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qu'elles ont été connues des Romains. Elles ont
été depuis ouvertes en 1728, & on les a exploitées
avec fuccès jufqu'au moment où la dernière
guerre d’Efpagne en a détruit? tous les travaux.
Il exifte encore d'autres mines de cuivre dans
la vallée d'Afpe & dans celle d’Oflau, mais elles
ne font pas exploitées.
Au defliis de la mine de fer de Saint-Georges-
d’Huftière, -dans le département du Mont-Blanc ,
eft une mine de cuivre à rognons, exploitée avec
foin.
On trouve des indices d'étain en Bretagne, &
mê ne au centre de la France. Ou a découvert récemment
à Saint-Léon , département de l’Ailier',
une mine d'étain & de plomb. Les deux tiers du
plomb que fournit tout le pays le tire de la Bretagne
* & en particulier des mines de Poullaoven &
Huelgoet. Iléxifte aufli des mines de ce métal dans
les Alpes maritimes , dans les Vofges, dans les
départemens de la Lozère, de l'Ardèche, &c.
Les mines de plomb font aflez nombreufes fur
la rive droite de la Mofelle. Une longue chaîne de
montagnes de fchifte , qui fort des montagnes de
Sarrebourg & qui va julqu’au Rhin , en recouvre
une grande quantité. Ces mines font fouvent mélangées
de cuivre, & toujours propres à fournir un
minerai excellent. La proportion moyenne eft de
foixante pour cent. Le cuivre fe trouve fouvent
pur, enveloppé dans une pierre argileufe, dure,
colorée par l'oxide vert & bleu du même métal :
on polit alors ces pierres que l'on rencontre, fur-
tout dans la commune deReuchenbach, canton de
Baumholde, à Oberftein, pour en faire des boutons.
Ce minéral eft furtout exploité dans le cantbn
de Berncaftel, au haut de la commune de ce nom,
où il y a trois belles mines de plomb-cuivreux en
a&ivité. A la Croix, arrondiflement de Saint-Dié,
eft une mine de plomb & argent, qu'on dit très-
abondante } elle a été découverte «n 1315, &
patoît avoir donné des profits confidérables vers
la fin du feizième fiècle 5 mais elle a été exploitée ,
dans ces derniers tems , fans beaucoup de fuccès.
11 y a une mine de plomb, très-riche, dans le département
de Sambre & Meufe, fîtuée fur la commune
de Védrin, à une lieue au nord de Nanuir.
Sa découverte remonté au dix-feptième fiècle. Le
p omb s'y trouve dans un oxide jaune de fer, plus
ou moins compare, mêlé de galène à larges fa-
cètes, & fouvent aufli de fulfures de fer. Ce filon
, qui eft connu depuis Saint-Marc jufqu'au-dèlà
de la Mouzée, fur une longueur de quinze cents
toifes, fe dirige, du nord-eft au fud-oueft, à travers
des bancs calcaires, prefque verticaux , qui
compofent la montagne j il eft prefque d'aplomb &
néanmoins un peu incliné au fud-eft. La galène eft
tantôt maflive, tantôt pyriteufe, tantôt ochrâcée.
Il y a 3 dans le département de la Lozère, des
mines de fer , de cuivre, d’antimoine ,.qui ne font
pas exploitées. La feule qui le foit eft la mine de
plomb & argent de Vialas, canton de Villefort. Le
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département duVar eft riche en mines de plomb,
mais elles ne font pas exploitées, & l’ acétite de
plomb ou fel de faturne qu’on y travaille & qui eft
l’objet d’un commerce fort confidérable, fe fait
avec du plomb que l’on tire d’Angleterre. Sur le
territoire delà commune dePefey, arrondiflement
de TSrentaife, eft une mine de plomb & argent,
qu'on dit être très-riche 5 elle a été découverte
en- 1719, & exploitée depuis 1741 jufqu’en
1790. • • !
La mine deValauria, canton de Tente, département
des Alpes maritimes, eft aufli exploitée
avec avantage. Suivant le calcul de Dietrich , les
mines de France 3 avant la révolution, prodüifoienc
vingt-cinq mille cent cinquante quintaux de plomb
marchand > & à Gorfîe, dans la ftatiftique de France,
le tableau des mines en porte le revenu aétuel à
un million cent treize mille myriagrammes.
