
font plus froids que dans toute autre fïtuation. Il
réfuite de l à , dans les contrées montagneufes, des
différences remarquables de température à des
ûiflances très-peu confidérables.
L'obfervation confirme tous ces principes, car,
fous les mêmes parallèles , la France, les parties
•correfpondantes de l'Allemagne, delaPologne, de
la. Ruffie, deviennent progreflîvement plus froides
en avançant vers l’e fl, quoique la Pologne foit peu
montagneufe, excepté vers les monts Crapacks.
Non-ûulement les montagnes font froides en elles-
mêmes, mais elles portent au loin leur température
froide> & dans l'Italie, l’Efpagne & la Grèce, où
les plaines font brûlées par un foleil ardent pendant
l 'é t é , les pays placés au pied des montagnes jouif-
fent en même-tems d'une température moyenne. Si,
dansdes contrées montagneufes, les terrains quifont
expofés au nord Sc élevés font froids & peu fertiles
, les coteaux oppofés qui reçoivent l'aition des
rayons du foleil au fud, font fortéchauffis dans l’été,
■ Sc couverts de productions vigoureufes. Outre
•cela les coteaux qui ont l’afpeCt du fu i , : réfié ch if-
fant les rayons du fo eii concentrés dans leurs vali
e z , s’échaufflm à tel point, qu'il eû ordinaire de
voir dans ces vallées de montagnes des hiveis rigoureux
remplacés par des êtes fort chauds. C ’efl ;
c e qu'on voit dans les parties des Alpes qui avoi- i
dînent le Piémont , dans la Hongrie , dans le T i-
rol , $4 .
§ . I i r . Zones des climats en Europe.
La révolution annuelle & diurne du Globe autour
du foleil & le mouvement de nutation de fon
axe produifenr les phénomènes des années & des
faifons, & c’efl d'après les différens afpe&s dit
Globe , que l ’on a divifé fa furface en bandes circulaires
& parallèles à l'équateur, défignées fous
«la dénomination de climats.
On fait que, fous l’équateur, la révolution diurne i
de vingt-qnatre heures eû toujours également par- ;
tagée entre la nuit & le jour. On fait auftî que,Tous ?
le pôle, c ’efl la révolution annuelle qui fe diviie ;
en fix mots de jours & fix mois de nuits, en ajou- ;
tant cependant aux jours & retranchant aux nuits !
l’effet des «longs crépu feu les. '
Nous dirons qu’entre ces deux termes de l’é-
quatreur d’un c o té , & du pôle de l’autre., l’égalité
des jours & des nuits n’a Lieu qu’au tems deséquinoxes
, & que les .jours les .plus longs ont lieu au
folftice d’é té , & les plus Longues' nuits.au folftice
d’hiver. Outre cela la durée des longs jours eû
d’autan tpilus grande qu’on sapprochcplus du pôle,
& d’autant moindre qu’on fe trouve plus dans le
voifinage de l ’équateur.
C ’efl d’après cette proportion des plus longs J
>oursenété, & des plus longues nuits en hiver^qUe !
l’on a divifé l’hémil'phère feptentrional ou auf-
tral-, qui s ’étend de l’équateur au pôle, en plu-
fieurs climats o u ^ zô n e s fé lo n la .plus ou moins
grande durée des jours d’été ou des nuits d’hiver,
en comprenant dans les nuits les tems des crépuscules,
& en prenant pour premier terme les jouis
de douze heures. Le nombre de ces zones ell de
trente. Les ving>quatre premières font diftribuées
fuivant une augmentation de demi-heure, & fe terminent
au cercle polaire. Les fix fui vantes font dif-
polees par mois, Sc vont en augmenratit jufqu’au
pôle.
Le Continent deVEurope s’étend du fud au nord
dans une latitude de trente-fix degrés, c’ eft-à dire ,
du trente-fixjème degré au foixante-douzième de
latitude nord. Il commence un peu avant le fixième
climat, & i l s etend jufqu’à la moitié du vingt-fep-
tième.La partie la plus rapproc hée de l’équateur a tes
plus longs jours d'été de quatorze heures Sc demie,,
& , dans la partie la plus rapprochée du pôle, le plus
long jour du folftice d’ été a deux mois & demi de
durée. ,
Dans toute \'Europe\e$ faifons font divifées entre
les équinoxes & les folftices, & fe comptent de
l'équinoxe au folftice, & du folftice à l’équinoxe.
