
peut pofféder aucune vertu magnétique. M. Hum-
boldc a répété toutes ces expériences avec un
morceau détaché de la maffe. M. Klaproth, qui
en a aulli reçu un échantillon, après ravoir ana-
ly fé , penfe que ce n’eft pas une ferpentine, mais
une pierre du genre des hornblendes. Àu refte ,
quels que foient les élérnehs chimiques qui la corn-
pofent, elle préfente toujours ce phénomène inoui
jufqu’ à prêtent, celui dJun corps attirable à l’aimant
&. non au fer.
On a parlé d’ un tuf volcanique trouvé au pied
du Monte Albano, & qui a les mêmes propriétés ;
de même d’un petro-filex noirâtre de Cotfe : mais
ceci ne tend pas à éclaircir la caufe de phéno-
niètîès qui doivent être fuivis 8e généralifés pour
être utiles à l’hiftoire naturelle du Globe.
M AHLSTROM , efpèce de gouffre dè l’Océan
feptentrional , fur la côte de Norwègè , nommé
par quelques géographes umbilicus maris. Il eft
entre la petite île de Wero au midi, & la partie
hiéridionalf de l’ïle de Loffouren ou Loffodën au
nord, par les 68 d. 10 à 15' de latitude, & vers
le 28e. degré de longitude. Ce gouffre, que plufieurs
voyageurs nous peignent des couleurs les
plus effrayantes, n’eft qu'un courant de mer qui
fait grand bruit en montant tous les jours durant
dix heures, après le fqu elles il eft plus calme pendant
le même efpâce de temps : tant que ce calme
dure, les petites barques peuvent aller d’une île à,
l’autre fans danger. Le bruit que fait ce courant
eft vraifemblablemënç caufé par de petites îles ou
rochers qui repoufîent les vagues tantôt au-fep-
tentrion, tantôt au midi ; de manière que ces vagues
paroiffenr tourner en rond.
La largeur du courant de Maklflrom eft d’environ
deux milles , & fa longueur de cinq milles
à peu près.. .
On trouve dans plufieurs ouvrages des defcrip-,
tions étonnantes de ce gouffre & de ce courant ;
mais la plûpatt de ces circonftances ne font fondées
que fur des bruits populaires. On dit que ce
gouffre fait un bruit horrible, & qu’il attiré à une
très-grande diftance les baleines, les arbres , les.
barques & les vaiffeaux qui ont le malheur de s’en
approcherj qu’après les avoir attirés, il les réduit
en pièces contre les rochers pointus qui font aif
fond du gouffre. C ’eft de cette prétendue propriété
qu’eft venu le nom de Mahlftrom, qui lignifie
courant, qui moud. L’on ajoute qu’ au bout de
quelques heures il rejette les débris de ce qu'il
avoit englouti. Cela dément le fentiment du Père
Kircher, qui a prétendu qu’ il y avoit en cet en-
droit^m trou ou un abîme qui alloit au centre de
la te r re , & qui communiquoit avec le golfe de
Bothnie. Quelques auteurs ont affuré que ce courant
n’étoit jamais tranquille ; mais on a publié en
j 7 JO, dans le tome XII des Mémoires de VAcadémie
royale des Sciences de Suède, une defeription
du Mahlftrom qui ne laifte plus rien à defirer, &
q ui, en faifant difparoître tout le merveilleux,
réduit tous ces phénomènes à la fimple vérité.
Voici comme on nous les décrit :
« Le courant a fa direction pendant fix heures
du nord au fud, dépendant fix autres heures du
fud au nord; il fuit conftàmment cette marche,
j: Ce courant ne fuit point le mouvement de la
j marée , mais il en a un tout contraire. En effet,
dans le temps que la marée monte va du fud au
nord , le Mahlftrom va du nord au fud , &c. Lorsque
ce courant eft le plus violent, il forme de
grands tourbillons ou cournoietnens qui onc la
forme d’un cône creux renverfé, qui peut avoir
douze pieds de profondeur ; mais loin d’engloutir
& de brifer tout ce qui' s’ y trouve, c ’eft dans le
temps que ce couraht eft le plus fort, que l’ on y
pêche avec le plus de fuccès; &: même, en y jetant'
un morceau de bois, il diminue la violence du
tournoiement. C ’ eft dans le temps que la marée
eft la plus haute & qu’ elle eft la plus baffe, que le
gouffre eft le plus tranquille 5 mais il eft très-dangereux
dans le temps des tempêtes & ‘des vents
orageux, qui font très-communs dans ces mers :
alors les navires s’en éloignent ayec foin , & le
Mahlftrom fait un bruit terrible. Il n’y a point de
trous ni d’abîme en ce lieu , &: les pêcheurs ont
trouvé avec la fonde, que le fond du gouffre étoit
compofé de rochers & d’un fable blanc qui fe
trouve à vingt braffes dans la plus grande profondeur.
