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refpue , en évité l’atmofphère avec foin. La profondeur
réduire de fes hautes eaux eft de trois mètres,
& celle des baffes eaux d’un- mètre. Cet étangeli un
des loyers principaux de J’infalubrité qui règne -à
Fréjus. Son fond eft inférieur au niveau de la mer*
al ne peut être defléché par des fa ignéesj mais il eft
aife de I encombrer en dirigeant le torrent de Four-
net, q u i, defeendant des montagnes de Roque-
brune, charie dans fes crues une quantité confidé-
rable de vafe & de gravier. La dépenfe de cette
dérivation ne pourroit.pas excéder 20,000 francs.
On femeroit en grains le fol encombré, & on y
cultiveroit la foude.
Étang de la N a poule. On préfume qu’il occupe la
place d un grand chenal deftiné à conduire, dans
un port projeté par les Romains au fond de la plaine
de Laval, une certaine quantité d’eau. Son fol eft
arguo-calcaire, 8c fa fuperficie eft de trois cent cinquante
ares. La profondeur réduite de fes hautes
enllï de-kPt( roètres , & celle dès baifes eaux
elt de quatre mètres. Rien n’annonce que le port
tilt été commencé} mais de grands travaux préalables
ont été exécutés entr’autres pour en faciliter
1 approfondiffement & le préferver des aterriffe-
mens de laS.’agne. Les Romains avoi&nt détourné
cette rivière par un nouveau lit dirigé à l’e ft, & à
quinze cents mètres de Y étangs elle y coule encore
aujourd’hui, fou.tenue fur un des points les plus
eleve s, d où elle verfe fes débordernens dans les
parties baffes3& forme une infinité de petites màres.
Les eaux.de Yétangs abondantes pendant l’hiver,
pâment pendant l’éçê. A la même époque, fonem-
bouchjjte.fe ferme par les apports des vagues de
la mer, & , n’étant avivé de nulle part, il fe convertit
en un marais peftiientiel. Dans l’elpace d’un
demi-fiècle, les communes fituees dans fon atmof-
pbère ont perdu les neuf dixièmes de leur population.
Les villages de Mandelreu & de laNapoule
n offrent plus que. d s ruines abandonnées. Les propriétaires
ont fui leurs champs. Cependant la po-
fition des lieux indique ce qu’il faut faire pour détruire
ce foyer de méphirifme. Il luffira, i°.de remettre
la Siagne dans fon ancien li t , dont^Y étang
occupe là partie inférieure : pour lors la Siagne,
coubnt dans les lieux les plus bas, ne déborderoit
jamais. 20. Les .écoulemens de la plaine, s’y rendant
par leur pente naturelle, ne formeroient plus de |
marais, 30. L’étang, renouvelé parles eaux vives &
fraîches, ne produit oit plus aucune émanation me- j
phi tique’. 4°, Enfin , à l’aide du tems, fon en corn- j
bretnent s’opéreroir lentement , il eft vrai, mais
néceffjirement par ies dépôts fucceflifs.de la-même
nviere. qui, par un bienfait préalable , l’aura d’abord
avivé. La longueur du lit a rétablir eft de fix
mille mètres , avec une feèlion de quarante mètres
Carres. Cet ouvrage coûter oit moins de yQ,ooo fr. !
Etangs de Tourves. îls.fpnt au nombre de deux, & j
finies a peu. de diftance l’ un de l’autre, au nord- |
eft dit village & au pied d’ une colline calcaire. Le ;
premiçr^deformecirculaire, a quarante mille mètres
de fuperficie, fur douze mètres de profondeur ; il
bailfe , pendant l’été , d’environ trois mètres. Le
nymphéa à fie urs jaunes, le rofea.u & le. jbnccroiffent
fur fes bords. Le fécond, avec la même profondeur,
a dix-huit cents mètres de fuperficie : fon pourtour
eft de la même forme. Les eaux de ces étangs font
falées, & nourriflent des carpes, des meuniers &
des tanches. L’eau fe foutenant eonftamment au
même niveau dans to.us les deux, il eft à préfumer
qu’ils communiquent intérieurement, & font des
parties apparentes d’un grand amas d’eau, fouter-
raine& falubre.-
Etang de Bejfe. Il eft fitué au nord du village, au
:pied d’une montagne calcaire qui lui fournit une
fource abondante. Sa fuperficie eft defoixante mille
mètres, & fa plus grande profondeur de trente-
trois mètres. Son écoulement entretient un canal
pour l’irrigation des terres, Dans les.grandes féche-
refles fes eaux baiffent d’environ fept mètres , 8c
daiffentdes marais fur fes rives : alors les émanations
mal-faines de cet éftfflgFendent les fièvres in-
■ termittentes communes à Beffe. Les eaux contenues
dans le baffin de YétangYonx douces, & nourriflent
!des truites, des tanches, des anguilles, des barbeaux,
des carpes, des meuniers 8c quelques
.écreviflès. Les rofeaux 8c les joncs qui croifient fur
fes bords, fervent de retraite aux plongeons, aux
poules-d’eau 8c aux macreufès.