Entre l’équinoxe & le folftice d’hiver fe-compte
l’automne, & l’hiver en revenant du folftice à l’équinoxe.
Entre l’équinoxe & le folftice d’été fe
place le printems, & l’été depuis le folftice juf-
qu’ à l’équinoxe. .
. C ’eft cette marche du foleil qui, en déterminant
■ les faifons que nous venons d’ indiquer, eft la première
caufe des températures de chaque zone. Cependant
les proportions du froid & du chaud font
loin de répondre partout à ces quatre intèrvnjles de
l’éloignement & du rapprochement du foleil.
Au refte, le printems ;& l’automne font bien
moins , diftinéls dans les pays Teptentrionaux , que
dans les diftànces moyennes de l’équateur au pôle.
On.pourroit.même n en reconnoître que deux, la
faifon delà chaleur & celle des neiges & des glaces:,
•comme., vers le pôle , il conviendroit d’y ajouter
la faifon de la-nuit & celle du jour, Sc même entre
deux, celle descré.pufcules ; car toutes ces circonf-
-tanees influent fur la température.
Nous avons fait voir, à l’article de I-î Al l e y , que
l’obliquité desrayons folaires affoibliffbit beaucoup
i’aCtion de cet allr.é fur les régions feptentrionales.,
& que la brièveté des jours d’hiver augmentoit la
rigueur de cette faifon à un point exceftîf. D’ un
autre côté , pendant l’été , la chaleur devient allez
conficérable , ,à caufe de la longue durée des jours $>
mais l’affoibl-ffement que la chaleur éprouve par
l ’obliquité des rayons folaires , n’ eft pas à beaucoup
près compenfé par la longueur des jours j car
dés glaces éternelles couvrent plufieurs descontrées
où les jours du folftice font de phifieurs mois.
Dans la Laponie, cjui eft fi tuée .en’; grande partie
au-delà du cercle .polaire, la chaleur des longs
jours d’été n’empêche-pas que la neige ne fubfîlte
dans Les fo fies Üc dans* les lieux où le foleil ne donne
pas. L’hiverydure neufmois ,,&:,fes rigueurs y font
<£xc£ftives...EnSuède, .& même dans le. climat dû
Stockholm, ou les longs jours durenfati-delà de dix-
huit heures, les neiges commencent Couvent à tomber
dès le mois de feptembre, & la chaleur ne fe
fait fentir de nouveau qu’au mois de mai. Dans tout
cet efpace de tems le froid eft confiant, & les glaces,
les neiges & les frimats n’éprouvent point d'intervalles.
L’été y eft de même exempt de nuages,
& la chaleur du jour n’y eft point refroidie par les
prages, & pendant deux mois de l’été les chaleurs
y font aufli fortes & aufli confiantes, que les froids
y font cuifans pendant deux mois de l’hiv-er. Apeine
l ’intervalle de ces deux fai,fon s..y eft-il marqué par
une température moyenne : l ’automne & le printems
y font peu connus. Cependant le climat delà
partie la plus méridionale de ce royaume eû affez
tempéré.
À mefure qu’on fe rapproche de l'équateur, le
premier terme du froid eft moins fixe Sc eft moins
fujet à avancer. L'automne, comme le printems,
eft diftingué de l’été & de l ’hiver par des figues
plus marqués. Ainfi , dans les contrées feptentrionales
de l'Allemagne, qui éprouvent des hivers
rigoureux, on ne paffe pas fubitement d'un grand
froid à une grande chaleur.
