
pas navigable. L'Archipel renferme dans fon fein
un nombre confîdérabte d 'îk s célèbres. Il fait
.partie de la grande mer Méditerranée.
8°. La mer Méditerranée eft fituée au milieu des
plaines & des terrains plats, inférieurs aux autres
-parties voiftnes du Continent. Elle a reçu dans tous
les tems plufieurs autres noms* fuivant les différentes
provinces Si îles qu'elle baignoit en Eu- j
rope, A fie & Afrique. Le golfe de Venifie eft le ,
plus célèbre de la Méditerranée i il communique j
à la mer-Atlantique par le détroit de Gibraltar, j
dont la longueur eft de onze lieues , fur quatre
demie de largeur. Outre lés îles de l'Archipel, on
trou ve , dans le milieu de la Méditerranée, dés j
îles très-intérefiantes : la première eft la Sicile , ■
au centre de laquelle eft l'Etna, volcan célèbre, & ;
digne, même a&uellement, de toute fa célébrité j
la feconcje eft la Sardaigne , tiès-fertile en grains i
puis la Côrfe,, près- remarquable par l ’induit rie de i
fes habitans ; enfin des îles de moindre importance,
Majorque, Minorque Si Iviea, voiünes de l’Ef-
pagne. On fie, trompe en confidérant la Méditerranée
comme un grand g olfe, car elle ne tire point
feseaux.de l’Atlantide, quoiqu'il y ait un courant
qui fe précipite conftamment de cette met dans la
Méditerranée, à travers le détroit de Gibraltar.}
car il eft vifible que la plus grande quantité de fes
eaux y éft voiturée par les fleuves qui s'y jettent.
( Kvye^ l'article MÉDITERR ANÉE. )
Dans la partie feptentrionale de VEurope on
trou vé, au nord de la Ruffie, la Mer-Blanche},
entre la Rufiie, la Suède, le Danemarck & l’Allemagne
, la mer Baltique, qui a , au fud-eft , les
golfes de Bothnie Si de Finlande} au nord=-eft de
à'ÉcOfTe., le golfe de Murrai} le. golfe de Bifcaye
éntre la France & l’Efpagnè, au füii} puis la Manche
entre l’Angleterre & la France.
Enfin, âu midi dé VEurope , eft la mer Méditer-
fanéê, q u in ’èft pas un golfe , 'mais qui en renfermé
plufieurs : les principaux font lè golfe dé
L y on , celui de Gênes, à l'eft du premier} ceux de
V enife , entre l’ Italie & la Grèce} de Lépante,^
èntre la terre ferme de la Grèce & la prefqu’île dé
Moréei la mer de Marmara , entre la Mer-Noire
Si l'Hellelpont} enfin, la Mer-Noire Si la mer
d’A z o f , qui font féparées parle détroit dont nous
friions faire mention.
Lès principaux détroits, en commençant par le
nord,, font Weigath, le Sundj à l'entrée delà
iner Baltique } le canal Saint-Georges, entre l ’Angleterre
« l ’Irlande .} le Pas-de-Calais., entre la
France & l'Angleterre, fur la Manche} le détroit
de Gibraltar, a l'entrée de la M éditerranée, entre
l'Efpagpé & l'Afrique} le phare de Mefiîne, entré
l'Italie h Sicile} le détroit des Dardanelles, à
l’èntréè de la mer de Marmara f ie canal de Conf-
tantmôple, fàifarit la communication entre la tfiér
de Marmara & l'Archipel } lés détroits de Cafta.,
entre la mér de Zabache Sc la Mer-Noire : ces
trois détroits font entre YEürope Si I’A fie , St en
établirent, à un certain point, les limites.
;L‘Europe, confidërée comme Continent, eft tra-
v e r fé e , dans toute fa longueur, du fud-oueft au
nord - e f t , par une grande chaîne de montagnes ,
qui commence au détroit de Gibraltar & va fe
continuer jufqu'en Afie. De cette chaîne en parr
tent quatre autres, dont deux vont au nord & font
le tour de la mer Baltique, Si deux qui fe portent
au fud & environnent la Mer-Noire. La furface de
l‘Europe fe trouve par-là. diVifée en fix pentes de
terrains inclinés vers autant de mers , ou en fix
batiins terveftres. Il y en a trois au nord de la grande
chaîne de montagnes , celui de la mer Glaciale ,
celui de la mer Baltique Si celui de l’Océan} &
trois au fu d , qui font celui de la Méditerranée,
celui de la Mtr-Noire & celui de la mer Caf-
pienne.
