
préfumer'que les rofées malfaifantes, qui ont lieu
dans d'autres lieux falins où il règne de grandes
chaleurs, font de la même nature.
On ne doit pas attribuer la falure du terrain des
environs de Gurjef aux feules eaux de la mer ; car
ce lo n t, pour la majeure partie, les eaux amoncelées
du fleu v e , qui inondent la contrée.Lors
même que ce font les vents de mer qui régnent, à
peine la falure des eaux du Jaïk elt-elle fenlible.
C ’eft donc plutôt à des fources cachées qui font
de nature faline, qu’ eft due cette falure du fol j &
un petit rocher dé gypfe qu’on v o it , non fans admiration,
s'élever d'un terrain bas & marécageux,
paroît allez naturellement indiquer, d’après les
obfemtions que nous avons rapportées plus haut,
un amas de'fel caché , qui fe manifefte encore par
les eaux demeurées, après les inondations, dans
quelques folfés que ces eaux avoient rencontrées
par hafard, & qui contractent bientôt une forte
falure. Il part de ce monticule un banc de terre
mêlé de coquillages, qui s’étend jufqu’à la mer 5
mais ce qui fert encore à fortifier davantage cette
conjecture concernant les amas de fels que cette
contrée recèle, ce font les lacs falés qu’on trouve
de l ’autre côté du Jaïk , dans la fteppe kirgi-
flenne, a l’ eft de Gurjef, où la garni fon de cette
place a la liberté d’aller prendre gratis toute fa
provifion. Ces lacs varient de forme 8c d’étendue.
On ne trouve point de fel au printems au deffus
de la vafe qui en compope le fond : tout eft alors ■
converti en eau fortement falée ; mais il fe forme
en é té , fur cette vafe noire, une croûte de fel
très-fin > très-blanc & bien trompante, qui acquiert
près d’une palme d’épaiffeur. D'-ailleürs, on allure
qu’il exifte dans toutes les faifons, au defifus de la
vafe de ces1 lacs, dont l’épaiffeur n’eft pas tout-à-
fa itd ’une palme, un fel gemme & folide. Il y a
bien des perfonnes qui emportent à Gurjef de
i’eau falée de ces lacs, qui contient beaucoup de
fel amer, & l’on emploie cette eau avec fuccès | à '
l’extérieur, contre la gale & d’autres' éruptions
cutanées. La vafe de l ’un de ces lacs eft rouge, &
fes eaux dépofent un fel de la même couleur 8c
d’ un goût très- défagréable ; ce qui fait donner à
ce lac le nom de Malinuwce-Ofero, qui veut dire
lac de frambroife. - '
Les environs de Gurjef, ainfi que tous les bras &
toutes les anfes, tant du fleuve que de la mer, abondent
en poiffonsde toute efpèce, propres au Jaïk.
Lacs falés de Gurjef.
L ’on compte que le moins éloigné des lacs quï
font à l ’eft de Gurjef en eft à cent werftes. Ces
lacs font pareillement à l’eft de l’embouchure du
Jaïk dans la fteppe kirgifienne. Les bateaux qui y
conduifent, côtoient les rivages de la mer, navigant
dans des eaux très-baffes, &. remplies de joncs
& de rofeaux. On paffe à côté de diverfes îles
qui donnentafyle à de groffes troupes de fangliers,
qui fe rendent à la nage d’ une île à l’autre, 8c s'y
nourriffent dé joncs & d’autres racines. La mer
forme immédiatement derrière ces îles un long
golfe dans les terres, & c’ eft à l’extrémité de ce
g o lfe , à une certaine diftance du rivage-, que font
litués ces lacs qui vont nous occuper.
Il n’y a proprement ici que deux lacs qui dépofent
du véritable fel de cuifine, & un troifième
au fond duquel il fe forme du fel amer. Tous les
autres ne font que médiocrement falés, & tous
enfemble font connus fous la dénomination de lacs:
de Gurjef. Le premier eft fitué le plus près du rivage
de la mer, dans une vallée, & n’ a guère plus
de deux cents toifes de longueur, fur environ la
moitié de largeur. Le fond de ce lac eft, comme
celui de tous les autres lacs falés, compofé d’une
vale noire, argileufe, dans laquelle on enfonce
aifément, & qui couvre, à ce que l’on prétend,
d autres croûtes de fel. L’eau falée n’a nulle autre
part au-delà d’une archine de profondeur. t ) ’eft
vers le mois de juin qu’il fe forme , fur cette
! vafe, une croûte blanche & très-pure de fel de
cuifine, qui prend plus d’une palme d’épaiffeur.
Les Cofaques brifent ce fel à coups de hache, en
forment des tas avec la pelle ; ils le lavent enfuite
avec de l’eau fqlée, tant pour en enlever le limon
qui s y attache, que pour lui ôter une légère amertume
qu’il contracte à fa fuperficie. Enfin, ils l’emportent
fur des bateaux.
GURGIS-LA-VILLE, village du département
delà CôterDor, canton deRicey-fur Ource, fur
l’Aubette, à fix lieues de Châtillon. Il y a deux
forges fur un étang.
GUSSEGEINS, village du département du
No rd , canton de Bavay, 8c à deux lieues du
Quefnoy. 11 y a dans cette contrée beaucoup de
rocs 8c de marbres bleus.
