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terres qui fe forment tous les jours -près de la j
terre-ferme, par les dépôts de limon , de fable & j
de terre que les eaux des fleuves & de la mer accumulent
dans les lieux de morte-eau. La plupart
de ces ijlots commencent par être des bancs de fable
^ 6c finiflent par être des îles d’une grandeur
médiocre.
Ces fortes d‘ijlots font très-nombreux dans les
contrées où les pluies font très-abondantes, 6c
ou les rivières d’un cours rapide entraînent toutes
les terres qu'elles lavent, & les dépofent vers leurs
embouchures. Il y a de nombreux ijlots ainfi formés
près des côtes de la Martinique.
ISPICA en Sicile. Ce prétendu château n'efl:
portion de rocher très-éminente, & qui
s élève au deflus d’un banc de pierre qui le précède
6c qui le fuit dans la cavée d’ Ijpica. Sa figure,
jointe aux habitations qu'on y a creufées, lui a fait
donner le noin de château. Ce ne font pas , dans le
moment préfent, les habitations fouterraines qui
attirent notre attention, mais un filet d ’eau qui
fort du rocher par un petit canal que la Nature a
creui'é, & qui fe répand dans un des appartenons
du rez-de-chauflee. Pour recevoir cette eau on' a
pratiqué au deflous du trou qui fert de débouché,
& dans la roche même, une cuvette affez fembla-
ble à un petit farcophage. C ’eft une Angularité
allez curieufe, que le jet de cette eau au milieu d'un
maifif de rocher j mais nous offrirons quelques
exemples encore plus remarquables de femblables
phénomènes dans divers articles de ce Dictionnaire.
( Voye% le F"oyage en Sicile , de Houel. )
ISPOURE, village du département des Baffes-
Pyrénées, canton de Saint-Jean-Pied-de-Port. A
la montagne d'Arradoy, fituée près de ce village ,
on trouve du fchifte fauvage, qui renferme de la
mine de cuivre noir & de la malachite fans
gangue.
ISSAC-DE-MONT-RÉAL, village du dépar-
tementde la Dordogne, canton de Montagnac à
une lieue & demie de Muflidan. Dans les caves
du château de cette commune on voit du criftal de
roche , & outre cela les rochers font couverts de
congélations & de ftala&ites.
ISSAUDON, village du département de la Corr
è z e , canton d'Ayen. II y a une mine de plomb
non exploitée.
ISS A U X , village du département des Baffes-
Pyrénées, canton d'Accous. Il y a une forée dans
lç territoire de ce village, avant laquelle, dans
l'endroit que l'on appelle le Puyg il y a de la molybdène.
On tire de ce même territoire de johes
brèches & quelques marbres- veinés. À treize
cents toifes fud-ouefi d’IJfaux on trouve une !mine
de cuivre fituée fur la montagne de Bérèce. Outre j
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cela on voit-une mine de plomb fur un péri: plateau
nomme le Tojfet de la mine, quartier de Tofle,
Avant d'arriver au Pas-d'Azun il y a des couches
de fchifte, qui fe divife très-facilement par feuillets,
Des maffes énormes de marbre gris s'élèvent comme
deux ramparrs inacceflibles furies côtés du paffage.
Le défordre affreux qu'on y v o it , peimet à peine
de diftinguer quelques bancs. Cependant on apper-
çoit, dans quelques pierres calcaires, des couches
d ardoife argileufe. Au Pas-d'Azun on rencontre
des bancs de marbre gris. Ces bancs, à une certaine
diftance à l'oueft, préfentent une furface
ondoyante. Au iud de ce col on trouve des couches
de fchifte, avant le pic d'Anie* des bancs de
marbre-gris & des couches d'ardoife argileufe. Le
fommet de cette montagne eft formé de bancs calcaires.
IssAtJX, forêt à mâture, canton d’Aramitz.
Elle a , de l’eft à l ’oueft, trois mille huit cents coi-
fes, & , dû nord au fini, deux mille toifes.
ISTHME : c’ eft une portion de terre reflèrrée
entre deux mers, 6c qui réunit un grand continent
a un autre, ou un continent à une prcfqu'ile. Les
principaux ijlhmes font ceux de Suez & àc Panama.