J’ajoute ici que les deux chaînes de montagnes
de l'A fie , qui vont à l’oueft, fe réunifient à celles
qui s’y portent de VEurope. Les chaînes que nous
venons de confidérer, renferment les montagnes les
plus confidérables Si les plus célèbres de toute la
Terre : telles font les Pyrénées, les Alpes, les
Vo fge s, Sic. Il eft donc fort utile de fe former.un
tableau exaét de leur direction Si de ieur enchaînement.
Les principales montagnes de Y Europe font les
monts Krapachs, qui font en Pologne, Si s'étendent
à l ’eft de la Moravie Si au nord de la Hongrie y les
Alpes, entre la France, la Suiife Si ITtalie } l'Ap-
pennin, dans la longueur de l'Italie} les Pyrénées,
entre la France & l'Efpagne} les montagnes de
l'Auvergne, du Limoufin, les Cévennes Si les
Vofges.
Les principaux caps font le Cap-Nord, au nord
d e là Laponie} le cap Finifterre, au nord-oueft
de l’Efpagne } le cap Saint-Vincent, au fud-oueft
du Portugal, 8e le cap Matapan, au fud de la
Morée.
J’ajouterai ici , pour échantillon des caps ter-
reftres , l'extrémité de la chaîne d’Angoulême.
Les principales îles font les îles britanniques >
divifées en deux grandes , l'Angleterre Si l'Irlande
, Si en plufieurs petites, les Qrcades & le$
Wefternes , au nord & à l ’oucft de l'Écofle.
Les îles de Danemarck, favoir, celles de Zélande,
de Sunen, à l'encrée de la mer Baltique, 3c
d'Iflande au nord, prefque fous lè cercle polaire.
Dans la Méditerranée , en allant de l ’eft à
l’ oùeft, toutes les îles célèbres de l’ Archipel,
Malte, la Sic ile, la Sardaigne, la C o r fe , Iviea*
Majorque & Minorque.
Nous allons maintenant entrer dans de plus
! grands détails fur toutes les matières dont nous
venons de donner un court expofé.
'Ç ’ëft uhè grande tâche que de donner une idée
générale du fol de Y Europe ? on fera bien éloigné
d’y pouvoir f&isfaire tant qu’on n’aura pas étudié
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& connu bien en détail les différens fols de chaque
contrée, & de les avoir comparés entr’eux-, lui- j
vant leur nature différente. Outre la difficulté de :
l’entreprife, je dois dire ici que ceux qui ont imaginé
ce travail, ne connoiffoientpaslama&che qu’il
convenoit de fuivre pour embrafler Sc diftinguer
îes principaux objets de cette étude. 11 ne paroît
pas qu’ils aient lènti la nécefiité de reeonnoître
les mafii fs différens qui font appàrens à la furface
de. la T e r re , d’en fixer les limites fuivant les baf-
fins qu'on a cru devoir déterminer en Europe : ils
#e connoifioient pas enfin les élémens de ce travail.
Effeéfiyement, on ne nous a rien d it , après
avoir annoncé l'examen du fol de Y Europe , fur la
diftindtion de l’ancienne Si de la nouvelle terre,
fur les avantages & les inconvéniens de l’habitation
& de la culture de ces deux maflîfs } cepenr
dant cette diftindtion me paroît être la bafe de
la connoifiance du fol d'un pays étendu, comme
peut-être celui de Y Europe.
