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uns dirédtîon' & une inclinaifon différente de fa
leur. Les gîtes des minerais d'uqe autre efpèçe,
te.les font les couches , ont au contraire la utçme
direétion que les autres itrata de la montagne, &,
au lieu de les couper, ils leur font parallèles : telle
eft la différence caraéfcériftique entre les films 8c les
gïtes.
Les fiockverkes : ce font des parties de roches
plus, ou moins étendues , qui font pénétrées Üc
traverfées en toutes fortes de dirêdions par Une
quantité prefqu'innombrable de petits filons ou
veines. On appelle une formation de filons tous
les films d’une feule & même origine , ou qui
ont été formés à une même époque, bc qui font
compofés de la même fubftance. Lorfque plulîeurs
filons d’une même formation fe trouvent enfemble
(dans une même contrée , ils forment ce qu’on
appelle un dépôt de filons ; c’eft ainii qu’on dit : Le
dépôt d’étain & ÀLcnberg , fuhiets , & bien a* jaune
de Sckarfenberg. Enfin , on nomme difirïci de mines
un affembiage de plufieurv dépôts de minerais qui
font enfemble dans une même contrée. Ainfi l’on
tiéfigne le difiriit des mines de Freyberg.
Il nous reite maintenant à donner t’hifîoire des
différentes théories qui ont été publiées fur la formation
des filons.
Dans leS auteurs claffîques grecs & latins qui
traitent des mines, on trouve quelques paffages fur
les filons 3 qui prouvent qu’on les çonnoiffoit alors.
Il n'y a pas de doute qu’ils ne biffent connus, long-
tems auparavant, & certainement ils l ’ont été du
moment que lpcm,a commencé à exploiter des mir
nés . Mais il m’eft pas vr.aifejmblabie que dans ce
tsms on ait diftingué les filons des autres gîtes de
minerais, ni qu’on ait cherché à expliquer leur
formation.
Diodore de S ic ile , au commencement du pafe
fage ©U il parle des fame.ufes mines d'or d’Égyptè,
alïure que les montagnes de ce pays font noirâ^
très 5 qu’elles font traversées par des veines d’une
pierre blanche, qui fhrpaffe tout par fon éclat, &
que c ’eft de cette pierre que les infpeéfeurs des
mines font extraire l’or. Plus bas, en traitant de j
la richeffe des mines d’or & d’argent de l’Efpagne,
il nous die que les montagnes y font rraverfées par
plufieurs veines métalliques. Pline , parlant de la \
manière dont l ’or fè trouve dans les montagnes,
nous apprend que les veines d’or courent çà & là "
dans la fibohe, & s’attachent aux parois des puits. ;
Agticoia' eft le premier des Modernes qui ait I
écrit fur les filons, 8c il l’a fait très en détail ; il j
en parle en plufieurs endroits, & cherche non-
feulement à lès définir & à les décrire, mais encore
à expliquer leur formation. Il n'a cependant
pas connu la différence qu’il y a entre les vérka- .
blés filons 8c les autres gîtes de qui leur
reffemblent. Il parle de la grandeur , de la pofi*
tiow, de la rencontre de plulîeurs films dans fon
Bermannus, 8c encore plus et) détail dans fon
g£?njJ outrage de Re met ail ica., Pcq-r la formation
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des filons, il en parle dans fon ouvrage de Onu tj
Caujjs fubtcrraneorum. Il penîe que des fentes bç,
les fiffures dans lefquelies nous Mouvons 1 es filons,
fe font ^formées en partie en même tems que les
montagnes, 8c en partie après, par le moyen de,
1 eau qui y a pénétré. Quant aux terras & pierres
qu’on trouve dans les filons, il penfe que les premières
font des particules détachées de h roche,
& conduites dans les filons par les eaux. Il regarde
Ls minerais comme provenans d’une diffoîution
dans laquelle les terres & l’eau font intimement
combinées Se mêlées en de, certaines proportions.
Agriçqh eft ainii le premier qui ait écrit quelque
choie de folide fur la formation des filons &
des matières qu’ ils contiennent. Ainii fa théorie
iyr la manière dont les filons ont été remplis, a
; ète confervée à quelques petites modification,s
près, & elle eft encore reçue par plufieurs i'avans.
