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Grand-Précigny; enfin par le Etignnn, St l'Eflri- 1
gneuil , qui airofe Ligueil. Vers la limite fepten- 1
tî'ona e fe trouve la Deme, l’Efcotais , qui paffe à
Neuille & a Saint-Chriftophe, & le Meaune
Les principales villes de ce département font
Tours , Amboife j Loches & Chinon.
Amboife, petite ville fituée fur la Loire : il y a
des manuta&ures de boutons d'argent, de cuivre
dore, de boucles, de petits draps & pout-de-foie
noire, fous le nom d Amboife,
Bourgueir, petite ville fur le C h e r , commerce
de vins , blé & millet.
Chinon , ancienne ville fur la Vienne, dans une
plaine fertile & agréable : commerce de peaux de
veau corroyées chèvres & bafannes.
Langeois, petite ville fur la Loire : les melons
qu on y cultive font très-bons.
Sainte-Maure, fur la Mau le , commerce de pruneaux.
r
- ancienne, grande & belle v ille , dans
une plaine fluviale, entre la Loire & le Cher. Son
commerce confifte en grains, fruits & en différentes
étoffés de foie.
Vouvray, fitué au confluent de la Cife & de la
Loire, Son commerce confifte en bons vins.
L e s terres du département font très-fertiles
furtout en fruits : on y recueille aufli des grains &
de bons vins.
I XÉGAL 1 TÉS DE LA S U R F A C E D U
% > 3 B B ? n confuiéra™ les terrains que nous
offre la furface du Globe , on en voit de fort
elevées, qui forment des chaînes de montagnes,
^ £ autFiS P‘u.s Rafles 9U* n°us prefentent de longs
tractus de collines : c’ eft entre ces differens maflifs
que fe trouvent des efpèces de baflins d'un côté ,
& des vallées de l'autre , ou les eaux fe ralfem-
blent, S: circulent jufqu’à ce qu’elles foient parvenues
dans le lit de l'Océan.
On voit de plus que çes montagnes, quoiquleri
apparence féparées dans certaines parties de leurs
fommets, forment cependant, par leur continuité
, des fuites de terrains élevés, dont les unes
font parallèles à l'équateur, & les autres fe dirigent
d’ un pôle à l’autre. J'ajouterai d ces détails
les endroits remarquables , foit entre les chaînes
de montagnes, foitentre les pays de collines, qui,
par leur étendue ou par leur hauteur, fe diftinguent
fous le nom de -plateaux : c eft de là que partent
non-feulement les ramifications des chaînes^ de
montagnes ou de collines, mais encor® les diffé-
rentes-'diftributions des eaux par les ruiffeaux, les
rivières ou les fleuves. Il y a deux de ces plateaux
en Europe, l'un dans la partie feptentrionale de la
Kuflie, l'autre en Suiffe. On en rencontre un fort
grand en Afie, au nord de l’ Inde : c’eft le Tibet ;
un autre,en Afrique, occupe le milieu delà Cafre-
rie : c en le mont Lupara j enfin deux autres font }
en Amérique , l’ un au nord-ouefl du Canada
l autre entre le Bréfil & le Chili : c’eft le Mato- J
GrofTo. Il y en a bien un plus grand nombrefen-
core, furtout fi l’on obferve plus en détail les differentes
contrées de ces quatre parties du Monde,.
« qu on fmve en même tcms chacune des ch Inès"
de montagnes qui par;ent de ces plateaux pour
le.joindre a d’ autres chaînes, & qu'on y réunifie
les fources des fleuves & des rivières qui font
toutes placées , par la Nature, dans les parties de
la ferre les plus élevées.
r M°' ^ kfe 've-d'àbord que les île s , les bancs de
labié, les rochers à fleur d’eau, que l’on appelle
v,S*e * ^ont_autre chofe que des portions ou des
reltes de continens qui fe trouvent plus ou moins
elev.es zu delfus du fond de la mer. Il eftuifé de
reconnoître ces veftiges, & de déterminer à quelles
parties de la terre-ferme ils ont appartenu, &
quels font les courans qui les ont détachés des
continens ou qui en ont détruit les fommités.
