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Rapport de la végétation fur les régions de l'Etna. •
On trouve d’abord, dans la regione felvofa3 des I
yeufes d un grcts volume , & qui occupent une i
grande étendue de terrain : enfuite viennent des F
iorêtsdechenes, qui , par la vafte étendue de leurs j
branches la groffeur de leurs troncs, offrent un j
fpe&acle étonnant. On voit plus haut une grande i
quantité de hêtres & de plantations de larix , que !
les habitans de cette région nomment ^appini ,•
«nfin , dans'plusieurs cantons de cette ïône pro- !
d u â iv e , on voit des châtaigniers qui portent de
très-bons fruits.
Dans les parties où fe voient les lecce & les pins,
on trouve les veftiges de courans de laves, qui
datent d'une ancienne époque, puifque ces laves
ont déjà pris une couleur blanchâtre.
C eft dans cette même région que fe trouvent
les depots de neiges qu'on voiture à Catane, & que
1 on conferve dans les boisSf dans les cavernes profondes
qui fe rencontrent encore défions les $bu-
rans dq laves dont j'ai parlé ci-deffus.
Pour que cette neige ne fe fonde que le moins
poffible pendant le tranfport, on l'envelo.ppe dans
une grande quantité de feuilles de chêne ou de
hêtre, & même avec des feuilles de fougères, dont
toute cette partie boifée eft remplie. On met en-
fuite cette neige, bien battue, & ainfi enveloppa
® , dans des facs de toile grolïière, & l’on en met
deux fur chaque bête de fomme. Les agens de l'évêque
de Catane, à qui appartient ce commerce
de neige, font charges d’en fournir les différentes
parties de la Sicile , & même l l le dé Malte. Elle
fe vend ordinairement un fou les deux livres à
Cabane.
C eft auffi dans ces bots que fe trouve un courant
formé en 175-6 par un centre d’éruption un
peu plus é le v é , & qui en détruifit une grande partie
j & enfin, fur le penchant d’une montagne particulière,
on voit une grotte où les voyageurs fe
repofem la nuit avant de s’engager dans la région
fablonneufe.
Au defiiis de la g ro tte , plus on monte , plus
<5n voit là végétation , foit des arbres, foit des
plantes, diminuer : celle-ci même, qu’on trouve
en fleur au mois de juin, à l’entrée de la région
boifée , felvofa , ne s’y ttouve, à la lifîère fupé-
rieure , que vers le milieu de l’ été.
Enfin, on ne voit plus aucune plants après quelques
milles. & l ’on entre pour lors dans la troifième
région , appelée arenofa ou fablonneufe, d’ans laquelle
on ne trouve plus un brin d’herbe, mais
feulement des fables , débris de fcories , & des
bandes de neiges. Il y a cependant un trajet affez
long fur une terre compaéle, qui fait place, à la
fin , aux fables. C ’eft aufli dans ce point d’élévation
ou le froid fe fait fentir, & il paroît qu’il eft
encore augmenté , foit par l’évaporation de la
neige, foit par les nuages qui flottent à ce niveau ,
wrtout lorfqu’on doit avoir de la pluie l’été.
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Les voyageurs, prévenus & prudens, ont foin
de fe garnir contre ce froid , même dès la grotte
dont on a parlé. On éprouve aufli fouvent, à cette
hauteur, des vents violens qui agitent en gros
tourbillons, foit les nuages, foit les fumées qui
fortent du cratère du volcan, & qui fe rabattent
fort bas. On approche., en marchant, au milieu des
débris de fcories & de ponces, dont fl y a des
amas énormes , furtout près du bord du cratère.
, C ’eft alors qu’on peut voir non-feulement toute
la Sicile, mais encore toutes les îles voifinesj, Sd
même la Calabre.
Le cratère de YEtna eft la cheminée par où le feu
qui brûle continuellement dans cette maffe énorme
, fe fait jour, & s’échappe des entrailles de la
terre. Les éruptions qu’ il produit a&uellement par
cette ouverture, font infiniment moins confidéra-
bles qu’elles ne l’étoient autrefois, & il y a grande
apparence que YEtna s’éteindra comme un grand
nombre d’autres volcans j mais ce qufdoit étonner
les phyfioiens comme le peuple , c'eft la durée de
l’état volcanique de YEtna 3 qui a été connu des
auteurs les plus anciens, & dont les ravagés & les
éruptions ont fourni des anecdotes aux tems fabuleux.
