
& des veines de quartz, quelquefois de l’ardoife
ou des fchiftes noirs, des jafpes rouges & d'un
grain fort fin. D'autres jafpes font verts ou d'autres
nuances mêlées de petits filons de quartz.
Toutes ces fortes de pierres font dans des blocs
par petites & par grandes taches, & quelquefois
en filons par bandes étroite^ ou larges. Les diffé-
rens feus fuivant lefquels ces pierres font caffées,
augmentent ou diverfifient les accidens.
La montagne où l'on trouve ces pierres en eft
formée dans le haut , dans le milieu & dans le
bas , où l'on en trouve des maffes énormes. A une
certaine diftance plus lo in , ces fubftances deviennent
dés fchiftes argileux de diverles couleurs , &
ces fchiftes fe lèvent & fe détachent par couches
minces. Pour rendre ces mélangés encore plus fin-
guliers, il y a des blocs compofés de fehifte rouge
& v e r t , traverfé d’un filon qui n eft rempli que
de petits criftaux de quartz très-clairs & de enf-
taux de fpath calcaire. A quoi tiennent tous ces
mélanges ? Des montagnes entières font enfuite
compofëes dè fchiftes feuilletés d'un rouge-foncé
& de ferpentines, le tout traverfé de filons quart-
zeux.
On monte toujours dans ce vallon : on y trouve
des chalets, des pâturages & quelques bois. Les
mêmes fchiftes rouges & verts continuent jufqu au
haut du vallon ; ils ne font pas toujours par couches
parallèles entr'elles j mais les feuillets en font
quelquefois ondés & contournés j & fe replient
fur eux-mêmes, & toujours des filons de quartz
font interpofés entre ces lames de fchiftes.
Il defeend de Muliba-Cher-Thal un torrent qui
fait des dégâts confidérables dans ces montagnes.
La montagne de même nom eft auffi de femblables
fchiftes rouges : fur le haut il y a une grande partie
qui eft d'un beau gypie blanc, dont on peut
tirer un bon parti. •
Après avoir paffé Mat on trouve le mont Blat-
tenberg, où il y a une belle carrière d ardoiie,
dont nous avons parle a fon article. Enfuite un
torrent qui vient deKraucher-Thal, & qui charie
les mêmes fchiftes rouges & verts dont on a fait
mention ci-deffus, des pierres de fable & des pierres
calcaires avec des veines de ipath. La montagne
qui borde le meme cote elt une forte de
grès fort compaae & fort dur 5 il eft par couches.
Plus loin , un autre torrent ne charie que des
fchiftes d'un beau noir, qui font traverfés en tout
fens de veines d'un fpath blanc. Tout à coté, dans
un autre torrent, on ne trouve que des grès & des
pierres de fable. On voit par ces détails, quelle
diverfité il y a dans la compolîtion des montagnes
d'un circuit dont l'étendue eft affez peu confidé-
rable. On fènt combien il feroit intéreffant d’avoir
les pofitions refpeaives de toutes ces maffes, leur
enchaînement & leurs hauteurs, & de favoir comment
leurs différentes fubftances font placées le^
f reilles recherches, & les pouffer à un certain
point. 11 n'eft pas douteux qu'on retrouveront dans
les montagnes qui n'ont pas éprouvé de certains
défordres, des lits & des filons de la même forte
de-fubftance qu'on pourroît fuivre à de grandes
diftanc^s avec foin 5 car après de nombreux circuits
unes par rapport aux autres : il n'y a qu un favant
habitant de ces contrées qui puiffe faire de pa- j
on"retrouve fouvent les mêmes fubftances ,
& on reconnoît que ce font des fuites de ce qu'on
a v u & remarque à de grandes diftances. Dans ce
pays fauvage, des pâturages, un petit .hameau &
quelques champs plantés en. pomme de terre occupent
un petit efpace affez bien expofé. Le fond
du vallon eft borné par de très-hautes montagnes
couvertes de neige.