Le premier eft produit par la Mer-Rouge, & en
partie par la Méditerranée, & il réunit i'Afie à
1 Afrique. Le fécond eft de même produit par le
golfe du Mexique, qui préfente une large ouverture
cle l'eft à l'oueft, & ia mer du Sud. C'elt par
cet ifihme que l ’Amérique méridionale communique
avec la feptentrionaie, ou que le Pérou
fe trouve joint au Mexique. On connoît encore
d'autres ijlhmes affez célèbres pour être cités dans
cet article : tels font celui dé Cori -.the , qui joint
la Morée aû refte de la Grèce ; Yijlkme d’Ériffo, qui
joint le Mom-Athos à la Macédoine j yijlkme de
Mai aie, qui joint la prefqu île de ce nom au royaume
de Siam. On voit que, dans toutes les circonftan-
ces ou fe trouvent les ijlhmes, ils réunifient de
grandes portions de continens à d'au’ rés , ou des
prefqu'îles aux continens. Dans plufieurs cas, les
ijlhmes {ont formés, furtout à leur centre, par
le prolongement des chaînes de montagnes qui
vont d'un continent à l’autre. Uijthmede Panama
ne par oit formé que par le rétreciffement de. la
chaîne des Cordillières, qui fe continue du Pérou
dans le Mexique.
Il merefteroit à préfenter le détail des travaux
qu on a faits en différens tems pour ouvrir un de
ces ijlhmes, celui dé Sa. z , par un canal qui auroit
fait la communication delà Mediterranée â la Mer-
Rouge my mais je me bornerai à regretter ici que ce
vafle projet n'ait pas été terminé.
Quant a ce ui de Panama , on attend des éclair*
ciffemms fur les moyens de franchir cette langue
de terre par des bâtimens qui ouvriroieiit au commerce
une route direéle du golfe du Mexique
dans la mer du Sud. ( Foyei Pan am a .)
» I T À
Quelques ftâturaliftes ont fait des recherches
fur plufieurs ijlhmes qui ont été ouverts naturellement
& ont fait place d des détroits. C ’eft l’objet
d’une Differtation qui fut couronnée par l'Académie
d'Amiens.
ISTRES, département des Bouches-du-Rhône.
On voit à quelque diftance d'IJlres, un coteau
dont la bafe eft fablonneufe. La nature de fes couches
pierreufes & fon organifation intérieure annoncent
vifîblemenr les dépôts fucceffifs des eaux
de la mer. C'eft au bas de ce coteau , allant du
midi au nord, qu'on trouve l'étang d’ IJlres , qui
n’étoit autrefois qu’ un marais formé par les eaux
pluviales. Depuis i’introdu&ion des eaux de la Durance
dans ce territoire , fon étang devient tous
les jours plus confidérable : on lui donne une lieue
de circonférence. Il eft peu éloigné de la ville.
Ses eaux font beaucoup moins fa’ées que celles
de la mer. Un canal fait communiquer cet étang
avec celui de Berre.
L’étang d’ IJlres3 ainfi que celui de Berre, nourrit
des moules 5 mais celles de l'étang d’IJlres font
beaucoup plus délicates 6c plus douces que celles
de l'étang de Berre. La nature des eaux de cet
étang, qui tient le milieu entre le doux & le falé,
contribue à donner à ces moules la délicateffe
dont les autres ne font point pourvues. Mais quand
les averfes adouciffent trop lés eaux, quand elles
s'altèrent faute d'être mifes en mouvement par le
fouffle des vents, les moules périffenc prefque
toutes.
ITALIE ( Obfervations fur Y ). L’ Italie eft peut-
être un des pays fur lequel il eft le plus difficile
d'établir un plan minéralogique} elle a été fi bou-
leverfée par les volcans, que tout y paroît être
dans un, état de confufion qui a dérangé L'ordre &
la fuite des montagnes. M. Guettard n'a pas laiffe
que d'y trouver des indices du fyftème générai de
minéralogie qu’il s'eft formé d'après une fuite d’ob-
fervations. Suivant ce fyftème, Y Italie devoitêtre
un pays calcaire, & faire partie d'une bande métalliques
niais les obfervations de M. l’abbé Gué-
née 6c celles deM.Ailioni de Turin, de M.Spada
de Vérone , l'ont mis en état de reconnoître que
Y Italie e ft, du moins pour la plus grande partie,
un pays marneux ou formé de pierres calcaires, &
que ce pays confine à un terrain rempli de marbres}
car il faut mettre quelque différence entre
les marbres & les pierres calcaires communeSï-Ce
pays des marbres eft borné par les hautes montagnes
qui forment la bande fehifteufe ou métallique.
