d’Ëcofle : unbotanifle phyficien n’eft jamais furpris i
de rencontrer j fur les montagnes de même hauteur,
des plantes femblables * quelle que foit leur
diftance locale. On a remarqué que de trois cent
foixânte- dix-neu f plantes qui croiflent en Laponie*
deux cent quatre-vingt-dix-neuf fe trouvaient en
EcolTe * & que des cent cinquante plantes cryptogames*
on en trouvoit quatre-vingt-dix-fept dans
le nord de là Grande-Bretagne.
Les montagnes, les bois & les marais de la
Scandinavie nourriffent un grand nombre de quadrupèdes
inconnus dans d’autres pays : ceux qui
bravent la rigueur du climat de l'extremité fep-
tentrionale de cette contrée* font l’élan* qui fe
trouve en beaucoup de lieux j le renne* relégué
dans les contrées les plus froides.
Chez les Lapons* cet animal remplace le cheval,
la vache * les brebis & la chèvre des autres climats.
C e peuple plein d’ innocence goûte même * fous
un ciel rigoureux, les douceurs de la vie pàftorale :
il a tiré ces animaux de l’état fauvage, 8c lès a
dreffés & formés à plufieurs: fonctions utiles. Le
Lapon accompagne fes troupeaux de rennes, pendant
l’ ecé ,'jn(qu’aux Commets de Ces Alpes, comme
fur les bords des rivières & dés lacs : il eonnoît
l ’art de la laiterie ; il tire le lait du renne devenu
fon bétail, & en fait for. fromage j. il-l’ accoutume
au tr.-îneàu r 8c retire de grands fervices de cet
animal ; il le chérit avec tendre fie.
. Le loup eft je fléau de tous les antres animaux,
& parcourt toutes les contrées où fis be foi ns le
conduifent. Le renard arctique occupe les rivages
de toutes les régions feptentrionaies •* 8c furtout
ceux de la mer du Nord : on peut ajouter à celui-
là* le renard croifé, le renard noir* qui font dif-
perfés partout-; le lynx ou loup cervier, qui habite
les bois les plus épais; l’ours 8c le glouton*
qui rècherchent les mêmes retraites.
La race de la zibeline qui a fubfifté en Laponie
Jufqu’au milieu du dernier fiècle, y ell éteinte aujourd’hui.
La petite loutre de Suède eft confinée
dans la Finlande. Le caftor fe trouve encore dans
un état faùvage en plufieurs endroits. L’écureuil
volant Ce rencontre dans les forêts de la Fi«(ande &
dans celles de la Laponie. Le lemming eft , dans certains
temps , le fleàu de la Norwegej il.defcend en
troupes de la chaîne de Koelem. La vache marine
fe trouve quelquefois dans les mers de Finmarck.
Le veau marin* le veau marin h-riCTe * le capu-
chonné 8c le petit* habitent les mêmes contrées :
le dernier fe mange falé, non-feulement par les
Lapons, mais même par les habitans ailes du Finmarck.
Dans le nord de la Norwege * dans les grandes
forêts delà Dalecarlie & de la Laponie, on trouvé
lé glouton ou goulu* animal très-féroce.
On trouve aufli dans la Norwege * l’ofignal ou
grand daim d’Amérique ; il habite * comme nous
l ’ a v o n s d i t a i l l e u r s , l e s r é g i o n s f r o id e s & b o i f é e s
d e l ’E u r o p e * d e l’ A f i e & d e l ’ A m é r i q u e .
Des animaux qu’on trouve dans la Grande-Bretagne
* le renard, le pinne-martin, l’hermine, la
belette, la loutre, le lièvre changeant * l’écureuil
commun * le rat d’eau * fe voient jufqu’i la latitude,
du Finmarck. Le veau marin commun, le grand veau
marin* fréquentent aufli fes rivages. Tous les animaux
communs à la Scandinavie & à la Grande-
Bretagne ceifent de vivre en Norwege * 8c quelques
uns même de la Suède. La Scandinavie a reçu
ces animaux de l’eft} mais ce qui les a empêchés
d’ailej plus lo in , c’ eft.la mer du Nord* celle d’Allemagne
* qui forment pour eux une barrière qu’ils-
ne peuventfranchir entre cette région 8c la Grande-
Bretagne. C ’eft pour cette raifooque quelques-uns
des animaux du Nord n’ont point atteint cette dernière
îlp ..
