
LOD, village du département du Doubs, à deux
lieues d’Ornans. îl y a une manufacture très-importante
de fil de fer, de broches à tricoter & de doux
d’épingles dits de P a r is , de baguettes de fufils , de
doux pour les caillons & les garnitures de cafques.
LODELJNSART, village du ci-devant département
de Jemmapes, à une lieue de Châtelet, Il
y a deux fours à verre 5 près de ce. village on exploite
un grand nombre de houillères.
LODEVE, ville du département de l’Hérault,
au pied des Cévennes. On trouve dans fes environs
des carrières de plâtre gris & blanc qui font
en exploitation.
LODI. Lodi eft une ville célébré du Milanez,
fur l’Adda, à fept lieues de Milan 8c à dix de
Plaifance.
Le climat de Lodi eft tempéré ,'fl’air y eft bon ,
l’eau faine & belle ; fon territoire eft fertile &
fupérieurement arrofé , mais par cela même un peu
humide & fujet aux brouillards-} il abonde fur-
tout en beftiaux. Les fromages connus en France
fous le nom de Parmefan fe font exclufivement
dans le pays de L o d i, à la gauche du Pô,' dans le
Pavefan & Je long de TAdda. Cette rivière-eft remarquable
par les rochers de poudingues qui font
dans l’efpace que parcourent fes eaux. Ces pierres
fervent à faire des meules & font employées pour
les digues.
LOICHE, dans le Vallais, lieu remarquable
par fes bains. Depuis le Rhône jufqu’au village de
Sierre , on paffe par Claré & Salges, en laiffant
le Rhône fur la droite} tout ce terrain eft couvert
de pierres calcaires. A Faxen on commence à
monter la montagne de Faren > le chemin eft rapide.
On trouve fur le haut de cette montagne des
blocs ifolés de granité compofés de quartz, de*
feld-fpath & de mica. On ne voit que des rochers
calcaires, & point de maffes plus élevées au-def-
fus de ces blocs. On paffe enfuite par un bois de
pins, & l’on parvient enfin à un efcarpement à
pic d’une hauteur prodigieufe. On eft étonné de
voir le gouffre qu’on a devant foi , 8c l’on ne fait
comment on parviendra dans ce fond , où l’on a
peine à diftinguer la Dala, gros torrent qui y
coule. On a taiilé à grands frais un Entier tortueux
dan$ cette^roche toute calcaire} on a eu
foin de garnir le côté du dehors de ce fentier
avec des pierres ou des gardé - fous, pour rendre
ce paffage moins dangereux pour les chevaux &
pour les hommes. Ces précautions ne peuvent
guérir delà peur de voir tomber d’énormes quartiers
de pierres fijfpendus aurdeffus des voyageurs,
& qui font fendus & crevaffés partout.
Quand on eft defcendu au tiers environ de
cet énorme fond, on paffe fur les décombres de
fette vafte montagne calcaire, dont la bafe eft
formée par un lit de fchifte argileux ou d’ardoife
feuilletée fans mélange, qui fe détruit dans diffé-
rens endroits, & qui eft affaiffé & incliné dans
d’autres. Il eft aîfé de voir en même temps qu’on
examine cette bafe, que c’eft fa deftruftion qui
a occafionné la chute d’une partie de cette montagne
} elle eft partout à pic de ce côté , & a
fubi fucceffivement ces renverfemens qui paroiffent
plus anciens les uns que les autres} car ces débris
font plus ou moins couverts de terres, de bois ,
d’arbres 8c d’autres productions: végétales.
On continue la route 3 mi-côte à travers ces
débris. Le fommer de ces montagnes a différentes
fo rmes. Les neiges qu’on aperçoit en plufieurs
endroits produifent des chutes d’eau, des caf-
cades, dont une partie fe réduit en vapeurs avant
d'atteindre le bas. Le haut des montagnes qu’on
voit au-delà.de ce vallon eft également calcaire:
elles font plus baffes^ couvertes d’arbres 8c de
fapins, au lieu que les premières font nues &
arides 5 elles atteignent la région de^. neiges.