Au relie, il içj&toic celle généralement admife de
fon tems, §c imaginée par les aftrologues j favoir :
que les planètesexerçoient une influence fur la formation
des métaux. Il regirdoit également comme
Contradictoire à tons les faits, l’opinion de ceux
qui croient que les filons, tels que nous les voyons
axijourd hui, ont été formés en même tems que
notre Globe.
Après Agriçoîa, Baltha.far RoèfL r eft le premier
qui mérite d’être cité. 11 femble croire que les
filons ont d’abord été des fentes qui fe font enfui te
remplies* Ce qui conftitue le filon en lui-même, ce
que iefilon renferme.^ qui forme fa largeur, eft,
ou la matière dans laquelle on trouve le minerai
ou le minerai métallique, ou uae efpèce d.e Ii-t
mon, du quartz, du (path, &c. La roche renferme
quelquefois des dru (es : Ce font des cavités rondes,
oblongues, petites ou grandes, qui fe trouvent
ordinairement dans 1 es filous. Quelquefois 1er filons
contiennent beaucoup de drulesj ce qui fait dire
qu’ils font ouverts. Un filon eft fermé forfqu’ii eft
entièrement rnaflif, fait que fa mafie foie compofée
de fubftances pierreufes ou de fubftances métallir
ques. il arrive fouvatt que les drufes font elles--
mêmes fermées &: remplies de limon ou d’autres
matières} alors je filon eft fermé quoiqu’il corn-,
tienne des drufes. Il paroîr, par tous ces faits, que
Roefler regarde des fentes & les filons comme
ayant la même origine. Les premières font des.efr
paces ouverts & vides ; les féconds font ces mêmes
efpaçes entièrement ou prefqu’entiérement remplis.
C ’eft fans contredit dans les écrits de M. Dop-
p e l , que l’on trouve ce qu’on a encore publié
de plus intéteffant fur ltsfilons. Il admet pofitive-
ment & fans reftridtion ce principe, que les filons
ont été autrefois des fentes ouvertes dans leur pattie
fupérieure.
' • On appelle fijfure une crevaffe ou une fente dans
le rocher, 8c qui eft vide. Ces fiffurès font ordinairement
fort étroites. Un filon eft au contraire une
fente d’une grande étendue dans une montagne} il
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divlfe 8c coupe le rocher, 8c fe trouve rempli d’une
matière différente de celle qui conftitue ce rochc-r.
• Ni les fentes ni les filons ne fuivent la direction
des ft rata de la montagne, ils peuverit les traverfer
& les couper. La fubftance minérale qui remplit
les fentes d’un rocher & qui eft toujours d'une
nature différente de celle de la montagne fe nomme
mafie du filoh .
Il établitle caraéfère diftinétif des filonsen difant
qu’ ils traverse fit & coupent les couchés des montagnes.
Quant à ce qui concerne les couches, voici
ce qu’il en dit :« Une couche de minéraux eft d’ une
fubftance différente, au moins en partie de celle
des autres couches & aftîfes de la même montagne ; :
elle a outre cela la même direétion & leur eft pa- :
rallèle. »
Il ne fait aucune difficulté de donner le nom de j
couche aux couches minérales qui s’y trouveraient, j
dont les ftrata font verticaux ou prefque verticaux,
mais qui aûroient les propriétés d’être d’une fubf- j
tance hétérogène à celles des autres couches , & !
d’avoir la même inclinaifon 8c pofîtion qu’elles. :
f.a recherche-descaufes, dit- il, qui ont produit
les fentes dans le fein de la T e r re , & la recherche ^
de'la manière dont elles ont été remplies, ne font
point des objets d’une fimpie eufiofité , mais ils
font dignes dé toute l’attention du naturalifte.
L’étude de ces objets eft fans contredit une des
principales , des plus utiles & des plus avanta^eci-
fés de la feience des filons, des fentes & de coûté
la minéralogie, & c ’eft peut-être une dé cefles
dont on s’eft le moins occupé jufqu’à préfent;
Je paffe maintenant aux nouvelles notions & définitions
des filons que M. Doppel a données dans
le Traité fur Vexploitation des mines ; il y parle
d’une manière plus détaillée que dans fon Intro-
duôliofi a la géométrie fouterraine.
