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■ exeeffifs, ne peuvent réfîftér aux ardeurs du foleil.
On fait la chaffe à ces animaux avec le fecours des
chiens que les bergers font aller partout où ils
veulent, Daris la partie feptentiionale de-ces îles la
plupart des brebis font blanches > mais elles font
prefque toutes noires dans la partie méridionale.
Parmi les oifeaux de proie le corbeau eft le plus
commun dans ce pays, & en même tems le plus redoutable
aux brebis j ce qui fait qu'on lui donne la
chaffe : c’ eft même un ufagé établi, que tous les
ans j un certain jour de l'année , chaque habitant
apporte à la chambre de juftice un bec de corbeau.
Les corbeaux font i c i , comme en Iflande.» ou tout
blancs ou mêlés de"blanc & de noir.
Le corbeau a pour ennemi un oifeau qu’on appelle
kielder dans le pays, 8c qui eft connu dans le
pays fous le nom depie-de-m&r. 11 eft delà groffeur
d’ un geai. 11 à le bec jaune , long & obtus. 11 fond
avec rapidité fur le corbeau, l’attaque à coups de
b e c , & l’oblige à fe tenir caché : comme il fait la
guerre à un oifeau nuifîble, les habitansen font un
très-grand cas.
On trouve dans ces îles beaucoup d’oifeaux aquatiques.
Le canard à duvet y eft très- commun : c’eft:
celui qui produit l’édredon. Un oifeau nommé
imbrim , & qui ne fort jamais de l ’eau , eft: confi-
déré, par les gens du pays, comme une efpèce d’alcyon
j mais il y a une grande différence entre ces
deux oifeaux. L’imbrim eft plus gros qu’une oie.
C e qui la fait prendre pour une efpèce d’alcyon ,
c ’eft qu’on dit que ce dernier couve fes oeufs dans
Peau, de même que l’imbrim, qui ne peut pas fqrtir
de l ’eau ni vivre fur la terre , parce que fes pieds
font placés trop en arrière, & font fi foibles qu’ils
ne pourroient foutenir le poids de fon corps. D'ailleurs,
fes,ailes font trop petites pour qu’ il puiffe
voler. On a encore remarqué qu’ il a fous chaque
aile un creux capable de contenir un oe u f : c’ eft
là qu’on croît communément qu’ il tient1 fes oeufs1
cachés & qu’ il lés couve , avec d’autant plus de
vraifemblance, qu’on a obfervé que cet oifeau
ne fait jamais éclore plus de deux petits. On voit
encore dans cette île le columbus pédibus palmms
indivips de Linné, affez femblable à l’imbrim par
fa groffeur , par la voie 8c par la pofition de Tes
pieds, qui l’empêche de marcher, ainfi que par la
petiteffe de fes ailes, qui l’empêche de voler facilement.
: On trouve dans ces îles différentes efpèces d’oi?
féaux aquatiques bons à manger. Outre trois ef-
pèces d’oies fauvages, on mange encore le skra*
ben , lalunde, la huppe & la corneille aquatique.
Quoique tous ces oifeaux ne pondent chaque année
qu’un oe u f, cependant on en trouve dans ces îles
une quantité prodigieufe. Outre qu’on prend,
tous les ans, dans ces île s , des milliers de ces oifeaux
pour la nourriture des habitans, on en voit
par tir desbandes innombrables de deffus les rochers
éfcarpés de ces îles.
JLa mer qyi environne les îles de Férié abonde
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en poiffons de toute efpèce > 8c particuliérement
en phoques & en baleines Les phoques font gros
comme des boeufs : ils ont leur rétràite dans les
creux & les cavernes des pochers : c’eft là qu’ils
font leurs petits. On entre avec de petites barques
dans les grotes pour furprendre 8c tuer ces animaux.
Les vieux efquivent le coup dé la maffue 8c
échappent fouvent aux pêcheurs, mais, pour peu
qu’on les frap'pe fpr la tê te , ils tombent & pré-
fenrent la gorge au couteau; On en égorge quelquefois,
de Cette manière, jufqu’ à cinquante dans
un jour. On les dépouille,1 8c leur cuir tanné fert
à faire des fbuîiërs: On fond le lard pour en faire
du fgin-doux, ou bien on le fale pour le manger;
Parmi les cétaéées qui habitent la côte , on en
diftingue particuliérement trois : le premier, le
plus commun, eft le grindeval : c’ eft auffi le, plus
petit des trois : on en mange la chair féchée 8c lé
lard falé. On fale le lard avec une efpèce de foudë
qui contient une grande proportion de fel marin ,
8c que l’on retire des cendres de l’algue marine.
