
endroits du Erzgeburge en Saxe, dans le Der-
bishire en Angleterre, dans la province do Scho-
nen en Suède : partout elle le trouve en filons.
io ° . La galène ordinaire teftacée & la galène
compacte, avec un peu de blende noire , de la
pyrite fulfureufe & de la mine de fer fpathique.
Elle fe trouve en filons dans quelques mines du
diftriét de Freyberg; elle paroît être une des plus
récentes formations de galène.
i i °. La galène avec beaucoup de blende brune,
de mine de fer fpathique, quelque peu de pyrites
fulfureuf&s, du fahlerz, des pyrites cuivreufes
dans le quartz.
G A L E T . On a vu fouvent, fur les bords de la
mer , foit que la marée monte ou qu’elle descende.,
les vagues jetées fur la grève entraîner
avec elles , en fe retirant ou en montant, le
galet ou les cailloux , & qu’elles les font rouler
les uns fur les autres. Le bruit qu’ils font prouve
le frottement qu’ ils effuient. On conçoit aifé-
ment. que ce mouvement, répété & continué,
ufe ces pierres à la longue, & que l’eau dont
elles font baignées facilite cette opération, &•
que , pâr une fuite de ces tranfports en fens contraires
, ces pierres doivent prendre la figure
ovale ou approchant , ainfi qu’ il arrive à tout
corps aflujetti à un roulement pareil. On voit ce'!
même effet fur toutes les pierres qui fe trouvent
au bord de la mer, même aux fîlex les plus durs,
qui à la vérité facilitent le roulement par un
commencement d’arrondiffement naturel. D'ailleurs
, comme on connoît la forme naturelle des
blocs de pierres avant qu’ils aient efluyéces roule-
mens & ces frottemens , on peut fuivre les diffé-
rens changemens de forme qu’ ils fubiflent, jufqu’à
ce qu’ils aient pris cellédes galets. On ne peut doute
r , d’après cçs obfervations qui lont à la portée
de tout le monde, que la forme des cailloux & des
galets ne foit occafionnée par ces tranfports alternatifs
dés vagues. C e qui fe fait dans la mer lentement
& fucceflivement,mais par une longue continuité
de tems, ne peut pas s’opérer dans les vallées
, quelles que foierit la violence & la rapidité des
tranfports, ils ne peuvent équivaloir à la durée du
tems & à la continuité des frottemens qui ont lieu
fur les bords de la mer. La plupart des natura-
liftes ont été expofés à prendre le change à ce fu-
je t , en obfervant dans le lit des rivières un grand
nombre de cailloux roulés , arrondis & polis primitivement
par les vagues de l’ancienne mer, &r
abandonnés enfuite fur fes bords, cailloux que les,
£aux courantes des rivières formées au milieu des '
parties abandonnées par la mer ont repris & ont*
entraînés de nouveau dans leurs lits.-
Nous avons cru néceflairede faire ces remarques
à l’ occafion des galets , parce qu’on a pris le
change fur les véritables moyens que la Nature a
employés pour arrondir & polir ces pierres. Nous
voyons qu'on attribue trop fouvent cette forme
aux eaux courantes des rivières, & qu’ on n*a pas
fu diftinguer l’écat où fe trouvaient les pierres
qu’on rencontre dans le lit des rivières les plus
rapides, de celui des pierres roulées fur les bords
de l’ancienne mer & entraînées ^ par les rivières
enfuite. L’obfervation nous prouve que le même
effet ne peut être attribué à des caufes momentanées
& fubites. Les faits nous forcent d’avoir recours
à une longuq fuite de fiècles. Au re lie , il
faut confidérer que des mafles de granit, du poids
de plufieurs milliers, ont pu être agitées, roulées
& promenées afîez long-tems par les eaux courantes
avant que d’être expofées aux eaux de la
mer pour achever de s’arrondir & prendre leur
dernier poli ; & c’elt ainfi qu’on peut concevoir
que le double agent a contribué au poliment des
cailloux roulés y car une malfe, quelque pelante
qu’elle fo it , dès qu'elle fe trouve fur un terrain
en pente , dès qu’elle eft mife en mouvemént,
accélère fa courfe par fon propre poids, 8c parcourt
un grand efpace tant que la chute du terrain
la favorife. Mais il faut bien difiinguer ces
tranfports des pierres perdues, de leur poliment &
de leur arrondiflement, qui exigent d’autres cir-
conftances.
