
bancs font inclinés vers le mid: d’environ 45 deg.
Il y a une autre carrière femblable dans la commune
de Fiennes.
On tire auffi des marbres da territoire de Ha-
li-nghen.
Ces carrières occupent beaucoup d’ouvriers
q u i , après avoir extrait des blocs de marbre, les.
taillent grolfièrement fur place.
; La plupart des marbres du Boulonnois reçoivent
un beau poli. Il y en a de noirs, |de bruns & d’un
gris-fombre où clair ; plufieurs font traverfés par j
de petites veines blanches ou rougeâtres. Il s’y i
rencontre des coquilles, des madrépores, du !
fpath calcaire & différens accidens agréables.
L'abondance de la pierre à chaux dure & du
combuftible le plus propre à fa calcination , donne
à ce diftriét de grandes facilités pour employer la
chaux à l’amendement des terres, aihfi qu on le
pratique avec fuccës dans une grande.'.partie. de
l'Angleterre, dans toute l’Irlande, & dans les dé- -
partemens de la Manche & du Calvados.
. La rareté du bois n’a pas permis de faire ufage
de la mine de fer qui s'offre en plufieurs endroits
des environs de Marquife, & dans le reliant du
Boulonnois^:.
Marquises (Ile s des). Ces.terres ont été
découvertes par l’Efpagnol Mendana, en 1595 : il
leur donna le nom général & les noms particuliers;
qu’elles portent. Elles font au nombre de cinq :;la
Magdalena, San Pedro, la Dominica , Sainte-
Chriftine & l’î-le de Hood. Cette dernière, qui
eft la plus feptentrionale de ce groupe , a été,découverte
feulement en 1774 par le capitaine
C o o k , & elle fut appelée ainfi en, honneur de
celui qui' l’aperçut le premier. Elle gît par 9 deg.
%G de latitude fud , & nord 15 deg. oueft, à cinq
lieues & demie de la pointe eft de la Dominica ,
qui eft la plus grande .de toutes ces îles i & qui
s ’étend à l’eft & à t’oueft l’efpace de fix lieues.
Elle a une largeur inégale, & environ quinze ou
fe.ize lieues de tour; elle eft remplie de collines
efcarpées, qui. s'élèvent en chaînes droites hors
dé la mer : ces chaînes font Téparées par des
vallées profondes, revêtues de.bois, ainfi que les
côtés de quelques-unes des collines : lafpeél de
Cette'île eft iftérilè, mais elle eft habitée. Sa latitude
eft de 9 deg. 44' 30" fud..
San Pedro, qui a environ trois lieues de tour,
& qui eft affez haut, gît au fud, à quatre lieues
& demie de l’extrémité orientale de la Dominica ;
on ignore s’ il eft habité 5 la nature n’y a pas ré--
pandu tes Iargeffes avec trop de profufion, &
fon étendue n’eft pas de plus de. trois lieues.
• Sainte- Çhriftine gît fous le même parallèle ,
trois ou quatre lieues plus à l’oueft. Cette i l e , qui
court nord & fud, a neuf milles de. long dans cette
direction, & environ fept lieues de circonférence/
Une chaîne étroite de collines d’unê élévation
confidérable, fe prolonge dans toute la longueur.
de l’île 5 d’autres chaînes fortent de la mer & fe
joignent à celle-ci, dont elles égalent la hauteur.
Des vallées refferrées & profondes coupent ces
montagnès.
La Magdalena n’a été vue que de loin par le
navigateur anglais ; fa pofition eft à peu près 10 d.
i f de latitude, & 138 deg. 50' de longitude. Ces
îles occupent Tefpace d’un degré en latitude , &
à,peu près un demi-degré en longitude, favoir,
du 138e. deg. 4 7 'au 139’ . d eg.'13'oueft, longitude
de l’extrémité occidentale de la Dominica (méridien
de Greenwich ).
Les cantons des différentes îles de ce groupe
qui ont été examinés, préfentent un fol très-fertile.,
compofé d'un riche terreau, fur lequel on
trouve de belles plantations & des bocages de
différens arbres fruitiers.
Les rochers contiennent des produdtiôns volcaniques
ou diverfes laves, dont quelques-unes
font remplies de coquillages blancs & verdâtres.