Après avoir fait un long trajet, on eft furpris
de trouver à cette hauteur un beau village } c’eft
Juden, entouré de beaux pâturages: on voit de
tous côtés des chalets, des granges, des cabanes,
des habitations. Après avoir .encore defcendu &
monté à différentes reprifes , on arrive enfin aux
bains de Loiche. Comme ce vallon n’eft ouvert aux .vents que
des deux côtés du nord-eft & de l'oueft, ces
-vents y font très-fréquens : celui d’oueft s’engorge
avec violence,dansda plaine, qu’il rafe dans toute
fa longueur, de manière qu’il emporte & déracine
fôuvent les arbres & renverfe les chalets.
Les hivers font fort longs dans cette vallée, qui
dans ce temps eft fréquentée par des ours & des
loups.
LOIR ET CHER ( Département de ).- Ce
département tire fon nom de deux rivières qui
l'arrofent dans deux contrées féparées. Il comprend
à peu près toute la; partie méridionale de
i’ancien gouvernement de l’Orléanois, où fe
trouve cette partie fablonneufe & ftérile , connue
fous le nom de Sologne. Ses productions font le
blé , & furtout le vin. Les bornes de ce département
font'au nord celui d’Eure & Loir, au nord-
eft le département du Loiret, à l’eft celui du
Cher, au midi celui de l’Indre, au fud-oueft celui
d’Indre & Loire, 8c enfin au nord-oueft le dépar*
cernent de la Sarte.
Les principales rivières font d’abord le L o ir , ~ qui arrofe fa partie feptentrionale, qui paffe à
Vendôme & à Montoire ; puis le Cher, qui arrofe
la partie méridionale } enfuite la Loire, qui
traverfe ce département par le milieu & paffe à
Blois} elle reçoit à droite la Bièvre , le Beuvron
& le Coffon. Le Loir reçoit la Saudre grande &
petite} il paffe à Salbris, à Rorhorantin, à Saint-
Aignan & à Montrichard.
L e s
Les principale.? villes font Blois, Vendôme 8c !
Romorantin.
LOIRE. Cette grande 8c belle rivière prendra
fource près le gerbier de Joux, une des plus
grandes maffes yolcanifées, du Mezin.
Au - déffous du Puy-en-VeUy elle reçoit, à
droite, ,1e Lignon, la Dunière & la Semène }
*p:uis, quelques lieues plus; bas , le Furand & la
Coize j 8c encore après, la Teranche 8c la Loize.
En confidérant la marche de la, Loire 8c en
la comparant avec les limites de fon baflin, 8c par
fuite de cette ôbfervation avec les différens cours
des rivières qui s’y réunifient à fa droite, on
voit que toutes ces rivières font petites, fi l’on
en excepte cependant l’Arroux,} auffi. fon baflin
prend-il, à la hauteur d’Autun , une extenfion
aflpz rapide.
A mefure qu’on defcend vers Nevers, où fe
joint l’Ailier, & au-deffous, le cours des rivières
afflyentes fe raccourcit, de manière qu’à Briare,
par exemple, les bords du baflin n’ont prefque
plus de pente, 8c donnent une plus grande facilité
aux eaux pluviales pour,fe verfer dans le baflin de
la Seine.
Là Loire paroît avoir été déterminée vers le
bord droit de fon baflin par les rivières de la gauche,
qui font fort confidérables, mais furtout par
l’Ailier, qui a depuis fa fource une direction parallèle
à celle de la Loire. Cette tendance de la Loire pour fe rapprocher
du bord droit de fon baflin fe foutient jufqu’à
Orléans , après quoi" elle s’en détourne } 8c à
mefure que cette difpofition augmente, les rivières
qu’elle reçoit, deviennent plus confidérables
& ont beaucoup plus de pente} telles font le
Lo?r, la Sarte 8c la Mayenne.
Après Serde il n’y a plus d’eaux courantes qui-
tombent dans la Lcdre fur fa droite.