A l’égard des galets qu’on trouve dans les terres ,
dans le s. vallées des ri vières & au milieu de certaines
chaînes de montagnes qui paroiflent affu-
jetties aux bords de l’ancienne mer , il eft vifîble
que leurs matériaux ont été portés dans la mer
par les fleuves qui avoient leurs embouchures
dans ces parages & leur cours dans les contréës
voifines, qui fervoient de bords à la mer & qui
ont fourni les matériaux de ces galets. Plufieurs
auteurs ont cru que les galets étoient ainfi arrondis
par les eaux courantes des fleuves & des rivières;
mais ils fe font trompés vifibîement, car les pierres
qui n’ont été expofées qu'aux tranfports & au ba-
lotemeht des eaux des fleuves & des rivières,
& qui font d’ une certaine dureté, ne font point
ni polies exactement ni arrondies comme les galets
qu’on trouve fur le bord de la mer ou fur les limites
de la nouvelle terre-. Il eft vrai que l’on en
trouve de parfaitement arrondis & polis dans les
lits des fleuves & des rivières ; mais il eft vifible
que ces rivières & ces fleuves coulent dans des
vallées qui ont été d’anciens golfes de la mer , &
fur les bords defquels la mer a dépofé des galets
que les eaux courantes des rivières & des fleuves
qui traverfentees dépôts foumarins entraînent dans
leurs lits aèluels. C ’eft ainfi qu’ on trouve des galets
dans certaines parties des vallées du Rhône, de
la Durance, de l'Âlfie r, de la Loire, du P ô ,
parce que ces vallées ont été d’anciens golfes ou
lés flots dé la mer ont pu ufer & arrondir ces galets.
( Voyei P ô , Rhôn e, Lo ir e , Allier , & c . ) II
en eft de même dans la partie baffe des Pyrénées &
de la lifière feptentrionale des Alpes, qui correspond
aux lacs de Lucerne , de Zuric , où l’on
* trouve beaucoup de galets ou mobiles ou empâtés
dans
dans de la pierre de fable. ( Voye^ CRAU d*ÀR-
l e s , D a u ph in é , Su is s e , C redo. )
G A N , ville du département des Baffes-Pyrénées,
canton oueft de Pau, fur la Néés , rivière à une
lieue deux tiers de cette ville» Les vins de ce canton
font très-renommés. Il exifte, fur le territoire
de cette ville , des fources d’ eaux minérales. On
avoit eu le projet d’ y conftruirë des bains après
avoir réuni les eaux de ces fources. Gan a , outre
cela , une tuilerie. A une petite diftance, au fud,
on découvre de l’argile jaunâtre. Plus loin font
des bancs de pierres calcaires & dè grès argileux,
qui fe fuccèdent alternativement. A Guilhampau,
mai ion fituée à la diftance d’environ quinze cents
toifes fud de Gan, on voit des bancs de pierres
calcaires blanches d’ un pied ou environ d’épaifleur,
& fufceptibles d’ un poli groffier. La même efpèce
de pierre fe trouve encore à trois quarts de lieue ,
à côté de la route d’Oléron à Pau : de là ces bancs
calcaires fe prolongent, à l’oueft, vers Laflaube,
pour former l’éminence de la Côte-Blanche. Au
fud de Guilhampau il y a de l’argile & des bancs
d’ une pierre à enaux qui renferme du mica. Ces
bancs calcaires, féparés par des couches mar-
neufeç, fe trouvent un peu .au nord de la chapelle
du haut de Gan.
G À N A C , village du département de l ’Arriége,
arrondiflement & canton de F o ix , à deux lieues
trois quarts de Tarafcon. Sur la pente orientale de
la montagne de Ganac, au levant du col de là
Selle , au couchant de Trafine , & en vue de ce
v illage, dans;ün champ nommé Pruciette, eft une
mine micacée, d’un gris-noir, qui au premier af-
peét reffembleroit à de certaines mines de cuivre
grifes; mais elle eft friable, fe déteint aux doigts,
& on la regarde comme de la plombagine. On la
trouve fous une veine d'ocre qui eft immédiatement
fous la terre végétale.