La figure du mont Etna eft conique, & fa hauteur
perpendiculaire eft d’ une lieue de France.
La circonférence de la bafe de ce volcan, me-
furée au bas de la regione pedemontana, eft d’environ
trente-quatrè à trente-cinq lieues, foit fur
les croupes de la maffe conique de Y Etna 3 foit
hors de l’enceinte de la bafe dont je viens de
parler. On trouve un grand nombre de montagnes
volcaniques, qui font autant de centres d’éruptions
, dont la plupart doivent être rapportées au
foyer de Y Etna 3 mais dont un très-grand nombre
font dues à dès inflammations étrangères à ce grand
foyer. Les éruptions qui ont eu lieu dans quelques
points de. la furface conique de YEtna ont
fort dérangé les produits des premières éruptions
de YEtna , qui ont difparu deffous les courans de
laves plus modernes, de manière qu’ il eft difficile
de circonfcrire les produits des différentes
éruptions, même des plus modernes.
Ainfi YEtna n’offre pas, par cette raifon, aux
naturaliftes obfervateurs une fuite de produits du
feü caraélérifés & dépendans de certaines époques
: il paroît même que tout a été confondu
par l’aélion des feux fouterrains, qui ont réduit
les laves à un très-petit nombre de variétés , par
les fontes réitérées que les premiers produits
ont éprouvées. C ’ eft pour cette raifon que l’on ne
trouve que douze variétés de produits du feu dans
toute l’étendue de YEtna , au lieu qu’au Véfuve
on en a recueilli un grand nombre, attendu que tes
premiers produits y fubfiftent encore avec des mélanges
de matières premières très-peu altérées par
le feu.
ÉTRAMBIÈRES, village du département du
PUM
Léman, arrondiffement de Genève, à une lieue
un quart de cette v ille, fur l’A r v e , au pied du
mont Salève. II y a une fource d’ eau minérale qui
fore d’un rocher, au bord de la rivière. L’odeur
en eft fo r te , jufqu’à quarante & cinquante pas de
la fource. Elle eit empreignée d'un foufre v if qui
' s’en fépare de lui-même, & dont la vapeur fuf-
' foque : à cela près elle eft claire & limpide.
- * b« l département de
1 Euie 11 eft fi tue fur la Bonde, il y a une filature
de coton. Les environs en font abondans en grains,
fruits or pâturages. Les chanvres qu’ony recueille,
forment un objet de commerce confiderable.
E T S A U T , village du département des Baffes-
Pyrénées, arrondiffement d ’Oléron, près du gave
d'Afpe. Au nord de ce village il y a des bancs de
marbre gris , a peu de diftance, des couches
de fehifte gris, qui fe divifent facilement par feuillets
: elles fe prolongent entre Lafcun & le pic :
d'Anie. Dans cet intervalle, les fehiftes font différemment
colorés, rouges ou noirâtres.
E T TERB EKE , village du département de la
Dyle, arrondiffement de Bruxelles, & à une demi-
lieue à l’eft de cette ville. C e village eft dans un
vallon agréable. Il y a dans ce village deux fabriques
de potaffe & ifalin, fix tanneries, cinq braf-
feries & une geniévrerie.
) E U , ville du département de la Seine-Inférieure,
arrondiffement de Dieppe, fur la Brefle.
Elle eft à l'une des extrémités du département.
Elle eft un entrepôt confîdérable pour les grains
du département de la Somme, qui refluent dans
celui tie la Seine-Inférieure. Il fe fait d’ailleurs dans
cette ville un grand commerce de ferges, de dentelles,
de lin , chanvre & toiles. Dé l’autre côté
de la rivière eft le faubourg de cette v ille , appelé
la Chauffée d'Eu. Son territoire eft abondant en
grains. On y trouve des fabriques de ferturerie &
declincaideriè, des tanneries, unefavonnerie, des
moulins à huile, une fabrique de tabac. Il y a beaucoup
de bois & de verreries dans les environs.
