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de ratmofphère confervera fa folidité de tiffu , J
desCe S « U1|teidSi1? afll^ & ce fera le noyau. Un
S g ? : dela decompofîtion a été d'oxider le I
s f rnni r t r ° U , ï ° 3 o dans ,e fe^fpath y & de là vient j
la codeur rouffe & faJe du gravier, des couches!
ncentnqucs &de toute la partie altérée, tandis i
q_u^ dans le noyau, le feldfpath eft d’un blanc- i
Cetfe oxidation du fer, opé-
olufi^r mAû l 'e n c e de fatmofphère, eft la caufe de
pJuheurs deffems que préfentent les roches, no-
tamment les roches calcaires. Dans une des boules
22 J ƒ Ia fuPe,rficie du terrain, l’hémifphère fupeneur
des couches manquoit entièrement, & le
noyau, non decompofé & folide, étoit à décou-
v u ' 9uJau deftous il étoit enveloppé par
Ihemifphère inférieur des couches, qui éroient
cecompofees : le fupérieur avoir été emporté par
Jes vents, les pluies, &c. Je rapporte ce fait pour
J»re remarquer que quoique certaines malles mi-
rales, pics, rochers, &c. que nous voyons à
nu, nous préfentent toujours une furface très-
rerme^ qui femble braver toute décompofition,
eue n en eft pas moins en proie à l ’aftion deftruc^
tive du tems & des élémens, pour parler plus exactement.
Mais a nufure que les parties élémentaires
i e,ur iurface extérieure, cédant à cette aétion,
fe decompofent, elles font emportées & lavées*
de forte que nous n’avons fous nos yeux que les
parties fondes, qui n’ont pas été encore atteintes
parla décompofition qui nous a occupés jufqu’à prélent.
( r o y e i l'a r tic le T erre ( ancienne) 6* Massifs
de L’ANCIENNE TERRE. F o y e r a U [fl le m o t
A lpes. ) x
GR ANSON ( Bailliage d e ) , qui dépend en
îneme tems des cantons de Berne & de Fribourg.
La chaîne du Jura, qui fait partie de ce bailliage'
depuis Gex jufqu’en Provence, eft en amphitheatre
fur le lac de Neuchâtel j elle eft cultivée
& peuplée jufqu’au fommet. Un des points les plus
elevés fait partie de la montagne de Thevenon,
oui eft de quatre cent trente-huit toifes au deffus
du lac de Neuchâtel, & de fix cent cinquante-
deux toifes au deftus de la Méditerranée.
G R AN V IL LE , ville & petit port de mer dans
le département de la Manche, en partie fur un
rocher , & en partie dans la plaine, à cinq lieues.
d ’Avranches. Cette ville maritime eft dans le ci-
devant Cotantin & en baffe Normandie, près de
l’embouchure du Bofc. Son port eft au pied du
roche r, vers le midi, & eft fermé par un grand
môle de deux cents toifes de lo n g , fur cinq toifes
d’élévation & autant de largeur. Ce port, quoique
p e tit; fait un commerce important : c’eft peut-être j
un de ceux de France d’où l’on expédie le plus
de bâtimens pour le banc de Terre-Neuve , où fe
pêche la morue verte. Les négocians en expédient
de même beaucoup à la pêche de la morue lèche
à la grande baie. La forte de navigation que l’on
nomme cabotage y verfe encore de grandes richef-
fes. Eileconfifte à faire courir fur les côtes, c ’eft-
à dire, terre à terre, de petits brigantins, des ga-
barres , des bateaux dont la peciceffe permet de
s introduire dans les anfes les moins profondes,
où les grands vaiflfeaux ne peuvent mouiller; d’ y
porter & d’ en rapporter des marchaniifes d'échange.
Les huîtres, fi connues fous le nom de
Cancale , viennent du port de Granville : ce font
,eAs ^emmes & les filles des matelots qui font cette
pêche pendant que les hommes vont à la mer. Ce
port, qui n’eft propre que pour de petits navires,
peut en contenir jufqu’à foixante environ. Ses productions
territoriales confiftent en feigle, o rg e ,
lin & pommes à cidre. Il y a d'ailleurs, dans les
environs de cette commune, plufieurs carrières de
pierres de toutes fortes de grandeurs. Les îles de
Chaufiey, éloignées de quatre lieues, fourni fie ne
du granit fort beau : on en fait des linteaux de portes
& des chambranles de cheminées. Tous les ouvrages
des ports de Granville & de Saint-Malo font
faits de cette matière.