Par leurs minéraux ces îles reffemblent donc auffi
à celles de la Société , qui paroiffent avoir des
montagnes brûlantes. La. Dominica furtout, par
fes roches elcarpées, des fommets creux entaffés
au centre de Tîle , fa partie orientale déchiquetée
& en ravins , prouve que'des volcans & dés trem-
blemens de terre ont bouleverfé la furface de ce
pays. . .
En général, lesfterres baffes qui bordent îa
grève des îles des Marquifes font remplies de
grands arbres qui femblent bons pour la . charpente
: ceux qu’on trouve dans les bois épais de
l’ intérieur du pays font principalement le rattas
| ou le noyér d’O aïti, d’ une groffeur & d’une
! hauteur confidérables, & de bedux arbres à pain:
on trouve ces deux efpèces dans les riantes plaines
dès îles de la Société, ou la chaleur eft moins
violente qu’aux Marquifes. Lès arbriffeaux & les
plantes font prefque tous femblables à ceux
qu’on remarque à Otaïti. On en rencontre très-
peu qui ajoutent aux tréfors que l’hiftoire naturelle
réunit dans ces contrées.
Les productions confiftent, ainfi qu’aux îles de la
Société, en bananes, fruits à pain, noix de cocos
& plufieurs autres fruits falutàires. Différentes
racines, comme des ignames, des plantains, & c .,
accroiffent les reffources.des habitans de ces parages.
Tous les endroits ^cultivés préfentent des
plantations fpacieufes tenues dans un ordre admirable
, & qui.fe découvrent après avoir gravi
les collines, en marchant à travers des bois d’arbres
fruitiers, ferrés, touffus, & dont les rameaux
épais procurent up ombrage rafraîchiffant.
Ça & là on rencontre un cocotier folitaire qui,
loin d’élever avec fierté fa tête majeftueufe, fe
trouve abaiffé & caché par des arbres d’une ef-
pèce inférieure. En g é n é r a l l e palmier aime un
terrain, bas, & ne croît pas bien fur les montagnes
3 & voilà pourquoi il abonde fur des bancs
dè corail -qui offrent à peine affez de fol pour y
prendre racine.
On n’entrera dans aucun détail fur les oiféaux
qui embelliffent ces contrées 5 ils font moins nombreux
& moins variés que ceux d’Otaïti. Enfin,
les Marquifes ne diffèrent des îles de la Société
qu’en ce qu’elles n’ont pasjes jolies plaines qui
environnent celles-ci, ou le refllf de corail.qui
forme leurs excellens hâvres.
On ne remarque fur ces terres d’autres quadrupèdes
que les cochons, Se un petit nombre de rats:
les coqs & les poules font les feuls animaux apprivoisés;
leur groffeur eft affez confidérable ,.&deuf
chair eft de bon goût.
La mer ajoute aux jouiffances des infulaires;
elle abonde en différens poîffons, & , dans un certain
temjft de l’année, oir en pêche une quantité
prodigieufe.
Indépendamment de tous ces avantages, la plupart
des îles des Marquifes en poffèdem un infiniment
précieux} c’eft d’être bien arroféeS par les
eaux excellentes qu’elles renfermant dans leur
fein , & qui font utiles aux végétaux ainfi qu’aux
habitans.
Les naturels des îles des Marquifes font la plus
belle race de tous les peuples de la mer du Sud :
ils paroiffent furpaffer toutes les autres nations
par la régularité de leur taille & de leurs traits j
cependant la reffemblance de leur langage à celui
que parlent les infulaires d’Otaïti & des îles de h
Société, prouve qu’ils ont une même origine. Ils
font d’une belle ftgûre ; leur phyfionomie agréable
& ouverte annonce de la vivacité} ils ont des
yeux grands & noirs, mais moins expreffifs &
moins animés que ceux des habitans des autres
îles j leurs dents font auffi moins belles. La couleur
de leurs cheveux varie comme parmi nous : néanmoins
on n’en trouve point de rouges, & beaucoup
d’entr’eux les ont noirs, bouclés & forts.
