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Nord , vont fe rompre contre les montagnes d’Ë-
coffe, d’où ils retournent, par la mer, dans ce
pays.;-, ; j .. ... fl&ijî ûi :> il
» Les vents de fud font rares., parce qu’ils font
portés des pays chauds ,vers les pays .froids} ils
'-font ordinairement doux & toujours accompagnés
de chaleur. Ils le rendent dans ce pays après.avoir
traverfé la France,le Luxembourg & Namur, qui
font des pays montagneux, & qui les empêchent
par conféquent de fe tranfporter ici librement. »
HOLLANDE ( Nouvelle- ). Voye^ l’ article des
T erres australes, où font réunis tous les ren-
feignemens de géographie-phyfique, relatifs à la
Nouvelle-Hollande, à la terre de Van-Diemen , à
la Nouvelle-Galles & autres contrées environnantes.
fj
HOL STE 1N . C e pays eft intérelfant par les
Marches, lilières de-terrains fertiles qui produifent
d’excellentes prairies, & qui régnent fur les bords
de l’Elbe & fur le long de la côte de la Baltique.-
Çes lifières font préfer vées des inondations par des
-digues couvertes de paillaffons : c’eft là que s’é lèvent
& fe nourriffent les boeufs de Hambourg
& les chevaux du Holjiein. ..
Il paroît que ce fol a été abandonné par la rivière
& par la mer Baltique y car on remarque, à
une de les extrémités, une bordure élevée qui
indique les limites du féjour dé l’eau. Plus loin
on ne trouve plus que des fables dans iefquels font
enfevelis de gros morceaux >de granit ou pierres
perdues'} & ceci règne dans tout l'intérieur du
Holjiein, Les Hollandois tirent beaucoup dé ces
pierres pour leurs digues.
Il y a trois fortes de côtes : line défendue par
des digues de terre & de pierres : ce font les côtes
.balles } les côtés défendues par les dunes ou les-
fables, & les côtes baff.-s que la.mer envahit.-
11 paroît qoé lés terrains fertiles des Marches
font comme les terrains argileux de la Hollande ,
& le même fol.
LeS; île,s qui.font dans.la vallée de l’Elbe ; au
defllis de Hambourg, font auffi diguées,:& défendues
ainfi desànondations.dela rivière, qui éprouve
un reflux de huit à quinze pieds, fuivant;les téms
des ; ma rées.
r.. .Nous croyons ne pouvoir mieux faire connoître
cette côté de la mer du Nord qu’en donnant ici
le Mémoire que M. Coquebert de Montbret a com-
poié à cet effet. .
Obfervaiions fur la- géographie-phyfique. de la bajfë
Allemagne, fa i tés pendant une réfidence -de. quinze
ans a Hambourg t par M.. de Montbret y ;eonful général
de France.
« La baffe Allemagne eft une vafte plaine de fable,
qui s'étend depuis le pied des montagnes du Hartz
jufqu'à la m er, dans une largeur de quarante à tin-
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quinte lieues. Il feroit intérelfant de déterminer
où fe terminent les alifes les plus baffes des montagnes
qui bordent & dominent cette plaine, &
de tracer fur une carte phyfique les limites exactes
des unes & des autres. En allant de Hambourg
directe ment au midi, ce n'eft qu’ à une lieue environ
au-delà d’Hanovre, que le terrain commence
à s’élever en collines calcaires} il prend alors un
afpeél tout différent de celui qu’on a traverfé juf-
que-là, & dont le parfait niveau n’eft interrompu
que par des hauteurs de fables que le vent paroît
avoir formées. Je n’entreprendrai point ici de pénétrer
dans les montagnes : d’excellens natura’iftes
ont rempli cette tache. Je me bornerai à faire connoître
la plaine de la baffe Allemagne , c’eft-à-
d ire, la partie feptfentrionale des cercles de Weft-
phalie & de la-baffe Saxe. Toute cette étendue de
pays #ft à peu près de la même nature : on pourroit
même y joindre la province d’Over-Iffel, le Brabant
hollandois & une partie de la Flandre autrichienne.
