
de eominens non couvertes d elà mer qui étoie'nt
peuplées de végétaux & d’animaux, & qu'il y
avoit a la lurlace de ces terrains fertiles & peuples.,
des eaux courantes qui voituroient dans le
balhn de la mer voifine les végétaux & les animaux
donc nous retrouvons les veftiges & les
dépouilles au milieu des couches.
Quoique nous reconnoiffions quelques-unes des
efpèces de végétaux & d’animaux dont les débris
font enfevelis dans les couches des bords de la
ïiouyelle terre, il y en a une énorme quantité
que nous ne connoifl’ons pas. Quelques-uns même
ont été retrouvés dans i’hémifphère oppofé au
notre, ou dans des régions très-différentes en température
5 mais d’autres ne l’ont été nulle part. Il
s enfuit que ces deux dernières claffes, tant de
végétaux que d’animaux terreftres, exiftoient dans
des circonftances qui ne font plus, & que l’état
de la furface de la terre a changé confidérable-
ment quant aux productions animales & végétales,
quoique les anciens fols qui les produifoient n’aient
y as été détruits. •
Si nous raffemblons maintenant tous ces réful-
tats des obfervations faites en différent temps par
les naturalises, nous verrons, i° . que la mer cou-
vroit autrefois une grande partie de nos conti-
nens qu’elle ne couvre plus,* 20. qu’il exiftoit en
.même temps des parties de continens quelle ne
couvroit pas, & qui étoient peuplées de végétaux
& d’animaux qu’on ne retrouve plus fur les
-mêmes terrains qui fubfiftenc encore.
Lorfque la mer couvroit les continens de la
nouvelle terre, fon baflin a d’abord eu pour fond
'un fol plein d’ inégalités qui avoient été formées
en grande partie lorfque ce fol étoit à découvert:
il y avoit donc des montagnes & des vallées 5 plusieurs
des montagnes s’ élevoient au-deffus du niveau
de cette ancienne mer en formé d’île s , &
ce baflin étoit circonfcrit par de grandes parties
de la furface du G lobe, compafées des anciens
maflifs de 1 ancienne ou de la moyenne terre.
Cette mer ancienne avoit un flux & reflux, &
des courans, éprouvoit des tempêtes qui pou-
voient agir fur les matières molles difperfées fur
le fond primordial de fon baflin : ces faits font
prouvés par les accumulations qu’elle a faites de
matières de différente nature, & où l’on ne trouve
pas toujours des corps marins. -Les fleuves por-
toient à la mer des débris de végétaux & d’animaux
terreftres} la mer elle-jiêrne en en'evoit de
ueflus fes bords,. & fes -courans tranfporroient
toutes ces matières dont fe formoient les dépôts ■
qui s’accumuioient datas fon baflin.
Il eft queftion maintenant de rechercher les
caufes & les circonftances qui ont préfidé à la retraite
de la mer de deffus les continens de la nouvelle
terre. Nous avouons que les obfervations
ne nous apprennent rien à ce fujet, & q u e , fi l’on
veut expliquer cette grande révolution, on eft réduit
à imaginer des éboulemens& des affaiflemens |
dont les caufes ne peuvent être établies par aucun
fait. Tout ce qu’on a imaginé à ce fujet nous pa-
roît purement hypothétique j & nous fommes
obligés de dire qu’il ne fatisfait pas entièrement
aux phénomènes.
Il e lf confiant d’abord que l’ancienne mer a occupé
à la furface du Globe le même fol à plufieurs
reprifes} par conféquent'fa retraite ne s’eft pas
toujours faite dans le même fens : ainfi une fuite
d ’affaiffeme»s ne peuvent expliquer ces ofcillations
dans la maffe dçs eaux & avec des intervalles très-
confidérabies. Nous pouvons citer, par exemple,
de grandes étendues-de terrain appartenant à la
moyenne terre calcaire, compofées^de couches
fuivies, dont la plus grande partie des matériaux
font des débris de coquillages d’une certaine efpèce.
