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JV A D IA K ( I le d e ) , fur la côte oueft de l’A-
meiique fe ptemrionale ; elle fait partie de s îles
d Eidokift. Ces îles 3 viiîcées par pluiîeurs voya-
■ geurs j ont été reconnues comme formées par des
malles de granit commun , fur lefquelles croif-
l'ent quelques plantes rabougries 4 & encore dans
des' lieux très-enfoncés’. L'extrémité méridionale
.de 1 île de Kadiak forme une pointe baffe, que le
capitaine Cook a nommée Cap delà Trinité. Ce
-cap tient à une chaîne de montagnes peu élevées,
.& qui le prolonge dans la mer en fe rétréciffant
beaucoup. En dehors du cap, & à un mille de
oilhmce j eft l’île d’Egitalik. Les canaux qui fépa-
rentces îles ont defeize à trente-fix brades d’eau,
iur un fond de corail & de coquillages. La partie
♦ occidentale de Kadiak eft montueufe 8c entrecoupée
de vallées qui ne produifent que quelques
.arbuftcs, & q u i à quelque diftance, reffemblent
;à de petites criques. Une ceinture de rochers dépend
l'approche de cette partie de l’île*
Près de cette côte fe trouve une petite île que
des indigènes appellent Najîkan , 8c. qui n’ elt qu'a .
deux cent-s toiles de celle de Kadiak. Dans ie ca-
mal qui les fépare, la fonde rapporte conft.imment
un fond de rocher avec vingt-quatre il vingt-cinq-
ibraffes d’eau.
L ’île de Nafikan eft très-remarquable ; elle a
deux milles de long fur un mille de large, 8k ne
cqnfîfte qu’en deux montagnes à fomme^s arron*
.dis, qui ont engagé ie capitaine Cook à l'appeler la
jointe a deux têtes. C e navigateur a donné en même
temps le nom de-Cap Barnabas à un promontoire
;très-avancé, qui eft à trois milles de Nafikan. Le \
cap Barnabas forme, outre cela, la pointe méridionale
de l’île de Kôuna-kan. Entre ces deux îles
eft le paffage qui conduit dans la baie de Kadiak,
paffage qui a un mille de large à fon entrée , & o ù
Jes fondes-donnent cinquante, foixante-dix &
•foixanre-quinze braffes.
L’île de .Kadiak 8c le refte du groupe dont elle
forme une partie, ont une population qui comprend
environ treize cents hommes , douze cents
jeunes gardons, & à peu près autant de femelles.
Il y avoir, dans le moment de la re-âche du capitaine
Cook à Kadiak, occupés de la chaffe pour
le compte de la compagnie de Schelikoff, plus de
4îx cents doubles baïdars, contenant chacun deux
ou trois infulaires :■ ces chaffeursétoient divifés en
fix détachemens, chacun fous les ordres d'un feul
iluffe.
Les habitations des infulaires de Kadiak font
différentes de celles des Ounalafchkans; elles ne
font que peu enfoncées dans la terre, & ont une
porte qui fe préfente au levant, & eft garnie de
peaux de veau marin.,1! y a un foyer dans le centre
, une ouverture dans le t o i t , directement1 au-
de fl us du foyer. Cette ouverture fert à d’on perdu
jour & à laifler évaporer la fumée. Les côtés,
dans les différens réduits de la hutte, font diviles
par compartimens, où il y a des eftrades pour s’af-
feoir fît pour fe coucher, eftrades qui font couvertes
de nattes moins bien travaillées que celles
des Ounalafchkans. Chaque hutte a un appartement
adjacent, où l ’on prend des bains de vapeur.
Parmi les infulaires de Kadiak 8c des îles voisines,
l’homme le plus confidéré eft celui qui fe
diltingue par fa force & fon adreffe dans les combats.
Après lui vient le chaffeur habile 8c léger:
le premier enlève beaucoup de butin 8c fe Dit des
efclavesde fesennemis,l’autre achète des femmes
& des domeftiques , 8c le talent auquel il doit le
moyen de fe les procurer, lui fournit aufli celui de
les entretenir.