La fttu&üre intérieure du Globe femble nous
apprefidré qu’après la formation des montagnes
primitives & fecondaires les plus confidérâbles,
êlles ont éprouvé de grands defféchemens & de
fortes fecouflès. Les révolutions ont fait que des
rochers & des montagnes qui ne formoient autres
fois qu'un feu! tout ou un même maffif fe font
fendus, & en fe fendant il a pu fe faire, ou qu’une
partie du rocher ait glilfé fur l’autre fans celler de ,
la toucher, ou bien que ces deux parties fe foient :
écartées Tuile de l’ autre en laiffanr des efpar es vides f
entrelles, lèfquels fe font enfuite remplis de diver- 1
fésfubftatice’s minérales, an moins en grande partie. !
La plupart de ces grands événemens appartiennent
à cette partie dé l’Hiftoire naturelle fouterraine, j
qui ne peut guère tirer des lumières &des rt fultats ;•
que des faits mêmes que nous ) réfente le Globe. Au t
refte, foit que les fentes 8c les filons aient été réel- !
lement formés de la manière dont nous venons dé ?
i’expofer ou non, il n’en eft pas moins vrai que 1
cette manière de le les repréfenter, tant par rap- ■!
port à leur ferme qu’à leur manière d’être les uns 1
à Dégard des autres dans les montagnes, eft la plus :
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ftmple. Elle explique les lois Uniformes qu'ils pré*
feritent, tant én général qu’en particulier. Cette
hypothèfe feroit encore plus fatisfaifante pour le
naturalifte, s’il étoit auffi aifé de concevoir comment
dans ces fentes, telles que,.nous venons de
nous les repréfenter, il a pu fe former une nouvelle
fubftance minérale qui paroîtroit d'une nature
différente de celle dé la roche dans laquelle lé«
filons fe trouvent.
On appelle filon une fente dans la roche, dorit
ra direâion 8c h polition peuvent exifter de toutes
fortes de manières à l’égard dé l’arrangement des
ebuches de la roche, & qui a été enfuite remplie
de fubftancés minérales d'une nature différente de
celles qui conftituent la mofiragné.'
Il eft difficile dé concevoir qu’il ait pu fe former
dans un rocher, des fentes alofigées & des ouvertures
cohfidéribles fans que quelques parties du
roc adjacentes à la fente n’aient éprouvé les effets
d’un effort qui aura réellement détaché des morceaux
des parois & produit des fentes latérales, 8c
fans qu’une fente principale ne dégénère à fon extrémité
en plUlïears-fentés plus petites. Ces petites
fentes, lorlqu’elles font remplies de la même ma-
: que !ê filon, fe nomment veines| rameaux du
filon, & l’on d it , du filon, qu’ il fe perd en petites
veines.
Lorfque dans une montagne à couches il fe formé
un filon ou une fiffure, il arrivé quelquefois que le
1 filon| non-feùlement traverfe fine couche, mais encore
qu’ il la dérange} c'eft-à-dire, qu’une des deuè
parties de la couche, coupée paf le filon; changé
de polition en s’élevant ou en s’abaiffant par rapport
à l’autre partie : alors le filon qui a caufé ce
dérangement fe nomme changeur.
Dans les enfoncemens & les vallons les plus profonds
de montagnes moyennes on trouve que les
filons les plus puiffans fuivent la direction'des va!-'
Ibns.
Lorfqu’ un filon eft conpé & dérangé par une
veine vifiblè, on le retrouve en fuivant la veine. On
fuppofe cependant que les parties du filon coupé
ont été écartées fîmplement l’une de l’autre.
Le confeiller des mines, Baurner , mérite une
place parmi les auteurs qui ont écrit fur ia théorie
des filons. Il parle de cet objet dans fa Géographie
& Hydrographie, fouterraine. Voici ce qu’il en dit ,
tant par rapport a la forme, que par rapport à leutf
fubftance. « Ces filons different des bancs des montagnes
: leur formation eft poftérieure à celle de
ces montagnes. D’après plufieurs faits , il paroîc
qu’ils ont été fermés fous l’ancienne mer 5 car leur
extrémité fupérieure eft fouvent recouverte dé
plufieurs couches fehifteufes, & l’on trouve quelquefois
dans les cavités & la maffe même des veines,
des animaux marins pétrifiés. *> Cette obfervatioii
au fujet des pétrifications eft de la plus grandé
importance. Ces fubftances pétrifiées font indiquées
en général dans la Heffe J ce qui nous a paru
trop vague»