
parallèlement à l’Ebre dan? l'une ou l’autre ttier.
En France, le Gave & la-Garonne, après s’êcrè
Tiaye dans la maife des Pyrénées une route perpendiculaire
à la direction de la chaîne que fui-
vent les torrens , fe ralentirent , fubifient la loi
<ies grandes vallées, primordiales , & fe courbent
pour, tomber dans l'Océan parallèlement à- la
chaîne.
l-*® Pp fa it, entre. les Alpes &• le? racines de
l'Apennin^ le chemin que lui tracent les degrés
par lefquels- la première, de ces chaînes-dcfcend
dans .la Méditerranée.
Danube- eft. dirigé de même par les échè-
lons de la même chaîne qui defcendent vers
l'Océan feptentrional ; mais le Rhin & le Rhône ,
contenus dans la même direction au fein- des
Aipes proprement dites, profitent, à l’iffae- de
c®s *Tlonfs i de la celTation fubite & fimultanée de
plufieursi chaînons qui ne font pas immédiatement
remplacés-, & cedent à- l’inclinaifon du- continent
en débouchant, de leurs ; vallées i tandis que la :
Loirey.;dirigée à .fa nailTance par la même lacune
qui dirige le Rhône vers Ton embouchure, re-
prend , dansÿon long, cours, la direâion que- le
Rhoue a quitte?* Plus au nord, la divergence des';
embranchémens multiplie les irrégularités ; & une
feule- circonftance différente? fu-ffit pour changer
l’afpe&de la terre.
Telle eft l'opinion de. ces naturaliftes. Nous ne
croyons cependant pas aux valléesprimitives que
Ion dit deffinées par des rochers primitifs. Ne
voit-on pas que £es vallées ont été creufées au
mdiéu des maffeirde rochers ? Ainfi ce ne font
point de? vallées primitives. Ces vallées ne font
point des intervalles entre ces chaînes.
C ëft ainfi que J’Ebre a féparé, par un appro-
fondiffement poftérieur, les deux maffes des P y .
rénées & l'embranchement des Afturies.-
Qn voit que. lés chaînes, n’ont point contribué-
au cours.des fleuves, mais que ce font les: fleuves ,
qui ont donné la. forme aux, chaînes.
Après ceJa,,.lorfque les^fleuves font'dans les
larges ^plaines qui. n’ont rien.de- commun avec les
mutes montagnpsy elles n’ont pas plus contribué> i
dans un fi. grand, éloignement,, à leur direélion.
C'ëft la pente des derniers dépôts de la*merqüi;
leur trace leur^marche^ 1
D après ces fauflesidées que.-nous- venons de»
combattre , nous ne.voyons pas quede- cours des
principaux fleuves;;de l’Europe foie bien décrit
&; apprécié comrae.il convient., & furtoutceux
dü Rhône & de la Loire; i
Comme chacune des chaînes1 particulières qui:
composent la grande;chaîne, a une crêcë qui>en
eft la.ligne la plus..élevée-, celle où fe réparent'-
les eaux qui xiefcendent vers les différens -afpe&s <
deThôrizon, & comme cette crête eft tracée par
h fucceffion des., fommets le s plus hauts & des j
extrémités .des vallées -les plus élevées-, de même
plufieurs de ces chaîuesyconfidérées comme réumes,
ont une crête commune qui opère entre lés
eaux une réparation plus générale, & partage ,
par exemple, celles' qui appatiehnerit à l’ uhé dés
mers intérieures de celles qui appartiennent à une
a^rrf intérieure ou à l'Océan. Cette crête
generale eft formée de la fucceflîon des fofhmeb
les plus hauts & des vallées lés plus élevées de. ce
diftfiéti-&/en paffahtd’ùnechaîne à une autre, elle
ne parcourt qu'une portion de chacune'des crêtes
particulières; enfin , la chaîne univerfelle a une
crête univerfèlle deffinëe par tout ce qu'il y a dè
plus haut dans les chaînes compofantes & dans !<Ts
vallées ptimitives intermédiaires : celle-là effectué
la divifion! la plus générale des eaux ; elle en détermine
la dire&ion dans toute l’étendue qu’elle par1
court entre le nord &* le midr.
C e tte 'c rê te , au refte, cette arête du ’CdrVti-'
nenti n’ eft point unique dans le nôtre; l’e*ifteme
des mers intérieures la force à fe ciivlfér en Alte :
la ,, fa branche fupérieure partage les eaux entre
1 Océan fepténtrional & les mers intérieures, &
la branche inférieure les partage entre les mers
intérieures & l’Océan méridional : celle-ci- pourrait
avoir fes racines en Afrique.
