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contrées où les volcans appartiennent à la fécondé
époque.
On m’obje&era peut-être que certaines mines
da charbon de terre font en feu > & que cette inflammation
n’eft pas fuivie de tous les défaftres,
de tous les accès de ces éruptions tumultueufes
que les volcans éprouvent, & qu’ il eft néceflaire
d'admettre d’autres agens qui fe mêlent à l’aliment
du feu pour obtenir tous ces effets fi bruyans.
J’avoue que les feules matières combuftibles ne
font pas capables de produire tous les effets des
volcans } mais cela ne doit jeter aucun doute fur la
néceflicé de ces matières pour fervir d’aliment à la
fUmme des volcans. L’eau qui entre en expanfion
paroît être enfuite la force a&ive capable d’exécuter
tout le jeu des éruptions , & de produire
tout le fracas qui les accompagne} mais il n’en eft
pas moins vrai que l’état de tous les produits des
feux fouterrains annonce les charbons de terre
comme les feuls matériaux propres non-feulement
à opérer leur fufion , mais encore à fournir, par
leur immenfe quantité & par leur difpofition dans
les entrailles de la Terre , à la dépenfe des feux fou-
terrains , & furtout à fournir, par le mélange de
l'efcarbille , tout ce qui peut contribuer à la formation
des laves trouées & compactes.
FEUILLADE , village du département de la
Charente, arrondiffement d’Angouîême, fur le
JJandiat. Il y a un haut fourneau 6c une forge.
F euillade (F orê t d e ) , département de la
Creufe , arrondiflement d'Aubuffon. Elle a trois
nulle fix cents toifes de long, fur cinq à fix cents
toifes de large.
FEUILLÉE ( la ) , village du département du
FinifLrre , arrondiflement de Ghâteaulin. Dans ce
village , fitué fur une colline, les maifons font
conftruites avec des blocs de granits & couvertes
d’ardoifes. Les terres qui l’environnent, font peu
fertiles, comme les terres graniteufes. Il y a une
mine de plomb dans le territoire de ce village &
des tourbières*
FEUILLES PÉTRIFIÉES. On trouve fréquemment
dans les carrières de pierres fiflilîes ou d'ar-
doifes, des pierres qui font voir des empreintes de
différentes efpèces de feuilles d’arbres ou de plantes
marines ou terreftres très - bien confervées & fort
reconnoiffables : on en voit auffi de grands amas au
milieu de certaines couches ou lits calcaires. Ces
empreintesont une origine fort différente, par rapport
à leur âge. Quelques-unes furtout, celles qu’on
trouve dans les ardoifes & dans les marnes feuilletées,
ou dans des pierres plus dures & de fables,
doivent leur origine à des inondations, foit générales,
foit particulières, pendantlefquellesces dépouilles
des végétaux ont été couvertes de limon
ou d'autres matières, de nature à pouvoir prendre
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les empreintes & les conferver après avoir acquis
une telle dureté. Cela fe prouve parce qu’on les
trouve entre les lames de pierres fiflîles, formées
par conféquent à plufieurs reprifesou par des dépôts
fucceflifs.
Celles qu’on rencontre en grande quantité dans
les tufs ou dépôts formés par les eaux ont une
origine fort différente ; car elles ont différens âge s,
comme ces concrétions qui fe forment chaque jour
fous nos yeux. Les eaux qui charient des particules
de terres calcaires & limoneufes les abandonnent
fouvent fur des végétaux enfouis , & , aprè£ que
l'eau s’eft écoulée , que les matières dépofées fe
font endurcies, iln’ett pas étonnant qu’on trouve,
fous ces dépôts , des empreintes de feuilles & de
plantés de toute efpèce.
Il eft peu d’arbres ou de plantes ordinaires &
exoriques donc on ne trouve les feuilles, les calices*
les tiges imprimées dans le tuf. On y rencontre
aufli toutes lortes de moufles, mêlées avec des
branches, des coquilles terreftres & quelques
fruits.
Quant aux premières fortes d’empreintes qu’oo
trouve au milieu des ardoifes & dans les pierres
dures feuilletées, ellesparoiffenc avoir été formées
dans le baflin de la mer, où ces dépouilles de végétaux
ont été voiturées par les eaux de deffus les
continens.
On y trouve beaucoup de feuilles de plantes ,
desimpreflions dejbugè re, de bruyère, de chêne,
de rofeaux, d’algue marine. ( V o y e i V a r tic le Fossiles.)
FEUQUIÈRES, village du département de
l’ O ife , à une lieue & demie oueft de Grand Vil-
liers. Ce lieu renferme un grand nombre de manufactures
de laines, connues fous les noms de
Bli court & de Grand- Villiers.
FEURS, ville du département de la Loire. Elle
a donné fon nom au Forez. La vifle de F e u r s eft
fituée dans la plaine, à la chute de la petite rivière
du Ligncrfi. Sa fituation eft heureufe. Ses habitans
font très-laborieux. Elle a fur la Loire un port très-
fréquenté, & qui peut la mettre à portée d’étendre
fon commerce.
FE ZEN ZA C , petit pays du ci-devant Armagnac
en Gafcogne. Il eft borné au nord par le Condomois,
au midi par l’Aftarac, au couchant par le bas Armagnac,
& au levant par la partie haute de la même
province. On lui donnoit fept lieues dans fa plus
grande longueur, fur fix lieues de largeur. Ce pays
eft arrofé par plufieurs rivières qui toutes dirigent
leur cours vers le nord. La Baife, qui coule dans la
partie du levant, eft la principale de ces rivières.
Le fol en eft très-fertile. On y recueille du fragment,
du vin & toutes fortes de fruits. Les pâturages
y font excellens, & le gibier fort abondant.
