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quoique le degré de chaleur foie inégal. L e docteur
Van-Troil ne fe rappelle pas d'en avoir trouvé
au deffus du degré de 188 du thermomètre de Fahrenheit.
A Geyfer, Reykum & Laugarvatn elles
étoient à m degrés , & à ce dernier endroit il
y avoit fous terre un petit courant d'eau chaude à
a i ; degrés. Il n'eft pas rare de voir quelques-unes
de ces fources cefftr de jaillir , 6c d’autres les
remplacer. Des tremblemens de terre fréquens
& de grands bruits fouterrains qu'on qntend dans
le même tems, répandent la terreur parmi ceux
qui habitent les environs. Les habitans les plus
proches de quelques-unes de ces fources chaudes
y font cuire leurs légumes ou leurs viandes en
y fufpendant le pot rempli d’eau froide, dans le-
qqel ils mettent la viande : ils fe baignent auffi
dans les ruiffeaux qui en découlent, & qui sac
tiédirent peu à peu , ou fe tempèrent par la
jo, dion d'autres ruiffeaux d’ eau froide; Les vaches
qui boivept l'eau de ces fources donnent,
dit-on, une quantité de lait extraordinoire. On
prétend auffi que la boiffon.eneft très-falutaire.
La plus abondante de toutes ces fources de
l’ Iflande eft connue fous le nom de Geyfer; elle
eft à environ deux journées de marche de l’Hé-
c!a, à peu de diftance & au nord de Skalhot.
Lorfqu’on en approche, on entend un bruit fem-
blable a celui d'un torrent qui fe précipite à travers
des rochers. L'eau’ y jaillit plufîcurs fois par
joui , mais toujours par fecouffes & par intervalle.
Quelques voyageurs ont affuré que cette fource
, lance fes eaux à la hauteur de loixante toifes ;
elles, s’élèvent quelquefois plus & quelquefois
moins haut. Durant fon féjour le do&eur Van-
Troil eOima leur plus grande, élévation à quatre-
vingt-huit pieds. L’ouverture de cette fource, fur
le mont appelé du même nom, a la.forme d'un
chaudron de cinquante-neuf pieds de diamètre.
Les blocs de bafalte font très-communs en If-
lande : on préiume qu'ils font l'ouvrage de feux
fouterrains. La dernière claffe du peuple croit que
des géans les ont entaffes l’un fur l'autre. Ces
’ blocs ont communément de trois a fept faces de
quatre à fix pieds d’épaiffeur, & de quarante a
cinquante pieds de longueur, fans aucune divi-
fion horizon ale.. Dans quelques endroits on les
voit répandus çà & là , avec la lave, fur les montagnes
5 mais dans d'autres ils s’ étendent en longueur
à environ une lieue fans interruption.
L'iflandë produit des faucons fi eftimés , que le
roi de Danemarck en fait préfent a d'autres
prince?.
Des maffes de glaces énormes caufent, tous les
ans, de grands dommages à ce pays , & it fluenc
cor fidéi ablement fur le climat. Elles arri vent généralement
du Groenland par les vents de nord-oueft
•& denord-nord-oueft. Les glaces.plates ont deux
outroh toiff s d’épaiffeur} mais elles font fépàréès
par les vents,, & on les redoute moins que les
rochers ou montagnes de glace qui s’élèvent fou- j
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vent de cinquante pieds & même plus, au deffus
du nivean de la mer , & qui doivent avoir, fous l'eau ,
pour le moins neuf fois autant de profondeur. Ces
maffes s’arrêtent fouvent dans des bas-fonds, ou
elles femblent porter à terre} elles y reftent durant
un grand nombre d’années fans fe diffoudre, & répandent
un froid très-vif dans l'atmofphère, à quelques
lieues à la ronde. Lorfqu'un grand nombre de
ces maffes flottent enlemble, les bois quelles entraînent
fouvent , font froiffés avec tant de violence
, qu'ils s'enflamment, 6c c'eff ce qui a occa-
fionné.les contes des glaces e nflammée':. Ces glaces
produlfirent en 1753 6c 17Ç4, un froid li violent,
que les brebis &les chevaux tomboient morts. Ces
amas funeftes de glaces les avoient, à la v érité,
prives de leur fubfiftahee.Qn vit a ie s des chevaux
dévorer des carcaiies d'animaux, 6c de^ brebis
manger mutuellement leurs toifons. li arrive cous
les ans, avec les glaces, un grand nombre d'ours
qui font beaucoup de ravages, particuliérement
parmi les brebis. Dès que le- iflandais apperçoivent
ces bêtes féroces, ils s'occupant de les détruire;
ils s’aflcmblent, & les pourluivent jufque fur ms
glaçons, qui les remportent. Faute d'avoir désarmés
à feu , les habitans font réduits, dans Ces oc-
cafions , à s'aimer de piques. Le Gouvernement
ei-courage la deitruétion des ours par une récom-
penfe de cinquante francs par chaque têie d'ours.
