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dance de ces excavations, en les fuivant d'une
ma fie à l'autre.
Nous reviendrons enfuite à ces filions, dont nous
donnerons une explication fini pie. Nous partons à
ce qui concerne la réparation de ces rochers, foit
entr’eux, foit de la malle des collines auxquelles
ils ont appartenu. Quelle eft la caufe qui a pu contribuer
à ces arrachemens , qui font aiiflï étendus
que multipliés? Ne femble-t-il pas probable que
ces effets font particuliérement dus à l'action des
eaux pluviales, qui non-feulement ont entraîné
les terres mobiles qui recouvroient et s rochers,
mais encore ont démoli les parties des bancs folides
qui en formoientl’union, foie entr’eux , foit avec
le corps des collines. Ce font tous ceschangemens,
toutes ces deflruétions, qui ont contribué à la plus
grande partie des derniers phénomènes qui nous
occupent.
Il nous reftecependant à confidérerles filions dont
b o u s avons parlé d'abord, leur direélion horiz n-
tale & leur correfpondance. La marche de l’eau pluviale
qui circule fuivant les pentes & les ouvertures
ou fentes qu'elle rencontre, ne peut nous donner
la folution de ce problème. Quelques obfervateurs
géologues ont prétendu qu'il faut avoir recours à
un courant d'eau mu fur des lignes horizontales,
correfpondantesyà la direélion des filions, & dont
la hauteur aura varié fuivant la pofition refpeétive
de ces filions, & enfin dont la durée, à chaque
degré, d'élévation, aura été proportionnée à la
profondeur de ces cayités. Ils ajoutent même que;
comme les filions les plus élevés font les plus profonds,
il faut fuppofer que les courans d'eau les
plus aéfifs ont féjourné le plus long-tems à ces
degrés d'élévation. Enfin ils en concluent que tous
ces courar.s, dont les traces fe trouvent encore fur
les rochers qui occupent les bords de la vallée de
la Meufe, ne peuvent être que les eaux de cette
rivière, lefquelles fe font élevées aux différentes
hauteurs, d'abord des filions, c'eft-à-dire, à plus
de cinquante mètres au defîus du niveau de leur
furface actuelle. Enfin ils font fuivre aux eaux tou$
les mouvemens qu’ils ont cru nécefîaires pour
rendre raifon de toutes les formes de ces rochers,
fans confidérer les effets des eaux pluviales, à l'action
defquelles ces martes fe font trouvées expofées
depuis que la vallée de la Meufe a été approfondie
à un certain point.
Il s’en faut beaucoup que ces géologues aient
connu la marche ordinaire des eaux courantes des
rivières dans l’approfondiflement des vallées. Ils
auroient vu qu'ayant fuivi toute l'étendue des
plans inclinés, oppofés aux bords efearpés des
Jlaifes avant de parvenir à la bafe qu'elles baignent
actuellement, la marte des eaux du fleuve n'a pu atteindre
à chaque degré d'approfondiflement qu’elle
a opéré dans la vallée, chacun des points de la face
des rochers où fe trouvent les filions, & les creufer
comme on l'a prétendu ; car, fuivant nos principes,
les eaux courantes de la Meufe n'ont touché aux
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rochers que lorfqTelles font parvenues à la bafe
de ces rochers. Les filions doivent donc être ami'
bues à des circonftances dont il ne paroît pas que
les géologues lorrains aient fu bien faifir les influences.
C'eft dans l'expofition de ces circonftan-
ces, que nous trouverons la folution d'un problème
qui, dans fon genre, a dû piquer notre curio-
fité. En obfervant avec foin de femblables filions qui
fe trouvent creufés dans les maflifs de certaines
parties des Juras, foit de Franche-Comté, foit du
Dauphiné & de la Provence, il a été facile de recon-
noître qu'ils avoient ainfi été creufés dans les bancs
les plus tendres, dont le grain le moins ferré fe prê-
toit plus facilement à cette efpèce de démolition
qu'éprouvent les couches fupérieures & inférieures.