Cette bande métallique fe divife encore dans
fa hauteur s caron diftingue les montagnes à filons
& les montagnes à couches, les unes que M, de
Buffon regarde comme le produit du fe u , les autres
qui lui paroiffent avoir été formées par l'eau j
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car le feu 6c Le au font fouvent les a gens dis mêmes
phénomènes 6c des mêmes mixtes. -
Le pays des pierres calcaires ordinaires commence
dès le Piémont, & communique même avec’
celui de la France} car on trouve ces pierres calcaires
vers L yon, Grenoble, Marfeille 6c Toulon }
dans la Savoie & dans les environs de Turin, où
on les'emploie à faire de la chaux} elles fe voient
encore depuis Montcallier jufqu’à Cafal, & dans
plufieurs autres endroits de Y Italie , furtout dans
le voifinage de l’ Apennin. Si le Piémont n’eft pas
tout entier dans la bande marneufe ; il y eft du
moins en grande partie. M. Guettard en juge par
Y Oritographie du Piémont qu’ a donnée M. Atiion i,
où l’ on voit des corps marins fofliles trouvés dans
toutes les parties du Piémont j ainfi le Piémont eft
réellement calcaire.
C e pays calcaire fe continue dans le Montferrat,
puifque Bourguet a trouvé à Montafia des corps
marins fofliles. M. Guettard en a remarqué à
Franca-Villa & à Novi. La même bande calcaire
a été aufli reconnue à Pife, à Livourne , à Velle-
tr i, à S ezze, à Terracine, à'Gaète, 6c jufqu’à S -
lerne da is le royaume de Naples.
L'autre côté de l'Italie, fitué fur la mer Adriatique,
eft également calcaire. La pierre des environs
de Lorette 6c d'Ancône eft calcaire, ai îfi que
la montagne fur laquelle eft bâtie la ville de Saint-
Marin , 6c celles où font Padoue, Vérone, Brefcia.
Ainfi il eft très-probable que dans l'intérieur de
1 Italie, de même que fur les côtes , les pierres les
plus communes font calcaires, 6c que la plus geande
partie de l'Apennin eft de pierres calcaires.
Le marbre eft encore une force de pierre calcaire
qui fe trouve en quantité dans Y Italie ; mais
il.paroît, dit M. Guettard, que les marbres font
placés dans des endroits plus voifins des hautes
montagnes, que la pierre calcaire commune. On
les trouve, furtout près du lac de Corne, à Ro-
veredo, à Vérone, à Trente, à Padoue, le long
des montagnes du T iro l, & en fuite en Iftrie, en
Dalmatie,en Albanie , c'eft- à-dire, de l’autre côté
du golfe Adriatique.
La bande fehifteufe 6c métallique eft formée par
les hautes montagnes qui font derrière les montagnes
de marbre. En effet, les granits 6c les f hiftes
s'obfervent près des hautes montagnes, furtout du
côté du Tirol. On trouve le fchifte brillant aux
îles Boromées, & du côté de T rente, de Colman ,
de Brixen, & jufqu’à Infpruck, qui eft du Tirol.
Ce même canton donne aufli du granit. L.s montagnes
du Dauphiné 6c du Languedoc , audî bien
que celles d'Iftrie & de Dalmatie, contiennent des
fehiftes, des granits & des métaux de toute efpèce.
Les montagnes de Gênes contiennent beaucoup
de fehiftes 6c d’ardoifes. Dans celles de la Super g a,
près Turin, il y a du granit, des fehiftes, du quartz
& du fpath. II y a furtout beaucoup de granit
au nord de Milan } mais il eft à gros grains, mal
i l i é , rempli de paillettes talqueufes 6c de pa fies
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