée a aufti favorifé -ces
dépôts en tenant l'eau du fleuve gonflée à une
certaine hauteur, & débordée fur une largeur aff^z
confidérable.
11 faut bien y faire attention : l'Océan feul, fans
le fecours des eaux courantes intérieures, ne peut