»a Le fol eft en général d’un fable blanc, affez fin,
dont le vent fe joueroit partout comme il le fait
en bien des endroits fi la bruyère , qui eft prefque
la feule plante qui y croiflfe naturellement, ne lui
donnoit pas quelque liaifonpar fes racines. Ce pays
eft marécageux faute de pente pour écouler les
eaux que l'humidité du climat y amaffe une grande
partie de l'année. Cette circonftance a produit
beaucoup de fonds de tourbières., les un.es déjà
déffechées par la Nature, & les autres qui pour-
roient l’être fi i'induftrie des hommes s'en occu-
poit. Il eft connu que dans ces tourbières, dont
quelques-unes font fort étendues & ont peut-être
été autrefois des lacs, on trouve beaucoup d’arbres
avec leurs branches & leûrs racines , couchés
horizontalement dans une direction qui annonce
qu’ ils ont été renverfés par les vents de nord, qui
font les plus violens dans tout le pays. Aujourd'hui
ifn ’y apas.beaucoup de forêts dans la baffe Allemagne,
mais on.y trouve prefque partout, fur ies
bruyères & même dans les terrains cultivés, des
chênes ifolés. On fent qu’ un pays auffi fablonneux
eft difficile à mettre en valeur. Les effais qu’on a
faits pour le cultiver n’ont pas eu grand fuccès.
Dès qu'on détruit la bruyère, le vent enlève le
fable. D’ailleurs, ce pays, fi maré.cageux en hiver,
manque d’eau, en été. Le meilleur parti qu’on en
puiffé tirer eft d’y élever des moutons qui mangent
volontiers la jeune poufle des bruyères, qu’on
a foin à cet effet de renouveler de tems en tems
en mettant.le feu aux anciennes tiges : on y tient
auffi beaucoup de mouches à miel. Les autres produits
ne font que quelques feigies miférables & du
farafin. On fent, d’après ce que nous , venons de
diré‘, que l’ afpeèt du pays doit être généralement
fort trille s cependant partout’ où il. eft filloné par
quelques eaux courantes, il devient fort agréable.
C ’eft là qu’ on trouve les villages compofés de
maifons placées irrégulièrement, entourées de
v'ergers,
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vergers,de jardins & de chênes fupeibes qui rendent
ces petits payfages charmans : on y trouve auffi des
moulins 8e des ufines. Entre ces petites vallées qui
renferment les feuls lieux un peu confidérables,
on ne rencontre le plus Couvent que des maifons
ifolées,fervantd'afile aux voyageuvs.il y a des parties
du pays d'Hanovre, furtout dan» la grande
bruyère de Lunebourg, entre cette ville & celle
de Z e ll, où les villages font si fept ou huit lieues
les uns des autres.
»Si l’on rie jugeoit le pays que par ce que nous
venons de décrire, onenprendroit Taris doute une
opinion très-défavorable, 8c c'eff . celle que doit
en concevoir tout voyageur qui ne fait que le tra-
verfer; car les grandes routes font tracées dans les
parties les plus flétries 8c les moins habitées. Mais
on en autoit une idée bien différente fi l’on vifi-
toit les terrains bas qui font le long des fleuves de
l ‘Ems, du Wefer, de l’Elbe & de la mer du
Nord. Ces terrains, formés du limon que les eaux
y ont dépofé, font auffi gras,, auffi féconds , que
les autres forif arides 8c maigres, j^es-digues en-
treteriués avec le- plus grand foin 1 s mettent à
l'abri des ravages que les eaux ne manqueroient
pas d'y faire, 8c y ont faits eff-.étivemem dans les
anciens tems. C ’ell furtout fur la côte occidentale
de la prefqu’ île du Jutlànd, que ces ravages ont été
les plus confidérables. Ils y ont réduit à une filière
affez. étroite 8c à quelques îles un pays autrefois
fortconfidérable, qui portait le nom dé Prïfr fep-
ttntrïonale: Lès'habitatis de cetrê cote ont éhçore
aujourd’hui une langue 8c des moeurs particulières.
Les terrains bas dont nous venons dé parier, qui
régnent tout le long des côtés de la baffe Allemagne
8c du Jntland (à la réfevve dé quelques
parties'où il retrouve des dunes) , portent le
nom de' Marches , tandis que l'on nommé geeft les
terrains de fable qui comprirent le refte du pays.