Le roi achète auffi les peaux , 6c il n’eft permis de
les vendre qu'à'lui.
Il eft étonnant que le bois croifïe fi difficilement
dans cette île : on y rencontre à peine un arbre ..Il
eft cependant évidemment prouvé qu'il y en avoit
autiefois en profufion. Le blé y vient auffi fort
mal. Quatre ou cinq jardins , qui (ont les i'euls de
l’iie , produisent des choux, du perfil.; des navets
6c des pois.
Angleterre. Cet Etat, ayant en longueur cent
vingt-fept lieues, & en larg/ ur cent lieues, eft fitué
entre le $oc. & le 55e. deg. de latitude.nord,. &
entre le .0 deg. 40 m. & le 8e. deg. de longitude
oueft. Il èft borné au nord par i’Écoffe, à l’eft
par la mer d’Allemagne, à i’oueft par le canal
Saint-Georges , & au fud par la Manche.
Le jour le plus long de l'année, dans les parties
feptentrionales, a dix-fept h.-ures trente minutes,
& le plus court, dans les méridionales, eft de huit
heures.
La fltuation de l’Angleterre, baignée de trois
côtés p.r la mer, l’expofe à de grandes variations
de température, qui occafîonnent furies côtes beaucoup
de froid. C ’eft auffi à cette fituation que
l'on doit attribuer cette verdure perpétuelle qui
diftingue l ’Angleterre.
Le fol de J’Angleterre 6c de la principauté de
Galles varie dans chaque contrée, moins par fa nature,
qui cependant doit produire des différences
fenfibles, qu'àraifon des progrès que les habitans
ont faits dans la culture des terres, de« jardins ,
des défrichemens des marais 6c de beaucoup d'au-
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très améliorations locales qui ont été portées au
plus haut degré de perfusion.
Le fol par dît être fpécialement propre à élever
des bois de conftruélion , 6c les plantations d'arbres
font très-abondantes.
En beaucoup d’endroits l'air eft chargé de vapeurs
que les vents d'oueft apportent de l'Océan
atlantique; mais ces vapeurs font diffipées par des
vents & des tempêtes. Le climat de l’Angleterre eft
infalubre pour les étrangers & les perfonnes d'une
Tante délicate. La température en eft caprieieufe
au d rnier point, allez contraire à certaines conf-
titutions, pour forcer un grand nombre d’ habitans
d’aller, dans les pays étrangers, chercher le réta-
blifl’ement de leur fanté.
Les parties baffes de l’Angleterre font en général
arrofées d’excellentes fources , quoiqu’un goût I
-délicat puiffe y reconnoître quelque faveur mine-; J
raie. Dans quelques parties hautes, les.habitans f
manquent d’eau, y fuppléenc en creufant des f
puits profonds. Le tempérament des Anglais & |
les maladies auxquelles ils font fujets, leur ont fait |
porter un oeil attentif fur les eaux minérales qui
peuvent fervir au vétabliffement de la fanré ; auffi-
l’Angleterre contient-e.le p eut-ê tre autant de'j
fources minérales d’une efficacité, connue, qu'au- j
cun pays du Monde. Les plus célébrés fontdes bains M
chauds de BathSî de Briftô.l en Somme ifetshire, & -
de Buxton 6c Mattock en Derbyvhire ; les, eaux
minérales de T unbridge, d'Epfom , d'Harrowgate ,
& de Scarborough, Rien n’égale la beauté des af- ;
peéts qu'offrent les parties cultivées de l'Angleterre.
La variété des tertes hautes & baffes, le mouvement
de terrain qui forme des vues égales à ce i
qué l'imagination la plus féconde peut concevoir,
les ferres à blé 6c les prairies, lermél.ange-de clos
& de plantations | les châteaux, des grands , les
maifons commodes, les villages rians, les fermes
opulentes, fopvent dans le voifinage des villes ,;
décorées des plus vives couleurs de la Nature, tout
cela eft d'une grande richeffe. Les lieux les plus fte-
riles ne font pas fans verdure ; mais ce qui doit donner
la plus haute idée de l ’induftrie àng aife , c’eft
que quelques-uns des plus rians comtés du royaume,
naturellement ftétiles, n’ont dû leur fertilité qu'au
.travail.