D ’un autre côté* la Norwege 8c les provinces voi--
fines n’ ont que très-peu d'oifeaux que n’ait pas
aufli la Grande-Bretagne.. On peut en excepter
cependant le faucon à collier* le hibou feandina-
vien * le corbeau de rocher * le rolîier * le pic noir,
le pic à tête grife, le pic à trois doigts, la gelinotte
rehufak & la gelinotte à noifetier, l’ortolan, le
pinfori aréfciquê, la petite alouette huppée * le rof-
fignol de muraille à ramage, le gorgerbleue* le
bougrush* le bec-figue 8c la fauvette babillarde.
Tous les oifeaux aquatiques au pied fendu* excepté
la fpatule* la grue , la cicogne blanche & noire,
la bécafline de Finmarck, la guignette ftriée, le fel-
ningeron de rivage, des bois* le pluvier doré à
gorge noire, l’ alexandrine & toutes les efpèces
aux pieds membraneux, excepté le canard arlequin
& le lap-mark * font communs aux deux pays.
Pendant l’été les litornes, le mauvis, les bé-
caffes & la plupart des oifeaux aquatiques fe retirent
de la Grande-Bretagne en Scandinavie^our y
faire leur ponte en fureté * 8c l’hiver, nombre d ’oi-
feaux, tant de terre que d’eau , quittent cette région
froide , forcés* par la difette de nourriture
appropriée* de chercher des climats plus doux.
On a trouvé que les poiflons de cette côte étendue
ne montoient qu’ à cent onze efpèces ; ç’eft
vingt huit de moins que celles fournies par les
côtes de la Grande-Bretagne. Outre cela, les e fpèces
de la mer du Nord * qui diffèrent des britanniques
* ne font pas nombreufes. La profondeur de
l’eau & le grand nombre de plantes marines qui
couvrent le fond des mers de Norwege, font la caufe
aflurée de la préférence que leur donnent certaines
efpècis, feulement pour y établir leur réfidence.
0:i y trouve une infinité de vermifleaux * de coquillages
^ de lithophites , de zoophites rares *
& plufieurs, avant qu’ils fufienc reconnus par
l ’évêque Pontoppidan, pafloient pour n’habiter
que les mers les plus éloignées. Les poiflons, que
nons ne citons pas, font d’une fdible reffource;
mais nous nous occuperons des efpèces qui fervent
à laTubfiftance du genre humain * 8c qui fontabondantesfur
ces côtes. C ’eft ce bienfait delà nature
qui a peuplé les côtes de la Norwege de pêcheurs
intrépides : aufli la lifière des îles & des rivages eft
la partie de ce royaume la plus peuplée. C ’eft la
mer qui fournit abondamment à leur b efojn, &
qui fupplée aux produits de la culture. C'eft près
des bords de là mer qu’on a bâti lés villes les plus
confidérables, qui font des marchés des produits
de l’Océan d’ une part* & de l’autre part desproduits
des montagnes.
Le hareng * la morue commune, la grande morue
à fécher 8c le faumon font la richefle maritime de
ce pays. Le hareng fait deux apparitions dans cette
mer : la première depuis la fin de décembre juf-
qu’au commencement de février ; cYftaîor’s qu'arrive
la grande efpèce* précédée de deux fortes de
-baleines qui l’attendent par ir.ftinéh Les pêcheurs
fe portent,en foule fur les falaifes* élevé.-s pour
découvrir les monftres cétacés* qui. font les avant-
coureurs du hareng; •
Ces harengs fréquentent lés grands bancs de fable,
où ils dépofent leur frai ; ils font fuivis des harengs
du printemps, efpèce plus petite, 8c qui approche
beaucoup plus près des rivages: après eux viennent
les harengs d’é té , qui rernpliflent &.comb'ent preft,
que chaque crique ou baie. La pêche réunie de
ces trois faifons eft d’un.profit immenfe.
- Les harengs qui vifitenc cette côte.ne font qu’une
partie de la nombreufe armée du Nord, qui en abandonne
annuellement lés grands abîmes, 8c, vient
apporter de riches provisions à plufieurs nations de
l’Europe.
