
qui prennent leur fource dans la plaine fluviale de
:l,a Marne.
Au-deflous d ’Epernay, la Marne entre dans le
plateau très-élevé de la Brie, & refte très-encaiffée
jufqu’ aux environs de la Ferté-fous-Jouare ; elle
-reçoit * à fa droite, la Semoigne, prefqu'en face
de Dormans, l’Ourcq qui tombe à L ify , & la
Thérouarfe , entre ce village & Meaux.
A gauche, les affluens ne font^pas plus nombreux
j ce font : le Sarmelin, qui pafle à Arbois
& à Condé j le petit Morin, qui fe réunit à la
Marne près de la Ferté-fous-Jpuare, après avoir
approché Montmirail , & le 'grand Morin qui
tombe entre Meaux & Lagny. C e dernier, qui
prend fa fource fur la côte au-deflus de Sezanne,
pafle à Jouy & Coulommiers, & reçoit l’Aubertin
entre cette petite ville & Crécy.
La Marne arrivant auprès de Saint-Maur , fait
enfuite, en plaine, un grand détour au pied de
la montagne de Champigny, fe rapproche encore
de Saint-Maur, 8r, fuivant le coteau de Saint-
Maurice, va fe joindre à la Seine un peu au-deffous
du. pont de Charenton.
Dans l’ article L a n g r e s nous avons décrit, a vec
beaucoup de détails , la première partie du cours
d e la Marne, la plus intércffànte fous le rapport
de l’ hydrographie.
M a r n e (Département de la). C e département,
.qui faifoit partie de la ci-devant province de Champagne
, eft bordé au nord par les départemens de
l’Aifne& des Ardennes ; à i’eft par ceux de-la Meufe
& de la Haute-Marne j au fud par ce dernier &
-ceux de l’Aube & de Seine & Marne; enfin, à
l ’oueft , par ceux de l'Aifne & de Seine & Marne.
Le fol de ce département, l ’un des plus étendus
de la France , eft prefqu’ uniquement compofé de
craie pure; .c’eft ce q\ie l ’on appeloit autrefois la
Champagne pouilleuse. Néanmoins il préfente pref-
que partout la bordure de cette craie*
Ainfi, depuis Sezanne jufqu'au-deffus de Reims,
fe voit une côte élevée, de nature tantôt fablon-
neufe, tantôt calcaire, & fous laquelle la craie
s’enfonce. Cette côte fe maintient à un même
niveau fur toute fa longueur, & porte, fur fon
penchant, les vignes de V ertus, d’A v iz e , d’Ay, &
fur fon fommet, des forêts dont la principale eft
selle de Reims, qui eft litué fur une forte de cap
avancé, & ce n’eft que vers Bery, au Bac-Fifmes
& Craonne, que cette côte devient nue & forme
de grands plateaux calcaires, tels que ceux du
Laonnois, qui d’ailleurs font contigus.
Au nord, la craie eft limitée par des fables qui
font à fon niveau, ic dans lefquels pafle la rivière
xTAifne.
C e n’eft guère que vers Rétel-Mazarin, au
nord-eft ,que la craie commence à fe relever pour
former, du côté de i’ eft , & dans la direction du
nord au fud, la rampe dite des monts dp Champagne
, qui .eft parallèle à la première dont nous
tenons de parler. L ’Aifne coule aü pied de ces
monts de Champagne, depuis Sainte-Ménehould
jufqu’à Rétel, dans une large vallée nomtnée U
Vallage, dont h: terrain eft un mélange de craie
& d’argile verte.
Enfin, près de Vitry-le-Français, lalimite orien*
taie de la craie eft le Perthois, plaine affez vafte,
& dont le terrain eft tout d’alluvion.
Vers le fud, la craie fc prolonge jnfque près
de Tonnerre, & comprend la plus grande partie
du département de l'Aube.
Deux rivières feulement entrent dans le département
du côté de l’eft; ce font l’Aifne & la
Marne, qui percent, perpendiculairement à leur
direction générale, les monts de Champagne ,
pour pénétrer dans le territoire crayeux; elles en
fortent à l’oueft, ainfi que la V e fle , en perçant la
bordure de la Brie, & après avoir reçu les affluens
qui coulent à la furface de la craie, dans des vallées
très-peu profondes. Ces affluens font la Retourne
& la Suippe pour l’Aifne ; la rivière de Jaalons &
ia Somme-Soude pour la Marne , & c .
