
la plaine de s’écouler, & les forcent de relier Rainantes
& de fe corrompre par le repos»
Enfin j les bois 8c les nombreux buiffons de la
Maremme font les principales caufes de fon infa-
lubrite , & celles dont nous venons de parler
"font inféparables du terrain de ce canton 5 il y en
2 aufli qui dépendent de l’atmofphère.
Climat de la Maremme.
Le ciel de la Maremme eft fujet à de grandes
variations dans le même jour 5 les changemens
les plus prompts arrivent dans le vôifinage des
montagnes maritimes , & les pluies y font excef-
fives. Sur le rivage elles n.e font pas fi -fréquentes,
parce que les vents de mer tranfporrent les nuages
vers les montagnes ; mais les vents du fud-oueft,
qu’on nomme dans le pays libeccio , portent un
nuage.léger d’eau de mer, qu’on nomme fpolve-
rino , qui dépofe partout une efflorefcence faline.
Ces vents ch-mgent fouvent fur le. rivage , 8c
caufent des vicitfitudes de.faifon qui font paffer
dans un moment les pauvres habitans du froicf au
chaudj en ou tre, ces vents prennent les qualités
nuifiblcs des lieux fur lefquels ils paffent, & les
portent au-delà fur les villes qui fe trouvent dans
leur dire&ion. Mafia eft très-mal-faine pour cette
rai fon.
Les montagnes diftribuées en amphithéâtre ré-,
fléchiffent , dans les chaleurs d'été , les rayons
du fô le iî, ce qui rend l’ air très-fuffocanr. Cette
réverbération eft auflï occafionnée par les campagnes
nues &, les traétus de fable. Dans la
partie baffe , la chaleur eft encore plus incommode
par l’humidité dont l’ air ftagnant eft chargé.
D ’un autre c o té , les collines font plus expofées
à la furie & à la fraîcheur des vents, d’où il
réfulte beaucoup d’incommodités pour les habi-
rans qui paffent de la plaine fur les collines, pour
fe tranfporter dans un air en apparence plus
falubre.
Le temps où l’air de la Maremme eft le plus
mauvais , eft depuis le' lever du foleil , quand
il eft tombé beaucoup de rofée , jufqu'à ce que
cette rofée fort entièrement diflipée.
Les nuits y font très-froides, même dans les
plus fortes chaleurs de l'é t é , à caufe dé la grande
humidité.
La faifon la plus pernicieufe eft communément
depuis le folftice d’été jufqu’ à l’équinoxe d’automne
j mais cette règle varie félon l'annéep arce
que la faifon devenant plus chaude, l’aîr commence
à devenir mauvais dès le mois de mai,
& continue ainfî jufqu'au milieu d’oétobre. Mais
il devient plus fain aux premières pluies abondantes
d’automne, lorfqu’eiles font fuffifantes pour
remplir le lit des marais que les chaleurs de l’été
avoient defféché. Lorfque les neiges paroiflent
fur les montagnes, c ’eft alors que l’air eft beaucoup
plus falubre j ces neiges font pour ainfi dire
le contre-poifon de l’air de la Maremme , car c’eft
une règle certaine, que quand les montagnes deviennent
inhabitables à caufe de la neige, on peut
alors habiter la Maremme avec beaucoup de fé-
curité.
Telles font les caufes naturelles de l'infalubrité
de cette partie de la Tofcane, qui font en quelque
forte, félon l’expreflion de Doni ( 1 ) , congénères
à ce pays.
MARIAN ( Mont 8c cap ) , dans le comté de
Spalatro en Dalmatie. Le fommet de là montagne
eft compofé de marbre commun de Dalmatie &
de pierres dures lenticulaires, mêlées decaillouxen
-couches horizontales.Tout le corps de la montagne
qui fer t de bafe à ces lits, eft formé d’une matière,
entièrement différente? c’eft une terre ar-
gileufe qui a pris différeras degrés de confiftan.ee.
