
te s environs que l'Amftel communique avec une
mer?enf^ ,paik ge 1“ Dismerbrug ( pont de Die-
a o , , e u x branches j dont l'une fe rend à Mui-
d en , & 1 autre à Weefp g & un peu plus bas il fe
(pont d e Schulp) avec le
Hingfloot, le long de la digue qui entoure le Die-
mer ^ lequel Rmgiloot communique avec l'Ye par
d'Yperfloot. De l'autre
c o te , 1 Amltel arrofe, au moyen de plufieurs ca-
m u x , les terres de l'Amftelland, jufqu'à ce que
ces canaux fe rendent de nouveau du côté de 170 -
vertoom, & ailleurs dans le lac de Harlem. Plus
cas, 1 Amftel s avance dans un lit large & entre
des bords agréables jufqu'à Amfterdam, qu'il tra-
m m m plufieurs grands canaux garnis, d'arbres
« d édifices magnifiques ; & quoique Concours y
■ M fo r t lent fi ne laiffe pas de rafraîchir & de
renouveler fenfiblement l'air de cette ville. L'Amf-
.te l , en traverfant Amfterdam, fe perd dans l'Ye
par le moyen des éclufes ; ce qui fait que eette eau
n elt pas fujete à l'aéiion des marées, ou le ft du
moins très- foiblement.
L Ye eft une des rivières principales de la Hollande
; elle baigne & donne particuliérement à
toute la Nort-Hollande une libre communication,
• . e l ette dans le Zuiderzée. Elle eft aufli ancienne
que le Zuiderzee ( i) ; elle pourroit être
f m m en faifant partie. Mais comme
I l e reilemble plus a une rivière ou eau courante ,
& quon doit regarderie Zuiderzée comme un
golfe ou comme un grand la c , on peut le placer
ICI parmi les rivières delà Hollande. .
a ®n,Pr®ten<i que l'Ye commence au Pampus.banc
de fab.e ou plutôt de fange qui fe trouve à l'embouchure
du Zuiderzée. Quelques écrivains pensent
qm| prend fa fource au Bevetwyk ; mais
d autres, dont le fentiment paroît plus probable
foutiennent que l'Y e tire fon nom du lac de Harlem
ou de l’ancien Aimera, dénomination fous
laquelle ce lac. eft connu. Quoi qu'il en fo it, l'Ye
Iiec? jt auj°urd hui la plus grande partie defes eaux
d u Z u id e r ié e , & prend communément le nom
d ï e a la hauteur de Durgerdam, près de l'Ye-
Oord , au Pampus. il coule de là devant le Die-
mermeer, l’Amftelland & Amfterdam ; enfuite il
arrofe une partie du Kennemerland , en paflant
par Polanen ou à moitié chemin de Harlem
julqu'à Sparendam. Entre Amfterdam & Harlem
(^tl^jÿwegen) , 1 Ye eft fé paré par une digue du lac
c e Harlem. Oh a pratiqué trois éclufes dans cette
digue, afin de conferVer la communication du lac
de Harlem & l ’écoulement de fes eaux dans
1 Ye.. Il y a quatre autres, éclufes dans la même
digue a Sparendam, tant pour la facilité de la navigation
, que pour conduire dans les tems de baffe
( 0 A la fin d u treizième ficelé l’Ye était ffipàfé du Zuiderzee,
& ne communiquent qu'avec les lacs’ de Nort-Hol-
ia n aei ■>.
marée & parun vent favorable, les eaux furabon-
dantes du Rhin , par l'Ye , dans la mer.
De 1 autre côté d'Amfterdam-, l'Ye baigne la
Nort-Hollande 3 le long de Durgerdam, Schelling-
woude, Nieuwendam , Buikîloot j les diftriéts
d Ooftzaanen, de Weftzaanen & d’Affendelft,
jufqu'à ce qu'il s'arrête devant le Beverwyk, où
il fe perd pour ainfi dire dans un marais formé
par la fange & la vafe qu'il y porte> de forte que
-les vaiffeaux qui vont ou qui viennent du Bever vyk
ont beaucoup de peine à palier par-deffus ces bas-
i onds, furtout lorfque la marée eft baffe.
L’"ïe fe réunit par Durgerdam , Nieuwendam ,
Buikflootj Zaandam, & ailleurs à plufieurs canaux ,
qui à leur tour communiquent avec d’autres,
dont Je nombre eft trop considérable pour en faire
ici l'énumération î cequiprocure à toutes les villes
& aux villages voifins de la Nort-Hollande une
navigation commode & utile.