Le département de l'Ardèche donne' de l’antimoine,
ainfi que celui de l’Ailier, à Allemont en
Dauphiné, & à celui du Mont-Blanc. Les travaux des
mines d’antimoine, dans le département de l'Ardèche,
font interrompus. Les mines exploitées
font celles de Quintillan , dans le département de
l’Aude : il y en a deux, l’une fur la montagne de
Fregnerole, 8c l'autre fur les bords du ruiffeau de
Benanilie j elles rendent foixante & dix livres au
quintal. Celle dé Lubillac, aune demi-lieue de
Maflîac, dans le département de la Haute-Loire,
rend moitié à la fonte : on trouve dans cette mine
des mafles criftallifées en longues & grofles aiguilles
qui pèfent plufieurs quintaux. Dans le
même département eft celle de Mercoeur, près
du ruiffeau de la Licourne. Cet antimoine eft par
aiguilles irréguliérem-.nt engagées les unes dans
les autres , de façon qu'elles forment un minéral
compacte & folide. Enfin, le même département
offre encore la mine d’antimoine de Ronchéry au
bois de Roufîer. Dans le département du Basr
Rhin eft la mine de Charbe, qui donne environ
cinquante quintaux par an. Dans celui du Puy de-
Dôme eft la mine d’antimoine d’Ar.glebas. Le régule
fe fabrique fur les lieux , à Scaron, da s les
mines de fer de Filiols , de la Vigne & de Vafpa-
rier. Dans les Pyrénées orientales les mineurs détachent
l’antimoine de fon lit avec foin, & le vendent
15 & 20 francs le quintal aux potiers de Pra-
des & de Villefranche. Les autres départemens
où il y a des mines d'Antimoine font ceux du
Calvados, du Gantai, de la Corrèze, de la Creufe,
du Gard , de l’Ifère, mais elles ne font pas exploitées.
Il exifte aufli, dans la commune de Brefnay,
département de l’Ailier, une mine d'antimoine
qui étoit exploitée il y a feize à dix-fept ans.
Les mines de calamine ou de zinc d'Aix-la-
Chapelle font fameufes. Ces mines font fituéés dans
le ci-devantpays de Juliers, a&uellement département
de it Roer : il y en a une dans le.comté de
Noven, cinq dans le diftrift de Kirchfeld : d’autres
dans la communs d’Ellendorf, au lieu de Hern-
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berg. Ces mines, avant la révolution , donnèrent
quarante-cinq mille quintaux de calamine calcinée,
employée par les fonderies de Stolberg. Il y a une
mine de calamine, dite de la Vieille-Montagne,
dans.le département de l'Ourthe.
La manganèfe fe trouve dans le département de
la Loire, dans celui des Vofges, & à Romanèche,
dans celui de Saône & Loire , de même qu'à- Péri
gueux , d’pù on lui a donné le nom de pierre de
Vérigord. Chaptal indique comme la plus belle &
la plus pure mine de manganèfe qu’il connut, celle
de Saint-7ean-de-Gardonenque dans les Cé^ennes,
département du Gard j mais là plus confidérable eft
celle-de Romanèche, près de Mâcon > elle en
fournit de différentes qualités : la plus noire & la
plus brillante eft la plus recherchée. A Danbeeh ,
département du Bas-Rhin, il y aune mine de manganèfe
exploitée. Celles de Périgueux & de Saint-
Martin, au lieu dit de Suquet, département de la
Dordogne , ne font pas exploitées : il en eft de
même de celles des Vofges à (jefiningutte, Tholey,
Laveline, près de Saint-Dié. La manganèfe fe
trouve aufli en abondance dans le département de
la Sarre , & s'exploite avantageufement à Kref-
lenich, près de Dachfoubi, canton de Vadern 5 elle
y eft prefque toujours en aiguilles brillantes, prif-
matiques, fe croifant en tout fens. Cette mine eft
exploitée depuis cinquante ans. Dans le département
du Cher, auprès deÇulan, il a été récemment
découvert une mine de manganèfe. Celle de
Sens, dans le comté de Foix, a été décrite par Picot
Laperoufe. Pr. fque toutes les mines de fer fpathique
blanches, qui font très-nombreufes en France 3
contiennent de la manganèfe.
L'Alface fournit du cobalt. Les nouvelles acqui-
fitions que l'on a faites en Savoie offrent du mercure
, & il y.en a une mine à Menildot. Le duché
de Deux-Ponts, àl'oueftduRhin, a de tout tems
été célèbre pour fes mines de mercure. On trouve
aufli fur le banc d’Erzeweiller, canton de Baumholde,
département de la Sarre, une mine de
mercure, dite Windfang, qui étoit exploitée en
grand il y .a ving-cinq ou trente ans.
