
Les montagnes intermédiaires entre les granités
& les calcaires primitifs font des efpècesde gneifs,
des pierres compofées de quartz quartz & d'amphibole ou fchorl.& de mica a & de
La hauteur abfolue de cette montagne, au-def-
fus du lac de Genève , a été évaluée à 2288 toifes
par M. Roi} à 2286 par Trembley; à 2261 par
N. Laplace, & à 2235 par Deluc. M. André de
i•aG ym 1 eerl.tirhe a 2482 toifes au-defïus du niveau de
Le Mont-Blanc étant formé de raffemblage de
pplouinfitesu rqsu i moonnc téatgén ebsi edni féftéurdeniétse sp,a r& l eso fpflruasn tc édleès
bres géologues, nous croyons devoir renvoyer
aux articles qui traitent de ces points curieux ou
de ces montagnes. ( Voye^ A r v e , A l p e s , V a -
ÎORSINE , BüET , C h a MOUNY, SERVOZ, GLACIERS,
&rc.)
MONTCARVILLE, près de Coutance, dans
îe département de la Manche. On prétend quil a
été autrefois exploité une mine de plomb dans la
paroHfe de Montcarville; on aperçoit encore, en
effet, quelques traces d'anciens travaux dans un
peut champ qui a confervé le nom àeTjardin de
la mine.
MONT - CENIS, département de Saône & Loire. Au Creufot, lieu peu éloigné de la petite
ville de Mont - Cenis y il y a une mine de
houille difpofée en amas & fituée dans un vallon
placé fur le côté de la vallée tranfverfale de
la rivière d’Atroux, qui fe jette dans la Loire
près de Digouin. La houille eft placée immédiatement
contre le granité , & fa maffe préfente des
fchiftes & des grès mêlés, difpofés par veines.
Le Greufet eft d ailleurs remarquable par les
éfotarbgelise s&. -la manufacture de criftaux qui y font
Mont-Cenis , montagne des Alpes & paflage
de la route de France en Italie. Sa hauteur eft
de huit cents toifes environ au-deffus du niveau
de la mer. Les montagnes qui lui font fubordon-
Jléts, & qui s'étendent à fa gauche, fe fuivent à
différens reffaurs jufqu'à Notre-Dame de Charmey,
gu col delà Roue&de Bardonèche. Delà la chaîne
continue par le mont Geneve & par les hauteurs
de Pragelas jufqu'au mont Vifo, qui forme un pic
très-apparent, d'où Torrent le Pô & la Durance :
toujours variée par différentes élévations & par
différens abaiffemens, elle pourfuit fon cours par
les cols de Riftolas, de l'Agnel, de SainteVëran
& Longet, & par les cimes de la vallée de Maire,
pour ailer former les montagnes de l'Argentière ,
de Sfint-Dalmas-le-Sauvage & d’Entrâmes, qui
donnent leurs fources à la Stuîe, à la Tinée & au
Var. A ces endroits les Alpes fe relèvent , & rédpua
rGenèts ,le comté de Nice des vallées de la Sture &
Lorfque les Français réparèrent la route du
Mont^Cenis, ils percerent d'immenfes couches de
gypfe alternant avec ces roches fehifteufes micacées.
M. Cordier fuppofe que ces couches forment
à peu près la vingtième partie de la malle des
montagnes, & il a obfervé qu’elles fe montrent
édgaanlse mlees npti -udsa énlse vleése sp.arties les plus baffes comme
MQNT-D OR. C’eft le nom de trois groupes
de montagnes , l'un fitué dans le Jura, l’autre auprès
de Lyon & au fud-oueft de cette ville, & le
troifième en Auvergne , où il forme un centre,
d'éruption des anciens volcans de ce pays. Pour ce
dernier, yoyeç V o l c a n s é t e i n t s .