Cette même fubftance fe trouve dans l ’intérieur
•'es montagnes, fous les lits de marbre, depuis
Zara jufqu’à Duare, ce qui occupa un efpace de
dé plus de cent milles en ligne droite. Cette
même fubftance fe montre encore dans une grande
étendue de pays vers la mer, & Ton peut la voir
ainfi partout où les maffifs des montagnes préfen-
tent des efearpemens à découvert. Outre cela,
elle fe trouve dans Iç mont de Marian en couches
inclinées ou filons; on y diftingue aufli des mélanges
de pierre s . lentic ulaires , grifes, en filons,
des pierres à aiguifer, & c . Il eft aifé de voir la fépa-
ration des couches formées par ces diverfes fubf-
tances, en fuivant les intervalles terreux qui les
diftinguent; & il en réfultè la preuve des dépla-
cemens immenfes qu’elles ont éprouvés.
Sur les rivages qui environnent le port de Spa-
iatro on rencontre la même variété dans les argiles
, tantôt mêlées de fable, tantôt de terres
calcaires avec des coquillages marins.
MARIANES (Iles) ou DES LARRONS. Ces
îles forment un. groupe alongé qui s’étend depuis
le 13 e. deg. jufqu’au 21e. dans la mer du
Japon ; plufieurs ne font que des rochers ou des
écueils, mais on en compte neuf qui ont de l'étendue.
C ’eft là que la nature, riche 8c belle, offre
des arbres chargés en même temps de fleurs 8c
de fruits.
Dans cet archipel l’air eft ordinairement, pur
& le climat aflez tempéré, quoique fous la zone
.torride.
MARIENBOURG , ville fitiiée dans le département
de l’Aifhe', fur la rivière de Liron.
Je parle de ce lieu pour indiquer l’ erreur, corn-
mife par un obfervateur qui a beaucoup voyagé.,
mais peu anâlyfé les faits qu’il a été à portée 4e
recueillir. Ce naturalifte a cru reconnaître dans
fi) D e r e fiitu en d â Ja lu b r ita te agri rom a n i.
le baflin de Marienbourg, les veftiges d’un ancien
lac; 8c il apporte pour preuve les ondulations
des côtes qui entourent le baflïn,lefque lies donnent
lieu de croire, félon lu i, à un écoulement
fpontané des eaux.
J’avoue qu’ il m’eft impoflible d’admettre de
femblables preuves. Les bords efearpés du baflin
de Marienbourg reffemblent à tous ceux des vallées
des fleuves 8c des rivières, 8c leur configuration
attefte l’aétion de l’eau courante à mefure
qu’ elle creufoit fa vallée.
Mais pourquoi veut-on que le baflin ait été
plein, 8c qu’il s’y foit formé un la c , puifque l'on
n’y montre rien de ce qui caraétérife les lits des
anciens lacs, ni les dépôts de l’eau ftagnante, ni
les veftiges de la digue qui, dans^ l'hypothèfe ,
auroit dû foutenir les eaux de la rivière? De pareilles
conjeéfures prouvent que ceux qui leè ha-
fardent ne connoiffent pas les circonftances qui
doivent établir l’exiftençe des anciens lacs, & le
peu d’analyfe qu’on a apporté dans l’étude des
formes du baffin de Marienbourg relativement à
ces circonftances, le démontre fuffifamment.
MARIE-FERDINANDE : mine de plomb &
de cuivre anciennement exploitée dans les environs
de Trarbach, dans le ci-devant département
de Rhin & Mofelle.
MARNE. La Marne eft une des principales rivières
du baflin de la Seine ; elle prend fon origine
dans les environs & fur la bordure nord-
oueft du plateau de Langres. Sa fource peut être
confidérée comme la réunion de plufieurs ruil-
feaux diftribués à l’eft & à l’oueft de cette ville,
& qui viennent tous aboutir à Rolandpont ; ceux
de l’ eft font au nombre de trois, avec une vingtaine
d’embranchemens ; ceux de l’oueft font aufli
au nombre de trois, avec fept embranchement
prefque tous réunis à la tige principaLe fous des
angles aigus ; aufli coulent-ils fur un terrain dont
les pentes font très-rapides. La Marne chemine
ainfi jufqu’ à Foulain, où elle reçoit la Traire, dont
la fource remonte jufqu’ à la hauteur de Roland-
pont; cette rivière eft allez confié érable. La Marne,.