En général ce pays eft plat, aride, peu arrofé ;
le fol eftprtfquc de craie pure, fid’onen excepte
les bords des rivières, où l ’on trouve de la ferre
végétale, & où l’on voit quelques arbres. Les
bordures de cette craie font feules productives,
& le cadre, ou l’entourage du département, rapporte
plus que fa luperficie intérieure. La bordure
occidentale ‘ fournit les vins de Champagne fi
eftimés > la bordure orientale en produit de moindre
qualité. Enfi , le Vallage & le Perthois feuls
donnent des fourrages pour les beftiaux, & des
récoltes de blé abondantes.
Les plaines crayeufes n’en font pas moins cultivées
, mais les blés y viennent mal ; les épis font
chétifs, & le plus fouvent écartés les uns des autres
de huit ou dix ponces. A peine les habitans
peuvent-ils fubfifter du produit de leurs récoltes,
j Les bois y font aufli très rares; à peine en aperçoit
on quelques bouquets fur les buttes de labié
qu’on trorne de diftance en diftance. Ceux qu’on
emploie font apportés de la forêt d’Argonne,
ou de celle de Reims, ou bien encore des bois
qui font à l’oueft de Sezanne fur le plateau de la
Brie.
Dans ce département, les pierres de conftruc-
tion font aufli rares que le bois ; la plupart des
villages font bâtis en craie, & les villes en charpente
& en craie. On va chercher quelquefois les
pierres folides, dont l'emploi eft néceffaire pour
les portes & fenêtres, & c . , afin de pouvoir y
établir des fcellemens , jufqu’ à douze lieues de
diftance. Les principales carrières font au Mont-
Aimé & aux environs de Vertus. (Voye^V article
C r a ie .)
Les villes principales du département delà Marne
font Reims, Châlons, Epernay, Sainte-Ménehoujd,
Vitry-Ie-Français , Fifmes , V e r z y , Dormans,
V er tus, Suippe, &c.
MARNE (Département de la Haute-). Il ffffoit
partie, comme le précédent, de la ci-devant province
de Champagne. Il eft borné au nord par
les départemens de la Meufe & de la Marne; a
l’eft par ceux de la Haute-Saône & des Vofges ;
à l'oueft par ceux de l’ Aube & de J a Côte-d O r ,
&au fud par celui de la Haute-Saône.
Le fol de ce département éft de calcaire compare,
renfermant des ammonites, des gryphites ,
de grandes huîtres ,'& c . Il eft prefqu'entièremènt
coupé de collines plus on moins élevées, & il préfente
dans fon centre le plateau de Langres, qui
eft le point de départ de plufieurs rivières, remarquables
, telles que la Meufe, la Marne,
l’Aiibe , &c. ( Voyei^ l’article LANGRES.)
Il renferme beaucoup de fources & eft bien
arrofé ; la végétation y eft affez vigoureufe. Le
feroxidé,' limoneux, y abonde & alimente un
grand nombre de forges, qui fe fourniffent de
eombuftible dans des forêts affez vaftes qu’il
contient.
On y trouve les eaux minérales de Bourbonne-
les-Bains.
Les principales villes de ce. département font :
Chaumont, Langres, Waffy, Saint-Dizicr, Va-
renne, Bourbonne, &c.
MARQUENTÈRE , pays fitué entre la Somme
& l’Authie en Picardie. C e g olfe, aujourd’ hui
comblé , s’ouvroit autrefois^>ar la falaife du
Bourg-d’ A u lt, & , du côté du Boulonnois , pyr
celle d’Erapes. Sa orofondeur dans les terres étoit
d'environ trois lieues, & il fervoit de baie commune
aux rivières de Somme, d’ Authie & de
Cauche. Toute cette profondeur fe trouve maintenant
attérie , fi l’ on en excepte cependant
les baies des trois rivières qui ouvrent un libre
paffage à leurs eaux.