Les morues fourniflent une autre pêche d’un très-
grand profit ; elles arrivent immédiatement après
la première ban le des harengs , & elles trouvent
une nourriture fi abondante dans le frai de ces poif-
fons * qu’elles refufent l’appât. On eft donc réduit à
les prendre dans de vaftes filets tendus à cinquante
ou foixante-dix brades de profondeur* & qu’on retire
chargés de quatre à cinq cents grands poiflons
qui s’y trouvent pris, Lorfque les harengs fe font
retirés , ja morue s’ affame * & alors on peut la
prendre à l’hameçon & à la ligne, dont l’appât eft
le hareng. Dans une fai fon plus avancée, d’autres
variétés de la morue arrivent* & font prifes également
à la ligne avec le turbot & d’autres pouffons.
On peut juger de cette pêche par la quantité
de fel qui s’emploie à faler fes produits, qui monte
à cent foixânte milliers de boiflèaux , qu’on irri-
porte de France dans la province de Bergen.
Le faumon , fi commun dans les provinces du
Nord, remonte les rivières de Norwege, d’où l’on
en envoie des quantités confidérables* falées ou
marinées, en différens pays.
La Suède l’emporte fur l’Angleterre par le
nombre des poiflons qu’on peut y pêcher dans
l’ eau douce. Outre la petite lamproie, l’anguille*
le barbeau , le têtard* la perche, la rujfe > . le
fiickle-back à trois épines 8c celui à dix épines* la
lo che, la traite* le chars l ’ombre* le lagwinia,
le brochet, la carpe, la tanche * la brème * le
crucian* le rude, le rouget, le graining * Iè cyprinus
dobula 8c l’âble, qui fe trouvent aulii en Anglete
r re * elle a le fterlet* le blennius runinus * la perça
lucioperca , le cobitis fo$Lis3 le [duras glanis, qui
eft le plus grand des poiflons d’eau dçuee; le
falmo wîrnba, le faltno albula, le cyprias afpinus ,
zdus , ballerufn grijlagine, idharus, farenus * cul-
tratus,’biorkna, aphia : tous ces poiifons fe trouvent
dans les lacs & les rivières de Suède.
. La Suède n’a , il eft v ra i, ni le petit faumon ,
ni le barbeau* ni le goujon* ni le chabot* ni le
gv.aiping, ni le minnow* qui font tous en Angleterre.
La carpe eft un poiflon naturalifé en Suède ,
& qui de plus y eft fouvenc apporté vivant d’A llemagne.
Le chêne ne fe trpuveplus èn Suède au-delà de
61 degrés 30' de latitude : on le trouve plus au
nord , en Norw'cge, dans les cantons à portée de
l'air de la mer, toujours plus doux que celui de
l’intérieur des terres; il eft rrès-abondant d’ailleurs
dans les provinces de l’un 8c. l’autre royaume-
Les forêts de Scanie font pleines d exceliéns bois
de charpente* tant de chêne que d’autres arbres ,
à l’exception des puis 8c lapins. ,.r
Il fe trouve peu, dans cette province, de ces
maiiifs graniteux, de ces mines de 1er qui, avec
des forêts de pins * caraétérifent le fol de la
Suède. C ’eft en Scanie que font placés les chantiers
de Garlferoon, dans le voilinage des forêts
qui fourniflentT leur confommation.
Le frêne ne fe trouve pas plus haut qu’en Gef-
tricie , au-dèlà du 6 I e. degré de latitude : en
Norwege on n’en voit des plantations que jufqu'â
Drontheim.
L’orme n’eft guère au-delà de la Geftricie.
Le tilleul eft commun dans tout le midi de U
Suède * mais il croît ratement vers le nord.
Le hêtre : il y a de vaftes forêts de cet arbre en
Scanie & en Smoland. On en rencontre partout
dans la province de Bahus , mais rarement plus ait
au nord, ou au-delà du 59e. degré de latitude.
Le charme : il fe trouve aufli dans les forêts;
il eft même commun en Scanie , mais plus rare en
Smoland, furtout au-delà du Vexio* ou vers le
57e. degré de latitude.
Le tremble * popuius tremula, fe trouve partour
dans ces contrées, depuis les plus hautes montagnes
de la Laponie jtifqu’aux endroits les plus bas
de la Scan:e. Les rennes en aiment beaucoup la
feuille verte, que l’on recueille avec foin pour en
nourrir le bétail pendant l’hiver : on lui prépare
aufli l'écorce de ce même atbre pour complément
! de Nourriture.
Le peuplier blanc eft répandu dans toute la Scanie
* mais il n*en eft point originaire ; il y a été
introduit depuis peu de temps -avec 1 q. popuius