Quoique l’ Angleterre pré fente à chaque pas de
délicieufes collines, & les pentes douces les plus
agréables, elle a peu de montagnes. Les plus remarquables
font le Pic en Derbyshire , l’Endle en
Lancashire, les Wolds en Yoikshire, les hauteurs
de Cheviot fur les frontières de l’Ecoffe, la Chil-
tern dans les Bocks, la Malvern en Worceftersbire,
la Cotiwouid en Çloceftershire , la W;rekin en
. Shropshire, avec celles de Plinlinunon & de Snow-
d m, dans la principauté de Galles. En général, cependant,
cette dernière province & les parties
feptentrionales peuvent être regardées comme mon*
. tagneufes.
Les rivières d’Angleterre ajoutent à fa beauté ,
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autant qu'elles contribuent à fon' cornu
T
La
Tartufe prend-fa fource fur les frontières du Gio-
ceftershire, un peu au fud-oueft de Cirencefter,
& , après avoir reçu les eaux tributaires de plu-
fieurs rivières; paife à O xford , vient traverfer
Abingdon, Wallingford, Reading, Marlow 6c.
Windfor, delà court jufqu'àKingfton, où eile ren-
controit autrefois la marée, laquelle, depuis la conl-
truéfion du pont de Weftminfter, ne remonte pas
plus haut que Richmond : de là elle coule jufqu'à
Londres, à , après avoir partagédes comtés de Kent
& d 'Effcx, elle s'élargit dans fon cours, & fe jette
dans la mer au n o r î, d'où elle eft navigable pour
de gros vailîeaux, jufqu'au pont de Londres.
La rivière Medway, qui prend fa fource près da
Tunbridge, fe jette danslaTamife à Sheerneff,
eft navigable , pour les plus forts yaiffeaux, jufqu'à
Chatam. La Saveine, que fon importance f it regarder
comme la fécondé rivière d’ Angleterre, Sc
qui tft la plus grande de toutes,, nuît à Piinlimmon-
hill> dans le nord de la principauté de Galles ; devient
navigable à Welsh-Pool, court à l eft jufqu'à
Shrewsbury, puis, tournant au fud, traverfe
Bridgnorh , W or ce lier 6c Tcwk-.sbury, où elle
reçoit la branche fupérieure d: I'Avon, pa-ffe à
Giocefter, prend une direétiôn fud-oueft; reçoic
près de fon embouchure , laWy e 5t Luftre, 6c le
jette dans la Manche près de Kihg-Road, où s’arrêtent
les gros v:dii. aux qui ne peuvent remonter
juiqu’ a Br lit o.l. La Trente fort d-s marais de Staffordshire
, 6c , cour nt au fud-eft par N^w affte ,
partage ce comté en deux; puis tournant au n ori-
t il furles contins du Derbyshire, vifife Nottingham,
coupe ce comte dans fa longueur julqtfen
Lincolnshire, &Jj gtofiîe vcis fon embouchuie par
l’Oufe & pluiteurs autres, prend le nom d^Humber,
6c fe jette dans la mer au fud-cft de Hidl.
Les autres rivières puncipales font i'Oufe , laquelle
tombe dans l’Humb r après avoir reçu les
eaux de pitifleurs autres rivières ; une autre O u fe ,
qui prend fa naiffance dans les Bucks,. 6c fe jette
dans la mer près Lynn à N0T0 k ; la Tyne , qui
court de l’oueft ai’eft à travers lsNorchamberland ,
& fe jette dans ia mer d' Allemagne a Tinmouch ,
au deffous de Ncweaftle. La Tees court de l’oueft
à l’eft; fep.ire iDutham du Yorkshire, 6c fe jette
dans la mer d'Allemagne , au d flous de Stockton.
La T weed .court de l’outft à l’eft fur les, frontières
d'Écoïïe, ^ fe perd dans la mer d’Allemsghe à
Beiwi. k. L'Éden court du fud.au nord à travers
le Wellmoreland & le Cumberland , & , palîai.tpar
Carlifle, tombe dans le Frith ( bras de mer ) de
Solway,3 au delfous de cette ville. L'Avon inférieur
court à l'oueft, à travers Wiltshire, jufqu'à Bath ,
! & delà,; féparantle Sommerfctshit e du Glocesterf-
hire, court à Briftol, & fe jette dans l’embouchure
I de la Saverne , au deffous de cette ville. La Der-
f, went court de l'eft à l'oueft à travers le Cumber-
I land , & , paffant par Cockermouth, fe perd dans
II la mer d'Itiande, un peu au deffous. La Rubble