M. Schelderup, à qui cette defeription eft
due , dit que tous ces phénomènes viennent de la
difpofition dans laquelle fe trouve cette rangée
d’îlè s , entre lefquelles il n’y a que des paffages
étroits qui font que les-eaux de la pleine mer ne
peuvent y paffer librement, & par-là s’amaffent
& demeurent en quelque façon fufpendues lorf-
que la marée hauffe ; d’un autre cô té , lorfque là
marée fe retire, les eaux qui fe trouvent dans le
golfe que féparent ces îles du continent, ne peuvent
point s’écouler promptement au travers de
ces mêmes paffages étroits.' »
Les marins doqpent en général le nom de Mahlftrom
à tous les courans d’eau qui fe trouvent dans
la mer. Les voyageurs rapportent qu’il y en a un
très-confidérable dans l’Océan, entre l’Afrique &
l’Amérique île s navigateurs l’éyitent avec grand
foin. Les gouffres de Sylla & de Charybde font
aufli des efpèces de Mahlftroms.
M AILLER AY. Les tourbières de Mailleray
font fituées dans le département de la Seine-Inférieure,
à fept lieues de Rouen &c à deux petites
de Caudebec , au pied de la forêt de Brotonne &
à deux cent cinquante roifes au plus du bord
gauche de la Seine. L’épaiffeur du banc de tourbe
qu’on y exploite depuis plus de foixante ans eft de
onze pieds ; mais les eaux abondantes qu’on rencontre,
ne permettent pas de l ’extraire à plus de
huit pieds. L’étendue de cette tourbière eft d’environ
quatre cents acres. L ’exploitation, qui eft
d’un acre par an, n’a lieu qu’au printemps & en
été. x
Ces tourbes font en ufage a Rouen.
MAÏRE (Vallée d e ) , en Piémont, au midi de
la valiée de Vraitiçi, laquelle fuit celle du Pô. Les
montagnes '^ui la forment, ont aux environs de
Droneto beaucoup dé ;côuche$ de piérrè à chaux
& dé marbré 5 mais én fulvant la crête depuis
Bergamônd & depuis Srrop jufqu’ à l’Arche , on
les trouve d’ une pierre lchifteufe, quartzeufe &
propre aux mines. Au village d’A c e il, vers le Tomme
t dé la vallée, on en a exploité uiie^dê galène
de plomb à grain fin, imprégnéede.pfeudo-galène j
contènant quelque peu d’argent. Cette mine eft ;
tnaintëtiant âbahdônfiéë.
Il y a au-deffous d’ EIva, dans une montagne
dematùre corneo-calcaire, un filon qui fe dirige
d’orient en o'coidëm de huit à dix pouces d’épaif-
feur> & qui eft d’une qualité de mine livide, contenant
de fix à huit onces d’argent par quintal,
avec du cuivre. Apres quelques tentatives d’exploitation
on l’a abandonné. _ _ ,
navigateurs ont été trompés par rafpeél de trnjs
montagnes de la terré de’s Etats , qu’i ’-s ont prift 5-
pour lés Trois-Frères de la tërre de Fèu , erreur
qui leur a fait dépaffer le détroit j mais tout vaif-
feau qui côtoie là terre de Feu fans la perdre de
vu e , ne pêüt manquer l’entrée du détroit, qui eft
par élle-mêmâ très-aîféë à réconnoîtrè. Quant à
la terre des États, que forme lë cpté oriental, on
peut la diftinguer encore plus facilement, car il
n’y a point de côté lur la terre de Feu qui ref-
femble à celle-là. Oh ne peut manquer le détroit
dé Le Maire qu’en portant trop loin à l’e ft, ÔC en
perdaht de vue la terre dè Feu; mais fi ce malheur
arrive, on peut en effet dépaffèr le détroit, quelque
A St'orp on trouve aüffi des indices de minés de
la mêïnè nature , & à BuTque il y a des carrières
renommées d*albâtre où marbré d’un fond canëlle,
nuancé de veinés blanches A:'criftalllnes dans,quel- -
qiies endroits. JC é marbre prend un beau poli : il
eft mince pour l’ordinaire ; & quoiqu’ il y en ait
des couches plus. épaUIès, on ne peut en tirer que
des pièces de rapport.