Parmi ces montagnes on diftingue le Falzaber ,
dont le fommet eft couronné de pointes &c d’aiguilles
au dèflous defquelles on remarque une
couche horizontale. Une montagne de forme conique
eft en avant, & fucceffivement plufieurs
autres qui font très-rapidts. Celles qui font les
plus proches font vifiblement formées des débris
de celles qui font derrière i elles font boifées &
couvertes de fapins. Ce qu'il y a de remarquable
dans le haut de la montagne de Falzaber eft un
trou percé en rond, qui paroît avoir environ trois
pieds de diamètre vu du village d Elm. Les 3 ,4
& 5 mars, & les 14 , 1 y & 16 feptembre, le foleil
paffe derrière ce trou : on en voit le difque en
plein les 4 & y , & il éclaire alors le clocher du
village d'Elm. Les habitans difent que le trou a
vingt-cinq pieds de diamètre. On jugera fi cette,
montagne eft élevée, puifque le village d'Elm,
couvert par cette montagne, eft privé, en hiver y
de la vue du foleil pendant fix femaines.
GODMARD (V a l ) , vallée du ci-devant Dauphiné,
dont les montagnes, contiguës avec celles
de la Berade-en-Oifons, de la Valoûife ,'d e l'Ar-
gentière & du val Joffrey , font lès plus élevées
de la province, fans en excepter le Vifo-en-Guey—
ras. L e s plantes des pays les plus froids, la renon-.
cule glaciale, les aretia, les faxifrages ou moufles
des Pyrénées, & autres plantes des hautes Alp es ,
fe trouvent vers leur milieu , & l'on ne voit fou-
vent au deffus que quelques rochers couverts de
Lichen , de hijfus, & des amas de neige immenfes ,
qui font interrompus par des crevaffes qui ont
ordinairement vingt-cinq à trente pieds de profondeur.
L'épaiffeur de ces amas de neige eft
compofée de plufieurs couches diftinétes & inégales.
Les fupérieures peuvent avoir trois pieds
d’épaiffeur ou environ i les autres un peu moins,
& celles qui fui vent, diminuent fenfiblement, au
point que les dernières font fi minces, qu'on ne
peut plus les compter facilement. Leur diftinétion
eft marquée par une ligne grife ou noirâtre , qui
fans doute eft due à la pouffière que les vents portent
deffus pendant les mois de juillet & d'août,
pendant lefqùels il tombe le moins de neige.
L'on compte ordinairement, par ces différentes
couches, le nombre des années que ces. amas de
neiges font à fe former j mais ce calcul peut
très-bien n'être pas jufte} car comme il peut toniT
ber, dans les mois de juillet 8c d'août, de la neige
à plufieurs reprifes, & que, pendant,le tems qui
s’écoule entre une chute de neige & une autre,
les vents peuvent porter des terres fur les différens
lits de neige produits dans ces deux mois, l’on
fe trompera en regardant ces lits comme les produits
d'autant d’années. D’ ailleurs , cette, idée ,
auroit été détruite facilement fi l'on eût fuivi
attentivement ce qui fe paffe lors de la fonte des
neiges pendant le printems & l ’été. Quelquefois
les pluies font fi abondantes & fi continues pendant
ce tems, qu'elles en entraînent & en font
fondre beaucoup, & même fouvent toute celle
qui eft tombée l'hiver qui a précédé.
De plus, ces amas de neige fondent par leur
furface inférieure, & par conféquent les lits doivent
diminuer chaque année, non-feulement en
épaiffeur, mais encore en nombre.
Le mécanifme par lequel les crevaffes fe for- j
ment, paroît bien fimple. On ne voit jamais de
ces crevaffes dans les endroits creux 8c enfoncés,
ni dans les endroits plats, & dont la furface eft
horizontale} rarement dans les pentes égales &
fur un même plan 5 mais on les remarque très-fréquemment
fur la partie inégale des montagnes,
fur les extrémités des plans horizontaux ou inclinés
, 8c toujours fur la partie déclive. Comme les
neiges rempliffent, en hiver, les creux & les vallons,
la furface extérieure, qui forme un plan
uni, n'eft pas égale à la furface du terrain fur lequel
porte la neige. L'inégalité de cette bafe eft
caufe que la neige ne diminue pas également fur
toute |a fur-face, mais plus vice dans les endroits
creux, à caufe de la chaleur de la terre. 11 arrivera
donc que la neige s’enfoncera dans l'endroit
qui répond à ce creux, à cet enfoncement. S’il en
arrive autant à côté ou à quelque diftance, la
neige qui fe trouvera deffus fera obligée dé fe
fendre : il s'ouvrira fucceffivement ainfi une ou
plufieurs fentes ou crevaffes. D'un autre cô té , la
neige fond beaucoup plus vîte dans la partie déclive,
où l'eau fe porte abondamment} ce qui
produit d ’abord des excavations dont les voûtes,
fe trouvant chargées du poids énorme des neiges
fupérieures, s’affaiffent; ce qui fait que la neige
s’enfonce & qu'il en réfulte une crevaffe plus ou
moins grande, 8c dont les faces font plus ou moins
droites, plus ou moins courbes, à raifon de l'é tendue
des excavations & des autres circonftances
de l'affaiffement des amas de neige.