Eu ( Forêt d’ ) , arrondiffement de Dieppe & de
Neufchâtel. Elle fe divife en trois parties , haute ,
moyenne & baffe : les deux premières ont neuf
lieues & demie de long, fur deux lieue* de large,
& la troifième a une lieue & demie de long , fur
Une demi-lieue de large. *
EUM O N T , village du département de la Meur-
th e , canton d eV é z e life ,& à une lieue trois quarts
de.cette ville. Ce village eft fkué fur une montagne,
au pied de laquelle eft une fdurcè d’eau Ceçrugi-
neufe. Cette fontaine a été anciennement en réputation
, fi l’on en juge du moins par fon baflin : il eft
srtiftement confirme eu maçonnerie & en pierres,
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& on lui a donné la figure d’un polygone régulier >
il étoit totalement comblé, 15c, ayant été nécôyë,
on en a retrouvé les vraies dimenfi on v premières.
L'eau qui coule de cette fource, contient du fer en
fi grande quantité, qu'elle teint de couleur de
rouille les terres & les pierres des environs du lit
de fon canal, qui eft entièrement rougeâtre.
EURE ( département de 1’ ). C e département
renferme l'ancien évêché d’Evreux & quelques parties
de la Haute-Normandie ; il a pour limites au
nord le département de la Seine-Inferieure, &pour
bornes la vallée de la Seine jufqu'à la rivière
d’AndeÜe; à l’e ft, le département del’Oife j au fud-
eft, celui de Seine & Oife, puis au fudle département
d ’Eure & Loir j au fud-oueft, celui de l ’O rne,
fit à l'oueft celui du Calvados.
Hydrographie.
_ Ses principales rivières font la Seine; enfuite
vient 1 Eure, qui donne fon nom au département;
elle a fa fource dans le département d'Eure & Loir,
à quelque diftance de Chartres ; arrofe cette v ille,
defcend.au nord, paffe à Louviers, & fe jette dans
la Seine au Pont-de-l‘Arche. L'Epte & l’Andelle,
qui terminent le canton des Andelys, fe jettent
également dans la Seine. L'Aure & l’Iton , qui one
leur fource. dans le département de l'O rn e , fe
réuniftent, & fe jettent dans l’Eure après avoir
pafte à Evreux : la première feule arrofe Vetneuil.
Enfin la Rille, après avoir traverfé l'Aigle & Beaumont,
feréunità la rivière de Charentonne, laquelle
feule paffe à Broglie , à Bernay, & plus bas va
faire mouvoir les ufines de Pont-Audemet; puis
l'Aure, l'Iton , la Rille & la Charentonne,. après
avoir pris leur fource dans le département de l’Orne,
entrent dans celui de l'Eure ; enfuite l'Aure.arrofe
Verneuil, & fe.jettedans l'Eure ; l ’iton, de même,
pafte à Evreux. La Rille enfin paffe à Beaumont-le-
Rog er, après quoi elle reçoit la Charentonne, qui
arrofe Broglie & Bernay, & plus bas va faire mouvoir
les ufines de Pont-Audemer, & termine fon
cours dans la S eine, entre Quilleboeuf & Honfleur.
Les principales villes de ce département font
Evreux, de Grand-Andely, Gifors, Louviers,
Verneuil, Pont-Audemer, Bernay & Quiüebceuf.
Evreux eft le chef-lieu du département, fur Piton :
fon commerce confifte en toiles & draperies. Le
Grand-Andely, fabrique de bas & de draperies.
Gifors . petite ville furl'Epte, fabriques.de blondes
& de rubans de fil. Louviers, ville fur l'Eure , fabriques
renommées de draps fins, farmeries & toileries.
Verneuil, petite ville fur l’Eure, tanneries &
fabrique de peaux de veau pour reliure. Pont-Audemer
, belles tanneries anglàifes. Bernay, petite
ville fur la Charentonne, commerce en beftiaux,
cidte & bougies. Rugles, bourg fur la R ille , corn-
merce-enfils, rubans de fil, clous & épingles.
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