MONTE-NUOVO (royaumede Naples ), montagne
produite le 29.feptembre 1538 & les jours
dfuei vPaonusz, zpoaler .une éruption volcanique dans le golfe
Nous allons rendre compte d'abord des détails
curieux qui nous ont été confervés fur cet événement
extraordinaire, enfuite nous difeuterons les
lcionnefsé qenu eonncte sp réqtueen dpul itfiieruerv.s phyficiens & natura-
reffehtit pendant deux ans, aux environs de
Naples & de Pouzzole, de fréquens tremblemens
de terre ; ils redoublé ent le 27 & le 28 feptem-
bre 1338 : on effuya ces deux jours une vingtaine?
de fecouffes, tant fortes que foibles. La plaine qui
étoit fituée entre lé lac d’Averne, le Monte-Bar-
baro & la mer, fut un peu foulevée } elle fe fendit
en plufieurs endroits} l’eau jaillit par les cre-
I vaffes, & en même temps le rivage de la mer fut
: mis à-fec fur une diftançe de deux cents pas, de
i manière que les poiffons demeurèrent furie fable,
& que les habitans de Pouzzole s'en éièparèrent.
Outre cela, dans la partie que la mer avoit'quittée,
on vit jaillir deux fources, l'une d'eau chaude
& falée, & l’autre d’eau douce.
Le 29, environ deux heures après le coucher
du foleil , on aperçut des flammes entre les bains
chauds & Tripergola. Elles fe montrèrent d’abord
près des bains} elles s’étendirent enfuite vers Tri-
pergola , & fe fixèrent dans le vallon fitué entre
le Monte-Barbaro & la colline del Pericolo. Le feu
y fit de tels progrès, que la terre s’entr'ouvrit dans
cet endroit : il s'y forma un gouffre énorme qui
vomit une fi grande quantité de^ cendres & de
pierres-ponces mêlées d'eau , que tous les environs
de Pouzzole en furent couverts. A Naples
treme il tomba, pendant une grande partie de ta
nuit, une très-forte pluie de cendres mêlées d'eau.
On entendoit en même temps un bruit fourd &
violent, égal à celui du tonnerre le plus terrible.
Les différens jets dé matières enflammées, les
tvoouiernbitl lào nusn ed eg rfaunmdéee hs anuoteiruers. & blanches, s’éle-
L'éruption continua le lendemain 30, & ne
I céffa pas de toute la journée. Les matériaux lancés
8i retombés fur les maifons de Pouzzole en
effrayèrent tellement les habitans , qu'ils abandonnèrent
leurs foyers. La mer paroilfoic dtffé-
chée par la quantité de cendres & de pierres-
ponces brifées qui avoient été jetées dans fon
balfin pendant ces deux premiers jours de i'érup-
tion : on vit pendant tout ce temps forcir du
gouffre de grands tourbillons de fumées noires &
blamhes , au milieu def^uels s'elançoient des
flammes fort vives j & enfin , des cendres & des
pierres tant grolfes que petites. Le bruit qui ré-
fultoit âg1 tout ce fracas, étoit femblable à celui
que produit la décharge de groffes pièces d’artillerie.
Le choc des jets de flammes & la force des
matières réduites en vapeur élevoient les cendres
& les pierres à une prodigieufë hauteur» en forte'
quelorfque ces matières en expai fion rencon-
troient un air vif & froid qui leur réfiftoit, elles
fe rapprochoienr, fe condenfoient & retomboient
avec une accélération proportionnée à la hauteur
à laquelle elles étoient parvenues. Il y eut
une grande quantité de ces matières lancées par
la bouche du volcan qui ne s'élevèrent qu'à la
portée d’une carabine , & qui retombèrent ou fur
les bords du gouffre, ou dans le gouffre même.
La boue que vomit le volcan étoit très-fluide
dans les commencemens ; mais peu à peu elle devint
plus dure, & fut rejetée en fi grande quantité,
qu'en moins de douze heures elle forma ,
avec les pierres plus ou moins grolfes, une montagne
haute de plus de mille pieds : non-feulement
Pouzzole & lés environs furent inondés de cette
boue , mais plufieurs palais de Naples en furent
endommagés.
Le volcan lança toutes ces matières par des jets
& des accès qui fe renouvelèrent fréquemment
pendant deux jours & deux nuits , au bout duquel
temps la force dé la flamme & i’abondance de la
fumCeéeu xd qimuii nmuoèrnetnètr.ent fur le Monte-Nuovo lQ troi-
fième jour, virent dans le gouffre , qui offroit un
trou circulaire d’environ un quart de mille de
circonférence, un bouillonnement de matières
fondues an mil eu defquelles flottoient les pierres
qui y étoient retombées.