Quand la chair en eft fraîche & bien cuite elle a
beaucoup d’analogie avec celle du boeuf.
La fécondé efpèce de baleine eft nommée Dog-
linge; elle a environ trente-deux pieds de long fur
huit de diamètre. Les pêcheurs lés chaffent près
dés Cotes, dans la baie de Qualboë de l’île.de Su-
deroe. Lorfqu’ils les apperçoivent, ils leur font un
trou avec leur lance, affez ordinairement près des
paupières. Après qu’ils ont enfoncé leur lance, ils
y attachent une.corde qu’ ils tirent au rivage, 8c
forcent ainfi l’ânimâl à fuivre. Loifqu’ jls y font arrivés,
ils attachent la corde à une grofle pierre ,
8c percent l'animal à coups de lance jufqu’ à ce
qu’ayant perdu tout fonfarçg, il ne donne plus figne
de vie. On ne.retire de cet animal, que l’huile qui
fait un objet de commerce.
Là troifième,efpèce de baleine fp nomme Froid-
Wal -, elle eft fi grolie, que les pêcheurs n’ofent pas
l’attaquer j- elle culbpte (ouyent leurs,barques, ou la
foulève en p.affant par?deffops, & la foutient fur
fon dos comme fur un rocher. Auffi ont-ils pris le
parti de l'éloigner en mettant du çaporeum dans
leurs, barques , ou en lui jetant des copeaux de
genièvre, L’oieur pénétrante de ces deux fiibf-
tances la fait cacher au fpnd 4e beau.
On voit dans ces îles beaucoup de fontaines 8c
d.e fources au Commet des pjus hautes montagnes ,
auxquelles on attribue des motivemens de flux &
reflux correfpondat s à ceux de la mer j mais ces
mpuvemens n’ont pas été obfetvés avec affe^ de
foin, 8c d‘intelligence pour mériter la moindre
croyance.
J'ajoute que les îles Feroë ont offert aux voyageurs
curieux 8c occupés, de l'Hiftoire naturelle,
de quoi former une nombreufe colle$ion de produits
4e volcans , qu’avoit fu fe procurer un am-
baffadeur de France en Danemarck $ ainfi ces îles
font la plupart volcaniques.
FERGUES
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FERQUES, village du département du Pàs-de-
Calais, arrondiflement de Boulogne, & à trois
lieues & demie de cette ville. Le territoire des environs
renferme trois carrières remarquables. La
première, nommée carrière du Haut-Banc , eft corn*
pofée de feize couches d’une épaiffeur de quatre
toifes, & qui fournit un marbre gris-foncé ou
bleuâtre, généralement connu fous le nom d tfiin-
kaly & qu’ on emploie avec fuccès à faire des manteaux
de cheminées 8c des carreaux pour paver
des édifices publics. La fécondé, dite du petit Haut-
Banc3 eft très-étendue& très-riche, & procure un
marbre de la même qualité que la première carrière.
La troifième, diftante d’une lieue des précédentes,
eft appuyée fur le tuf. Le marbre qu’ on
en tire, eft pareil à celui des deux autres. On trouve
encore à Elinghem, hameau dépendant de F'erqu.es,
quatre carrières, dont une de marbre blanc, veiné,
que l’on n’a trouvé encore que par blocs. C ’eft le
plus beau marbre du pays.
FERRET ( c o l ) , département de la Dore, paf-
fage dangereux 8c fréquenté du val Ferret dans le
Valais. Le val d’Aofte communique au Valais par
ce paffage.
FERRIERE, bourg du département de l’Ailier,
arrondiflement de la Paliffe. Le territoire fournit
beaucoup de bois de fapin.