après cette augmentation , coule dans une vallée
profonde & étroite jufqu’ à Chaumont, au-delfous
de laquelle ville elle reçoit la Suize, dont la fource
eft à la même hauteur que les fiennes. La Suize
occupe une vallée fort refferrée-, au fond de
laquelle elle ofcille beaucoup. Cette forme de
vallée fe continue jufqu’ à Bologne , où plufieurs
ruifleaux viennent fe rendre à la Marne; enfuite
fa vallée s’élargit & éprouve plufieurs ofcillations
ou fe voient les plus beaux détails des plans inclinés
8c des bords efearpés. Ces formes intéref-
lantes, ouvrage des eaux courantes qui ont cefle
d’être rapides, régnent jufqu’ àDon jeu x , où le
Rognon fè jette dans, la Marne. On;peut confidérer
le Rognon, quant à la hauteur 8c au niveau où.il
prend fon origine, comme une rivière du fécond
ordre; fa fource eft formée de la réunion de cinq
ruifleaux affemblés fous des angles fort aigus.
Vers F o r c ê y ,le Rognon paroît fouffrir une diminution
considérable jufqu’ à Vigne,, où il reçoit le
Dardignon & laMarnoife.
Après la jonction du P^ognon, la Marne coule,
jufqu’ à Joinville, dans une plaine allez large, 8c
reçoit fept ruifleaux dont les embouchures ont
altéré les formes des croupes de la vallée. Aü-
deflous de Joinville elle fe rétrécit confidéra-
blement, & fe maintient étroite & profonde ; on
trouve dans fon lit des bancs de pierres fort épais,
8c offrant, furtout à Chevilion & à Savonnières,
des pierres de taille compofées de débris de coquilles
très-comminués, & d’une bonne qualité.
C'eft au-deflbus de Saint-Dizier que s’ouvre une
large plaine formée 8c couverte, de dépôts de
graviers calcaires que les eaux de trois rivières,
la Marne 3 la Saulx & l’Orne y ont fait par leur
concours. Cette plaine, connue autrefois fous le
nom de Perthois, ne Iaiffe pas que d’être fertile
parce que cés rivières y ont entraîné, avec les
graviers plats, calcaires, une terre fubftantielle
qui s’y trouve mêlée en grande proportion ; c’eft
au-deflbus de Vitri que la Saulx & . l’Orne réunis
! fe jettent dans la Marne. L’Orne & la Saulx prennent
leur fource dans la même contrée. La Saulx
a pour fécondé branche le ruiffeau de Lorge ; elle
coule, ainfi que l’Orne , dans un canton où il y
a des fources fort abandantes & fort fréquentes.
Dans la plaine du Perthois, la Saulx & l’Orne coulent
fur les bords des dépôts qu’ils ont formés, 8c:
fans aucune forme de vallée déterminée ‘y aufli
ces rivières ont-elles plufieurs lits. C ’eft à V itry
que, fans berges élevées , commence le maflif d e
craie qui fe continue jufque vers Epernay. La
-vallée de la Mprne eft , dans- tout ce trajet, fort
large & évafée ; le« bords e.ri font abattus, & le
fond eft tout couvert de graviers plats-, calcaires,,
mêlés de fort bonne terre à la profondeur de dix
à douze pieds, après quoi fe trouve le fol de
craie. Il eft vifible que c’ eft le peu de dureté de
la craie qui a contribué à la forme qu’ont prife
les croupes de la vallée de la Marne, au-deflus^
8c . au-deflbus de Châlons. Dans l’intervalle de
l’embouchure de la Saulx à Epernay, la Marne
reçoit huit, tant ruifleaux que rivières-, qui tous
ont leur origine dans le fol de craie. A gauche
eft la rivière d'Iflbn qui coule prefque toujours parallèlement
à la Marne, 8c dans-fa plaine fluviale;,
enfuite la Côle,.qui eft aflez torifidérable, puis=
le ruiffeau de Thibie; enfin la rivière de Jaalons ,
formée de la réunion du Soudron, du Sous,.du
Ladut 8c de la rivière de Vertus; celle-ci fort
de la bordure formée des-couches de pierres calcaires
8c du banc de meulières qui recouvre
le maflif de lacraie. A droite font le ruiffeau de
Fio 11, la rivière de Moivre, celle de Moucers 8c
celle de la Veuve* réunies à L’ eau;des N-oirsrEoflés>