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ILLENGEN , village du département de la
Sarre, à deux lieues oueft-fud-ouelt d’Ocweiler :
il y a des mines de houille qui font exploitées avec
fucces.
IL L Y , village du département des Ardennes,
canton nord dé Sedan, & à trois quarts de lieue
de cette ville : on trouve, aux environs, des carrières
d ardoife, de l'argile & du fable.
IMBRECHIES, hameau du département de
Jemmapes, canton de Chimay, & à deux lieues
ouelf de cette ville : il y a un fourneau de forges.
IMBRECHY, village du département du Nord :
il y a des forges.
IMBRESCHACH , village du département du
Mont-Tonnerre, canton de Vinveiler, & à une
demi-lieue nord-eft de cette ville.-1! y a plufieurs
mines de cuivre dans les environs de Reichines-
bnbe & de Heft.
IM É CÔ U R T , village du département des Ardennes,
à une lieue & demie de Grand-Pré : il s'y
fabrique du fer & des boulets.
IM PH Y v illa g e du département de la Niè vre ,
canton de Nevers, & à deux lieues de cette ville.
11 y a deux forges & une fenderie dans laquelle il
fe fabrique du fer marchand de tout échantillon.
Le territoire d'ailleurs eft un vignoble : il y a
auflî des pâturages & des bois.
IN C R U S T A T IO N S .L e s chutes d’eau des
hautes montagnes du Dauphiné ont cela de remarquable
, quelles incruftent les corps fur lefquels
elles tombent ou coulent. Les dépôts qu'elles font,
font ordinairement alfez abondans pour lier les
cailloux que les eaux lavent, & donnent ainli naif-
fance à des malfes confidérables d'une efpèce de
poudingue. Je citerai ici pour exemple une de ces
chutes d’eau qu’on trouve à un bon quart de lieue
de Cervières. L’eaù de cette chute eft fournie par
une fontaine qui fort à une certaine hauteur dans la
montagne d'où elle tombe; elle fe divife, en tombant,
en trois parties, qui forment chacune une
croûte de tuf affez confidérable, de dix à douze
pieds de largeur, & qui enveloppe les parties
apparentes des bancs, & outre cela lie enfemble
les pierres ifolées qui fe trouvent à l’extrémité de
la chute.
Affez près de là il y en a deux autres moins con-
udérablcs. Lorfqu'on eft à environ une lieue de
Briançon on en voit une quatrième, dont la nappe
d’eau peut avoir trente ou quarante pieds de largeur;
elle ceule entre des rochers d’ un fchifte ,
dont une partie eft calcaire & affez abondante pour
que 1 eau foit chargée fuflifamment de cette fubf-
tance pour former fes dépôts & les incrujiations
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ôont nous avons parlé. Effectivement, les pou-
dmgues formés par ces cimens naturels, & qu’ on
trouve non-feulement dans ce canton , mais encore
ailleurs, font très-confidérables; mais les parties,
qui les compofenr, nefont pas très-fortement liées
enfemble , & affez pour permettre de fcier ces
inanes & d en former des tables auxquelles on
puiffe donner le poli : cela prouve que la fubftance
du dépôt de l’eau n’a pas reçu une infiltration
affez fuivie,-affez long-tems continuée pour que
les cnltaux fpathiques qui- lient les pierres foient
bien unis enfemble, de manière à ne laiffet aucun
vide, & à préfenter partout une furface pleine &
glacée. ( V oyez l’article Pé t r if ic a t io n , où l’on
explique les differens progrès du travail de la Nature
dans l'infiltration des bancs des rochers calcaires.