J'ai vu d’ailleurs que ces filions étoient tellement
dépendant de ces bancs , qu'ils en fui voient
conftamment la direélion, foie que les aflemblages
de couches aient été confervés dans leur première
fituarion horizontale, foit qu’ils euffent éprouvé
un, déplacement à la fuite duquel les bancs avoient
été inclinés à l’horizon.D’après toutes ces confidé-
rations, je penfe que les jlaifes deSaint-Mihel doivent
la configuration des fiilons qui les traverfent,
aux différens degrés d’élévation dont nous avons
parlé, aux bancs tendres ou bouzinsqui,dans leur
état primitif, fe font trouvés fufceptibles d’une
démolition prompte & facile, mais furtout' depuis,
qu’ils ont été expofés à l'air libre & aux alternatives
de rhumidjté & de la léchereffe. ( Foy.Bou-
zin, Falaises,Plans inclinés,B ords escarpés
, où toute la marche des eaux courantes des
rivières dans l'approfondirtement des vallées eft
expliquée de manière à faire connoître les caufes
qui ont concouru fucceflîvement à l'état aétuel des
bords de ta vallée de la Meufe, aux environs de
Saint‘M ih e l. )
FLAMBOROUGH (Capde). Au cap de Flam->
borough commencent les côtes dures ou de roches
de ce côté de la Grande-Bretagne; elles continuent
fans autres interruptions que quelques baies
fablonneufes & des baflès-terres, jufqu’à l’extrémité
du royaume. Souvent il arrive que le fond de
la mer participe de la nature de l’élément voifin ;
aufli, aux environs de ce cap, & à quelques milles
au nord, les rivages font fouvent rocailleux, &
offrent des retraites aux écrèvifles & autres cruf-
tacées ; enfuite une étendue de fable fin, depuis
un mille jufqu’à cinq de large, fe prolonge vers
l’eft, 6c depuis ces bords jufqu'à ceux du Dogger--
Bank c’eft un fond inégal, hérifle de roches Caver-
neufes, avec une mer profonde , & prefque partout
revêtu de çoralines & autres plantes marines.
La difpofition du rivage procure aux habitans
de cette côte la pêcherie avantageufe qu’ils pof*
fèJent; car, d’un côté, lé rivage, & de l'autre
les côtes du Dogger-Bank , comme les côtes d’un
piège, donnent la direélion à la multitude des
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tfpèces de morues oui viennent annuellement dé
l'Océan feptentrional, féjourner, s'égayer, & dé-
pofer leur frai dans les parties voifines des côtes
d’Angleterre. Elles trouvent une nourriture abondante
dans les plantes, des rôches , dans les vers
des fables, 6e un abri pour leur frar dans les creux
de ce fond rocailleux ; elles le dépofent dans le canal
, encre les bancs & les rivages : c'eft là qu’on
les prend, ou bien dans les trous, entre les bancs
d'Oggér & Wall ; car elles n'aiment pas l’agitation
de l'eau fur les furfaces fans profondeur. Au
contraire, les feates, éfpèces de raies à peau dure,
les holîbutes ,'les carrelets & autres portions plats,
s'enfevelifient dans le fable, & s'y mettent à l'abri
de l'agitation des flots.
Une prodigieufe multitude de habdècles, efpèce
de merlus , vifitent cette côte à des périodes
marquées. Généralement ils arrivent vers décembre
, &';s'érendent trois milles de largeur de--
f»uïS le rivage, & en longueur depuis le cap Flam-
loràugk~ j\i{(\\xz\\ château de Turmouth, & peut-
êïre plus encore vers le nord; Une armée d'une
petite efpè’cè de goulus à piquans borde les flancs
dé'ce banc d'emerlus pour en faire Ièur proie. Quand
les pêcheurs jettent leurs ligntspltis loin qu'à trois
milles de la terre, ils ne prennent autre chôfe que
cex poiflbn. vorace.
' .Entre le cap Flamborougk dz Scarborough fe projette
Fjleybrig r'c’eft un rebord'de rochers qui s'a-
vantent fort loin dans la mer & qui occafionnent de
frequens naufrages : fuccède le château de Scar-
bdrough, fitué fur un vafte rocher*qui s'avance au
milieu des flots. Les marées, dahÿ lés équinoxes f : s'élèvent ici- de vingt-quatre pieds, 6e dans les
autres tems feulement de “ vingt , & les baffes
marées s'élèvent depuis douze jufqu'à lëize ; enfuite
vient Whitligi, connu par les mànufaélures d'aluii
ëtabüés danl fon voifinàge, & encore plus par fon
beau havre, le feul qiy le trouve fur toute la cote.
L’entrée eft fin' canal■ étroit entre deux collines.