Garanties du.golfe de Grimaud. Ce font de petits
étangs fur un foi fîiicèux, 8c encretenusrpar des four*,
ces : on en comme douze. La première eft près'de
la route de Saint-Tropès : fes eaux.font douces 8c.
fansimouyernent, 8c nourriflent des muges:. Il en eft
! de même des trois autres, qni fon? poiffonneufes 8c
ne font point mal-faines.. Les neuf qui fui vent, ont
des eaux mal-faines, 8c les quatre dernières font
. fouvent à fec pendant l’été. Les garonnes paroiffert*
;avpir pour origine des fources particulières qui;
baiffenr plus ou moins, 8c dont un grand nombre
tariflent tout-'à-fai t. Ceux de ces étangs - qui font
poiffonneux, fervent à abreuver les beltiaux 8c në^
vicient point l’atmofphère. Les émanations des autres
font ■ très^méphitiques 8c trèv-àrdemment délivrées
partout le golfe de Grimaud j mais il eft à
' craindre que, dans cette opération, les remblais ne-
.; foient déblayés. 8c emportés par les eaux des four*
, ces abondantes qui, pendant l’hîver, èntretiennent
ce? petits étangs. - -
Ainfi.que,les étangs., les marais du département
du Var font le produit dés aterriffemeris desj
embouchures des rivières, 8c ont une-autre origine’
que ceux de. l'intérieur des. 'terres : if convient
donc de les diftinguer auffi.
Marais de Mourraillon, à l’eft de Toulop. Il
occupe un ate.rriffement:ehcore. imparfait, 8c pfo-,
duit par les débordernens-du ruiffeau de l’ Efgou-
tier 8c les apports des eaux pluviales de la vallée
des Boucheries j il communique avec la mer. Lors
du fiége de Toulon, au commencement du fiècle
dernier, ce marais avoit encore affez de fond pour
qu’on ait pu y conduire, 8c y faire échouer de
gros navires qui. furenc convertis en batteries, &
couvrirent la partie de$ approches de là place,que
Je fort de la Malgue protège aujourd’hui. Son fol
eft un mélange calcaire 8c filiçeux. Sa fuperficie
ell de trente mille mètres, La.,,profondeur réduite
de fes hautes eaux eft de trois mètres. Elles baif-
fent d'environ deux mètres. Leurs émanations
font jiral-faines.!iOn a commencé à y verfer la vafe
.provenantedu curement des[,po,r,ts,.& de la rade,
ik pour,accélérer on a prefcj-iç à la mairie: de Tou-
lon'd’y faire dépofer les décombres de la ville pour
exhauflèr le fol de ce marais jtïfqu’ à un mètre au
dtffus du niveau des-baffes eaux.delà rade. ■
Marais d* Hier es. Entrelà vallée d’Hières & la
mer eft un aterriffement duGapéau, qui , fenfible-
•ment de niveau depuis le pied de. la ville jufqu’à
cent mètres du rivage3 sJy termine en contre-
pente, 8c forme tuie dune; -C’eft le-long de cette
butte que le marais d'Hi{ères- fé développe parallèlement
à la cô te , fur un fol argilo fîliceux. Sa
•fuperficie eft de cent trente-huit hectares1, alimenté
par les débordernens du Gapeau 8c les écoulemens
de la plaine d’Hières. S^s hautes eaux font de
quatre; mètres : il les verfe dans la mer par Yétang
du Pafquier j mais, dans la faifon où ces eaux bail-
fenc 8c font rédaites à deux mètres, il celle de
communiquer avec Y étang, 8t dévient marais : tel
eft le foyer aétif d’où l'évaporation s'élève , &
d ’où les vents de mer apportent fur cette ville infortunée
les gaz délétères qui l’affligent pendant
les chaleurs. Des fièvres inflammatoires & putrides
s’y développent annuellement, 8c elles furent épidémiques
en 1775 8c 1781. Ainfi l’eau, ce fluide
bienfaifant, fbtirce de fraîcheur & de vie quand
le mouvement l’anime, devient , dans le repos,
une origine infedte d’émanations méphitiques.
