
48 <E P O
détruits> que les fcories qui y étoieot accumulées,
ont été réduites en une fubftance terreufe, pulvé-
xulente & propre à produire des végétaux ; que
les différentes parties des courans eux-mêmes établis
à la fuperficie des couches horizontales ont
été féparées, comme ces couches, par des coupures
qui font devenues infailliblement des vallons du
premier ordre. C ’eft cette première époque q u i,
nous conduisant infenfiblement à la fécondé, nous
apprend que les vallons qui réparent les portions
du même courant doivent croître & s'approfondir
en même raifon que s'opère la deftruétion des
cratères & la comminution des fcories. C ’eft cette
époque q u i , après nous avoir familiarifés avec'
tous les produits du feu , nous met en état de les
leconnoitre enfuite, quoiqu'il n’y ait plus de cratères
ou de fcories qui les accompagnent, & quoique
les courans de laves foient divifés par maffes
placées fur les Sommets de montagnes ifolées de
toutes parts3 ou que ces laves foient enfcvelies
fous les couches horizontales > enfin elle nous fait
comprendre qu'il ne faut pas commencer l’étude
des volcans par des pays où il ne fe trouve que
des monumens de la fécondé & de la troiiième
époque. M. Defmarets indique ce défaut de plan
comme la fource des erreurs & des méprifes des
naturalises, qui n’ont ni connu ni fuivi cette
jnarche analytique..
C ’eft faute de cette méthode, qu’ ils ont nié
l ’exiftence des laves qu’il place fous la troifième
& la,fécondé époque f. qu’ ils les ont fangées, ainfi
que les batalces prismatiques , .les unes parmi les
dépôts de l’eau'., les autres parmi les fchiftes ;
d ’autres enfin dans la claffe des pierres de corne j
qu’ils ont indiqué pour d’anciens cratères certaines
parties évafées des vallons que les eaux ont creu-
fées au milieu de laves, de la fécondé .époque, &
même de la première ; qu’enfin ils ont pris les bal*
fins des lacs^ qu’on trouve fréquemment dans les
pays volcanifés, pour d’anciens cratères.
. Cette dernière méprife donne lieu à M. Def-
mareft de parler d’une circonftance de la première
époque qu’ il àvoit opaifè. Dans les cantons que
recouvrent les produits du feu appartenans à cette
époque , l ’on n’appeiçoit jamais ni fources ni ruif-
feau d’eau courafite qui circule à la fuperficie des
matières volcanifées. Les cratères font tous à fer.
On conçoit aifément que les amas de fcories qui
enveloppent les courans de laves ouvrent partout
des iffues qui facilitent la filtration de l’eau pluviale
à travers tous les courans. Cette eau eft re-
ceuillie enfuite fur le fol.intaâ: qui fert de bafe
aux courans, & ne paroît plus qu’à leur extrémité,
où elle fort en formant des fources très-abondantes.
Il n’eft pas néceffaire de montrer ici le peu de
fondement de la fuppofirion de ceux qui ont placé
des lacs dans les ci acérés anciens : il fufïït de dire
que Couvent ils les ont placés ainfi dans les cantons
appartenans à la fécondé époque, où il n’y en a
pas de bien apparens.
E P O
Dans les pays où les produits du feu de la fécondé
époque dominent , où les fcories ont été
réduites en une fubftance terreufe pulvérulente ,
qui eft fufceptible d’un certain taflement, l ’eau
pluviale ne pénètre pas auflî profondément que
dans les cantons de la première époque ,* auflî y
remarque-t-on quelques ruifleaux, mais on n’y
trouve plus de cratères, & les baflîns des lacs y
font conftammenc placés ou fur un fol intaft qui
tient l ’eau, ou fur des fubftances cuites réduites
en terre. Quant aux bords de ces baflîns, ils font
formés, ou par un affemblage de couches horizontales
comme ceux du lac de Bolfène,ou par la réunion
de plufieurs courans qui Semblent avoir in-
vefii ces baflîns fans les remplir.
Nous pourrions joindre à tous ces détails plufieurs
autres confidérations fur ces trois époques a
particuliérement fur les moyens employés par
M. Defmareft pour raccorder les dates des laves
qui recouvrent feulement les pays de granits avec
les dates des laves qui ont couru; fur les couches
horizontales. Quelqu’ intéreffans qu’ils puiflent être
pour rétablissement de toute fa doctrine;, nous les
fupprimons. Nous fupprimons de même les indications
de tous les endroits de la France & d’Italie
qui lui ont offert les monumens naturels de fes
trois différentes époques. Quant à ce qui concerne
l’Auvergne, nous renvoyons au Mémoire fur le
bafalte , publié dans ceux de l ’Académie des
Sciences pour l’année 1771. La diftribution qu’ il y
fait des courans de laves en trois claffes principales
eft fondée fur les mêmes circonftances qui lui ont
fervi à la diftin&ion des époques. Il eft aifé de
voir que toute la doélrine que nous venons d’ex-
pofer, appuyée fur ces faits, peut être très-utilement
appliquée, foit à l’étude des produits du feu,
foit à l’examen de plufieurs points intéreffans de
l’hiftoire naturelle du Globe.