GRASSE , ch e f lieu d’arrondiffement dans le
département du Var. Cette ville, bâtie à l’expofi-
tion du midi-, fur le penchant d’une montagne calcaire
très-élevée, jouit d’ un climat tempéré. Ses
habitans , à la fois cultivateurs , manufacturiers &
commerçans , enrichiffent leurs champs des profits
de leur induftrie, & ajoutent au luxe de la végétation
naturelle, celui delà culture la plus recherchée.
Leurs terres, foutenues en terrafles par des
murs magnifiquement conftruits , forment un im-
menfe amphithéâtre de jardins fufpendus, où l’oranger,
le rofier, la caifie, le fafmin, la.tubé-
reufe, exhalent cés doux parfums qui, recueillis
avec foin , & fixés avec goût dans diverfes fubf-
tances, font en faveur dans tout l’Univers. L’ef-
pèce d’olivier qu’on y cultive, la plus belle de
toutes , & plus belle encore à Grajfe que partout
ailleurs , pouffe des tiges élevées, qui s’aflimilent
aux arbres des forêts. Ses fruits donnent unë huile
excellente & fort recherchée. L’amateur de la belle
culture a encore à v o ir , dans cette ville , avec
quel art on tire parti des fîtes les moins favorables ;
comment on y aflortit les plantes aux terrains j comment
on v fupplée, par la chaleur des engrais, aux
rayons affoi b-is du foleil d’h iv e r , & comment on
rend utile une fource abondante, q u i, naiffant au
haut de la v ille, arrofe, de chute en chute, fes
jardins &r fes prairies , & met fes ufines en mouvement.
Nul fite, dans le département, n’offre une
auflî belle vue que celle dont on jouit fur la promenade
du cours i de la s élevent en groupes,
fous les yeux du fpeChteur, une quantité d’habitations
rurales plus ou moins embellies, mais toujours
utiles à des champs créés par l’induftrie. Les
îles de Lerins terminent cette perfpeâive en arrêtant
les regards au moment ou ils vont fe perdre
dans l’horizon vaporeux de la Méditerranée.
' G R E
Le territoire de Gràffe eft en partie dans le pays
calcaire , &r en partie dans le pays granitique. Au
nord de la ville font plufieurs bel es variétés de
marbres & du fuperbe albâtre. Son induftrie, autrefois
fi brillante, confifte encore en des parfumeries,
des teintureries, des filatures de fo ie , des
favonneries, des chapelleries, des fabriques de
burat & de fergette.
GRAUX. Ce font les différens ports formés à
l’embouchure d’ une rivière ou au débouché d’un
étang.
Les graux font fouvent barrés , & toujours menacés
d’être comblés par les fables amenés parle
courant littoral, aidé fouvent des vents qui viennent
de l’eft. Ces fables fe dépofent en affez grande
quantité pour former des barres en conféquence
du ralentiffement que les eaux éprouvent dans les
graux,
GRAVIER. C ’ eft ainfi qu’on défigne les gros
fablqs qui ne font guère que des frtrgmens de
pierres plus ou moins dures, comme des fpaths,
.des quartz , des éclats de filex, de meulières , des
débris de granits. La grofleur & la proportion des
parties du gravier font fort inégales , ainfi que leur
dureté. Les graviers fe trouvent dans les anfes des
rivages de la mer, fur le bord des rivières, le
long des croupes de plufieurs vallées, au pied des
collines & des montagnes arrofées par des torrens,
& même à l’extrémité des ravines, qui tranfpor-
tent fouvent çes graviers fur les terres cultivées.
