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ce côté. C'eR , comme je l'ai dit ailleurs, par la
chute des neiges, dans ces portions de vallons,
que fe forment & fe renouvellent les glaciers
apres que ces neiges ont été fondues & regelées
enfuite. La pointe du Schreick Horn s'élève au
deffusdeces montagnes de neiges. Enfin, fur la
gaucheeft le Wetter-Horn (oucorne des orages ) ,
parce qu'elle eft-prefque. toujours entourée de nuages.
Cette montagne eft fort élevée à pic du côté
du vallon, d'où l'on voit des neiges gliffer & fe
précipiter très-fouvent quand la chaleur eft un
peu forte. Sur les parties inférieures du Wetter-
Horn & aux environs, il y a de beaux pâturages &
de petits bois de fapins fur les terrains qui fa font
formés des débris précipités du haut de la montagne.
Les arbres diminuent de grandeur à mefure
qu'ils approchent delà région des neiges : fon fom-
met, ainfi que celui du Mettenberg, en eft couvert.
Ces deux montagnes font calcaires. A en juger par
les pierres qui font fur je glacier ou qui compo-
fent la marème, on doit croire que les rochers
qui leur fervent de bafe, font des granits & des
pierres qnartzeùfes mêlées de mica; car.on n'en
voit pas de calcaires fur le glacier, quoique le pied
du glacier foit entre deux montagnes calcaires.
Le fond de ce glacier eft tout couvert de pyramides
de glaces, qui font plus hautes & plus
grolfes que celles du glacier inférieur. Ces pyramides
diminuent infenfibiement de hauteur en def-
cendant, & les glaces prennent la forme de vagues
, entre lefquelles il y a des fentes & des cre-
vaffes. On trouve, dans cette defcription, les principaux
phénomènes qu’on rencontre dans les glaciers
en général. Au relie, on verra, dans l ’article
Glacier , tous ces. détails rapprochés avec le plus
grand foin.
tit vallon pendant une heure & demie, au milieu
des memes fortes de pierres que nous avons décrites
en parlant du fol que renfermé le canton de
Glaris.En p a fiant à travers des forêts de fapins &
de quelques pâturages, on parvient au pied du
pund-Ner-Berg, montagne des Grifons, qui ferme
la tete du vallon. On laide à d roite un fond en-
toure de très-hautes montagnes inaccefïibles pour
s inimuer à gauche entre des rochers fort reffer-
3U m*^eu defquels coule un torrent. Tout
. aride dans cet endroit : il n’y a plus d’arbres
GRISÀNÇHE (Glaciers dfe), du département
de la Doire. Ces grands glaciers font inclinés fur
la vallée de Grifancke j ils s’étendent entre cette:
vallée & celle de Rème", depuis les grandes féminités
des Alpes jufqu’ à Notre-Dame-de-Rème.
- Grisanche ( Val de ) , vallée du département
de laDoire, riche en pâturages , .entre les glaciers
de Grifanche & le Ruitor. Val -G r i f anche en eft
le chet-lieu. Elle a cinq lieues de longueur du
nord-eit au fud-oueft.
GRISOLO ( V a l ) , vallée du département du
P ô , arrofée par ce fleuve depuis fa fourcè jufqu’à
Robella $ elle a cinq lieues de longueur , & eft très-
xefferrée.
GRISONS, canton dont il importe de con-
noître l’hiftoire naturelle, furtout après,qu’on a
parcouru avec attention; & dans les mêmes vues ,
des objets femblables dans les cantons de Glaris
& d’ Uri. ( Voye£ ces articles.) j
Du village d’Elm on continue à monter un pe- j
r - 7 7“"'' ciiuiun 11 11 y pins a arDres
ni de végétaux : ce font des rochers entaflés les
uns fur les autres. Ce lieu paroît d’autant plus
affreux que le paflage a été fubit, & qu’en for-
tant des bois 6c des forêts on fe trouve tout à coup
parmi des rochers qui s’élèvent comme desmiu-
railles, & dont on ne voit pas la cime. Cette gorge
ou cette entrée, qui fe nomme Je:r> eft le commencement
du canton de Glaris aux Grifons. Ce
paflage eft très-curieux pour la lithologie» car il
ejt raie de trouver autant de phénomènes raffem-
bles, & des fubftances pierreufes aufli variées-
quant a leurs difpofîtions relatives. 11 faut fe fou-
venir que depuis Glaris jufqu’ à cet endroit on
monte toujours, & qu’on fe trouve au pied de
ces montagnes & de ces pics qui dominent les
hautes Alpes. D’ ailleurs, on trouve ici la facilité
peu commune de voir le pied ou les fondemens
, de ces grandes maflfes, parce q ue, dans d’autres
I 1S font ordinairement entourés de leurs
débris & des décombres qui en cachent le pied,
ici c eft une roche de fenifte bleuâtre, dure 6c
j ^ >mPaGte» traversée de filons de quartz blanc,
i r°che s’élève à une hauteur étonnante;
! e{. f “ prefque verticale , & fes couches font in-
; e*j.néês de quatre-vingts degrés à l’horizon. On eft
effraye de voir de pareilles maffes ébranlées, &
déplacées au point d’avoir faitprefqu’un quart de
converfion.