Il s’en faut bien que ce qu’on dit fur les pays de
mines Si. fur leur exploitation rempliffe les mêmes
■ vues } car tous c.es fols font bien éloignés d'influer
fur le climatd'un pays , fur la faute de fes habitans,
comme,l'ancienne & la nouvelle terre, & même
la.moyennè i qu’on a, jufqu’à préfient li méconnues,
quant à leurs-proiudiionS/particulières & aux inr
fluences der ieurs- fols. On peut a.ufti enyifager les
fols des .montagnes, les fols des v allées, les fols
des grandes plaines, lesTqls des centres des Çonti-
nèn§ , ies> lois-des borffs de la mer, toutes différ
rentes difpofitions fi remarquables, qu’on peut
être étonné, qu’on n'ait pas dirigé l ’étude des fols
fur, ce plan, 3t qu’ on, fe-foit. borné :à une diftinc-
tioniparfaitement infignifiante. & vague , qui ne
fuppofe aucuns .obfervation précife, aucun rap-
prochâment.des.caufes avec les effets qu’on fe pro-
pofoit cependant de difeuter,
Après la . diftindtion .d’un fi grand nombre de
baffms dans Y Europe , comment: n-’ a-t-on pas fenti
qu'on pouvoit fuivre l’examen des. fols fuivant
qu'ils pouvoient conflituer les différentes parties
de ces baffins ; ainfi les parties élevées des enceintes,
les arêtes, ne font-elles pas propres à offrir une nature
de fols totalement différente de celle des .terrains
qui forment les fonds de ces bafiins } car il
m’a femblé que , dans beaucoup de provinces dè
YEurape , les fols varioient bien fenfibleirvent
fuivant ces différens niveaux.. >
Par exemple , le fol de la Limagne eft bien d ifférent
dé celui des deux maffes fie montagnes qui
lui.fervent d'enceinte , tant du côté du Puy-de-
Dôme, à. l'oueft, que du côté du Forez,, à l'eft
ainfiM'op .doit fentir combien il faut avoir parr
couru de contrées, de pays,,, de provinces .avant
de parler du fol de Y Europe, 3t d'en.-parler généralement.
.
si Une des chofes les plus ira portantes dans 1,’exar
men des fols ^ feint ont relativement, âuxs climats,
c’ eft celle de l’organffàÔQR des maiiîfs, & celle de
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1 leur conftitution, qui influe fur la manière dont fe
fait l’imbibiiion des eaux pluviales, fur la circu-
lauon.plusou moins facile, plus ou moins abondante
de cette eau} enfin, plus ou moins profonde
dans l'intérieur de la terre; c ’eft ce qui me paroît
diftinguer d’une manière particulière l’ancienne &
la nouvelle terre de Rouelle, Si c'eft cependant
ce qui n'a été ni indiqué ni connu par aucun na-
turalilte. Je puis.dire que je fuis le fieul qui ai-faifi
& marqué par des traits très-pofitifs ces différens
caraétères : & pour peu qu’on ait comparé toutes
les circonftances de la circulation d e ,l'eau avec la
manière de vivre Si la méthode de culcure, on ne
peut méconnoître la correspondance bien intime
Si bien fenfible de tous ces objets. Pourquoi un
médecin les a-t-il donc ignorés, en parlant des
fols ? Pourquoi a-t-il mis, à la place, des chofes inr
fignifiantes?
Pourquoi auflî n’a-t-on pas fait entrer dans la
difeufijon fur les fols des diverfes contrées de YEu-
rppe la diftinétion des terrains qu’avoit voulu introduire
parmi les naturaliftes un médecin ? Quoique
fa méthode d'étudier ces terrains, quoique'
fon fyftème d'en faire le partage foi: rené fort
j imparfait, cependant ce qui en a été fait ou ébauché
entroit bien mieux dans le plan de l'examen
des-fols qu'on fe pr-opofoit de général i fe r , que
.tout ce qu’on a ait en difçuçant ici l’ imperfeitioü
de ce travail. J’ indique ici les vues qui m’ont paru
les plus propres à le perfeéfionner} mais je dois
finir par dire que nous fora mes bien éloignés de
.pouvoir entreprendre cette revue générale des fols
de Y Europe.
§, Ier. Climats de l'Europe, dêpendans des dijpofictions
de litux , des vents &■ des autres météores.
La température des lieux ne dépend pas entièrement
de l'éloignement plus ou moins grand de
l’équateur. Outré cela, la durée Si la nature des
fâifons doivent être rapportées à d’autres circonftances
: lesvicifiuud.es des mouvemens de J’atmof-
phère, dépendantes de la firuatiôn des lieux, de
leur expofition, de la difpofition des contrées qui
les environnent, Si tant d’autres caufes qu’on n’a
pas encore étudiées comme il convient , contribuent
à former les différences des climats.
II. Du froid & de lachaleur, dêpendans des cirr
confiances locales.
Le fait le plus remarquable en Europe, quant à
la difproportion de la température des lieux avec
leur pofition aftronomique, eft celui qup j ’ai anr
.noncé dans l ’expolîtion des zon e s , relativement
à la Norwège- .
J’ai dit que la Norwège occidendale étoit, quoique
fous un même parallèle, expofée à une tem-
j pérature beaucoup plus douce que la Noiwègss