)
Tous les dépôts, non-feulement des chutes
d’ eau dont on vient de'parler & de toutes celles
qui font ailleurs, & qui offrent les mêmes phénomènes,
font d’un blanc-jaunâtre; ce qui n’annonce
pas la préfence d'une certaine quantité de parties
ferrugtneufes mêlées dans ces dépôts. Il n’en eft
pas de même de celui que forme l’eau d’ une fontaine
qui eft à un endroit nomme Terre-Rouge, &
qui eft fituée après la troifième des chutes d’eau
dont il vient d’être queftion. L'eau de cette fontaine
paroît d’ un rouge d’ocrelorfqu’on eft aune
certaine diftance, & cette même couleur fe remarque
dans le dépôt qui incrufte le canal qu’ on
lui a pratiqué. Il y a grande apparence que l’eau
de la fontaine, filtrant à travers de certaines couches
ocreufes de la montagne d’où elle fo r t, fe
charge de ces terres, qu’elle dépofe après qu’elle
eft fortie de ces couches, & qu’elle a parcouru
un certain trajet dans les canaux de conduite qu'on
lui a pratiqués. ’
Incrustations filiceufes. La découverte des incrustations
filiceufes qui Te forment autour de la fource
bouillante du G .y ze r en Iflande eft due aux recherches
dufavantchimifte Bergmann.Decegrand
fait on a conclu que la fubftance fîliceufe, celle
qui forme le criftal de roche , & qui entre en fi
grande proportion dans la matière des montagnes
de granit, étoit foluble dans l’eau dans certains cas.
D’ un autre c ô té , les chimiftes avoient découvert
depuis long-tems ce qu’ils appellent liguer
filicum : c’ eft un verre compofé, comme les verres
ordinaires, d’un mélange de fable filiceux & de
fel alkali, mais qu'on rend diffoluble dans l'eau
en forçant dans le mélange la dofe d’alcali. Voilà
donc la terre fîliceufe rendue foluble à l’eau par
[’intermède d’un agent qui la diffout d’abord à
1 aide d’une forte chaleur, & qui, étant lui-même
en fui te très-diffoluble, entraîne dans fa folution
cette terre d’ailleurs inattaquable par ce liquide
feul lorfqu'on emploie tout autre procédé.
Depuis ce tems on a trouvé une incmftation fili-
ceufe nouvellement formée par les vapeurs d’une
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foutee extrêmement chaude, découverte près du
château de Saffo dans la province de Volterra en
Tofcane. Cette fource eft une de celles qui font
connues dans la contrée fons le nom d’i lagoni di
Saffo y-décrites parles do&eurs Targioni, & Maf-
cagni, profeffeur d’anatomie à Sienne.
Les mêmes obfervateurs naturaliftes ont annoncé
plufieurs découvertes en ce genre. On a trouvé
plufieurs ftalajftites filiceufes, tranfparentescomme
le criftal de roche dans la montagne de Santa*
Fiora , dite Montamiata en Tofcane. Elles occu-
poient les cavités d’ une lave très-dure, & , à la
plus légère aétion du fe u , elles devenoient opaques
& prenoient une apparence perlée. Des fta-
laétites provenant des monts Enganiens, dans les
environs de Padoue, offrent les mêmes phénomènes
lorfque , par l’a&ion de la flamme du chalumeau
, les fendiljemens fe multiplient après que
les ftalaélites font devenues opaques; elles fe ré-
duifent en pouflîère entre les doigts.
Dans Tîle d’ Ifchia on a trouvé de petites ftalac-
tites filiceufes, très-limpides , dans les vides des
pierres-ponces éparfes au milieu des amas de tuf
qu’on rencontre en montant du lac aux étuves de
Saint-Laurent : il y en a aufti aux environs. Dans
la lave décompofée qui forme l’enceinte de l’ancien
cratère volcanique de la folfatare de Pouzzol
on rencontre des incruftations femblables, qui fe
préfentent auflî dans la folfatare elle-même fous
mille formes diverfes ; elles étoient tantôt rayonnantes
, tantôt mamelonées , tantôt blanches &
opaques, tantôt tranfparentes comme du verre.
Ici elles formoient des incruftations fur la lave dé-
compofée : là elles agglutinoient enfemble fes
fragmens, & formoient des pierres fort dures-de
ces aflociations. Partout où la lave décompofée à
l’ état de terre blanche & friable offroit à l’extérieur
une apparence folide & une certaine confif-
tance, ces états étoient dus à la croûte de ces incruftations
qui la recouvroient, & qui la préfer-
voient de l’attaque des eaux pluviales.