Ce premier travail de la mer a été enfuite
mis à découvert & travaillé par les eaux courantes,
qui y ont tracé des vallons de différentes
largeurs & profondeurs au milieu d’un maflif
d’un grain ferré & compa&e, & qui par conféquent
a demandé un long intervalle de temps pour
être ainfi excavé & approfondi en vallons. C ’eft
fur- cette furface aufli régulièrement travaillée
par les eaux courantes, que la mer eft revenue &
qu’elle a fait un nouveau féjour aflez long pour y
former de nouveaux fédimens, de nouvelles couches
calcaires où fe trouvent les débris d ’une
touteautre famille de coquilles, & qui n’ont pas
reçu la même élaboration que le premier fyftème
de couches & de lits j puis après le dépôt de ces
féconds fédimens, la même mer a fait unë fécondé
retraite, &r par conféquent a livré de nouveau
toute cette grande fuperficie àTaétion des eaux
pluviales & torrentielles qui y ont ereufé de nouveau,
des vallons , lefquels ont mis à découvert
les anciens par l’enlèvement d’une partie des-dépôts
lecondaires. O-ù trouver u-ne caufe intermittente
qui produife d'abord l’invafion de la mer
fur une grande fuperficie } puis fa retraite après
un féjour aflez confidérable pour former, un maflif
d’une, grande épaiffeur} enfuite le retour de la
même mafle d’ eau qui recouvre à peu près la
même portion de notre continent, y féjourne,*
& puis finit par l’abandonner? 11 faudra donc un
nouvel échafaudage pour fatisfaire à ces obfervations
qui font peu connues, il eft vrai, mais qui
déconcertent toutes les hypothèfes qu’on a miles
en ayant pour expliquer la fimpie retraite de la
mer.
Mais fi nous ne pouvons aflignpr les caufes de
tous les mouvemens de la mer, dont les obfervations
nous ont fourni des preuves, nous n’en
fommes pas moins autorifés à les admettre comme
des faits,. & à tirer toutes les conféquencés qui
en découlent néceffairement. Effectivement, il
refaite de la retraite de la mer de deffus la furface
de là moyenne Sz de la nouvelle terre, plufieurs
phénomènes q^i’il faut expo fer & fuivre : le premier
effet un peu confidérable, eft le changement
.de température qui s’ en eft fuivi pour les
maflifs déjà élevés au-deffus du niveau de l'an-
eienne tper. Il n’eft donc pas étonnant que les
maflifs élevés aient perdu peu à peu de leur fertilité
j car fe trouvant, après la révolution, dans
une région de l’atmofphère beaucoup plus haute,
la chaleur a dû y diminuer, les végétaux, & fur-
tout les arbres, y languir, y périr même5 la neige
s’y eft en même temps accumulée, & puis les
glaces, d’ônr les progrès varient d’une année à
l’autre.
. Cependant, quoique la mer femble occuper,
en conféquence de la révolution, un baflin beaucoup
plus bas & plus chaud, on n’y trouve
pas les coquillages qui vivoient & croiffaient
dans fon - ancien baflin. Les analogues de ces
coquillages, ou ne fe trouvent point ailleurs, ou,
fe trouvent feulement dans des mers fituées fous
des zones plus chaudes. Nous difons plus, les
relies dés végétaux & des animaux terreftres font
dans le même cas que les corps marins, .ç'eft-à-
dire, que leurs analogues font ou perdus ou exif-
tent dans d’autres pays extrêmement éloignés de
ceux quiies ont produits , & qui ont pulesverfer
dans le baflin de l’ancienne mer. Ainfi la révolution
.opérée par la retraite de la* raér a changé,
non-feulement la température des anciens maflifs
qui fer voient de bords à lim e r , des terrains fecs
& fertiles , mais encore l’etat de la mer dans un
nouveau baflin.
Ainfi il s’eft fait des changemens dans la latitude
& dans la hauteur des lieux, en conféquence
du déplacement de la mer j d’où nous
conclurons que des animaux & des végétaux qui ,
par leur nature, ne paroiffent pouvoir fabfiller
que dans une chaleur plus confiante qpe celle de
nos climats, ont pu néanmoins, avant la révolution, :
être placés dans des parties de ccmtinens fituées
de manière que les fleuves & enfuite lès courans
de la mer aient tranfporté leurs dépouilles dans
les lieux où nous les trouvons aujourd’hui.
