
Le peledi : il a.la forme de la carpe; fés écailles
font très-blanches.
Le tchoukoutchan. C ’eft un poiffon prefque
rond, long d'environ vingt pouces, de fept à huit
pouces de diamètre, diminuant graduellement vers
la queue , qui eft fourchue.Sa tête eft aplatie, fon
mufeau cartilagineux & pointu ; fa bouche eft
placée en deffous, à environ deux pouces du bout
du mufeau : il a la chair blanche.
L’okon ou perche.
Le kranaya-riba ou la truite.
Le tetehoux ou brochet. Il y en a d’ une grandeur
extraordinaire dans leur efpèce; on en prend
dans les lacs qui ont fîx pieds de long, & qui pèlent
quatre-vingt-dix-neuf livres poids de marc :
il a le même goût qu'un brochet ordinaire.
Le mokfoun, l’omoul & le fild fréquentent,
dans le mois de feptembre, les endroits de la rivière
où il y a très-peu d'eau-, & y font extrêmement
abonoans pendant une quinzaine de jours ;
mais ils difparoiffent dès que les gelées commencent.
Le nelma, le rchir & le fieg fe pêchent toute
l’année, depuis l'embouchure de\-xKovima jufqu’à
Virchni. Les habirans des bords de cette rivière
tirent la plus grande reflource de ces poiifoiis 5
la pêche s’en fait au printemps & en été > on les
fend pour les faire féçher , on met à part la graille
& les groffes arêtes, dont on extrait une grande
quantité d’huile : le foie du fild en rend beaucoup,
comme nous l'avons dit.
L ’ôfètre, auquel nous avons donné le nom
d'ejlurgeon , eft le même poifion que le fterlet : on
ne trouve de différence que dans la groffeur & le
volume. L’ ofètre ne pèle pas plus de quarante
livres 5 mais fon poids ordinaire eft de cinq à dix
livres.
Tous les portions dont nous venons de parler
fe trou ven t, à l'exception de l'ofètre, dans les
lacs. Comme ils y paffent dans le temps des inondations,
ils y profpèrent bien, furtout le tchir &
le fieg. ; , ,
Le printemps & l'é té , les habitans des bords de
cette grande rivière pêchent à laSeine 5 l’hiver, iis
pratiquent , dans lé canal des rivières, des efta-
cades où ils ménagent des ouvertures pour y placer
des filets & des naffes.
Nous allons faire connaître les quadrupèdes qui
fréquentent les forêts voifines de la Kovzma, &
indiquer en même temps la faifon où on leur fait
la chaffe.
D’abord l’élan , enfuit1 le daim.
On prend ces deux efpèces d'animaux en fep-
tembre, octobre & novembre, en leur tendant
des pièges. En avril & au commencement de mai,
on les ch.îlïe, & on fe fert deraquetres pour marcher
fur la neige. Pendant le jour, le foleiî fait fondre
la neige; mais le froid de la nuit la fait geler
de nouveau, & la durcit affez pour qu’ elle puiffe
porter les hommes & les chiens, mais les daims
& les élans s’y enfoncent, & ne peuvent pas s’en
débarraffer.
En août, les daims quittent les bords de la Mer-
Glaciale pour retourner dans Us forêts > & alors
on en tue beaucoup, tandis qu’ ils partent les rivières
à la nage. Ils fe rendent au printemps fur
les b.ords de la Mer-Glaciale, pour fuir les mou-*
ches qui infeftent les forêts : leur migration mérite
attention, ils fe raffemblent pour partir. Une
partie' des ma-es forme l’avant-garde, & l’autre
ferme la marche, pendant que les femelles font
dans le centre. Les ours & les loups fe mettent
à la fuite de cettè. immenfe troupeau , & fondent
fur les daims qui ont le malheur de s’écarter des
autres. Les renards viennent derrière, & ramaffenc
ce que les purs Si-les loups n’ont pu dévorer.