Ailleurs, du moins, la Nature avertit qu'il faut
fuir promptement 8c au loin. La route d'Hières
à Giens traverfe les marais fur une chauffée percée
de plufieurs ponts & ponceaux: au deffbus
font encore les traces d'anciens canaux d’éc.oule- ;
ment, aujourd’hui comblés. Ces ouvrages annon-1
cent des tentatives faites autrefois pour lè'üêffé-
cheT j mais la tradition , qui èn ignore Léjàôdue ,
ne dit pas non plus s’ils ont étjé'abandohhés. pari
négligence ou par défaut de fiiccès. Il eïi éèpéh- :
dant probable qujen fortifiant la tête du marais;
contre les débôrdemensdu Gapeau, 8c en détournant
le .ruiffeau du Roubaud qui s’y Jette aujourd’
hui, on réduiroit fes eaux aux écoulemens plu-
vials d’un quart de lieue car.rée. Un canal de peu
de largeur fuiflroit.'pour les Tece.yôit‘,&;] en attendant
qu'on pût en unir 8c en pavePHe F(9nd?, ilfe -
roit avivé par la feule attention dèitébifÀôujoùrs
libre fa communication avec le :Pafquiei'.?7i-r; ,I,‘ ■J‘ 1
. u On obtiendroit. Taffainiffemeqp d’une - manière
plus brillante encore en exécutant un. ancien proje
t , qui çonfifte à ouvrir un canal dé niveau avec le
fond de Y étang du Pafquier, jufqu’ à la-jon&ion du
torrent de Roubaud , & qui de là s ’élevéroit juf-
qu’ au pied de la ville d’Hières,. où il s’arrondi-
roit en baffin pour former un port. La partie fu-
périeure feroit entretenue par les' eaux dérivées
du Gapeau ou de quelques autres fources, 8c: la
partie inférieure,Te trouvant plus baffe que le fond
du marais , lui ferviroit de dégorgement.
La dépenfé approximative.de l’encombrement
& de l’avivement eft évaluée.éc?,0Q<2-francs.
Le Pala. C e marais, au fud-oueft de Fréjus, à
foixante-feize ares de fuperficie. La profondeur
réduite de fes hautes eaux eft de cinq métrés »
elles baiffent d’environ deux mètres, & font
très-mal-faines. Son propriétaire en a commencé
l'encombrement en y dirigeant trois petits tor-
rens. Leurs dépôts ont déjà feofiblement exhauffé
le fol. La dépenfe approximative pour achever c tt
encombrement eft évaluée 10,000 francs.
Marais .de Valgrenièr. II eft fitué dans la vallée
de cé nom, à l’eft du village de Biot. Son fol eft
argilo-üliceux. Sa fuperficie eft de vingt cinq hectares.
Sa profondeur moyenne , dans les hautes
eaux, eft de quatre mètres, & dans les baffes d'un
mètre cinquante centimètres. Il eft alimenté par
les écoulemens de quelques collines fàbloiineufes.
On „a plufieurs fois effayé de le mettre à fec à
l'aide d'un foffé d’écoulement dans la mer, dont il
n’eft féparé que par une baridè étroite de galets ;
mais.les.éboulemens de ces cailloux liffes & fans
liaifon encombraient le canal, tandis que les apports
des vagues en fermoient l'embouchure. Sâ
partie la plus baffe' eft au delfous du niveau de là
mer : on ne peut donc efpérer une deflîccation
i complète par la voiè des faignéès. D ’ailleurs, ce
marais elt éloigné de tout-torrent propre à l’en-
rombrement.1 Il nè! reftè donc que le moyen dif—
pehdieux d’y ’àfanfpôttér les "graviers dé la côte1,
qu'on peut prendre à une di 11 an ce réduite de trois
cents mètres. Cette dépenfe eft évaluée 1000 fr.
■ Marais-des Jourees, d’ArgenSj jitués a Bras. La rivière
d'Argens, près de fa fource', couvre de fes
débordernens -un terrain bas de feize {îêdhres de
fuperficie', q u i, apres la retraite des eaiix, demeure
.fubrnergé; La 'profondeur déduite3de,s .plus
Hautes eaux eft de trois mètres ; celle des baffes
eaux eft d’ un mètre. 11 s’en éfèye.alors-des brouillards
méphitiques qui altèrent la lantè, des habi-
tans, 8c achèvent de détruire dans les champs les
blés Sc ies légumes que les. inondations ont épar-
- gnes. Ces marais fe formant des débordernens de
l’ Argens, on en détruiroit la caufe en baiffant le
, lit de cette rivière depuis fa fource jüfqu’au moulin,
deBrui s. Une chutç confïdérable qui fe trouve
au delfous de ce moulin , rend cette opération fa-
' ciîement praticable > %lle eft évaluée 41,000 francs.
L,e-projet eu fut préfçnté aux Etats de Provence
. en 1 7 7 5 , 8c l’ on ignore pourquoi il n’ a pas été
1 exécuté.
N