Dans les contrées feptentrionales de la France,
le premier terme de froid fe fait fentir le plus ordinairement
vers la fin de novembre ou le commencement
de.décembre, & le dernier terme s'étend
jufqu'à la fin de février. Tout ce tems , au
refte, n'tft pas entièrement confacré au froid ,
Sc fouvent la température qui produit la glace, n 'a .
pas, dans les trois mois,que nous avons defïgnés
pour l’hiver, une durée de quinze jours ou trois
femaines. On refient, à La vérité, quelquefois les
premières atteintes du froid vers le commencement
d’o&obre ou même dès la fin de feptembre,
furtoui dans les pays de montagnes que les neiges
viennent couvrir, |j| que la gelée y fixe pendant
quelque tems : fouvent aufli le mois dè mai offre
quelques effets des frimats ; mais ces froids précoces
ou tardifs font affez variables , & féparés par
des intervalles de chaleur, des gelées de l’hiver.
Dans cès contrées aucun degré de température n’ y
eft vraiment confiant, il eft des hivers où le froid
y eft à peineTenfib’e , & des étés où l’inconfiance
des tems & les retours fréquens des pluies dé-"
truifent les effets de la chaleur que le foleil doit
produire naturellement.
Dans la France méridionale, & plus encore en
Italie & dans l’Efpagne, un moisfeul femble confacré
au froid, & les mêmes difpofitions de température
régnent à peu près dartsTancienne Grèce.
L 'é té , dans ces contrées, y eft fort chaud , & la
chaleur , affez confiante, y eft entretenue par la
férénité du ciel. Les pluies, fort abondantes, y pa-
ro-iffent réfervées pour le tems du paffage de la
chaleur au froid, & par conféquent pour les faifons
du printems & de l’automne.
Èn'général j dans toute TEnrope , du fud au
nord lé centre de l'hiver &r du froid eft lè mois
de janvier, & celui des chaleurs les plus fortes eft
le mois de juillet, toutes époques qui fuccëdent
aux folftices.
D’après ce que nous venons d’ indiquer fur les
nuances fucceffives du chaud & du froid en Europe,
on pourroit partager ce Continent, en embraffant
toute fon étendue, du nord au fud, en cinq zones,
graduées par les différences de températures, mais
dont les termes ne peuvent être déterminés comme
ceux des zones aftronomiques, parce que le paffage
de l’ une à l’autre eft réglé par des circonflances
affez lingulières.
Zône première.
La zône la plus voifine du pôle feptentrional
eft celle où , malgré la longueur des jours d’été &
la chaleur que répand le foleil pendant tout le tems
qu’il refte au deffus de l’horizon, la neige & la
glace fubfiflent en grandes maffes dans les lieux
placés à l’ombre & éloignés de l’influence immédiate
des rayons de cet aftre : tels font l’ Iflande,
les Laponies danoife & iuédoife , la Laponie ruf-
fienne & le pays des Samoiedes européens.
Zone fécondé.
"La zône fui vante eft cell e où un été brûlant fuc-
cède prefqùe fans intervalle à un hiver long & r igoureux.
Dans cette zone les deux températures
oppofées font fortes, confiantes', & ne font point
fuiètes à des variations ni à des intervalles déterminés
d’une température moyenne, intermédiaire.
Le printems & l’automne y font ou inconnus ou
trop courts pour y être diftingués comme des faifons
particulières. Dans cette zone fe trouvent le
nord de l’Écoffè , la Norwège, pour laquelle il y
a des exceptions locales i la plus grande partie de
la Suède , le Danemarck, la partie feptentrionale
de la Pologne, qui renferme le duché de Cour-
lande , & cette partie de la Ruffie où fe trouve
Saint-Pétersbourg.
Zone troifiente.
La troifième zône eft fujète à des hivers rigou-
; reux , mais moins longs. Lè printems Si l’automne
y font marqués par un tems de l’année, affez long
: pour qu’on puifle lesconfiiérer comme des faifons
: particulières, quifediflinguentdes fortes chaleurs
de l ’été & des grands froids de l’hiver, autant par
leur durée que par leur modération. L’ Irlande,
l’Angleterre , les Pays-Bas , la Hollande, le nord
de l’Allemagne & une grande partie de la Pologne
& delà Ruffie font renfermés dans fon étendu®.
Zone quatrième.
La-zone fuivante, qui pourroit être réunie en
une feule avec la précédente, puifque lés faifons
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