MAIRE (Détroit de L e ) . C e détroit eft bdr'né
à l’ôüeft par la terre de Feu, & à l’éft par* l’extrémité
oueft de la terfe des Etats, toutes d_éüx
lituées fur la côte de l’Amérique méridionale il
à environ çihq lieùes de long & autant dé largp.
La baie du Bon-Succès eft à peu près vèr$ le milieu
du "détroit, fur la tèfré de Feu > Oh la. décôü- .
vre tout de fuite en entrant dans le détroit par le
nord elle a une pointe au fud qui peut être reconnue
par une tracé fur la terre qùi fe moutre
comme une'grande rade, conduifant d<ë la mër
dans..'l’intérieur du pays. L’entrée de là baie a une
demMleue. de large-, .& s’étend de l’eft à J’ôüeft
environ deux mïÜès & demi ; l’ancrage eft fur partout,
de dix à lept“ braffes d’eau , bon fond ton y
trouve én abondance 'dè très-bon bois & de l’eaq.
La marée mônlé clans là baie , aux pleines Sc aux
houvèlièS lunés , y e rs je s quatre ou cinq heures,
& s’élevè de cinq ou fix pieds L inàis le flot dure
deux ou trois heures plus long-tèmps dans-le détroit
que dans la baie, & le juffant ou le courant
qui porte au n ord d e fe en d avec une force pref-
que double de la marée montante.
On dit dans îe Voyage de l’amiral Anfon, qu’il
èft difficile^ de déterminer exactement en mer , le
gifement du détroit fur la fe.u’e vue dè la terrè^de
Feu , quelque bien.connue qu’elle fo it , fans avoir
àuifi là Vue de la. terre des Etats J que quelques
diftinétement qu’oh ait vu la terre des Etars.
Il ne faut tenter rentrée du détroit qu’avec un
bon vènt & un temps modéré, & à l’inftant même
où la marée ÿ p orté, ce qui arrive dans les pleines
& les nouvelles lunes', Vers une ou deux heures ;
le mieux fera aüffi de ranger la côte de îa terre de
Feu d’aufli près que le vent le permettra : avec
ces précautions, un vaiffeau peut pénétrer dans
le détroit en une.marée, ou aller au moins |uî-
j qu’ au fud de la baie du Bon-Succès,,‘dans laquelle
j il fera plus prudent d’entrer fi le vent vient du (ud,
qüe de tenter dé doubler la terré des États avec
un vent & un couraht qui peuvent jeter le vaiffeau
fur cette île.
Entre ler'ciétroit dè Le Maire & le cap Horn ,
quand;ôn eft près de la c o te , oh éprouve un courant
très-fort qui a fa diieétioh au nord-eft : on le
perd quand on eft à une diftance de quinze ou vingt
iièù'ês;.
« MAKKREA. C ’eft ainfi que l’on nomme dans
le royaume de Pégu, aux Indes orientales, une
làme d’ eau formée par le reflux de la mer, qui fe
porte avec une violence extraordinaire vers l’em-
bouèhuré de la rivière de Pégu. Cette maffed’eau,
j appelée makkrea par l'es habita lis du pays,., a communément
douze pieds de hauteur; elle occupé
pn’efpa.ee. très-confidérable , qui remplit; toute la
baie depuis la ville de Ne g raïs jùfqu’ à la rivière
de Pëpü. Elljbfait un bruit fi effrayant, qu’on l’entend
à pnç d malice, de plufieurs lien.es ;; elle eft
d’une,force.fi grande, qu’ il n’y a point de navire
qui n’en (oit renverfé. Cette maffe d’eau eft pqf“
téé'çbntre. .la terre, avec une .rapidité. & une viô?
lence.qui font qu’ il eft impolfible de l’éviter.
MAÉDWtiS,. Ces nés s’étendent le long de la
côte dè Malabar en ligne droite du midi au nord..
Qh..p.eujt en.compter plus de quinze cents prefque:
contiguës, mais divifées- en treize portions, fe
affemblées par pelotons ou groupes. La plupart
dé cès Liés n offrent que des monceaux de fable
ou des maffes de rochers dépourvus de. végétation,
: quelques-unes font fi petites & fi baffes-,
que. la mer les couvre foiivent. Ces dernières ï!cs>
ne font pas Habitées^ il n’y a.que le petit nombife