Pendant la migration des daims, les aigles & les
autres oifeaux de proie planent au-ddfus de leurs
troupeaux, ce qui fait connoître aux chafleurs
qu’ils approchent. Dès que ces animaux entrent
dans la rivière, les chafleurs fe mettent dans des
canots, deux hommes dans chacun, & s’arment de
lances, tandis, que les femmes les jeunes garçons
font dans d’autres canots avec de longues cordes
qu’ils jettent autour des cornes des animaux blef-
fés, & dont ilsattachent un bout aux arbres & aux
pieux qui font fur le rivage.
Une peau d'élan ou de daim mâle fe vend deux
roubles ; celle dés femelles ne fe vend que la
moitié de ce prix.
L’ours. On lui fait la chafle depuis le mois de
mai jufqu’à la fin de feptembre.
Une peau d’ours vaut ordinairement un rouble.
Le g outon. On le chafle pendant tout l’hiver ;
il n’ctt pas très-commun : fa peau fe vend depuis
deux jufqu’à dix roubles.
Le loup. Sa peau vaut de deux à huit roubles.
Les renards font tiès-nombreux, & on s’occupe
beaucoup de leur faire la chafle en octobre & en
novembre. Une peau de renard fe vend depuis Un
jufqu’ à cinq roubles , fuivant la qualité.
L’ifatis. On le chafle tout l’hiver ; fa peau vaut
un demi-rouble.'
L ’hermine. Elle rôde tout l’ hiver dans les bois
voifins des habitations, & autour des magafins de
farine; fa fourrure fe vend cinq à fix fous.
Le lynx. On le chafle l’automne & l’ hiver; fa
peau fe vend de trois à dix roubles, fuivant la
longueur du poil.
La loutre. On la prend l’été ; fa peau vaut de
huit à dix roubles.
La zibéîine. On en prend très-peu dans les environs
de la Kovima y fa fourrure fe vend dix
roubles.
Le mouton fauvage. Il fréquente les montagnes
où la Kovima prend fa fource, & toute la chaîne
depuis Virkhoyansky jufqu’au Kamtchatka ; fa
peau fe vend un rouble.
Le lièvre fe chafle tout l’hiver, mais principalement
lorfque les premières neiges tombent.
La marmotte Boback. Les Yakouts la recherchent
beaucoup, parce qu’ils fe nourrifient de fa
chair & fe vérifient de fa peau. Cet animal fe terre
pendant l’hiver ; fa peau coûte huit à dix fous.
L’écureuil fe chafle Je printemps & l’automne;
fa peau coûte de trois à cinq fous. Les trois efpèces
d’écureuils vivent fous terre comme les
marmottes : ce font les écureuils volans, !e zébré
ou fuiffe, & l’écureuil commun.
Oifeaux.
Voici le,s noms des oifeaux qui fréquentent les
environs de la Kovima, dans les différentes parties
de fon cours.
D'abord le cygne. Il paroîc en avril, & part en
feptembre.
L’oie. Elle paroït & part un peu plus tard que
le cygne.
Le canard. Il eft en grand nombre , & de plusieurs
efpèces.
L’aigle. Il eft noir ; il y en a une efpèce particulière
qui a la tête & .la queue blanches. ' •
L’omezan. Cet oifeau tient de l'aigle & du faucon;
il plonge pour prendre le poiffon.
La chouette (Jlrix).
La mouette ( larus).
La mouette à tête noire ( Larus atricapillus) .
La grue ( ardea grus).-
La cigogne ( ardea eieonia ). ■
La perdrix (tetrao per dix').
Le corbeau (corvus).
La corneille ( corvus cornixj*
Le plongeur (mergus).
Le mer 1 è (tardas merûla). ■ ;
Le pic-vert ( picus viridis).
La grive ( turdus vifcivorus).
L’ortolan de neige (emberirà rtivalis).
La b écaffe (fcolopax) . I
Le coucou ( cuçulus canorus).
L’aigle & ie faucon reftent tout l’hiver endormis
dans des trous d’ arbres.
