
fur les côtes d’Angleterre. C ’eft par Étaples que fe L
fait une partie du commerce du cj-dsvanc Artois ; J
car il en reçoit les vins, les ea'ux-de-vie, le vi- |
naigre, le fel & l'huile de baleine. Cette ville a
un lÿndic des marins.
ETCHADAR , village du département des
Baffes-Pyrénées, arrondiffement de Mauléon, &
a trois lieues & demie de cette ville. A la montagne
d’Habinga il y a une mine de fer fchifteufe ,
bleuâtre, en filon, dans un rocher gris-verdâtre,1
quartzeux & argileux, & une autre mine de fer,
de même nature, à un demi-quart de lieue nord-
eft de ce village, dans la colline de Taffa. Dans
la colline de Mettatia il exifté un autre minier,
où l’on trouve du mica de fe r , rouge , friable, &
du fpath calcaire blanc : ces mines font exploitées
pour la forge de Larrau.
ÉTÉSIENS (Vents). Les Anciens donnoient le
nom à" étéjiens 3 qui lignifie anniverfairc a été, à des'
vents dont le fouffle fe fuifoit fentir régulièrement
chaque année, & rafraîchiffoitTair pendant
fix ou fept femaines , depuis le folttice jufque*dans
la canicule. Dans leur théorie, le règne des vents
étéjiens étoit annoncé, durant quelques jours, par
ceux que l’on nommoit , pour cette raifon, pro-
. dromes ou précurseurs.
Ces vents, mettant de la fraîcheur dans'l’air
pendant la faifon des chaleurs, la plus commune
opinion eft qu’ ils fouffloient de la bande du nord :
& c'eft ainfi que, le vent de,nord étant le traver-
fier des bouches du N il, dont le cours, en général,,
eft du midi au feptentrion, les Anciens attribuoient
aux vents étéjiens, pendant juin & juillet, le refoulement
des eaux du fleuve , qui pouvoir contri-'
bue-r à fon débordement régulier dans la même'
faifon. Le rhumb de ce vent n’eft pas néanmoins
tellement fixé à cette région du Monde, qu’il ne
participe de plufieurs autres, & le nom-à‘étéJiens\
eft appliqué à des vents venant du couchant, comme
à ceux qui foufflent du feptentrion. C ’eft par cette
raifon que, dans plufieurs auteurs anciens, les vents
étéjiens font indiqués comme favorables, fur la M éditerranée,
à ceux qui font route d’occident en
orient, & confidérés comme contraires à la routes
oppofée.On trouve même, dans Pline & dans Stra-
bon, d'après Pofidonius, que des vents, foufflant de
l’eft , font appelés étéjiens \ ce qui nous donne lieu I
de croire que-cette dénomination étoit plutôt,
dans le fiens des Anciens, appliquée à des vents
réguliers, qu’à des vents qui fouffloient d'unpoint
confiant de l ’horizon. 11 en eft de même des vents
alijés| quoique ces mots défignent fpécialement |
les vents qui régnent fur les mers renfermées entre r
les tropiques, & qui, dans la mer du fud particuliérement
. conduit les navigateurs d’orient en i
occident. ( Voye^}î.k:n>t & A li s b■ ) 1
ÉTHIOPIE. L é je l y eft d’unë blancheur écla- f
tante & dur comme la pierre. On le tire des montagnes,
où il eft diftribué par couches de deux à
trois pouces. On le détache facilement, parce
qu’il eft fort tendre dans la mine; mais il durcit à
1 air, & prend une confiftance qui en permet aifé-
ment le tranfporc. On le voiture dans les magafins
de l’empire, où l’on en forme des tablettes longues
d’un pied, & larges de trois pouces : dix de ces tablettes
valent un écude France. On les romptFui-
vant le paiement que l’on veut faire, & elles fervent
à la fo is , & d’argent pour le commerce, &
d’affaifonnement pour la tablé.
L’extrême chaleur du climat eft une des caufes
qui rendent les Ethiopiens fi peu propres au travail
;.elle eft inlupportable dans les plaines & dans
les vailées, & principalement fur les côtes de la
Mer-Rouge, où elle deflèche & pèle la peau. L’air
eft plus frais dans les montagnes, où l’on fe trouve
quelquefois expofé au froid ; mais il n'y tombe
jamais de neige , parce qu’elle ne s’élève-pas à une
certaine haute ut qui la reçoit & la cohferve.