A Kadiak > la femme la plus féconde eft toujours
la plus chérie. Les femmes de ces contrées
font idoiâtr s ,de leurs enfans. Craignant pointeurs
fi’s iss- terribles effets de la guerre & les
dangers de la. chaffe, quelques mères les élèvent
d'une manière très-efféminée, & on leur apprend
à s’occuper de tous les travaux du ménage.
Les indigènes de Kadiak 8c des autres îles d’Ef-
dokiff ne connoiffent point de cérémonies pour
le mariage : les moyens de nourrir des. femmes ,
donnent le droit de les prendre pour époufes lorsqu’elles
y confentent. Pour lors les époux futurs
font conduits, par les parens de la femme, dans un
bain de vapeur qu’ on a eu foin de préparer, &c
on les y laiffe enfemble.
Toutes les cérémonies qu’on pratique à la naif-
fance d’ un enfant, confiftent à le laver 8c à lui
donner un nom.
Les infulaires des îles d’Efdokiff font vêtus
comme ceux d’Ounalafchkâ , mais moins élégamment
i ils vont trafiquer dans les environs de la
rivière de Cook ; ils ont des dards & des lances
avec lefqueîs ils tuent les animaux marins..
La première’ chofe que font les habitans de
Kadiak aux perfonnes qui leur rendent vifite-,
c’ eft de leur préfenter une coupe d’eau fraîche &
propre. Quand les perfonnes fe font un peu repc-
fées de leur fatigue, ils leur fervent de la chair
de baleine, de la viande de vache marine, du
poiffon arrofé d’huile de poiffon, du faranabouilli
8c affaifonné aufli avec de l’huile : il eft d’ ufage
que les convives mangent tout ce qu’on leur préfente.
Pendant ce temps-là , on leur fait chauffer
un bain} & lorfqu’on les y a conduits, on leur
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potte à boire une jatte de graiffe de veau, ou
d'ours marin, fondue. " , „
Les habitans des îles d’ Efdokiff vont a la ch allé
en février, fur la côte méridionale de Kadiak ; ils
continuent la chaffe de l ’ours blanc tout le mois.
de mars. En avril ils partent de Kadiak , & fe
rendent dans les îles voifines pour y chaffer les
loutres marines, dont la fourrure n’eft jamais plus
belle qu’en avril & mai : ils pourfuivent dans le
même temps les veaux marins & les lions de mer,
& ils ramaffent les oeufs des oi féaux aquatiques.
Le I er. juin , ils commencent 4a pêche de la baleine
8c des- autres poiffon s?} ils ramaffent le farana,
racine qu'ils mangent en hiver, & cueiiki.it
diverfes efpèces de baies.
Le premier poiffon qui paroît dans les mers-,
eft là plie : elle eft fuivie de près par le faumon de
différentes efpèces. Les infulaires continuent la
pêche & la chaffe jufqu'à la fin d octobre, temps
cù ils regagnent leurs habitations d'hiver.
On obferve à Kadiak les mêmes efpèces d’oï-
feaux qu’on voit à Ounalafchka. Ces oifeaux font :
l'oie fauvage, les mouettes, l’épervier à ciête &r
huppé , le pétrel-d’un brun-fale, dés guilkmots,
des plongeons, & plufieursefpèces de canards.
Il paroît dé temps en temps des ours dans
l’île de Kadiak. Ils*- s’y rendent en traverfant le
canal qui fépare cette île de celle d’Alaska, 8c qui
a:cinq milles de large- Les marmottes- lifflant-es-y
font en très-grand nombre. On y voit peu de renards
ordinaires & de renards bleus. Les infulaires
font en état de faire la chaffe aux animaux marins,,
parce qu’ ils favent conduire les petits canots de
cuir avec lefqueîs ils prennent très-adroitement
le lion, l’ours, la loutre de mer, les marfouins 8c
les veaux marins.
Le lion de mer eft le plus grand & le plus fort
de l’efpèce des phoques. Quelques individus
ont environ huit pieds de long. Les g h a fleurs
coupent en aiguillettes la chair de cet an im alla
font féoher, fît la regardent comme un bon manger.