Arbres & arbufies.
Le mélèze. C ’ eft l’ arbre principal dont on fe
fert dans les environs de h Kovima, & pour bâtir
& pour brûler; il eft aufli le plus commun. Jufqu’à
Virchni,le mélèze eft affez grand; mais au-delà,
c’eft-à dire,dans un efpaee de trois cents lieues,
où l’ on trouve des bois , il vient mal. Il croît par
bouquets fur les monticules, jufqu’ à huit lieues
avant d’arriver à la Mer-GlaciaL- ; mais lorfqu’on
atteint la latitude de 68 deg. 3 0 ', on n’en voit
pas un feul.
Le bouleau. On le trouve jufqu’à quelque dif»
tance au-deffous de Saredni ; mais il y eft petit &
rabougri.
Le peuplier & le tremble. Ils font de moyenne
grandeur, croilfent dans des fies abritées par
les montagnes , dans les parties fupérieures de la
Kovima ; il 11’ y en a pas aufli bas que Virchni. -
Le frêne de montagne. On en trouve beaucoup
jufqu’ à Virchni, & au-deffous de Virchni il eft
rare.
L’aime & le foule. Dans le vôififfage de V ir chni
, le tronc de l’aune & du foule a communément
dix-fept à dix-huit pouces de circonférence,
& environ deux toifes de hauteur; mais à mefure
qu’on defcend la Kovima , on le voit d’une moindre
dimenfion, & l'on en trouve là où le mélèze
ceffé de croître.
Le cèdre rampant, le buiffon, le grofeiller
noir, le grofeiller rouge , le rofitr, le genévrier,
fe trouvent jufqu’à NdzcHn«; il. y a même des
buiffons & des faules nains fur les bords.de la
Mer-Glaciale, mais ils n’ont jamais plus de fix à
huit pouces de hauteur. Le cèdre nain ( pinus
cambra ) produit en abondance un fruit de forme
conique, (emblable à, ; la pomme de pin, mais
qqi ne vient à maturité qu’ au bout qe deux ans,.
Les. habitaris recueillent une grande quantité de
ce ‘fru it, & quelquefois ils en trouvent des amas
çon.fidërabies dans les trous des écureuils, car il
eft Ja principale nourriture de ces ,animaux. On
extrait ciéce fruit une Huile très-douce & ~tiès-
clane.
Baies & fruits.
Les graines de frênes des montagnes font rama
fiées 'par les habitans des Bords de Ja Kovima ;
ils s’en fervent .pour donner un goût agréable à
leur boiffpn.
Les grofeilles rouges, les grofeilles noires font
très-abondantes dans ces contrées ; on les conferve
dans des tonneaux avec de la glace ; on en fait
aufli bouillir pour les çonferver. Les grofeilles
noires né fe trouvent pas plus bas que Saredni;,
mais il .y en a de rouges jufqu’à NeizcHni.
Les mûres de ronce. Ce- fruit eft ra¥e:, & tm ne
le trouve pas au-delà de Sarédni ; on le conferve
toujours fans le faire cuire.
Les graines de vaciet (yaccinium vhi$ id&a).
On en trouve beaucoup jufqu’à Neizchai ; on les
conferve fans les faire cuire.
Les gouloubniks. Ces baies font tiès-çommunes ;
elles viennent furtout dans les endroits pierreux
qui font inondés au printemps. Leur couleur eft
d’un bleu-foncé, & leur goût très^agréable, U’ ar-
bufte qui le produit, reffemble an myrte. Pour
çonferver ce fruit , on le fait bouillit.
Les marofehkas ( rubus chamamorus ) , C ’ eft l’ef-
pèce de baies que préfèrent les habitans des bords
de la Kovima : elles viennent dans les endroits
couverts-de moufle & marécageux, & furtout
près dés lacs. Ou les regarde comme des aiiti^
feorbutiques, & on les conferve toujours fâos les
faire cuire.
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