H A L
I rA L B E R G , village du département de la Sarre,
canton d'Harneval, 8c à une demi-lieue de cette
ville. Il y a une forge, quatre affineries, deux
gros marteaux, un martinet 8c une fonderie.
HAL LOVIL LE, village du département de la
Meurthe, canton de Blamorit, 8c à une lieue de
cette ville. Il y a une fontaine minérale à côté de
la verrerie de Fontieufe 8c au milieu des bois.
HALLWELL (L ac de). Ce lac, fitué dans le
canton de Berne, au bailliage de Lenzbourg , a
deux lieues de longueur, fur une demi-lieue de
largeur. Il reçoit la petite rivière d’A a , qui a fa
fource dans les montagnes voifines de Sempach,
au canton de Lucerne. Cette rivière traverfe d’abord
le petit lac de Heidegg, 8c enfuite celui de
Hallwell. Ce dernier lac eft très-poiffonneux ; on
y pêche une efpèce de poiffon très-eftimée , 8c
lurtout une grande quantité d’écreviffes.
HALOUZE, hameau du département de l’Orne,
canton de Domfront, & à deux lieues de cette
ville. Il y a des forges confidérables.
HAMOIR, village du département de TOurthe,
arrondiffement d’Huy , & a cinq lieues fud-eft de
cette ville. On y trouve du marbre rouge-pâle qui
n’eft pas exploité.
HAR ANCOUR T , village du département de
la Meurthe, à trois lieues de Nancy. Il y a un puits
d’eau falée de onze degrés.
H AR B ER G , village du département de la
Meurthe , canton de Sarrebourg, 8c à deux lieues
8c demie de cette ville. Il y a une verrerie.
HARDINGHEM, village du département du
Pas-de-Càiais, à trois lieues nord-éft de Boulo-
gne-fur-Mer. On a découvert dans cette commune
une mine de houille. On tire journellement de
cette mine une quantité de charbon très-utile pour
les forges, les fours à chaux 8c les fours à cuire les
briqifes : on le tranfporte enfuite, par le moyen
des canaux, à Calais , Gravelines, Dunkerque ,
Saint-Omer 8c ailleurs. On y trouve auffi des carrières
de marbre en exploitation. Près les foffes
de charbon de terre eft établie une belle verrerie,
où l’on fabrique des bouteilles à 18 francs le cent.
HARENG. Les harengs font des poiflbns de paf-
fage, remarquables 8c intéreffans par l’ordre qu’ils
obfervent lorfque, partis des contrées voifinas du
nord, ils defcendent fur nos côtes pour aller juf-
que dans le.midi fournir aux habitans de toutes
l e s côtes qu'ils parcourent, une nourriture faine 8c
abondante; car on fait que la chair de ce poiffon
eit graffe, molle, de bon goût & de bon fuc. Le
hareng multiplie beaucoup 5 il nage en troupes.
M. Anderlon croit que le pays ordinaire de cette
efpèce de poiffon eft dans les parages du nord les
plus reculés, 8c il fe fonde fur ce que les glaces
immenfes de ce pays leur présentent une retraite
iûre pour la confervation de leur fra i, leur ac-
croiflèment, & parce que les cétacées leurs ennemis,
qui ne peuvent refpirer l’eau couverte de
glace, 8c qui ne pourroient pas vivre dans ces contrées
, ne les inquiètent pas. On prétend aufîi que
certains harengs fraient fur les côtes d’Angleterre ;
du moins il elt certain qu'ils arrivent pleins, 8c
qu’ils fe vident avant de quitter ces côtes.
En quelqu’endroit que loit le premier domicile
des harengs, il paroît que leur principale ftation
eft entre la pointe de 1 Écoffe 8c les côtes de la
Norwège & du Danemarck. Il en part tous les
ans des colonies 8c des peuplades qui enfilent à
differentes reprifes lé canal de la Manche. Après
avoir rangé la Hollande, la Flandre, l’Angleterre
& l’Irlande, ils viennent fe jeter fur les côtes des
départemens du Nord 8c de la Seine-Inférieure.
Les pêcheurs n’ont été au-devant d’eux que juf-
qu’aux îles de Shetland, dif côté de Fayrhill 8c
de Bochenefs, où les Hollandais fe rendent tous
les ans avec leurs buyfes & leurs barques; ils y
tendent des filets entre deux buyfes qu’ils oppo-
fent à la colonne des harengs, qui y paffe alors en
venant du nord. Ils en prennent, par ce moyen *
des quantités prodigieules à la fois.
M. Anderfon nous apprend qu’on trouve dans,
les golfes de l'Iflande , 8c même dans les parages
plus voifins du pôle, les harengs les plus gros & les
plus gras, & en fi grande abondance, qu’il feroic
aifé aux habitans des côtes d’établir en peu de tems
un commerce des plus avantageux s’ils etoient en
plus grand nombre 8c plus habiles pour ces fortes
d’entre pri fes.
Suivant le même naturalifte, qui s’eft fort occupé
de ce qui concerne les harengs , la grande colonne
de harengs fort du nord peu après le commencement
de l’année. Son aile droite fe détourne
vers l’oueft, 8c tombe, au commencement de
mars, vers l’Iflande. L ’aîle gauche s’étend vers
l’orient. Cette colonne.fe fubdivife encore : les uns
vont par détachement au banc de Terre-Neuve;
d’autres, arrivés à une certaine hauteur , dirigent,
leur courfe vers la N o rv è g e , & tombent en partie*