On ne diliingue, en Éthiopie, que trois faifons:
le printems, qui commence au mois de feptembre ;
l'é té , dont on jouit au mois de janvier, & l’hiver,
qui fe montre au mois de juin ; mais cette dernière
faifon eft moins le tems des frimats , que la
faifon des pluies. Des que le foleil fe couche e.ies
tombent jufqu’-à fon lever , avec des tonnerres &
des éclairs très-Tréquens. Auffitôt que l’orage
ceffe , le ciel devient ferein, & la terré fe fèche fi
rapidement fur les hauteurs, qu'à peine s'àpper-
çoit-on qu’elle ait été mouillée ; mais il fe forme,
dans les vailées, des torrens affreux, qui caufert
des ravages confidérables. Les rivières' fe débordent,
les campagnes voifines de leurs lits font
couvertes d'eau les habitans font obligés de
chercher des afyiés dans lès lieux élevés : auffi les
laboureurs qui cultivent les plaines, fe trouvent-ils
forcés de s'établir fur les pentes des montagnes ßc
des collines, pour que leurs habitations ne foiènt
pas enveloppées dans les inondations..
Le pays eft fujet à un vent qu'on appelle. Jer-
pent 3 parce que les tourbillons quiTexcitenr, ont
la forme des mouvemens de ce reptile : c'eft un
ouragan qui renyerfe les maifons & les arbres, &
qui brifè la mâture dés vaiffeàùx.
Ce pays elthérille de montagnes dans certaines
p a r t ie s& elles fönt plus élevées que les-Pyrénées
& les Alpes. On trbuve entr’eLes des vallées profondes
& de belles pl ai ne s. Quelques-uns des
fommets de ces montagnes offrent l’afpeCt de
tours, de murailles, de battions, de'pyramides ;
mais d'autres, couronnées de plateaux, offrent des
pâturages , des bois, des fources abondantes & des
lacs : toute cette différence, dans cës montagnes,
yient de ]eurrcopftitution primitive , & dans la facilité
que les pluies; ont trouvée à les dégrader.
Plufieurs grande; s & ‘bélier rivières arrofent 1’^-
thiopie : la principale eft fe Nil, dont les fources ,
long-tënis ignorées, Ont donné lieu à tant de
faibles ; U n’eft pas même fur qu’on les connoiffe
exactement. On prétend que dans le royaume de
Gojam eft una montagne fort élevé e, fur le penchant
de laquelle font deux- fontaines, qui font
les fources du Nil; l’une coule à l'orient, & l’autre
à l’occident, & elles forment deux ruiffeaux qui
fe précipitent avec impétuofîté dans une terre
fpongieufe couverte de cannes & de joncs. Ces
eaux ne reparoiflènt qu’ à dix ou douze lieues de
là , & , fe réunifiant, elles forment, dit-on, le
fleuve du N il, qui groflit là dans un très-petit trajet
au-delà, par la jonCtion de plufieurs rivières. On
prétend qu’ il traverfe le lac de Dembée, à qui on
donne cent.lieues de longueur , fur trente ou quarante
de largeur.
En général, toute Y Éthiopie jouit d’une merveilleuse
abondance : les montagnes mêmes font cultivées,
& la terre y eft fi féconde, qu’on y fait même
allez fouvent jufqu’à deux moiffons par an. On y
recueille du froment, de l'orge & du millet. Les
fruits les plus communs font,les pêches, les oranges
, lés citrons, les grenades & les amandes.
La bonté des pâturages procure à ce pays une
quantité^ prodigieufe de beftiaux. On y voit des
boeufs d'une groffeur monftrueufe, que l ’on n’en-
graiffe qu’avec du lait; ce qui en rend la chair dé-
licieufe : leurs cornes font fi grandes , qu’ elles
peuvent contenir jufqu’à dix pintes de liqueur :
les habitans s’en fervent au lieu de cruches ; ils
s appliquent furtout à élever beaucoup de vaches,,
dont le lait fait leur principale nourriture; & comme
ils n en tuent jamais, ces animaux multiplient ex-
ceffivement. Quand on veut apprécier les richeffes
d’un homme, on dit qu’il a mille, deux mille,
trois mille vaches.