Leur barbe eft peu fournie, à caufedes cicatrices
laiffées par le tatouage , dont les deffins très-variés
offrent un afpeét étrange', leur* donnent un
afpeé fombre, & les font paroître beaucoup
plus noirs qu’ils ne le font. En effet, les femmes,
qui ont peu de ces piqûres, les jeunes gens & les
jeunes enfans qui n’en ont point du tou t, ont le
teint auffi blanc que celui des Européens. La taille
des hommes eft ordinairement de cinq pieds dix
pouces à fix pieds (anglais) : leur corps, pref-
qu’entièrement tatoué , empêche d'apercevoir
l’élégance de-leurs formes ; mais parmi les jeunes
gens qui n’ont point encore fubi cette opération,
on diftingue aifément leur beauté, fi frappante,
qu’elle excite l’admiration de ceux qui la contemplent.
On n’en aperçoit pas un feul de difforme
&de mal fait; ils font tous forts, grands & extrêmement
agiles. Leur pofition contribue à leur activité,
& l’exercice qu’ ils font obligés de prendre
dans un pays fi montueux ,-conferve probablement
Géographie-P kyfique. Tome I V .
cette fuperbe conformation que leur a donnée la
nature.
-Les femmes font d’une ftature inférieure à celle
dés hommes ; mais elles font bien proportionnées,
& les traits de quelques-unes approchent du contour
agréable des Otaïtienuès d’ un rang diftingué.
En général, leur teint ne diffère pas de celui des
gens du peuple des îles de la Société : néanmoins
on en voit de beaucoup plus blanches; & comme
la plus grande partie fe dérobèrent aux regards des
navigateurs anglais, . peut-être ne font-ce pas les
plus belles qui ont été vues.
Le caractère des habitans des Marquifes 2. beaucoup
de rapports avec celui des naturels des îles
de la Société : comme eux ils accueillent avec
amitié les étrangers qui abordent fur-leurs côtes.
Ils font hofpiraliers, peu défians , & le refîenti-
ment ne fubfifte point dans leur ame. La bonté >
la gaieté, la franchife, les diftirtguént ; mais le vol
leur eft aiiffi familier qu’aux autres nations de U
mer Pacifique. Il paroït qu’ils aiment le plaifir,'
& leur danfe , ainfi que leur mufique, ont une
extrême reffemblance avec celle des Otaïtiens.
La plupart des hommes feroient entièrement
vmç fans \emorra (comme on l’appelle à O ta ït i ) ,
c’eft-à-dire , fans une bande de toile qui paffe autour
de la ceinture, & tombe entre les jambe*.
Ce fimple vêtement fuffit au climat. Les fefnmçs
font vêtues d’une pièce d ’étoffe qui enveloppe
leurs reins en formé de jupon qui defeend au-der-;
fous du milieu de la jambe, & un manteau flottant
couvre leurs épaules. Leurs parures de tête font
très-variées & artiftement faites, & les deux fexes
font chargés d’ornemens divers.
Les habitans des Marquifes fe nourriffent fur-
tout de végétaux, quoiqu’ ils aient des cochons
& des volailles , & qu’ à certaines époques ils pêchent
une quantité confidérable de poiffons. Us
ne boivent que de l’e a u , car les noix de cocos
paroiffent rares fur ces îles. Il eft à croire'cependant
que, puifqu’ ils ont la racine de poivre, Sr
qu’ils s’en fervent comme d’ un. ligne de paix , ainfi
que les naturels des îles de la Société & des Amis,
ils en tirent auffi le breuvage enivrant connu fous le
nom de kava; mais s’ils font ufage de cette boif-
fon pernicieufe, il eft probable que c’èft avec'
modération , puifqu’on ne remarque point parmi
eux les effets funeftes qu’on aperçoit chez les autres
peuples.
Leurs habitations font placées dans les vallées,
fur les côtés des collines & près de leurs.plantations;
elles font conftruites delà même manière
qu’à Otaïti ; mais elles font' beaucoup moins bonnes
, & feulement couvertes de feuilles d’arbres
à pain. La plupart font bâties fur urt payé de
pierres , carré ou oblong, élevé un peu aindeffus
du niveau du terrain. II.y a auffi de femblabl. s
pavés près de leurs maifons , & les naturels vont
s’y affeoir & s’y récréer.
Us paroiffent avoir des afyles ou fortereffes au
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