Au bord de l’ouverture d’où le torrent de lave
a enfeveli la ville de Torre-del-Greco en 1794,
on remarque un fable volcanique^ couvert d’ une
pouflîère blanche ferhbîable à une eflîorefcence
faline, & qui n’eft qu’ un vernis filiceux, dont
les grains proéminens repréfentent autant de petites
perles. Cette croûte fubtile devenoit tranf-
parente lorfqu’elle étoit pénétrée d’eau.
Dans l’île d’ Ifchia, dont nous avons parlé,
autour des fumaroli, on trouve à Monticeto , au
dçflus de Cafamicciola , des vapeurs humides qui
font monter le thermomètre de Fahrenheit à deux
cent deux degrés, !k qui ont une odeur de brûlé,
mêlée de celle de l’acide fulfureux. Ce qu’il y a de
remarquable & ce qui peut éclairer fur leurs cauf • s,
c’eft qu’on obferve contre les parois des trous d’où
fort la fumée, des efflorefcences de gypfe, d’alun &
des ftalaftites filiceufes, tantôt cylindriques ou co*
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niques, ou ramifiées, ou mamelonées, mais toutes
très-fragiles. En creufanc un peu on trouve auflî
des croûtes filiceufes plus folides , & dans la bouche
même des fumaroli en a&ivité des groupes de
ces ftalaétites de la plus grande blancheur, mais
tellement picotantes, qu'on ne pouvoit les manier
avec les doigts. On fait que l'on a reconnu dans
l’analyfe des eaux du Geyzer en Iflande la préfence
de l'alcali minéral, qui eft le diffolvant connu de
la terre fîliceufe par la voie fèche.
On fait auflî, à n’en pouvoir douter, que prefque
toutes les eaux thermales d’ Ifchia abondent en alcali
minéral, tantôt libre , tantôt uni avec l’acide
marin fous la forme de fel marin. Le fel de Glauber
de la folfatare de Pouzzol en indique auflî la préfence
dans ce foyer d‘incruftations filiceufes.
Ceux qui favent que le fel marin forme une partie
notable des produits de toutes les éruptions du
Véfuve ne s’étonneront pas de la préfence de l’alcali
minéral dans les vapeurs thermales qui s’en
exhalent, & fe perfuaderont aifément que ces fta-
ladites filiceufes, tranfparentes ou perlées ne font
autre chofe que le réfultat de la folution de la terre
filiceufe par l'alcali minéral ou la foude, par b voie
humide, à l’aide de la forte chaleur des vapeurs.
Comme le lieu de leur fortie varie, il eft probable
que les ftalaélites qui fe trouvent au deffous
dàS étuves de Saint-Laurent font dues aux mêmes
vapeurs qui fervent actuellement à ces étuves, &
que leurs voûtes fouterraines fe trouveront, avec
le tems, chargées de femblables dépôts, ainfi qu’on
ies obferve à la folfatare de Pouzzol.
Je pourrois ajouter beaucoup d’autres endroits
où fe trouvent des incruftations pareilles, mais ils
fe trouveront dans les autres articles de ce Dictionnaire.
En rendant compte des incruftations filiceufes
qui ont été fuivies & décrites dans les différences
contrées volcaniques d’Italie, je fuis fort éloigné
de préfenter tous ces détails comme étant des effets
auflî concentrés que certains obfervateurs
femblent avoir voulu nous Kg faire croi e. Nous
devons dire que ces fortes de produ&ions filiceufes
occupent des contrées bien étendues, 8£j qu’elles
s’y préfentent fous des formes bien plus variées
que nous les avons indiquées ci-deffus; car dans
les mêmes contrées volcaniques & dans d’autres
qui ont été touchées par le feu on trouve ces productions
, fous forme d’agates , qui fonr les réful-
tars de l’infiltration qui s'eft opérée au milieu des
maflîfs que le feu a cuits, & au milieu defquels la
bafe de l’alun a été dégagée de toute autre affocia-
tion qui s’oppofoit aux effets de l ’infiltration , auquel
j’attribue la formation des agates d’Oberftein.
IN D E R S K Ï . Les monts Inderski forment une
chaîne de collines affez élevées , qui.ne paroît pas
s’étendre au-delà de trente à quarante verftes en largeur
vers le Jajk, mais qui doit fe prolonger alfez
I loin vers i’eft 3 dans la Steppe kirgifimne.
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