GOLCONDE (Mines du royaume d e ) . Le '
royaume de Golconde & celui de Vifapour ont
allez de mines pour fournir tout l’Univers de
diamans. Il eft vrai que leurs .Rois ne permettent l
de fouiller^ qu’en certains endroits, de p eur, I
comme ils l’ imaginent, qu’ils ne deviennent trop |
communs. Ils interdirent auflî les lieux qui pro-
duifent les plus gros diamans, en y entretenant
des ouvriers qui travaillent pour leur ufage particulier}
de forte qu’on n’en trouve qu’ une petite
quantité en comparaifon de ceux qu’on pourroît
trouver, & feulement d’une groffeur médiocre.
Il y a vingt mines de diamans dans le royaume
de Golconde. Quolure eft la première qu’on ait découverte
: la terre en elt un peu jaunâtre & affez
femblable à notre gravier fec. En certains endroits
elle eft plus blanche, 8c abonde en cailloux
polis, pareils à quelques-uns de ceux qu’on trouve
dans les fablonnières en Angleterre. On en rencontre
ordinairement beauceup dans les veines, fi
on peut leur donner ce nom.} car les diamans ne fe
trouvent pas à la fuite les uns des autres comme on
pourront l’imaginer} mais ils font fouvent fi écai-
tés , qu’on fouille quelquefois l’étendue d’un quart
d’ acre de terre à deux ou trois braffes de profondeur
fans rien trouver, lurtoùt s’il y a dans la ■
mine de grandes pierres près de la furface de la
terre, 8c à environ trois bradés de profondeur.
On ne peut pas creufer plus bas, parce que cette i
mine elt fituée dans une vallée près d’une rivière.
En d’ autres endroits on trouve des pierres raboteurs
» au deffous defquelles on ne creufè guère,
quoique la terre foit profonde en cetendroit, parce
que la terre change & la veine ne va pas plus bas;
cea conjecture a la vue de petites pierres
qu’on trouve dans la terre, qui font le%principal
guide qu’on ait dans ce pays pour découvrir une
mine.
Les diamans cju'on trouve,dans la mine de Quolure
font en général d’ une belle forme, la ph-w
part pointus : leur eau eft belle, vive & blanche.
Il yen a aulfi de jaune s , de oruns en petit nombre,
& de quelques autres couleurs. Leur groflèur or-,
dinaire eft depuis le poids d’un fixième de man-
geline ( ceux-là font en petit nombre), jufqu'à
celui de cinq ou fix mangelines chacun : il y en a
quelques-uns qui en pèfent dix., quinze, vingt*
mais ceux-là font très-rares. On en trouve fouvent
dont la croûte eft tranfparente, tirant un peu fur
le v e r t, quoique le coeur de la pierre foit très-
blanc.
Les mines de Podawilleul, Malabar & Butte-
phallern ont une terre rouge tiiant fur l'orangé,
qui teint les habits des ouvriers qui y travaillent!
On creufe à )a profondeur de quatre braffes. On
trouve en général des pierres d ’une très-be lle
eau, dont Ja croûte eft cryftalline, plus petites
• que celles de Quolure. Les terres de Ratniah
• Gurem & Muttampellée foùt jaunâtres comme
celles de Quolure : leurs diamans font femblables
à ceux des deux premières mines, mais on en
trouve parmi quelques-uns d’une eau bleue. Ces
cinq mines font dans le même gouvernement que
celle de Melwillée, où réfide le gouverneur. M
La mine, qu'on trouve enfuite eft celle de* Pur-
rure, la plus fameuie 8c I4 plus ancienne de toutes"*