"Les eaux dé pluie couvrent lés terres baffes, depuis
le mois de novembre jùfqu'èn mai. Il n'y a- alors
de communication , entré les hahitans.que par lés
digués 8c les1 chauffées. Mais lorfque les premiers
beaux tems ont afleché ces terres , 8c qu'on en a
fait écouler Tes eaux au moyèn dés moulins qui les
'élév'ent ; 8c dés éclùïes qui leur-denhentpaffage,
Ta végétation la plus Vigoureufe'préfente un fpec-
tacle vraiment enchanteur. C è font ici des blés
fuperbes;"là .des champs rie colza , de navette-,
de ln» j plus loin1 des pâturages fupetbes, couverts
de bèfttaux fans nombre, 8c de la plus, belle'ef-
pèce. ÏMs Marches i,a luriatid ôht éîé famfeufes de
tout tems-par les bëtës-à cornes 8c lès chevaux
qu'on ÿ élève. On en tire-des chevaux eflimés partout,
fous le nom de chevaux1 danois. î.cs Hollandais
y vi ::m ;nt chercher béaù.coùp de boeufs qu'il -
achèvent d'engraiffer en1 Holjànde. Pour donner
une idée delà population de ces inarches /dé' celles
furtout qui régnent le long de l'Elbe;, il fuffit de
dire que les maifons font contiguës le long dés
digues , l'efpacé de quinze omvingt lieues, fans
Gtographie-Phyfique. Tome XV,
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compter celles qui enfontfituées dans un plus grand
éloignement. La terre y paie avec ufure aux habi-
tans les efforts qu’ils font fans ceffe pour fe pré-
ferver de l’élément terrible qui les menace, & les
fouverains ont fenti que ceux de leurs fujets dont
l’ induftrie a conquis ces terrains précieux * paient
trop à la nature pour ne pas être traités d’ ailleurs
très-favorablement} auffi les laiffent-ils jouir de
privilèges & de franchifes qui contraftent forte-
! ment avec le fervage dans lequel-vivent leshabi-
taris du refte du pays. Le dêfpotifme féodal n’ a
jamais pu s’établir dans ces heureufes contrées.
L ’homme y jouit de tous fes droits, & l’on peut
dire q u e , fous les lois d’un monarque, il n’eft
guère moins libre que dans les républiques.
*> Avant de quitter la baffe Allemagne, nous
dirons un mot des minéraux qu’elle renferme. On
fent bien qu’un pays de fable, tel que celui-ci, ne
contient pas de mines proprement dites. Il y a de
la mine de fer limoneufe dans plufieurs marais,
7 mais je n’ai point connoiffance qu’on en fafle
aucun ufage. On trouve, d ais un endroit de la
: bruyère de;Lunebourg, ùnë efpèce de piffafphalte,
dont on fe fert fur les lieux pour graiffer les ef-
fieur des voitures. Ce produit bitumineux eft
peut-être dû aux végétaux qui ont exifté anciennement
dans ces fables. On trouve auffi dans certaines
parties de cette bruyère, de petits morceaux
de fuccin. Mais ce qui mérite le plus l’attention
du naturalifte, c’eft qiie , dans ces vaftes
bruyères , on rencontre prefque partout de très-
gros' blocs de granit pofés fur la fur face de la
terre,ou recouverts de quelques pouces de fable ,
& parfaitement ifolés. I! y a de ces granits de
toutes lès ,couleurs & diverfement mélangés.
Quelquçs-uns con.ienncnt des fchorls verts ou
noirs en aflVz grande quantité} d'autres renFernrieDt
dés grenats. Lès Holiaridois, qui favenr fi bien tirer
parti de tout pour leur utilité , fe font approprié
beaucoup de; ces granits énormes * &• les bnc
ttàhfporfés chez.eux, où ils lés emploient à leurs
digues. Jè crois même que queîqu s fouverains
de la baffe Allemagne , craignant que leur pays ne
vînt à manquer dé pierres, èn ont défendu l’ex-
portatiori.
» En effet, à la ré ferye de quelques ffex qu’on
trouve répandus dans les champs, & qui contien-
neht otdinairement dès cotps marins, ce pays n’ a
guère d’ autres pierres que celles qui fe trouvent
ainfi difperféës./Gomme cés granits font fort diffi-
cilesà tailler, on neconftruit piefqué'qu’ én briques.
Ceux q ui, à Hambourg veulent de la pieire de
taille , là font Veijir des carrières de Pirria , dans
l’éleélorat de Saxe. Les TuSftances calcaires font
fort rares dans la baffe Al'émàgfie : on îi’ÿ emploie
guèrè d’autres chaux' que celle que -Uon prépare
er»' fai fan t calciner dès coquilles1. Qiiànt au plâtre,
• je1 cbtihois deux montagîies qui éh donnent :Tutie
eft dans là ville même de Lunebourg } l'autre eft
dans"le Holftéih* à peu près à moitié thèmin ,
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