Nous devons faire obferver qu’à eonfîdérer la
nature des terrains que la Loire parcourt, on
•trotfve que, depuis fa fource jufqu’à Roane, elle
ne traverfe guère que des pays granitiques qui
noffrent qu’un golfe fort profond, comblé par
des dépôts marins, ou des fables,calcaires. ou des couches
Lès rivières que la Loire reçoit fur la gauche
partent également, comme l’Âilier, de l’ancienne
terre ou terre granitique } ce font le Cher ,
1 Indre , la Creufe, la Vienne : c’eft dans cès
contrées que les eaux courantes ont paffé de l’ancienne
terre dans la nouvelle , où elles ont trouvé
un rendez-vous général' dans le lit de la Loire. Cette nouvelle terre a forrçjé le dernier golfe
occupé par la mer, & dont les limites fupérieures
fvoanttio fni .remarquables, furtout à une certaine éléI
La levée de la Loire , ce monument dont l’origine
nous eft inconnue , eft , ainfi qirbn le fait,
une digue de plus de trente lieues d’étendue qui
Geographie-Phyfique. Tvtne
borne depui? plufieurs fiècles le cours de cette
rivière fur fa droite } elle .la fépare.non-feulement
de fes plaines pluviales & d'inondation, mais
encore des eaux latérales des croupes de la vallée,
car ces eaux circulent dans la plaine fluviale &
ly ont tué me »un; cours décidé-, furtout dans les
parties où la Loire fe trouve diguée. Ces eaux latérales,
n’étant pas fujettes.à des accès d'inondation,
ne font qu’arrofer le terrain des plaines ,
au lieu que la L o ir e , dans fes déhordemens , les
ravageroit en y.portant des dépôts confidérables.
A eonfîdérer ces terrains factices & de nouvelle
formation, qui font l'ouvrage des eaux de la Loire
8c des rivières latérales, on.voit pourquoi ces
terrains font plus ou moins fertiles, fuivant la
proportion des matériaux qui viennent d’amont
avec ceux qui font châtiés des croupes & des'
parties latérales plus éloignées.
Ce font ces plaines fluviales qui ont été rendues
à la culture par les levées qu’on a établies le long
d’une grande partie du lit de la Loire , 8c fouvenrt
d’un feul côté, le long duquel les plaines fluviales
font les plus étendues.
Rivières parallèles a la Loire, & gui coulent dans
fes plaines fluviales.
Le Loiret eft une des premières rivières parallèles
à la L oire , 8c qui cbul/nt'à fa gauche dans fa
plaine fluviale. Cette rivière, dans un cours d’environ
hüttliëùes^ coule d’abord jufqu’à Lafource par
plufieurs canaux, la Dhuy. & le Leux, qui ont ordinairement
peu d’eau; ce n’eft guère qu’à Lafource.
qu’elle prend1 un accroiffement confidé-
rable, 8c que fon cours devient intéreffanc par le
nombre d’habitations qu’elle abreuve., de fabrirs
ques & de moulins qu'el!e4met.en mouvementé*
On. trouve enfuite, & du même côté, la ri-
vière~\le Limes., qui prend fa. fource vers Saint-
André-de-Cléry 8c fe jette dans la Loire près
Saint-Andrant. Son cours eft d’environ cinq lieues
& demie dans la plaine fluviale de la Loire, 8c fort
près des côtes. ,
Enfin le Coffon, qui tombe dans la Loire un
peu au-deffous de la Lime, préfente les mêmes phénomènes
le long du bord méridional de la vallée de
\zLoire^\\ pénètre dans cette vallée viw-vis le
faubourg de Vienne ,'fc va le réunir à la Loire proche Cande , au-deffus du confluent du Beuvron.
fCoer tt rbaejellte e fptl adien ed.eux lieues & demis , & offre une
v De l’autre côté de la Loire, le long de.fes côtes
feptentrionales, eft un autre ruiffeau, la Tronne,
dont le cours commence à Courbouzou & finie
à l’île Sainr-Dié.’ II. parcourt la plaine fluviale de
la Loire l’efpace de deux lieues, & allez près des
côtes.
Mais de ce côté, la rivière parallèle à la Loire la plus confidérable, celle qui a le plus long cours,
le cours le mieux décidé, c’eft la Cife de Landezon
V vv