' j ' * ^a. direction des maffes montueufes fervant
a déterminer l'enceinte des baflins, foit des fleuves,
loïc des golfes , il s'enfuit que ces baflins ne peuvent
éprouver le moindre changement tant que
ces enceintes conferveront leur difpofition géné-
rale $ car les fleuves & les rivières occupent à peu
près les mêmes, lits qu'ils occupoient il y a deux ou
trois mille ans : outre cela, l’hiftoire naturelle de
a Terre nous offre, a cefujet, dès preuves qu’en
vain on chercheroit dans la comparaifon de la nouvelle
géographie avec l'ancienne.
3°. Quoiqu il foit vrai, généralement parlant,
que les degrés de chaud & de froid foient produits,
dans chaque pays, relativement à leur diftance de
1 equateur, ou , ce qui revient au même, à F éloignement
où ils fe trouvent de la zone torride,
dont les habitans ont le foleil au deffus de leur
r®ce I £ePendant on peut affurer que ce principe
admet beaucoup d’exceptions j & , par exemple,ies
peuples de France & ceux du Canada, fitués à peu
Presr ? ; a ^ m e latitude ^éprouvent une différence
coniideranle dans la température de leurs climats.
Ce lont les circonftances fecondaires qui produi-
E§S différences : relies font la hauteur & la
dilpolition des montagnes , Ja diftnburion des
grandes forêts & des eaux raflemblées dans des
L e s , d ou elles s échappent plus ou moins abondamment
par les vallées & les lits des fleuves j la
•force a vents ^ ^5ur dire&ion relativement à
celle des montagnes. D’un autre côté , un pays
habite, cultivé , defféché eft moins froid j un pays
iitue le long des côtes de la mer eft aufli, à la même
latitude, moins chaud & moins froid.
Inégalités fupetflcielles de la Terre ; ligne de diflrilu-
liün des eaux par les fleuves.
- Le premier moyen qui m’a paru propre à donner
une idée des inégalités de la furface de la Terre eft
d indiquer les points de partage des eaux : ce font
les.lignes commues qui traverfent les continens,
oc d ou les pentes -fuivies verfent les eaux des
pluies & des fources vêts les d'ffitêntes mets qui
en fonti’égout générai. C’eft ce beau (yftème que
j’ai cru devoir expofer fur les cartes de mon Atlas.
Ces lignes de diftribution des eaux ont une infinité
d’ embranchemens qui fe dirigent vers les
differens points de l’horizon, & ces émbranche-
mens ont une infinité de iubdivifions dont les intervalles
font plus ou moins profonds, à proportion
de la hauteur des reliefs. Il réfulte donc de
tout ce fyftème d “inégalités fuperficielLs une fuite
de reliefs en fommets ronds ou plats qui reçoivent
les eaux, ou de profondeurs étroites & larges
qui fervent à leur circulation : c’eft ce que l’on a
nommé montagnes ou collines pour les reliefs ,
vallons ou 'vallées pour les profondeurs 5 en forte :
que les vallées ne font que le réfulcat des montagnes,
comme les montagnes ne font que le résultat
des vallées > ainfi les deux fortes d’effets ne
doivent avoir pour origine de leur forme & de leur \
diftribution que la même càufa. Je le répète : ces
deux fortes de formes, l’une faillante à la Superficie
de la T e r re , & l’autre rentrante dans fa maffe ,
& fervant à fixer les limites de la première, couvrent
enfemble la furface de tous les continens, &
forment toutes les inégalités qui méritent l ’attention
des obfervateurs.
Je yois d’ailleurs que ces formes ont été taillée s
dans des maflifs qui avoient primitivement dés
P ’ntes nécêflairement déterminées vers les points
vers lefquels les eaux coulent actuellement & ont
toujours coulé. Ces pentes primitives font la première
condition qui a influé fur l’exiftence de ces
inégalités, puifqu’eiles font affiijetties à ces pentes,
ainfi que la marche des eaux courantes , qui nous
attefte ces pentes par la diftribution des rivières
& des fleuves.
Si l’on fuit ces lignes des points de partage des
eaux, telles que nous les avons tracées fur les cartes
de notre Atlas , on verra qu’elles peuvent nous
donner une idée des baflins des grands fleuves &
des rivières qui y ont toute leur origine 5 que fou-
vent même il y a plufieurs de ces fleuves qui prennent
cette origine dans une petite étendue de cette
ligne & autour de très-petits plateaux.