Pour opérer ce comblement, la mer a ufé d’un
moyen dont elle s’ eft fervië partout : elle a formé ,
un banc de fable & d« galets fur la ligne qui
court directement de la pointe d’Ault à celle
d’Etapes enfermant un vafte étang entre la terre
ferme & ce banc de fable. C ’eft ainfi que la Méditerranée
a formé, fur les côtes de Languedoc ,
les étangs de Cette & de Maguelonne, & l’Océan
atlantique, fur les côtes de Gafcogne, les haffîns
d’Arcachon , d’Hourtin, de Bifcarofle, de la Ca-
nau, &c. : infenfiblement ces étangs ont été gagnés
par les plantes aquatiques, & ont été comblés parla
tourbe. C’eft le banc qu’æ formé cette tourbe
qui conftitue le fond du marais du MarquenùrCe
banc de fable,, dont la naiffance av.oit formé l’é tang
dont nous venons de parler, a pris un tel
accroiffement, que fa furface a gagné fur la-mer
plufieurs lieu es-carrées quand cette furface n’a
plus été couverte par la marée , c’eft alors que fe
font établies , à l’aide du= venç feul, des dunes ou
montagnes'de fable qui font très -élevé es. Tous
fes jours on peut. Cuivrecette finguiière opération
de lanature ; tous les jours on voit q u e , fitôt que-
la mer s’éloigne, le vent fèche le faoie , & que le
fable fé ch é , courant & voyageant fous la forme
d’ une pouffière mobile en rafant le fol, finit par
établir une petite butte ; que fur en te butte , il
fe ménage une pente fui vie qui toujours eft expo-*
fée à i ’aétion du vent, leque l, à l’aide de cette
pente, pouffe toujours le'fable vers le fommet delà
butte : telle eft la forme de la haute dune de
Merlimont, dans le Marquentere.
Dans ce pays intéreffant, tout prête àTbbfer--
vation : dans les dunes, dont la largeur eft de près-
de deux lieues , fous l’a dune elie-mêmè ^le natu-
ralilte trouve pétrifiés la plupart dés fruits du Midi
tels que citrons & oranges , & en outre les dépouilles
de certains quadrupèdes, autrefois habi-
tans de nos forêts-.
Dans le corps de ces montagnes de fable, depuis
leur cime jufqu’à leur bafe, on obferve que,,
quoique le fable loit abfohmient homogène, des*
zones s’y rencontrent, dont les unes fonrfèches
& les autres humides : ces zones font horizontales.
Dans les divers fîtes du pays, on voit c r o ître
avec plaifir plufieurs plantes propres à fix<.cr
les fables,. & fur tout Varundo arenana , plante
précieufe ,. dont la propriété eft d’aflemblerles fables
de la dune,, de les fixer par fes nombreufes«
racines , & d’empêcher d’ envahir toute la contrée..
MARQUISE, dans la partie du- département
du-Nord qui cor-refpond à l’ancien Boulonnois.
Les principaux bancs de marbre de ce départe--
i ment- régnent depuis Marquife jufque près de iat
! ci-devant abbaye de Beaulieu. Des efearpemens-
en mettent les couches à découvert des deux-
côtés dans cette partie fur plus de cent pieds-
de hauteur;.leur épaiffeur varie depuis fix pouces;
jufqu’ à trois pieds ; elles font en général un peu-
inclinées vers le couchant, mais-beaucoup plus
en approchant de Marquife. Il fe trouve au-deffus'
des bancs de marbre plufieurs toifes d’épaiiîeur
■ de tuf gris calcaire , difpofé en lifs affez minces,,
dont on fait de la chaux & dû-moellon. Il a généralement
l’odeur fé tid e , mais furtout celui qui'
recouvre, & peut-être compofe en entier, une-
• petite monticule près de Beaulieu,.dont l’élévation
eft d’environ Quarante pieds.
On a obfervé un banc parfaitement vertical de
trois à quatre pieds d:>épaiffeur, & de la même nature
que les bancs horizontaux de marbre , qui les
traverfe tous fans les déranger , en fe dirigeant
du. fud au nord il ne pénètre point les couches-
de tu f,, ce qui démontre que leur formation eft’
bien poftérieure à celle des bancs de marbre. Il
règne entre deux-de ces bancs une veine de terre-
ochreufe d’environ fix pouces d’ épaiffeur..
Après de trois-quarts de lieue au nord de Marquife
font d’autres carrières de marbre de la même'
j qualité ; elles font ouvertes dans la commune de-
'.Ferques^ fur une affez grande.longueur leurs