Après avoir monté & fuivï cette roche parmi
es pierres & les décombres, on trouve ces fehiftes'
turmontes d'autres rochers fort hauts qui font
calcaires, lie dont les lits font horizontaux. Les
chiites qui font immédiatement fous des rochers
calcaires confervent la même inclinaifon qu'ils
ont a leur bafe. , ,,
Au milieu de ce paflage, fr entre ces roches
lcûilteuiés , eft un mamelon compofé de rochers
calcaires, fur lequel il y a quelques fapins rabou-
griS; Ces fapins, s’étant trouvés bien abrités dans
ce.fond, font la feule produ&ion végétale.qu’on
y. trou ve. ^
Les fehiftes rouges fie v erts, les pierres vertes
compares & de différentes nuances dont nous
avons parie a l’article Glaris , en montant à
t lm , le retrouvent dans le torrent qui parcourt
ce paflage. De hautes 6c belles cafcades y tombent
par-delfus des lits de pierres calcaires, qui
l°nt horizontaux 6c tranches à pic.
A différentes reprifes on paffe fur de grands
amas de neiges dans une gorge qui en conferve en
tout tems plus ou moins. On parvient enfin à un
pi ti r vallon qui eft prefque de ni veau > il n’eft
rempli que de pierres, de blocs & dé mafias de
rochers de toutes grandeurs. Toutes les fortes de
pierres dont nous avons parié ci-dèva.it fe îetrou-
vent ici, & plufieurs autres qui , par leur/pèu de
dureté & de liaifon, fe détruiiènt avant d’être
arrivées dans le bas. On peut remarquer que toutes
les pierres qui fe détachent des montagnes font
anguleufes, comme fi l’on venoit de les détacher
du rocher j ce qui prouve qu’elles dont dans le
lieu où elles ont été formées, au lieu que dans la
Sernft, torrent qui parcourt le vallon, les mêmes,
fortes y font arrondies ou roulées, ou ufées : c’eft
ainfi qu’on les trouve à Elm & plus bas. C ’eft une
règle que, lorfqu’on pourra Cuivre les mêmes fortes
de pierres jufqu’aux hauteurs d’où elles def-
cendent, on les y trouvera toutes ehrières angu-
leufes, parce qu'elles n’ônt pas- éprouvé de frottement
ni de roulis, & que ces mêmes pierres
feront un. peu arrondies 6c diminuées dans, le bas
des torrens, en raifon de l’efpace qu’elles auront
parcouru. C e vallon eft dominé fur la gauche par
des maffes calcaires , dont les fommets fonc couverts
de beaucoup de neige 6c font à une hauteur
prodigieufe.
Dans cette grande quantité de roches calcaires
dont on voit communément les flancs bien découverts
, on n’apperçoit pas de filex ou des pierres à
fufil, fi communes dans les roches calcaires des
pays de plaines & de collines baffes : on n'y ap-
ptrçoit point non plus de pétrifications.
Outre les fortes de pierres que nous avons, dé-
fignéqs , on trouve encore , dans ce petit vallon,
des pierres de fable peu liées, des fehiftes noirs 3
différentes forces de colubrines feuilletees , verdâtres,
jaunâtres, entre les feuillets defquelles il
y a de petits filons 6c de petits rognons de quartz j
de la pierre ollaire, aufli mêlée de quartz 5 un
fehifte vert par couches , mais ftrié & fibreux, ref-
femblant beaucoup à l’asbefte. Toutes ces fortes
de pienies, à l’excepficn de la première , fe dé-
truifent aifément par le roulis, raifon pour laquelle
on n’ en trouve que peu ou point dans le
bas de ce torrent.