Quels que foient les contours & les finuofités que
prouvent ces lignes des points de partage, je remarque
queia diftribution des eaux fe fait toujours
fur deux pentes plus ou moins directement opposées’,
fuivant l’allure de la direction de cette ligne.
Je dois faire remarquer, outre cela, que lès fommets
parcourus par la ligne des points de partage
varient infiniment, quant à leur hauteur j &r pour
peu que l’on ait obfervé & Suivi ces lignes principales
, on a dû reconnoître cette différence énorme
dans les niveaux. ( FVyq; Niveaux. )
Je dis plus : j’ ai reconnu que cette variation dans
le niveau des hauteurs par lesquelles paffe la ligne
des points de partage des eaux eft telle , qu’elle
•idmet même des interruptions dans les Sommets &
dans les montagnes, en Sorte que Souvent de larges 9
coupures ou plaines baffes fe trouvent dam ces.
aiignemens', & par conféquent annoncent un autre
ordre de maflifs au-delà de ces interruptions, &
la néceflké de réunir l’obfervation de la nature des
terrains à la forme indiquée par la diftribution des
eaux. Sans cela ori ne pourra rendre raifon de ces
inégalités qui fe remarquent dans les lignes des
eaux.
D’après cette confîdération, on doit concevoir
qu au milieu des continens il y a des île s comme ’au
milieu des mers j & dès-lors, quant à la diffribution
des eaux , voici ce que j ’y ai vu. Lorfque cette partie
de la fuperficie des continens, qui s’élève au
delfus des plaines, eft de peu d’étendue, & ne forme
que des contrées bornées & dés îles entièrement
détachées , leur fommtt n’eft ordinairement qu’un
point autour duquel, comme un centre commun ,
les eaux des pluies & des fources fe rendent dans
-les rivières des environs. Il en eft de même des
lies marines qui ont la même forme , & qui verfenc
leurs eaux’dans la mer.
Lorfque ces lu perfides font plus longues que
larges, comme on en trouve plufieurs dans la France
& dans I Allemagne, & dans les îles marines de
Java & de Sumatra, le fommet principal forme une
ligne dirigée à peu près fuivant la longueur dis
parties ifolées, & alors les eaux n’ ont que deux
principales directions , dontl’ une eft entièrement
oppoiée à l’autre.
Lorfque les parties élevées au deffus des mers
ont une étendue tvès-confidérable en longueur &
en largeur, ce qui forme le fommet n’ eft plus une
feule ligne, c’eft une grande fuperficie de terrains
qui ont plufieurs pentes oppofées vers les mers,
un centre vers lequel les eaux ont formé des lacs
& des ^méçfiterranées. C ’eft le cas où fe trouve
toute l’ Afie, qui n’envoie dans les mers que les
eaux de fon contour, mais qui raffemble routes
fes eaux intérieures dans differens lacs, dont celui
de la mer Cafpienne eft le plus confidérable. Cette
partie du Monde n’eft pas d ivifée, comme l’Europe
& l’Amérique, par un feul fommet principal &c
diredf} mais elle en renferme un circulaire, dont
les montagnes de l’Arménie, les monts Caucafe
& Taurus & les chaînes de l’Imaüs font les principales
parties. Cette ceinture de montagnes ren-
ferrhe une infinité de baflins particuliers & de
très-vaftes pays, féparés les uns des autres par des
fommets entrelacés : l’on y trouve aufli dès défères
de fable d'une immenfe étendue, & des plaines
de cent lieues couvertes d’excellens pâturages fans
eau^, & où cependant l’herbe ne laiffe pas d’y
croître d’une hauteur extraordinaire. En général
ces contrées font très-élevées au deffus du niveau
des mers : ce ne font que des régions vagues, qui
n’offrent aucune de ces habitations propres à l’eta-
bliffement d’une nation nombreufe & policée j en
forte que de tout tems les hommes y ont été
errans & vagabonds. ( Voyc1 T a r t a r i e . ) ;
Les dëferts de la Barbarie, les grandes contrées