- Clarification des différentes efp'eces de montagnes,
par M. IVerner.
Quelque femblables que pâroiffent les montagnes
qui couvrent notre Globe , à les examiner
de plus près on y découvre une très-grande variété.
Il eft probable que toutes les efpèces de
montagnes qui exiftent, font a&uellement connues,
puifque les obfervations des perfonnes qui ont
voyagé dans les pays les plus éloignés , fur la nature
des montagnes , coïncii nts ordinairement
avec les notions que nous avons des différentes
efpèces de montagnes qui nous/font connues en
Europe.
Cependant il règne dans les anciens minéralo-
giftes une confafion étonnante fur la nature des
pierres donc les montagnes font compofées, &
tous les noms y font ordinairement confondus.
Une fixation précife de ces dénominations eft d autant
plus néceflaire, qu’on écrit actuellement de
tous côtés fur la géographie phyfîque du G lobe,
& que les claflifications faites par les anciens mi-
néralogiftes ne peuvent plus être d ’aucun ufage, a
caufe des découvertes effentielles faites fur ce
fujet par des auteurs plus récens.
C ’eft ce à quoi on va s’attacher, en n’admettant
comme réellement exiftantes que les fortes de
pierres dont les maffes ont été bien reconnues}
car il eft aufli abfardè que da^ereux de fe livrer
à des fyftèmes , & d’admettre comme des diftinc-
tions ou des divifiôns nouvelles, de légères variations
qui rentrent en effet dans la même clafle.
Toutes les efpèces de montagnes^ peuvent ,
quant à leur nature & à leur origine, être rangées
fous quatre claffes principales: i° . montagnes_originaires
ou primitives} 2° .montagnes fecondaire^}
3°. montagnes volcaniques , & 40. montagnes dues
aux inondations. Toutes ces formes de montagnes
fe raccordent entr’elles, excepté les montagnes
volcaniques, c’eft-à-dire, que les montagnes originaires
dégénèrent en lecondaires , & c .
Des montagnes originaires. Les hautes montagnes
font de la plus ancienne formation, & portent
toutes les marques d’une origine qui doit être
attribuée à l’eau.
Les montagnes originaires font celles qu’on peut
connoître avec le plus de certitude. Le plus grand
nombre de ces montagnes font de differentes matières
: il y en a tiès-peu Çui fuient d’ une feule
efpèce de pierres. Parmi celles donc les matières
font, m êlées, les unes ont toutes ces matières pêlé-
mêle entr’elles ; lès autres ont, au contraire, une
maffe d’une efpèce principale, &. d’autres matières
y font ifolées & répandues çà & là. Celles où tout
eft en confufion font ou d’une matière cornée,
ou d’une matière qui tire fur l’ardoife.
Dans les montagnes primordiales, les efpèces de
pierres qui les compoîent, font ordinairement de
la même efpèce, & n’alternènt pas avec d’autres
pierres de montagnes primordiales : ainfi une partie
d’une montagne de granité confille en granité
fans mélange d’autre pierre} il en eft de même du
porphyre, &c.
Les montagnes primordiales ont encore un autre
! diagnoftic} .c’eft qu’on n’y trouve aucune pétrification.
Les efpèces de pierres qui compofent les mon-
I tagnes primordiales font : le granité j le gneils,
l’ardoife compofée de mica, le fehifte argileux ,
l’ardoife-porphyre, le porphyre, le ferpentin , U
pierre calcaire, le quartz & ies rochers de topaze.
L’argilo-ardoife ou fehifte argileux & le fer-
pentin font des pierres vraiment primordiales} la
pierre calcaire ^: le quartz font homogènes : toutes
les autres efpèces fe trouvent mêlées enfemble. Le
granité, le gneifs, l’ardoife compofée de mica,
le rocher de topaze, -font mêlés de manière qu'uhe
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