Fe r r iè r e , bourg du département du Loiret,
arrondiflement de Montargis, 8c à deux lieues un
quart au nord de cette ville. C e bourg fut ainfi
appelé à caufe de la quantité de fer qu’on y exploi-
toit autrefois. On peut ajouter, d'après la même
confidération, une trentaine de villages qui portent
le: même nom, 8c qui font répandus dans différentes
provinces où les mines de fer fe trouvent dif-
perfées, 8c où l’on a effayé de même leur exploitation.
C ’eft ainfi que ces dénominations peuvent
faire connoître l ’état primitif des habitations de
ces villages.
F e r r iè r e , village du département de la Mam
ch e , arrondiflement de Mortain, & à deux lieues
trois quarts de cette ville. On a trouvé dans le territoire
de cette commune, une mine de plomb très-
remarquable.
F errière ( Forêt d e ) , département d’Indre
& Loire , arrondiflement de Tours. Elle a trois
mille fix cents toifes de longueur, fur quinze cents
toifes de largeur.
Fe r r iè r e - sur-A l l e v a r d ( l a ) , village du
département de l’Ifère. Il a été découvert en 1767,
à Vaujulas, village de cette commune, une mine
de charbon de te tre , dont le filon a deux pieds de
latge à fa furface ; il eft de bonne qualité. La même
année 8c dans le même lieu, on a trouvé une terre
Géographie-Phypque• Tome IV ,
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argileufe, blanche, très-douce au toucher, 8c
favonneufe. Elle a été éprouvée dans les fourneaux
de faïence & dans les forges au feu de foufflets;
elle forme une brique très-dure, telle qu’ il la faut
pour la porcelaine j ainfi elle ne peut ni fe vitrifier ni
fe déformer.
FerriÈr e -Becfiet, village du département de
l’Orne, canton de Séez. Ce lieu eft remarquable
par une carrière de fchifte;noir & pyriteux, dont
1 les charpentiers & les menuifiers font ufage pour
prendre leurs mefures 8c pour la coupe des bois
qu’ils emploient 8c mettent en oeuvre. C e maflif
ichifteux fait partie d’une chaîne de montagnes plus
ou moins élevées, qui s’étendent depuis Alençon
jufqu a S é e z , 8c qui font compofées de granits de
diverfes fortes, 8c de fchiftes plus ou moins noirs &
plus ou moins pyriteux, dont la continuation s’ob-
ferve même jufqu’à S éez, qui n’eft éloigné que
d’une lieue 8c demie de Fèrriére-Bechet.
Ferrière-sur-Rille , bourg du département
de l’ Eure, canton de Conches, & à deux lieues &
demie à l’ oueft de cette ville. Il y a un fourneau où
l’on fabrique la fonce de fe r , & l’on trouve d’ailleurs
de la mine de fer aux environs.
FERTÉ-ALATS, ville du département de Seins
8c O ife , arrondiflement d’Etampes, fur la Seine.
On y fait commerce de chevaux, de boeufs, de
vaches, de moutons, & autres marchandifes, telles
que toileries & draperies. Les grès font très-abon-
dans aux environs, & les carrières y font en pleine
a&ivité i ils font employés à paver Paris Si les routes
à une certaine diftance de cette ville.
Ferté-Berfîard, ville du département d e là
Sarthe, fur l’Huifne. Cette ville eft dans un pays
fertile en blé 8c en pâturages , entre Nogent-le-
Rotrou 8c Gonnère. On engraiffe quantité de boeufs
dans les pâturages de la Fertéy & le s fromens qu’on
récolte dans fon territoire font d’une bonne qualité.
On y fait le commerce de vaches 8c de fromages.
Il y a deux fabriques de toiles 8c d’ étamines ,
un moulin à tan pour le fervice des tanneries, &
un autre à foulon pour les étoffes de laine. L*
forêt d eT a lia, fituée dans les environs, renferme
des carrières d’où l’ on tire une grande quantité
d’ardoifes fort groffières.
Fertê-en-Br a y , village du département de la
Seine-Inférieure, canton de Forges-lès-Eaux. Il eft
fitué fur une petite hauteur arrondie, que je nomme
Ile terrefire. C ’eft là où fe trouve un fol propre aux
pâturages du Brayy & à la nourriture desbeftiaux,
qui donnent beaucoup de fromages.
Férté-sous-Jou ar e , ville du département
de Seine 8c Marne, arrondiflement de Méaux.
Cette petite ville de la ci-deyant Galveffe ou Bri®
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