La principale de ces eaux, c ’eft le Zaan, qui
doit fon origine à l'écoulement des lacs de la
Nort-Hollande, q ui, par le moyen d’éclufes, dé-
pofent leur fuperflu dans l 'Y e , à Zaandam & à
Nauwerna. Le Zaan , qu’on nomme aufii le Bin-
ncn-Zaan (Zaan intérieur), pour le diftingaer du
Buiten-Zaan ou Voor-Zaan (Zaan extérieur), qui
eft un golfe où l'Ye eft arrêté par les éclufes de
Zaandam, le Zaan, dis-je., eft une rivière affez
large, très-agréable, qui coule le long d'un grand
nombre de villages qui touchent pour ainfi dite
les uns aux autres , lur une étendue de plus de
deux cents lieues de chaque côté du Zaan. On
voit aufii fur fes bords une grande quantité de
moulins à vent pour différentes manufa6hiresj-.ee
qui rend le Zaan une des rivières les plus renommées
de la Hollande. Les villages que le Zaan
baigne ou traverfe, font Ooft & Weft-Zaandam,
& Weft-Knollendam. C'eft à ce dernier village
que le Zaan communique avec un canal artificiel ,
qui paffe devant Krommenie., & qui fe décharge à
Nauverna dans l'Y e , d'où il a pris le nom de canal
de Nauwerna.
Le Zaan communique encore avec plufieurs
autres canaux, furtout du côté d'Alkmaar & de
Hoorn, & pour'ainfi dire dans .toute la Nort-
Hollande ( i ) . Ces canaux arrificiels & ces foffés ne
méritent cependant pas que nous nous y arrêtions
davantage, d autant moins qu'ils portent prefque
tous le nom des terres qu'ils traverfent, & que
les principaux font ceux qu'on nomme Ringsloo-
ten, c'eft-à-dire, des canaux qui entourent les
marais ou lacs defféchés, tels que ceux du Beemf-
te r , du Schermer & du Purmer, du Heerhuigen-
Waard; du.Womer & plufieurs autres, & qui
n ont d’autre rapport à cet ouvrage que celui
( i ) La communication du Zaan avec le canal de Hoorn
fe trouve arrêtée à Avenhorn par une digue , par-dcfliis laquelle
on. pafïè les barques avec des roues j, c’eft ce qu’on
nomme un ove r to om ou p o n t d r o u lea u x .
eue nous leur avons déjà affigné en parlant de ces
terres. Il fuffira de remarquer ici que tous les canaux
qui traverfent ces terrains deffechés font tirés
au cordeau 5 de forte qu'ils offrent une aufii grande
régularité que celle de la Hollande méridionale.
L'eau qui de feend des dunes, ainfique cel e qu’on
raffemble dans les canaux des lacs defféchés , n’eft
oue de l’eau de pluie raffemblée & douce3 mais
lorfqu’on approene des côtes , l'eau étant mêlée
avec celle de l'Ye & du Zuiderzée, devient -fau-
raâtre & falëe. A l'égard des autres eaux qui corn-
muniquent avec le Zuiderzée , & qui baignent les
principales villes & les villages fitués près de ce
golfe, nous en parlerons ci-deffous en traitant du
Zuiderzée & dès lacs de la Nort-Hollande.
Après avoir examiné & fuivi les rivières & les
principales eaux qui arrofent la Hollande, nous
croyons devoir dire quelque chofe de l'.Ems, quoiqu’
elle appartienne à la province d'Utrecht, & ne
tienne par conféquent pas à notre fujet 5 elle fe
trouve néanmoins fi près de la Hollande, qu'elle
mérite ici quelques obfervations, d’autant plus
qu'el’ea fon embouchure pour ainfi dire fur les
frontières de cette province, dans le Zuiderzée.
L'Ems eft la feule rivière dans le voifinage de
la Hollande, qui ait une fource naturelle 5 elle fe
forme des ruiffeaux qui defeendent des collines
du Veluwe 8z d’Amersfoort. On trouve dans ce
diftrièfc plufieurs ruiffeaux , lefquels ,-en fe réunif-
fant tous au deffus d’Amersfoort, y forment
l’EmSc Mais la vraie fource de cetre rivière eft
dans le Veluwe, qui appartient à la province de
Gueldre, près de Someren, Haffelaar & Sant-
brink. L'eau qui defeend de ces endroits fe groffit
continuellement, & , en fe réunifiant un peu au
deffus d’Amersfoort à celle des autres ruiffeaux,
elle forme line rivière q u i, fous le nom d’Ems,
traverfe cette ville. De là elle dirige fon cours
entre le Hoogeland & l'iffe l, & coule devant
Melmer, vers l’éclufe d'Ovt rflaag , d'où il tombe
dans un territoire qui a pris le nom d'Emfland
(pays d’Em s ) , defeend enfuite dans les terres
au-delà de la digue, & fe jette enfin avec rapidité
dans le Zuiderzée.