Les montagnes des Vofges font compofées principalement
de couches de pierres de Table rouge.
La chaîne eft interrompue près de Gelheim, à
l’oueft de Wurms } mais elle fe relève enfuite en
deux branches, l'une à l'oueft, appelée Weftrich,
l ’autre à l'eft de Donnersberg. Les montagnes qui
contiennent le mercure embraflent un diftriét de
dix à douze lieues en longueur, du fud au nord ,
depuis Wolfftein jufqu’à Creuznach, & de fept à
huit en largeur. Leur compofition eft un grès tantôt
grifatre, tantôt d'un brun-rougeâtre. Parmi les
nombreufes mines de mercure de ce territoire ,
font celles de Stahlberg & de Donnersberg , qui
ont été exploitées pendant plufieurs fiècles. La
gangue eft une roche compofée de ftéàtites, de
barites & de pierres argileufes. Dans la partie adjacente
du Palatinat fe trouvent des mines fembla-
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blés, particuliérement dans la montagne de Potz-
berg, près de la rivière de Clun, compofées d'une
éfpèce de fubftance pareille au kaolin, de particules
de quartz très-tenues, de mica & d'argile :
il y a environ quarante mines dans le Potzberg. A
Wolfftein font d'autres foürces du même minéral.
On peut évaluer le produit annuel de ces mines à
foixante-fept mille deux cents livres pefant de mercure,
&: le revenu, tous frais déduits, à i i j 3$iyfr.
On trouve près de Trarbach, à l'extrémité de la
branche occidentale des Vofges, des mines de
cuivre 8c de plomb avec un peu d'argent. A fix
milles environ au fud de Trarbach on trouve des '
jafpes, de beaux porphyres & de beaux granits. La
pouzolane & autres produits volcaniques fe remarquent
fur toute la falaife qui borde, les côtes de
la mer, depuis Toulon jufqu’à Antibes. Cette contrée
poflede auffi des mines de charbon de terre ,
dont les plus abondantes font dans les terrains calcaires,
contrel'opinion de plufieurs minéralogifies
qui avoient établi comme règle générale, que ce
minéral ne fe trouvoit que dans les terrains primitifs.
Sources d'eaux minérales. Les eaux minérales les
plus renommées de France font celles de Barège ,
de Bagnères , de Forges, de Sàint-Amand , de
Vichi, de Bourbonne-lès-Bains en Champagne, de
Balaruc, de Piombières, de Pafly près de Paris*
Les bains chauds de Barège, au pied des Pyrénées;
font depuis long-tems célèbres : c’eft là que la
Reine de Navarre place la fcène de fes contes. On
ne trouvé pas, dans les Pays-Bas, d’eaux minérales
en grande réputation ; mais dans le cercle voifin
de la Weftphalie font celles d'Aix-la-Chapelle 8c
plus près encore celles deSpa, à environ vingt-
deux lieues au fud-eft des premières. Elles furent
découvertes vers le commencement du quatorzième
fiècle.-
Les eaux minérales de Tongres ont l’avantage
d'avoirété célébrées par Pline ( liv. XXXI},-& ac-
tuellement, comme de fon tems, elles bouillonnent
& ont une faveur ferrugineufe. Une analyfe bien
récente a prouvé.qu'elles contenoient du carbonate
de fer & du carbonate demagnéfie. On ajoute
probablement fort peu de foi aujourd’hui aux
vertus médicales que Pline leur attribue j car elles
font peu fréquentées. Les eaux minérales les plus
renommées du département des Vofges font celles
de Bains, de Bufiang , de Contrexeville & de
Plombières. Il en exifte encore d'autres à Saint-
Dié, à Martigny , à Dammartin près de Remire-
mont. Les eaux thermales de Vu ni, fur les bords
de l'Ailier, font célèbres. On trouve aufli ,«f>rès
de Moulins, celles de Bardon, qui fodPfivon-
neufes, mais peu renommées. On compte plufieurs
fources d'eaux minérales dans le département de
l'Orne : les principales font celles de Saint-Bar-
thélemi près d’Alençon , de la Herfe dans les forêts
de Bélefme , & de Bagnols dans l’arrondifîe-
ment deDomfront: ces dernières font les plus fré