G A N D , ville du département de l’E fcaut,
chef-lieu de département. Cette grande, belle &
très-ancienne ville de la ci-devant Flandre autrichienne
eft coupée par les rivières de l’ Efcaut,
de la L y s , de la Liève & de la M o ë re , & par
quantité de canaux q u i, en rendant fa fituation
des plus agréables, y forment jufqu’ à vingt-fix
îles. L’enceinte eft de forme triangulaire, parmi
un grand nombre de ponts. La maifon-de-ville eft
fcftt belle.
Gette ville eft placée très-avantageufement pour
fon commerce, par la quantité de rivières qui s’y
réunifient. Il confifte d’abord en vins & en huile.
On voit à Gand un grand nombre de manufactures
de toiles très-floriffantes & en fils de toute efpè
ce , qui furpaflent en qualité les fils des fabriques
étrangères. On y fait aufli des dentelles
qùe l’ on confond fouvent, à caufe de leur beauté,
avec celles de Valenciennes. Il y a aufli plufieurs
Géographie-Phyjique. Tome ï f f l '
fabriques d’étoffes- de laine, d’indiennes, de
bafins, de colle-forte, de bleu de Hollande, de
blanc , de plomb , de rubans, de bonneterie y
d’épingles, de chapelleries, de faïence, de poterie,
de fiamoifes, & c . On compte jufqu’à vingt-
deux imprimeries en toiles de. coton ; neuf raffineries
de fel confidérables, & d’autres moins importantes;
huit papeteries pour papiers d’impref-
fion & à écrire. On y fabrique des mafques, dont
on fournifloit ordinairement,1a ville de Venife
pour i20,oôo francs par an. Il y a aufli des chantiers
de conftruétion pour les bâtimens, depuis
cent vingt jufqu’à deux;cents tonneaux, enfin,
l’imprimerie & la librairie y ont été en fort grande
activité. ■
Gand (Canal de,) à Bruges, département de
l’Efcaut , arrondiflement de Gand. Il part de
cette v ille , allant au nord-oueft, puis à l’oueft;
reçoit les eaux du canal de Nieuve-Cacèle, q u i,
venant de Nivelle , fe rend dans celui de Gand,
allant un peu à l'oueft^nord-oueft, fe termine à
Bruges. Il an e u f lieues .de longueur.
o ;G A N G E , .'grand fleuve d’Afie.
Inondations annuelles du Gange.
C e fleuve paroît devoir fes crués annuelles, autant
aux pluies qui tombent dans les montagnes
voifines d e . fes fources & des rivières qui s’y
joignent au nord , qu’aux pluies qui tombent dans
les plaines de l’indoftan; car dans les derniers
jours de juin, les eaux du fleuve montent de quinze
pieds & demi ; ce qui eft à peu près la moitié de
leur accroiflement total. On fait que la faifon plu-
vieufe ne commence, dans les plaines de i’ Indofr
tan, que vers la fin de juin. Dans les montagnes
des contrées du nord, les pluies commencent à
tomber au mois d’avril. Les vapeurs, chaflees en
grande abondance par les mouflons du fud & du
fud-oueft, font arrêtées par les hautes chaînes des
montagnes du T h ib e t, qui vont de l’eft à l’ouéft.
L’accumulation & la condenfation de ces vapeurs
-doit naturellement avoir lieu d’abord dans le voi-
finage des obftacles qui s’oppofent à leur marche,
& peu à peu dans les parties plus éloignées, à
mefure que les vapeurs arrivent de la mer : on
voit que c’eft dans le voifinage de ces montagnes
que les pluies doivent commencer.
On ne s’aperçoit, au Bengale, de l’augmentation
des eaux qu’ à la fin d’a v r il, & Cette augmentation
s’annonce par des degrés infenfibles. Dans la première
quinzaine elle n’eft'que d’ environ un pouce
par jour. La crue eft enfuite d’environ deux ou
trois pouces par jour avant que les pluies commencent
à tomber dans les plaines du Bengale.
Enfin , lorfque les pluies tombent généralement
partout, la crue des eaux du Gange eft d’environ
cinq pouces par jour. A la fin de juillet toute là
l i