Chaînes de montagnes du bajjin de la Méditerranée i
Celles des chaînes qui-prennent le nom djkfye#}
qui acquièrent en Suiffe , en Savoiè & en
Piémont, la hauteur qui fixe depuis long-temps l’at-
têntio'n des naturalises, ont leur origine dans- les
hauteurs qui dominent le Bofphore, & qui/ferêm-
plaçant immédiafërnent' l'une' l’autre'., s’avancènr
vers nous fans interruption. On peut les confidérer
^ r^>*c^eric>haînement comme une chaîne-
unique, & ôn la vo it, dès ce fameux.détroit, def-
tinee â partager les eaux entre la Mer-Noire & la
.Côtoyant de • .très-près l e ' gôffe
Adriatique, elle s’élève fenfiblement en Dalmatiey
commencé à fe hériflEr dans la Çarniolë, côtoie
fe-; C arinthie > & entre parTévêché de Brixen en
li 'rb l, où elle fe ’rallie avec une chaîne, descendue
de' 1-Autriche par l’évêcHé de Saltzbourg & la haute
^ ’^a u te ur s’accroît de çet’re réunion, & au i
._ ^nfBru.c^.f)!e p9! t e déjà des glaçes permi-
nëntês. On né fait s’il y en a dans le :Brénner, cù
cet accroifTemenr de hauteur eft déjà fort remar-
qtüfôlé ; màifc le GrO-Werhér, qui le fuit de prés,
èn fefï chàrgér '
^op^éfnëhtdîtês on ob'fërvera ces
chaitlës^Ôc rt-ùrs‘Cf êteis avec ënc’ôrëèliis ^attention.
chaînôn qüi't'râvefré lè'Tiroffinit aux bords de
I Inil ,• rivière qui naît dans les montagnes des Gri-
fons & qûr io'mïie’'da;ns;1e :Dan'uBe , c'efl-i-dire ,
dans ■ la • MehNofre 5 màfs la crêré fe' repliant au
midi paffe à un chaînofi plus mëfidîbhâl} dorft les
brahches'cofuVrent le pay“s?dés Grif6rfsv & dont la "
crête particulière devien-c la crêté gériéràlé4; elle
fepâre ici les Grifons de,1’ évêçhé de Trente & de
la Valteline. Ses fommets principaux font le Brau- •
Ijq aux fources de l’Adda, la Bérnina, lè S:-t &
fa Moloya, vers le-fqueb fe trouvent les fources
de l’Inri; enfin» le Spjugi & l’AduU , voifins des
fources du Rhm. Là cp .rapg fe teriuine à urv
rang plus fepte.ntç}Qiral, & la chaîne reçoit l’embranchement
de la crête du continent d§ cette,
arête q u i, depuis les Bords de l’Océan fepten-
trionàl, a féparé’ lés eaux qur s’y rendent de
celles qui coulent vers les mers intérieures ; q ui,
tantôt marquée par des bandes de rochers primitifs,
tantôt par des amas fecondaires qui les déparent,
fouvent par un fïmple exhaufTerngnt, du
continent, formant entre les fources du W b lg a ,
de l’Elbe, du Danube & le cours du Rhin, de bizarres
ofeillations, vient pour la première fois
augmenter la chaîne des A'pes par fa réunion, 8c
les élever à la dignité de crête du continent.
G’eft aux fource? du Hhin que s’ppèfe cette
jqnétiqn ; & comme un fleuve s’accroît de toaires
lés riv|eres qui s’y rendent, le^ Alpes fe.rehau.E
feiit dé toytps'H.s chaîpçs qui s’y raflémblgp.t. E l
maffe’des monts Adq(^, à qui l’Adu,(a. donne, fon
nom', &- don|t'le;r SaimrGothard fai.t un.e parçie
pnpçipale, CQmpieuçe ce nouvel ordre de çhofe-s,
femble en mémej temps le fermer. La maife. des
A:!pes;fe fend a la Fourchue, en deux branches qui
fe partagent l^ippjoi de divifer les. eaux dp nord
& du mfidi ; elles, font peu divergentes. Le Valais
le l fépare, & lé né dans le. liçu; tpê,me
d e je p r fèparatipn,, grqifi. des^ eaux de- toutes
deux .'paçpquijc leur.^inteû-vajle., & neiêur échappe
qûé'.par ùqe jflqe, dérobeç.fLa, pli^s fè,pçentrionaie.
dé' éé'sfdeux: branches yexfé.dans le^^Rhip; fes npmr
bfèüx torrens.^ Ôn y diijujngue! d’abord, vers les,
fo'urçès dé l ’Àar, le. Gripniel, dont la hautetif, eft*
fiplêufë ; le Wetterhqsn £ encore - pl us éleyé 5 le
Scnfeçjkhorn, quinè.’cQPX>qît 4*.a.u.trefupér:ieMrque
le'Mpn?t-Blanc mais.céçté hauteur, s’abailfé-dans;
le„ Gémmi, encore, p|Us.’«dans- ïe G,el,ten;,
pïr.expirqr’ dahs'.la quifert. de.baflin;au,lac
dë Gejieye.