La fécondé efpèce de phoques, pour la
grandeur, eft l’ourfin de mer ; il a environ fix
pieds de long,. 8c eft couvert d'un très-beau poil
gris & argenté.
La fourrure la plus précieufe eft celle dé la loutre
de mer. Lé poil des jeunes loutres de mer eft
long’ fît- rude , d’un brun-clair j alors cette fourrure
n’a point de valeur, au Heu que les fourrures
des loutres de moyenne taille font plus
brunes & plus eftimées ; maisles plus-recherchées
font celles qu’on appelle matka.
Les plus grandes loutres de mer ont cinq pieds
de long ; leur fourrure eft tiès-épalffe & prefque
noire. L’ on~në trouve prefque plus de loutres de
mer fur les côtesAe Kamtchatka*: on pourfuit ces
animaux avec tant d’ardeur fît tant d'adreffe, à
caufe du haut prix de leur fourrure , qu’on.en a
diminué le nombre; en forte que bientôt l’vfpèee
en fera prefqu’entièrement.déiruite..
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Les baleines abondent aux environs de Kadiak;
les infulaires les pourfuivent dans leurs petits
baïdars, fît ils en tuent beaucoup. On remarque
à Kadiak la même efpèce de faumon que l'on
pêche à Okotsk ; on y trouve des pétoncles qui
pèlent une livre chaque. Les plies qu’on pêche
dans ces mêmes mers (ont extrêmement grandes.-
Les productions végétales de Kadiak font le fu-
reau , qui y croît en abondance, le petit faille
les oignons fauvages fît les mêmes racines qu'on
mange au Kamtchatka, une immenfe quantité de-
grofeillers fît de Iramboifiers.
Dans l'intérieur de i’ïle croiffent des pins communs
qui donnent de beau bois de charpente, fît
à la pointe orientale il y a une f. rêt de fapiris d’où1,
l’on tire de quoi eonftrùire les huttes fît r épar cries
canots.-
KAISERSLAUTERN, ville du ci-devant département
de Mont-Tonnerré, fur la Lacuer, qui
l'arrofe. Il y a une fo r g e c e l le de Fifcheret, près
de cette ville.
KAMA , grand fleuve de Sibérie qui prend fa
fouree dans- la province de Perm, 8c qui vient fe
jeter dans le Volga atipres de Kafan.
K AMEN ('Cap Serdze ). Le cap Serd^e Kameny,
fur ia côte eft de l’Afie feptentrionale , gît par
67 d. 3- de.latitud e, fît 188 d. 11|de longitude
(.méridien de Greenwich ). C ’ eft un promontotrê-
affez.haut; on y remarque un rocher efearpé en
face de la mer , fît plufieurs autres aù-deffus. Il a
reçu Je nom qu'il porte de Beringh , qui ié reconnut
en 1728-, S t qui l’ appela- ainfi , à ce' que
dit Muller, parce qu’il s’y trouve un rocher qui
a la forme du coeur. La côte eft haute fît efearpée
à l’eft de ce cap j mais à l’oueft-elle eft baffe. El e
fe prolonge au nord nôrd-oueft, fît elle coiifervé
prefque Toujours cette • direction jufqu’au Gap-
Nord. Les fondés' ne varient jamais lorfqu’on le-s
prend à la même diftance de la côte ; ce qui arrive
également fur la côte d'Amérique fituée vis-à-
vis : la- plus confidérable eft de vingt-trois braffes :
durant la nuit, quand lé ciel eft brun , elles
ne font pas un mauvais guide pour longer l’une
ou l'autre de ces deux côtes.
KAMENSKOI. C ’eft- une des plus anciennes
forges de la Sibérie. Elle a été établie lors de la
fondation d'Ekaterinbourg , fur le ruiffeau dé
Kamena , qui fe jette dans l’I fe tt, à‘ peu de diftance
de Kounârskoé.
Ces forges font peu en ufage maintenant.
K AMPFSTEIN, dans le ci devant département
de Rhin 8c Mofelle. 11 y a1 un lieu de ce nom où
l’on exploite une mine de plomb.
K AM T CH A T K A p ro v in c e , de l’empîre; f e