Bientôt il s’éh'rgjt conftdérablement dans l'intérieur,
& Iarivférèd'Esk fertàlenëtoyer. Delà-juf-
qu’à l’embouchure do là Tées, qui fert de limite
entre ce comté & ce!«i de Durham, eft une côte
rude & haute IJ dentelée par pinfiéur’s baies, Sr di-
verfifiée par de petits villages de pêcheurs ; fin,gu-
Ijérement bâtis & mêlés parmi les Falâifes dont ils
couvrent tous les bords fâilians’, à péri près comme
ceux dés payfans de la Chine'dans le(s parties ef-
tarpées & pittorefques de cet empire.
La Téës, limite fepténtrionale décë grand comté,
ouvre dans la mer une large botièhe fur un fond
fangeux : c'eft là le Dunum (Efiüafium de Ptolo-
mée. Elle préfente aux navigateurs-une entréé dans
le pays, mais dans un court ëfpace.' Prefque toutes
Tes rivières du nord defcendënt rapidement dô
leur foiirce ou de leur réfervoir montagneux , &
ne fourniffent qu’une courte navigation, C’eft de
là qu'on importe lé plomb des mines de Durham,
& îë blé de-ces eantons*p!u$ uftis:. Dans- le limon j
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de cette embouchure on trouve particuliérement
en abondance la mixineglutinôfa de Linné, nommée
bag par les pêcheurs voifins. C'eft un ver qui entre
dans la bouche du poiflonpris à l'hameçon, & qui,
reftant pendant une marée fous l’eau, le dévore en
entier. C’eft ce même ver qui convertit l'eau en
une efpèce de colle.
FLAYOSC, bourg du département du Var. Il eft
fini" dans le pays calcaire : ôn y recueille de l’huile;
du vin & du blé. Quelques fources arrofent une
petite partie de fes terres cultivées ; ce qui les
féconde dans la fituation où cette habitation fe
trouve. Le chêne blanc 6c le chêne vert, & le
petit pin maritime-, couvrent celles qui font en
pfreiacuhxe . gOronf lfiaebrsr.ique à Flayofc des draps & des chaFLÈCHE
(la), ville du département de la
Sarthe, fur la rive droite du Loir. Elle eft dans
une fituation agréable. On fabrique dans cette
ville des étamines à paviilon, & les laines que
l'on y emploie, font du pays. Il y a un moulin à
foulon. On y fabrique aufli de la faïence & de là
poterie. On trouve un grand amas d'huîtres foflïles
de la grande efpèce dans les montagnes voifinesde
la ville & du collège de la Fléché.
FLEURAT, village du département de la
Creuie , arrondirtement de Guéret , & à trois
lieues trois quarts de cette ville. On nourrit & on
engrailfes, dans les bons pâturages des environs, une
gmrearncdee cqounafnidtiétréa dbele b.eftiaux, dont on fait un com*
FLEURIGNY, village du département de
l'Yonne, afroncjifiëment de Sens, 6c à deux lieues
deux tiers de cette ville : on y voit un château ,
dans lachapelle duquel on obferve un vitrage peint
par Jean Goufin, qui repréfente la Sibylle montrant
à l'empereur Atrg’ufte la Vierge & fon fils, & i’em-
përeùr profterhé qui l'adore.
FLEUVE. C’eft un amas d'eau courante, qui a
fon origine dans des montâgnës élevées, & qui,
après s’être grofîî par la réunion des ruifteaux &
des rivières 3 va fe jeter à la mer. On difiingûè 01-
dinjiirempnt* Xes'fieuvcj dés rivières, en ce que le
fleuve éft une grande rivière qui porte fon nomjuf-
qu’a ‘Vâ merj, eu elle,a Ion embouchure, au lieu
que là rivière fe pérd avant d'arriver àj!!a jner.
Au-refte, plufîeu'rs rivières, comme SÔrhméy
l'Hérault ; les Deux-Sèvres, ont leurs eiijbpù-
chures dans la mer ,' ià‘ns avoir.pris pâpcëtte rat-
fon le nom de fleuve. Il faut que la rivière foit
d’iihé ceitainë impbrtance, quant à la longueur de
fon coprs, au volurfiecdeTes eaux & à la navigation,
pour avoineçu la dénomination de fleuve. Il ÿ a fur le globe de la Terre certains plateaux,
certains points de-partage marqués pour la diftri