:On monte encore un peu plus haut, & l’on
trouve un fond ou les eaux fe perdent & s’infiltrent
dans l’intérieur de la montagne : il n’y. a pas
d’écoulement d’ailleurs. C ’eft par l'infiltration de
ce« eaux fur les hantes montagnes, qu’elles rerm- ■
pliffent les badins ou les féfervoirs qui font T©ri-
gihe des fources qu’on voit fortir du pied de ces
montagnes.
On retrouve ici la roche fehifteufe èntiérement
à découvert. Ce n’eft plus la pierre calcaire qui eft.
ici fur le fehifte, mais une pierre de fable grifs,
qui eft dépofée horizontalement 6c par couches, j:
elle n’eft pas affez dure pour faire feu au briquet. '
La partie inférieure de cette pierre de fable eft...
mêlée de parties de fehiftt-s, dont les James fe
trouvent entre la pierre de fable. Des- fiions de
quartz /également horizontaux trâv-erfenu ces pierres
de fable. Ces quartz font quelquefois {triés5
perpendiculairement- à: la couché au milieu de’
laquelle ils font, renfermes. '
Pafie ce (ommet au m id i fu r le revers de cette:
montagne, les fehiftes font encore plus détruits.
A droice eft un glacier fort grand , nommé Han-
fiftock. Ce glacier eft furmoncé de rochers beaucoup
plus élevés que la montagne qu’on vient de-
décrire ; ils font de fehiftes ou d’ardoifes pures.'
Leurs débris 8c leurs éboulemens forment de
grands a.dofiemens qui ont la forme de montagnes.
Ce coté du midi; paroît moins pierreux 6c plus
couvert de gazon.
D ’après ce qu’on vient de dire dë ce paflage &
de. çes hautes montagnes , on peut juger de la di-"
verfité des fubftances qui entrent dans leur com-
pofirion, & que ce-ii’eft pas une règle lî conf-
tante qu on l’a cm , què les hautes montagnes font
compofees de granit. Que de recherches'ne pour- -
roit-on pas .faire dans un pareil pays fi l’on y a v o it1
1 quelque loifir & quelqu'aifançe?
Tout le revers de montagne que l’on defeend
enfuite eft de fehiftes argileux de couleur grile. •
En. général, ils font traverses par des filons de
quartz de toutes fortes d’épaiffeurs, dont il y- en
a de très-larges. Quelquefois ces quartz-font mêlé
s, dans leur même direéiion, par des filons de
fpath calcaire. Les couches de fehifte font fouvenc
ondoyantes , 6c les filons de quartz fuivent les
mêmes finuofités; ils dont très-faillans, parce qu’ il«
font plus durs 6c ne fe datruifent pas-fi facilement ;
que les fehiftes. On trouve aufli des pierres fehif-
teufes fort belles, 6c rares par leur couleur gris
de lin : elles font fibreufes comme de l’asbefte ; 1
elles font compofées cependant de couches fur '
lefquelles font des raies verdâtres & jaunâtres , '"
& ou il y a quelquefois du quartz : il y a des endroits
fur ce,revers, ,où eft une quantité confidé-
rable de fehiftes verts j mais ils (ont détachés 6c
viennent des hauteurs, 6c fur le fommec enfin on
voit des roches calcaires & des pierres de fable.
On découvre , au bas de la montagne , un val- -■
Ion ou eft Panix. C e vallon paroît être encore à
une grande profondeur. Les eaux des neiges fondues
s’y jettent en différens endroits. Après avoir
beaucoup defeendu pour entrer dans un petit vàl-
lon,, on y voit partout des fehiftes bleus, parce '
qu’ils iont fecs 6c qu’ils paroifient noirâtres lorf-
qu ils font mouillés. Les premiers arbres qu’on
rencontre , fqnt de vieux fapins à branches pendantes
jufqu’à terre, & des genévriers font les
premiers arbriffeaux.
iPlus bas on trouve des montagnes forinébs dit
dàb.ris des autEüs.qu’on vient de quitter. Tout y
eft confondu. 11 y a des fehiftes de toutes couleurs,
des pierres de fable ; des pierres calcaires
qui ;fpnt .fur- le s , hauteurs i ■. car c ’eft toujours le