
cune-fuite de couches inclinées, régulièrës 8c fuivies, n'ont point de formes arrondies j on ne
voit “partout que défordre & confulïon j ce font
des malles que les eaux ont tourmentées de
mille manières. 11 eft facile de les diftinguer de
loin desmajfîfi dont nous venons de parler, quoiqu’ils
fe trouvent difperfés parmi eux..
Si l’organifation primitive des maffes a modifié
la marche des dtftru&ions, les formes extérieures
foht donc dépendantes de cette organi-
fation j mais elles ne font que des réfultats d’un
travail qui a altéré 8c qui altère chaque jour
1 état primitif. Comment peut-on diftinguer les
monragnes primitives , qui ne font qu’un dernier
rélulrat, & qui n’ont, dans leur forme, rien de
fixe & de durable q.u’un certain caractère qui eft
dépendant de l’état primitif ?
MATIGNOLLE, lieu du dennes-, commune de Treigndeésp,a rptreèms ednut qdueesl Aorn
a trouvé une mine de plomb fulfuré peu abondante,
& ne renfermant que très-peu d'argent.
s MATRICES MÉTALLIQUES, font ordinairement
des corps pierreux ou folides qui renferment
les métaux j elles parodient êrre le laboratoire
de la nature, où fe combinent les principes
des métaux , tant purs que minéralifés. Ces matrices
exiftoienc avant la réunion des métaux qui
s’y font logés , ou du moins elles fe font élaborées
pendant cette réunion. En général, ces matrices font les bords des fentes des filons j ainfi, d’après
cette idée des matrices minérales, les falbandes
ou les hfières des filons peuvent être confédérées
comme telles. Ces matrices, qui fe trouvent dans
lefeinde certaines montagnes, non-feulement fervent
à la. formation, mais encore à la conferva-
vation des métaux j car elles les retiennent dans
le-ur.féin, & les préfervent de l’a&ion de l’air,
de.J’eau & de la chaleur, moyens fuffifans pour
déeompofer, altérer 8c détruire les mines j enfin ,
ces matrices fervent fouvent: d’intermède pour la
fonte 8c la purification des métaux. Au refte, nous
nous bornons ici à confidérer les matrices comme
de fimples gîtes de métaux, & des lieux- propres
a lesi raflemblenj car quant à leur formation, on
ne voit rien dans'c&s matrices, qui ait pu y contribuer
en aucune manière.
, MAUGUIO & PÉROLS (Étangs de), près
Montpellier. Ces étangs font aujourd’hui1 moins
étendus qu'ils n’étorent autrefois-, & ils diminuent
tous les jours. Le Vidourle & le Viftre qui s'y
jettent du côté de Lunel, & qui n’ont aucune
iffue dans la mer, y ont produit & y produifent
encore journellement des aftériffemens Confidéra-
bles. Les étangs de Mauguio 8c de Pérols ne font
pre-fque plus que des marais. Même avant la révolution
, les Etats de Languedoc avoient été
obligés d’y faire creufer un canal pour- entretenir
la navigation jufqu’au Rhône. Les attériffemens
font un peu confiiérables néanmoins , parce que
le grau de Pa'avas, qui eft vis-à-vis de l’embouchure
du Lez, fournit une ouverture aux eaux
de cette rivière 8i au limon qu’elles entiaîner.t,
pour s’échapper dans la mer. 11 n’y a que l’étang
de Thau qui paroiffe fe maintenir dans le même
état, apparemment parce qu’il n’y a point de rivière
qui s’y jette , & peut-être aulli à caufe d’un
gouffre qui y vomit continuellement de l’eau.
MAURIAC, dans le département du Cantal. On
connoit de l’alun natif près Mauriac , entre Fon-
tanges & Saint-Maitin-de-Valmeroux. Feu Btffon
croyoit que cet alun ne s’y trou voit qu’acciden-
tellement, & qu’il étoit produit dans quelques
fentes au moyen de feux fouterrains.