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Le Feien^ac fait actuellement partie du département
au Gers»
FE ZEN ZAQ UE T , petite contrée fituée à l’eft
du ci-devant haut Armagnac , avoit tout au plus
quatre lieues dans fa plus grande longueur, fur à
peu près autant de largeur. Elle eft fort arrofée 8f
très-abondante en pâturages. On y recueille d’ailleurs
du blé, du vin 8c toutes fortes de fruits.
Cette contrée, comme la précédente, fait aujourd'hui
partie du département du Gers.
FIGE A C , ville du département du L o t, fur Iji
Selle. Le principal commerce de cette ville confifte
en vin , & en gros & menu bétail. Il y a une mine
de houille & une belle carrière de pierre de
taille.
FIGURÉES (Pierres). On a donné cette dénomination
aux pierres dans lefquelles on remarqué
une conformation alfez régulière , quoiqu'elles
foient compofees de la même fubftance que les
autres pierres brutes. On diftingue ordinairement
deux fortes de pierres figurées : i° . les premières ne
doivent leur figure qu'au hafard. C qs pierres figurées
font en très-grand nombre. Des circonftances
toutes naturelles, & qui ont pu varier à l’infini,
paroiffent avoir concouru pour faire prendre à la
matière lapidifique , molle dans fon origine , des
figures fingulières & étrangères au règne minéral',
& quelle a confervées après avoir acquis un plus
grand degré de dureté. La Nature, en les formant,
a agi fans fuivre de règles confiantes. Elles ne
font donc redevables qu’à de purs accidens , de la
figure qu’on y remarque o u , pour mieux dire,
qu’on croit y remarquer. On peut regarder comme
pierres figurées de cette elpece , les marbres de
Florence, fur lefquels on voit ou l’on croit voir
des ruines de villes & de châteaux; les cailloux
d'Égypte, qui nous préfentent comme des payfa-
g e s , des grottes; un grand nombre d’agates, les
dendrites , les pierres herborifées, quelques pierres
qui reffemblent à des fruits ou à quelques autres
fubftances végétales ou animales. Cependant
je dois dire ici que la Nature, dans toutes les opérations
qui nous ont donné de ces réfultats, a fuivi
fouvent une marche afîcz couftante, parce que des
circonftances affez les mêmes y ont concouru :
telles font les dendrites, les herbovifarions qui fe
trouvent entre certaines lames de pierres, dont les
fentes font aflez femblables, & entre lefquelles
les principes colorans, qui ont tracé les figures,
font néceflairement afîujcttis à la même marche.
Il y a donc peu de hafard dans les opérations de la
Nature, qui paroiffent le plus fufceptibles d’acci-
dens.
1°. Il y a des pierres figurées qui font réellement
redevables de leur forme à des corps étrangers au
règne minéral, 8c qui ont fervi .comme de moules,
dans lefquels la matière lapidifique, encore molle,
ayant été reçue peu à peu , s’eft durcie après avoir
pris la figure du corps dans lequel elle a été moulé
e , tandis que le moule s’eft trouvé infenfible-
ment détruit. Cependant il en refte quelquefois
des parties attachées encore au noyau qui en a pris
la figure. On doit regarder comme des pierres figurées
de cette fécondé forte, un grand nombre de
celles qui reffemblent aux coquilles marines, au
bois, aux poiffons, à des parties d’animaux , ou
qui portent les empreintes des végétaux & de
quelques in feôes.
Voilà les feules pierres qui méritent d’être con-
fidérées comme pierres figurées. On auroit tort de
confondre avec ces pierres, les coquilles, les madrépores,
les oflemens de poiffons, de quadrupèdes
, qui n’ont fouffert aucune décompofitîon.
dans les entrailles de la Terre: on fent aifémentque
ces corps n’appartiennent point au règne minéral.
On pourroit, avec plus de raifon, donner le nom
de pierres figurées aux criftaux qui affeétent une
forme régulière & déterminée , 8c qui appartiennent
réellement au règne minéral, te en forment
une des parties les plus curieufes.
FILONS. Pour une plus grande intelligence de
ce que j’ai à dire fur la formation des fiions, je crois
qu'il eft-néceflaire de commencer par donner une
| notion fuccinéle des filons en général. Les filons
' font des gîtes particuliers de minéraux de forme
! plate, qui coupent prefque toujours les ffrata des
montagnes , 8c qui font remplis d’une matière minérale
plus ou moins différente de.cèlle qui eonf-
titue la roche.
Les ftrata font des parties de la roche, comprifes
entre des fentes ou fiffures parallèles qui les fépa-
rentles unes des autres. Ces parties féparées font
donc des maffes plates, de fubftances & natures homogènes
, parallèles entr’elles 8c plus ou moins
épaiffes. Les montagnes & les roches ainfi divifées
fe nomment roches ftratifiées. Toutes les montagnes
8c toutes les roches ne préfentent pas cette divi-
fion.
Des différences dans la pofition, la direction &
l’épaiffeur des ftrata proviennent les différences
dans la ftratification , qui doit être dlftinguée de
la fuperpofition des roches : par celle-ci on entend
l’ordre dans lequel les diverfts efpèces de roches
& de montagnes, dont l’enfemble forme la partie
folide du Globe , font placées les unes à l’égard
des autres. 11 ne faut pas non plus confondre la
ftratification avec la texture des roches, quoiqu’elles
aient de grands rapports , principalement
dans les roches fehifteufes , la direction des ftratà
8c des feuillets y étant la même.
- On définiroic encore plus exa&ement les filons
en dffant que les filons font des fentes qui fe font
faites dans les montagnes , & qui ont été enfuite
remplies de diverfes fubftances minérales, dont la
nature eft plus ou moins'différente de la roche.
Les filons coupent les ftrata des roches , & ont