.On eftime beaucoup les chevaux de ce pays ;
ils font forts, de bonne taille, bien moulés & pleins
d ardeur. Les mulets font les montures ordinaires
des voyageurs, furtout dans les montagnes. Les
chameaux fervent plus communément dans les
plaines. Je ne parlerai ici ni des lions , ni des élé-
phans, ni des hippopotames, quoique fort com-
nmns dans 1 Ethiopie • je ne m'en occuperai que
dans d autres articles, où je montrerai leur dif-
perfion à la fuiface de la Terre.
E THNA. ( Voyei Et n a . )
E T IV A L , village du département du Jura, arrondiffement
de Saint-Claude, & à trois lieues un
quart de cette v ille , près de la forêt du château de
Joux. C'eft dans cette commune que l'on fait quantité
de meubles, tels que buffets, tables, armoires,
coffres, généralement tous les meubles qu’on
rait avec le fa pin qu'on débite dans le Jura.
ETI^A ou E TH N A .C e volcan allumé, fitué en
ici le-, à été- vifite .par beaucoup de voyageurs.
Nous emprunterons d'un des derniers, M. Houel,
ce qui peut intéreffer dans fa defeription, princi-
JT7q|- p 1S }; JV.Yf j« 4L CD*9".
paiement fous le.rappott de la géographie-phy-
fique.
« Le Mont-Etna3 fTué fous le 51e. deg. 22. min.
de longitude, & le 37e. deg. 47 min. de latitude, fi
renommé dans l'antiquité, également célèbre par
les poètes qui l'ont chanté, & par les favans qui
en ont étudié les phénomènes & les productions,
fe préfente fous, un afpeCt au (fi majeftueux qu'il
nous eft annoncé parles deferiptions que les voyageurs
nous en ont tranfmifes. Sa poficion doit en
effet être plus frappante que celle des autres montagnes
de notre globe* On en trouve de plus élevées
parmi celles des Alpes & des Pyrénées en
Europe , & furtout des Cordillières en Amérique ;
mais ces différentes montagnes, liées emr’ elles
dans les différens pays par une chaîne très-étendue,
ne préfentent point à l'oeil une feule maffe ifolée
comme le Mont-Etna.
« Son élévation a été jufqu'à préfent fi mal me-
furée, & ceux qui ont effayé de la connoître font
fi peu d’accord entr’eux fur le réfultat de leurs
opérations, qu’on, ne peut raifonnablement fonder
fon opinion fur les comptes qu'ils en ont rendus.
Pour s’arrêter cependant à ce qui paroît le plus
vraifemblable, on doit lui fuppofer environ deux
mille toifes d’élévation fur le niveau de la mer. Il
paroît confiant que la circonférence eft d’environ
cent cinquante milles d’Italie, ou cinquante lieue s
de France. •
» L’idée que donne M. Bridon dans fon Voyage
de Sicile y des trois régions circulaires dont cette
montagne eft compofée depuis fa bafe jufqu’à fon
fommet, eft en général très-fidelie ; mais ce voyageur
eft infiniment exagéré dans Es détails qu’il en
fait. Il eft effectivement très-vrai que la région
inférieure eft fort riante & fort bien cultiv é e ,
qu’elle porte en grande abondance des arbres fruitiers;
mais il n’eft pas vrai que ce foit le fol le plus
fertile que l’on puiffe voir il s’en faut fûrement
beaucoup qu’il ne foit auffi bon que celui de la
plaine de Catane. Il n’eft pas non plus vrai que la
région mitoyenne appelée Regione nemoroja four-
niffe les plus beaux arbres du Monde : ces arbres
font affez gros par leur, grande vécufté ; mais ils ne
font ni droits ni fort é le v é s , & font voir d ’une
façon très-fenfibie , que le terrain où ils croiffent
eft peu favorable à leur végétation. Enfin , la peinture
que B it M. Bridon de la troifième région qui
couronne le fommet delà montagne lai fie encore
bien deS'Chofes'à defirer.
■ « Quelques voyageurs ont cru; devoir faire u n e ■
quatrième diftipClion des régions; ; pour l’appliquer
à une partie aff-z étendue qui commence à l’en- :
droit où l’on ne trouve plus de bois, &, ne finit
qu’à celui où l’on ne trouve plus que de la cendre;
mais il n’eft pas prouvé que. le bois ne croîtroit pas •
dans cette partie s’il y étoit cultivé. D’ailleurs,
elle produit des plantes & des herbes en abon- •
dance ; elle reçoit par conféquent de la terre, le s .
fucs de la végétation, & cette reffemblance avec la .