On voit par ces détails, que , dans quelques endroits
où les graviers le -trouvent , ils y ont été
apportés & dépofés par les eaux, attendu qu’une
grande partie des fragmens de pierres qui les com-
pofent, ont été brifées, rompues & même un peu
ufées par les eaux, ce qui provient du roulement
en conféquence des tranfports. Un grand nombre
de rivières donnent du gravier de bonne qualité ,
furtout k rivière de Seine, la Marne & toutes
les rivières fecondaires qui s’y jettent. J’ai toujours
remarqué que ces graviers font très-abondans au
fond des rivières qui reçoivent les eaux torrentielles
des ravines, dont j’ai parlé ci-deffus.
GREIFFENSÉE (L a c ) . C e lac eft fitué dans le
canton de Zurich, à fix mille pas en longueur &
deux mille de largeur ; il n’a rien de remarquable.
Il eft fort poiflbnneux, comme font tous les lacs
qui ne reçoivent pas les eaux torrentielles fournies
par la fonte des neiges & des glaces.
GRENADE. La très-belle fituation de la ville
de Grenade eft au pied d'une montagne d’Efpagne,
fort élevée & d’une grande étendue. Cette montagne
eft toujours couverte de neige : c’eft pour
cette raifon qu’elle eft appelée Sierra-Nevada. Le
fommet de Sierra-Nevada eft compofé d’un bloc
énorme de rocher, fans fentes verticales ni obli-
G ICE ’ 009
eues, Il fort de cette montagne tin grand nombre
de fources qui proviennent des neiges fondues : la
plus grande quantité de ces eaux tombe dans le
G enil, qui pafte à Grenade. Quoique nous ayions
dit que toute la montagne qui domine Grenade
foit une mafle énorme de rocher, il eft bon d’obfer-
ver que dans plufieurs endroits elle eft décompos
e & couverte de terre fertile; que dans d’autres
on trouve du gyp-fe blanc & veiné, & des pierres
agglutinées enfemble. Il y a de ces mêmes pierres
dans le G enil, mais il ne les charie pas loin ; car
quelque rapide qu’il foit en été lors de la fonte des
neiges, on ne voit plus une de ces pierres près de
| l’Qxa.
Les coteaux du fécond ordre, fitués autour de
la Sierra-Nevada, varient entr’eux. Les uns font
compofés de rochers avec des fentes verticales &
obliques; d’autres de marbre, veiné depuis le Commet
jufqu'à la bafe.Ce qui mérite le plus d’attention
eft que la plus grande partie de ces coteaux
font remplis de filons de mines d’argent & de
cuivre.
A deux lieues de Grenade on trouve une carrière
de ferpentine : c’eft une ferpentine v e r te ,
pleine de blende, & fufceptible d’ uh beau poli.
Quelques perfonnes la préfèrent au fameux vert
antique, fi recherché par les Romains anciens &
modernes.
Grenade eft. aufli très-renommée pour fes albâtres
& fes marbres. Quelques-uns de ces albâtres font
très-blancs, très-brillans & d’ une belle tranfpa-
rence ; mais ils font très-mous & d’ un poli difficile.
D’autres font moitié blancs & moitié couleur de
cire jaune, ou même de différentes couleurs.
La propriété qu’ont certains albâtres de fe dîf-
foudre dans les acides fait douter que les vafes où
les Anciens confervoient leurs baumes précieux,
fuffent réellement d’ albâtres calcaires; car quelques
uns de ces baumes, contenant des acides,
dévoient diffoudre les vafes formés de ces derniers
albâtres. Il eft donc à préfumer aue ces vafes
étoient faits de ces gypfes durs & foîides, couleur
de cire , qui font indiffolubles aux acides, & qui
pouvaient renfermer long - tems les baumes en
queftion.
Grenade , l’une des Antilles. Cette île n’eft
éloignée du continent que d’environ trente lieues.
Sa longueur, du nord au midi, eft de neuf à dix
lieues, fur une largeur de quatre à cinq. Elle eft
entourée de plufieurs petites îles appelées les Grenadins.
Le fol en paroît bon ; mais comme la population
n’y, eft pas affez abondante pour le cultiv
e r , il ne produit que très-peu de denrées : on y
trouve plufieurs rivières, dont les eaux peuvent
fervir aux arrofemens. Les eaux y font très-fa-
lubres. La volaille s’y erigraiffe aifément. On v
trouve des tortues & des poiffons de mer fort
abondans; enfin de très-beaux arbres, propres