Des rivières en général.
Par la defeription que nous venons de faire du
cours & de la ficuation des rivières & des principales
eaux de la Hollande, on a pu voir que
toutes les eaux courantes de cette province ( excepté
l’Ems ) , qui aufli n’appartient pas à la Hollande
3 mais à la province d’Utrecht, prennent leur
fource des deux principales rivières , le Rhin & la
Meufe, & que tous les canaux fe forment principalement
de ces mêmes eaux. Les pertuis où ces
rivières fe perdent, contribuent de même à arrofer
les terres du côté où ils font fitués; car, pour ce
qui regarde l’eau de pluie , quoiqu'elle tombe en
grande quantité en Hollande, elle ne fert qii'à
forcer quelques marécages dans les terres b '{Tes
de cette province, & ne pourrait, à beaucoup
près, lui fournir l’eau néceffaire. La fucceffion des
fiècles & les altérations arrivées dans le cours des
eaux n’ont pas peu contribué à caufer des chaii-
gemens confidérables dans les embouchures des
deux principales rivières 3 ce qui a furtout eu lieu
relativement au Rhin, qui anciennement avoit trois
embouchures, & qui aujourd’hui n’en a plus que
deux.
On donnoit anciennement trois embouchures au
Rhin, favoir : rembouchure_orientale,.F/m*7rc1 &
celle du milieu, qui confervoit le nom de Rhin.
C ’eft ainfi que Pline décrit la grande île des Bata-
v,es & de leurs voifins : In Rkeno ipfo, prop'e centurn
M. paf. in longitudinem , nobilijjima Batavorum in-
Jula3 & Cannenufatum3 6* alia FriJiorum3 Cauchorum3
Frifiabonum , Sturiorum, Morfatiorum qu& (lernuntur
inter Hélium ac Flevum. Ita apellaniur oflia , in
quA effufus Rkenus , ab feptentrione in lacus , ab oc-
cidente in amnem jMofam fe fpargit : medio inter h&c
ore , modicum nomini fuo cùftodiens alveum ( i ) . ;
C ’eft-à-dire : « Dans le Rhin même eft l’île célèbre
des Bataves & des Cannénufates (2) , quia
près de cent mille pas de longueur, & d'autres
qui appartiennent aux Frifiens, aux Khauques, aux
Frifiens-Avons (3 ) , aux Sturiens ( 4 ) , aux Mar-
tatiens (5). Elles font fi tuées entre l’Hélie & la
Elève. On appelle ainfi deux embouchures par lesquelles
le Rhin fé dégorge au feptentrion dans un
la c , & à l'occident dans la Meufe. Au lieu de ces
deux embouchures, le Rhin garde fon nom &
pourfuit fon coûts 3 mais fon lit fe trouve confi-
aérablement affoibli par le partage. » ( Trad. de
Poinfinet de Sivri. )
? Par l’embouchure Hélium on entend l'évacuation
du Rhin par le Vahal dans la Meufe, & en-
fuite.dans la mer entre Hellevoet & laBriel. Ces
endroits confervent encore aujourd’hui des noms
dérivés de celui de Hélium. Hellevoet, qui veut
dire pied, comme fitué au pied ou à l'extrémité
du Hélium, ou bien, comme d'autres le prétendent,
de hel ou h o l, qui fignifie profondeur,
de voet ( pied ) , dont on a formé H ellevoet, ainfi
que Breehiel, Breehel, & par contraction Briel ,
peut venir de bree ( large ) & de hel, Hélium.
La fécondé embouchure dans le lac Flevum , le
V i ie , qui p a r ‘des inondations s'eft augmentée
jufqu'à former le Zuiderzée, exifte encore, & eft
devenu plus confidérable par l'augmentation du
lac de Harlem. Le V l ie , près de Viieland , con-
ferve encore aujourd’hui le nom de cette embou-
. (1) -P lin . H i ß . n a t . lib . I V , ea p . 15.
(2 ) Kennemers ou habitans du .Kehnemerland.
(3) Frieffc Stewoners habitans des villes de la Frife 5 ce
qui fignifie cetfx du Waterland.
■ (4 /S te e rc hm e rs , S ta v e re s, ou ceux d u S av eren . '
■ (5) Marfchers ou Meerz a ten ; ce q u i y eu t dire p e u p le h a -
b itant-fur le bord d e la mer. ( V o y e% ,fu r c e s e x p lic a t io n s 'M enzo
A ltin g . j 1