MAURIENNE ( Saint- Jean -de-). Saint-Jean-
de-Maurienne eft une petite ville de Savoie. La
vallée qui eft aux enviions eft cultivée : on y
trouve des vignes, du grain , des fruits, des pâturages
, beaucoup de noyers , car l’huile de noix
fe mange dai s ces montagnes. Ces productions-
font d’autant plus étonnantes, que l’on eft obligé
de difputtr quelques coins de teire cultivable aux
eaux, aux lavanges & aux rochers qui viennent
fouvent les couvrir.
La carrière de Btffan , qui eft à douze Lieues de
là, donnoit un marbre fort approchant du vert
antique $ mais on n’y travaille plus.
Ce dillriét a plufieurs mines de ferr de cuivra
& de plomb, les unes en exploitation* les autres,
en plus grand nombre, reconnues & non exploitées
; il eft auffi riche en ce genre de productions
que pauvre en produit de culture.
Il n’y a pas de pays où l’exploitât ron des-mines
doive être plus encouragée. La grande route de
l’Italie par le Mont-Cenis, monument français
qui traverfê cette vallée, pourroit y donner lieu à
un commerce florifiant.
H y a dans l’étendue de la commune de Laprnt,
près celle de Saint-André , fur là grande route
du Mont-Cenis , un fourneau à deux feux où l'on
fond du minerai de fer fpathique, 8c dont le produit
annuel s’élève à cent vingc-cinq; milliers <.'e
fer. Lalande parle, dans fon Voyage en Italie:J des
mines de cuivre 8c de plomb exploitées tout
près de là , à Modane. Ce minerai- renferme
trente-un centièmes de plomb, & lix onces fix
gros d’argent par quintal. •
Dans là commune dé Saint-Michel il y a une
mine de houille d’affez bonne qualité.
A Epie i re eft une bonne forge qui rend annuellement
trois cents milliers de fer j celle d-Argenture
en rend trois cent vingt-cinq milliers,,
& Celle de Randens, près d’Aiguebelle ,- cent
: foixante milliers. Tous ces fers font de bonne qualité, 8c onr
toujours valu /dans le commerce, un tiers ou un
quart de plus que ceux de la Haute-Saône jjj de
la C ô te -d ’O r , du Doubs & du Jura, Il n’ y a
pas de meilleure gu; ufe pour faire de l’acier. Les
aciéries de Rives-de-Gier ne peuvent fe paflVr
d e s forges de ce pays. Le département de l’ Ifère
& la partie de celui du Mont - Blanc qui l’avoi-
fine , peuvent âpprovifionner feuls la-France entière
en acier aulli bon que celui de la Styrie 8c de
la Carinthie, pourvu qu'on le fabrique avec le
même foin.
Ces fers proviennent de deux montagnes, l’une
futiée au - deffus d’Aigutbelle, près de l'angle
formé par la réunion de la rivière d’Arc 8c de
m è r e , l’autre de l’autre côté de l’Arc. La pre
mière prend fon nom dè la commune de Bon-
villars > I’autré eft connue fous celui de montagne
des Heurtières ou Hurtières.
La montagne de Bonvillars contient, en outre,
deux filons de plomb tenant argent, un grand
filon de cuivre, & près du mas du Châtelet, une
mine de houille. Le Val du Châtelet paroît être le
foyer principal de la mine de plomb j elle fe porte
enfuite vers la montagne-Sainte-Hélène, où l’on
connoît des affleuremens de filons de plomb,
mêlé à du bifmuth & à de l’antimoine, mais qui
n’ont pas été fuivis. régulièrement. Il eft très-remarquable
que toutes les mines de cuivre 8c de
plomb font pour ainfi dire encaiffées & recouvertes
de mines de. fer.
Les mines fituées dans la montagne des Heurtières
ont été vifitées, en 1789, par le célèbre
Sauffure, & depuis par le fleur Haffeofratz.
Nous allons rapporter leurs obfervations.
«Aiguebelle, ditle dernier dec^sminéralogiftes,
eft une petite ville placée fur là® rivière d’A r c ,
dans la vallée de la Maurienne, à deux ou trois
lieues de la jonction de cette rivière avec l’ Ifère.