■ Nous indiquerons, par exemple , ici l ’ufage
qu'on peut faire de ces époques , pour apprécier
les progrès & l'étendue des deftru&iofts qu’ont
éprouvées certaines parties de la fur face de la
Terre par l’aéiion de l ’eau & l’alternative des faisons.
Qu’on Suive deux courans de laves apparte.-
nans, l’un à la première., & l’autre à la fécondé
époque, on fent aifément qu’ayant recouvert certaines
parties de la Surface ;de la Terre en différens
tems, & par conféquent dans les divers états par
lefquels cette fur face a pafle fucceflîvement, ces
couches de laves ont confervé la difpolïtion du
fol qui leur fert de bafe , telle qu’ elle étoit à ces
deux époques. Reconnoiflant enfuite l’ordre des
époques par rapport aux laves , on aflîgnera de
même par rapport à telle ou telle forme de la
fuperficie générale de certains tançons, & l’on
pourra eftimer l’étendue des changemens que le
laps de tems qui ' fépare une époque d’une autre
aura pu produire à cette furface, car les témoins
de ces changemens gifent fous les laves. S i , d’ un
autre cô té , on compare avec les parties recouvertes
E R B
te confervpes par les laves, celles q q i, ^dans ;
Les environs1, font refl^s_à riu 8q ,expofécs à
l’aétipn defttu&ïyè- d^s.fàùx., pn verra que. fqu-
veii.t le fofeft abajffé, .dai^s(qes derniëres'parties,,
(H,è cent . cinquante & m/smé _sde deux çeçits fohes
âù deffoùs du nivéajù des premières , 8ç qu’au,
lieu d’offrir, comme les parties recouvertes. de,
U v é s , une plaine élevée d’une furface uniforme,;
lès maflîfs de granits en défordrè, hériffës de
pointes coupées de ravines, annoncent une. im-
menfè deftruciion par les débris de toutes fortes
dont ils font couverts.- Ç'eft ainïî que la comparai-?
fqrj de^'parties- couvertes,-de laves & des parties
rèftées à nu offrira partout des .contraftçs intéref-
ianÿ. Les divers ternoins .de- ces changép.en.s fpc-
çéflîfs, qu’approuves la furfaçe de la Terre , conservés,
par la lave , font, donc ’ auflî précieux pour
lin natuçalifte , que le peuvent,être pour le.s. amateurs
d’une antiquité plus moderne les'prqd uits des
arts coufervés dans Herculanum par une eny,qlop.pe
de Semblables matières..
ÉRA & S T E R Z A , rivières de Tofcanë.
LzS/eria naïtdestnonts déliaCaftellina; l’Eta ,
derrière Yolterre, dans les montagnes de Colle.
Les plaines qui traversent ces deux rivières, un
'peu avant de s’unir > ne font pas très-grandes ;
mais ‘ .elles feroient très- belles & très-fertiles fi
ces rivières ne. lès’ dévaftoient pas d’une manière
extraordinaire. La.Sierra principalement, ep çhan-S
géant continuellement, de lit ,- occupe , to^ütp la
plaine, qu’elle traverSe, ; & en lafflè peu ou, l ’on
puiffe Semer. Si l’on pouvoir régler l e coûts de'ces;,
eaux, & les contenir, dans un ljt fixe, on acquc rrp.ii;
un terrain confidérable & tres-précieiix y mais les
digues formées de la terre liraoneufë de ces plaines
né réfifteroient guère à Timpétupfité des,'troubles
momentanées & fou daines que portent ces rivières.
. , , ( ; r . jj ;
L’JSra, qui recueille.les.eaux d’une Vafté iurfâce
de terrain calcaire, porte des troubles piqs dénÇes
& plus impétueufes. Ces, inondation^ rendent quelquefois
l’ air mal-fain 1 parce que la, crue d’eau ,a)7ant
çeffé, ilreftedans le vafte erpaeëqu’elleoccupoit,
un grand nombre.de’ lagunes , dù limon defquellès,
il. s’élève des vapeurs nuifibjes. Quelque .grand
que foit le dommage que l’Ém caufe aux plaines,,
du Volterre, celui qu’elle produit .dans Ips caiiW
pagnes de Pife , depuis l’endroit où elle reçoit les .
eaux de la Ster^a jufqu’ à .la mer, eft beaucoup plus
confidérable ,;.parce. que fon volume d’èau étapt
beaucoup plus grand & trouvant moins de.pe.qte.j’ .
ils ’étendau lo in ,& parcequ’ il trouvé fouvent une
grande réfiftance à fon embouchure dans l’Àrno.