Le, fe;çp,nd rang-.eft.dirigé.vers le,midi; il ali-
ment^ le.Pô': on. y v.ob.aùlfi, dès-le commence-
me.pt de fa/éparatjoo, des-^20J2r<îg/2^t.célèbres. Le
^V'fstjJejSimpjo.n, le^ilvio, le.Veinda, furpaifés
en hauteur par le mont Rafaquj les.fuit-, & qui-,
placé vis-à-vis le Schreckhorn, dont il eft te rival,
ne le cèd e , comrpe lui.,, qu’au Mont-Blanc : après
lui les monts ne fouffrent pas l’abaiffement qui fuit
le $chreç:kho,rm, Le,Saint-»Bërnard & le mont-Velaii
qu.Ç i très-peu, & la chaîne* Te-re-
pliani; vers la br,anche,,fëptenttionale,. fe termine •
Par le Morn-BI a ne.
S’il ^’agiffait, entre les.deux chaînas , de maintenir
la jfupqri.orjté d’élévation des'bafes., qui .eft .
^pnt ,«déppnd la fép^ tion des eaux, le rang
niéyidionafne faufoi^jcontefter l’avantage au rang
^H^Plrionalf Si la branche.feptentrionale eft fps-
cialemeptjdéÿinéeTugi:ja lS iü Â ô .la -F r a n c e à 5 *
rite du ebminent, labrjuche méridionale, a reç1«
: l’emploi d’y prolonger la crêre.de la chaîne.
Cette dernière, favorable au Rhône, qui eft .i moitié Ion ouvrage , abaiffè brufquement en Dauphiné
tous fes chaînons pour'le laiffer paffer tk en
relever quelques-uns dans le Vivarais, pour pro-,
longer fur la France & l ’Efpagne les mêmes hauteurs
; en forte que la première chaîne s’enfonçant
quelque temps fous des couches calcaires, leur
tranfrnet la fonèfion de partager les eaux entre
1 Océan & la Méditerranée. Comme ces deux
mers font plus voifines, & que lércontinentamôins
de largeur, lin feul rang de montagnes fuffit pour
opérer ce, partage des eaux..
Le premier remplacement dm cordon fepten-
trional eft le Jura, .la plus longue des
:c a]p^e^ connues ; celui-ci. fe fubftitue d’autres
atpas d,q-même force, foutenus & coupés de dif-
tançe en dit lance par, des rangs de rochers primitifs.
donç les matières fècondaire? rempliflfent les
lacunes ou comblent les intervalles fui vaut les
jo.i$ que la.difpofitiou de, cés rochers primitifs a
impo.'ées. au travail desmiers. I.a crête du comi*
nePt, par\*epue ainfi dans le Montbeiiiard, entre
i Al fa ce Sc. la Franche-Comté, profitant en chemin
de tQus les chaînons.prifnordbux qu’elle ter»-
çoh.tce dans ces, CQr.UFées,,.fe replie^en arrière entre-
les, four.c,es. de la Mofeile &. de.ia Saône, gagne
Langues., Dijon,. Aucun.-, & continuant entre les
cours à la fois,parallèles &;oppéTés d e la Loire &
du,Rh.one , va trouver dansrleForez 8c le Vivarais
les. extenfions du .rang.; méridional. qu’eHe a- quitté
au lac.'de Genève, & réunir encoreune. fois.Karête-
du continent à Ja crête das. Alpes.
C.’étpit donçiau; cang,méridional desf Alpes quh'l
çonvepoitu de prolonger la crête; desv Alpes - «r
ds_ maintenir la fuperior i te - de la roche primitive
fur des, dépôts, fouswafiins^poftériears. Un- de fes
chaînons principppxi fe.'repU.a;versde; midi, il def-
qend vers la Médireranée & fe joint à l’APen-
nin; d’autres s’écartent en différens fens. Le rang
4u-'Mont- Cenis’pénètre dans le Briançpnnois &
lp Gevaudan , mais il s’àbaifïè promptement ;
c eft une branche de. chaînon dont on vient de
tracer la route;- D. autres branche-s >fè -prolonge; c
de-mêine, & s’abaiilent de même, dans lès dif-
rrifts de Gap & d’Ëmbrun , & jufque dans le
cqmtat Vênaiifirr ; tontes ces branches enfin fe replient,
s’écartent^& _expirent dans la vallée du
Rhône, mais plufieurs fe relèvent au-delà.
Leurs monts, boulcverfés.en Vivarais & en Auvergne.
par les feux qui brûlèrent autrefois-dans-
leurs entrailles, s’étendent encore dans le Limou^
fin , le Rouergue & le Poitou , & y remp’iffér.t,
relativement au partage des eaux, des offices fecondaires;
tandis que i’ àrête du continent, réunie
entre le Vivarais & le Vèîay à d’autres chaînons
qui fe relèvent dë FabailTement qu’ ils ont fubi
dans le Duiphifie, paffé vers lés fources de la-
Loire i de T A llië r '& ’du L o t , traverfe4 le Lan