« A l’oueft de cette v ille , en remontant un
peu la rivière, eft une montagne qui contient des
mines de fer-'& de cuivre. La pierre qui la com-
pofe eft un mélange de quartz & de mica, en
couches plus ou moins minces, de quartz pur &
de quartz mêlé avec le mica. Ces couches fuc-
ceflives paroiffent en général adhérer fortement
enfemble, quoiqu’elles fe réparent quelquefois j
elles font contournées en différens fens.
33 Au,plus haut de la montagne eft un filon contenant
un fulfure de cuivre très-peu abondant en
parties métalliques > ce filon eft extrêmement variable
dansfes dimenfions. Quelquefois on trouve
un efpace confidérable rempli de fulfure de cuivre,
8c tout-à-coup l’on perd toute efpèce dè
trace de minerai. Quoique cette mine puiffeêtre
confidérée comme une mine en rognons, on ne
peut cependant disconvenir que les efpaces remplis
de mine n'obfervent une dire&ion à peu près
parallèle à la furface extérieure de la montagne -,
ils en fuivent les finuofités , éprouvent dans leur
épaiffeurdes variations continuelles, & ne reffem*
b lent pas mal à une couche ou à un filon couché.
Les parois de ce filon font de quartz, ainfi que
les intervalles qui féparent les efpaces occupes
par le minerai. Les mineurs donnent à ce quartz
le nom de marbre. »a Au-deffous de la mine de cuivre éft un filon
de mine de fer fpathique qui femble n en ’etre
qu’un prolongement} il eft parallèle, comme le
premier, aux finuofités extérieures de la montagne.
On ne trouve vers le fommst de cette
montagne , que du fulfure de cuivre, plus bas on
rencontre un mélange de fer 8c de cuivre , & encore
au-deffous, de la mine de fer fpathique fans
mé»l3a nLgee .filon de mine de fer paroît affez régulier ;
fon épaiffeur varie entré fix & trente fix pieds.
33 La mine de cuivre eft exploitée par une compagnie}
celles de fer le font par les hibitans delà
commune voifine , qui les regardent comme leur
propriété, & y travaillent pendant l’Iv.ver lorf- .
qu'ils ne font pointoecupésdes travaux de la campagne.
Leurs ouvrages font très-confidérables,
mais fans aucune régularité. »
MA YEN, île fituée dans la trô#du Nord., près
de la côte du Groenland, par 71 deg. de latitude
[ nord , & 9 deg. de longitude eft. | s
La montagne fituée dans cette île eft d une fî
grande hauteur, qu’on peut la voir à-trente lieues
de diftance} un grand nombre de parties de la
côte font hautes de vingt à trente braffes: a l extrémité
feptentrionale, la mer eft fouvent .glacée
jufqu’à dix milles du rivage , & l’on voit dans un
canton de File trois prodigieux icebergs ou montagnes
de glace. A la hauteur de l’extrémité nord-
eft, il régné en merdes calmes alternatifs 8c des
coups de vent fubits, pareils à des tourbillons,,
ce qui engage les navigateurs à éviter d’aborder
l’îlLe ed feo nced cdôet éla. mer , à l’entour de l’aî le, eft .i né,gal,
plein de rochers , 8c la profondeur, en con-
féquence, varie beaucoup. Il y a des endroits où
il n’y a que fix ou fept braffes d’eau avec un fable
noir, & à une légère diftance l’eau eft profonde
de trois cents braffes} un,petit nombre de criques,
dans lefquels on ne peut pénétrer que par des
paffages étroits 8c difficiles, peuvent feuls, dans
ces lieux horribles, offrir un abri à quelques chaloupes;
mais les vaiffeaux font obligés de jeter
l’ancre en dehors, & avec la plus grande circonf-
peéLteiosn v.aiffeaux qui vont à la pêche de la baleine
du Groenland, commencent fouvent par vificer
cette île pour y chercher des veaux marins qui s’y
trouvent en grand nombre fur la glace ; on les tue
pour en avoir de l’huile ; on en tire auffi les peaux
qu’on fale & qu’on garde dans des caiffes; elles
fervent, en Angleterre, après-avoir été tannées,
pour faire des empeignes de fouliers 8c des boue*.
Les vaiffeaux anglais fortent de leurs ports en lévrier
, arrivent à la hauteùr de cette île en mars
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