Le quatrième jour, l'éruption recommença deux
heures.’avant le coucher du foleil, & avec un fracas
horrible. Il s'élança du gouffre des colonnes
de fumée qui entraînaient dans leur torrent une
quantité confidérable de cendres & de pierres ,
grandes & petites, qui retomboient fi abondamment
en pluie, qu'une grande partie du golfe de
Pouzzole en fut couvert de nouveau.
Un grand nombre de témoins oculaires affinèrent
que la force du vent avoit tvanfporté les
cendres enflammées jufqu’en. Calabre , & qu’aux
diff rens endroits ou elles étoient tombées dans
l'intervalle, elles avoient btillë' & ilefféché les
plantes & les arbres, dont quelques-uns , dans le
goffe de Pouzzole , furent écrafés fous leur poids.
Le vendredi & le famedi il ne fe montra que
très-peu de fumée dans le cratère, tout parut ap-
paile. Cet état de calme etïcouragexbeaucoup de
monde à vifiter la nouvelle montagne fi fubite-
ment formée. Ce fut alors qu'on reconnut bien-
en détail que les pierres & les cendres qui avotenr
été vomies, avoient formé , dans l’ancien vallon
dont nous avons parlé , une montagne qui n'avoit
pas moins de trois milles de circonférence, &
prefqu’aufli élevée que le Morîte-Barbaro qui en
étoit voifin ; que cette nouvelle montagne cou-
vroit Canettaria, le château de Tripergola, tous
les bâtimens Ôz la plupart des bains des environs »>
qu’elle s’étendoit au fud vers la mer, au nord
vers le lac d'A verne, à l'eft jufqu’au pied dit
Monte - Barbaro ,. "8c à l’ouéft julqu’aux bains
chauds : qu’ainfi le lieu avoit tellement ch mgé
de face & de forme, qu’il n’étoit plus recon-
noilfable. On étoit étonné qu'une montagne auffi
confidérable eut pu fe former en fi peu de temps.
A fon fommet on trouva une ouverture erf-
forîne de coupe, qui avoir, comme nous l'avons
déjà dit, environ un quart de mille de circonférence
: il ta fortit conlfamment de la fumée
jufqu'au 6, qu'il furvint, deux heures après le
coucher du foleil, une éruption fi fubite & fi
affreufe , que la fumée étouffa plufieurs de ceux
qui s’étoient le plus hafardés dans l'examen du
; Monte-Nuovo. Depuis cette éruption , tout fe rédurfit à quelques
jets de flamme que lança le gouffre : ils n’é-
toient guère vifibles que la nuit, & étoient fem-
blables à des éclairs. On. remarqua que t-outes les
éruptions avaient éclaté à peu près aux mêmes
heures & vers le coucher du foleil.
Beaucoup de circonftarces méritent toute notre
attention dans cet événement : tels font les tremblemens
de terre, la formation des nouvelles
fontaines, la retraite & le defféchement de la
mer fur fes bord* ; la pluie de cendres , tant bru-,
lames que mêlées d’eau; leur transport à une
grande difiance-du centre de l'éruption » enfin, la
formation affez prompte d'une montagne par Ife
foulèvement des matières déjà fondues ou feori-
fiées anciennement» qui fe trouvoiènt dans cec
endroit. 11 nous relie maintenant à nous élever
contré les conféquences que quelques naturâlifte s
ont cru pouvoir en tirer , .en nous affTurant que la-
plupart des montagnes ont été ainfi formées par
I'aition des feux fouterrains : ils n’ont pas vu que'
ceitp montagne annonce non-féulèment par fit
forme extérieure, mais encore prr ia difpofition
des matériaux qui la compofent , & furtout par
leur nature, qu’elle eft entièrement l’ouvrage dit
feu & le réfultat d’une éruption volcanique;'s’ils
euffent examiné le Monie-Nuovo , & qu'ils eu fie ne
fait une application de fa conftitution générale à
celle des autres montagnes qu'ils vouioient lui
. comparer, ils auraient reconnu que rien de feiur