D’ailleurs, la campagne de Pife eft de plus grande
valeur.& cultivée avec de grandes dépenfes* tandis
que dans lé territoire de Yolterre ellè,eft inculte.
ERBRAY , Village du département.de la Loire-
Inférieure , arrondiflfement de Châtéau-Briant, &
Géographie-Phyjique. Tome I Tî
E S C 4s
j à deux lieues de cette ville. Il y a une carrière de
marbre compofé de petits grains réunis, formé par
un grand nombre de taches blanches, rouges &
bleuâtres.-
ÈRC É , village du département de I’Ârriége,,
; ârrondiflèmént de Saint-Girons. Il y a des mints- de
; fer aux.environs. Dans la vallée à’Ercé eft une mine
d’étain & une forge fur la rivière de Garbet
, EpLCH ( Ile d’ ) , département des C o t ^ M
t ÿoqd 3 .arrondiffement de l’Annion , .& à deux,
lïeues’ i& un quart de .cetteyijle* , da^S lés fabsleS'
d e là m p f Élle a du nord au fud deux, cents, toi fes.
! dp.longueur, fur cent,toifes de largeur. r
;ÈRGÜEL ( 1* ) , contrée affez confidérable.de
la ci-deyant principauté de Porentruy, dé dix lieues
de longueur,, fur quatre à cinq lieues de largeur.,
Elle eft entfe-côppée de montagnes dont La Çhaf-i
1 fera| eft la principale , & de .vallées-p^rmi.^lef-
: quelles celle Jq. Sai'n,t<?Qenier -, éft* la plus confidé-;
j râblé. La partie fupériëurejde l ’Erguèl renferrpe,
! de. bops & gras pâturages ;'mais elle eft moins fer-
t’ilë que la partie inférieure, qui produit du blé ,
, des fouragës , des légumes .& des fruits , quoi-
: qu’en quantité infuffifante aux befoins. Il fe fait
dans.ie haut & bas Erguel un commerce t.ès-con-
'fidéràble en bétail, en chevaux^ & .fuptout en
horlogerie. On;év,ajue à foixantq mjUe.lé pombre,
■ de montres de. toutes lesjsfpèces qui s’y fabiiquenc
• annuellement. Son- territoire; a.bonde ;en'minéraux.
s te pétrifications^ ainfi que tout celui eu pays de
' Pprentruy e.n général. L-a Sufe., qui arrole VErguel
l dans route fa.longueur, produit d’excellentes.trui-,
tes. C e pays tenf-rme environ quinze .mille individus.
Ses habitans, ,fpnt laborieux te intel-
; lig.en?> ,.’ g :L , ■ ,'j • ; V ,
. Ê S C À L T x i’ ^.oü B L À U p , village ^es environs
de,Mireppix, département de l ’Àrriègë. ^ e village.
eft,fur le grand çKémin de Qhqlab^e.^au p.jys,de
Siuli:., dans un. vallon allez étroit renfermé de
toutes. parts de hautes montagnes , excepté du
*côtë du nord ôueft , où en s’elargiflant il;fq jointe
à la plaine de Pivert. Deux,ou trois .cents pas au-
|delà rjës!cè villagé, ^^jenyiroiijà roi-.coté;, la .mq.q-.
tagqe fpr laquelle iLéli. bâti appelée le Puyrdu- <
i t i l l ou. T illeu l, eft Peffe q ,d e ’plufièurs trous* OU «
fo u piraux,, dans une due. d’eriy i r on deux cen ts
pas en long, te çént ç.Çnqû^htè^ qn large.lü n .des
vplus grands, de ces,foupiraux eft .au bord même du
chemin. C ’eft par ce s ‘trous qn’ij fort' du creux de.
'{cette montagne un ,vent appelé le vçnt de Pas , qui
fouffle dans toutëTétériaué du vallon , c’éft-à-dire,
;depuis;C.es fen.tes .jufqulau. villqgede fylaudy & deux
>où, troisSçéqtÿpas en,cpré plus loini
•j Yétc i: les., principales particularités qn’ çn remarque
dans le cours dé cë vent,, telles-que je les
ai Ôbfervées moi-même,, ou qu’èlles m’ont été