
e ft ,mort, daps la première de ces yïU e s, en.
1729, âge dé quatre-vingt-un ans.
F . Bartolozzi a gravé d’après ce peintre ,
deux eftampes de jeux d’enfans, & Jac. Mar.
Giovannini la communion des Apôtres.
(2 5 1 ) Joseph Parrocêl , de l’école Franç
o ife , né dans la v ille de Brignoles en Prov
en c e , en 7 648,'étoit fils d’un peintre, & eut
un frere nommé Louis qui.fe eonfacra au même
art , fans fe faire de réputation. Jofeph n’avoit
que douze-ans lorfqu’ il perdit fon père. Il vint
paffer quelques années à Paris, y reçut les
conieil's des plus habiles artiftes qui s’ÿ trou-
voient alors, 8c fut obligé de s’y ioutenir par
fes talens naiffans. C ’ëtort à Rome qu’ il devoir
les perfectionner; 'il* eût; le bonheur d’y avoir
pour maître le Bourguignon , & il alla à Venife
étudier lés grands coloriftës.
Son mérite -fut accueilli à Paris dès qu’ il y
fut rentré: il eut le bonheur d’être loué par
Louis X IV lui-même, & l’on fait que le fuf-
frage de ce prince entraînoit tous les fuffrages.
} Jamais ‘artifte ne dut moins fa fortune à de
lâches complaifances. Le célèbre architeéle
Manfard fût nommé furintendant des bâtimens :
cette place lui donnoit la difpofition; de tous
le s travaux commandés pour la Cour,- il devoit
à Pàrrôcel le prix de quatre tableaux. Le peintre
, qui ne pou voit être payé, n’héfita pointa
faire affigner le furintendant, à obtenir contre
lui une condamnation par corp s ,“ & à faire
arrêter fon carroffe. Manfard, pour,fe v enger,
fit enlever le tableau du paffage du Rhin, de
la place qu’il occupôit dans le fallon deMarli.
Mais le roi s’en apperçut, 8c ordonna que le
tableau fût placé à Verfailles; dans la chambre j
même du confeil.
Parrocêl, peintre de batailles, avoit lui-même i
un courage digne d’ un guerrier. Seul il avoit '
mis en fuite à Venife , fur le pont de Rialto , I
fept ou huit Icélérats appoftés pour l’aflalfiner. j
Aufli donna-t-il, mieux qu’aucun autre pein- !
t r e , le mouvement & l’ exprefiion du courage
aux figures de fes tableaux : il trouvoit Vander
Meulen trop froid à cet égard, & il difoit quë~
ce peintre ne favoit p as tuer un homme.
Parrocêl ne le bornoit pas au genre des batailles
; il peigrioit aufli l’h iflo ire , & les con-
noiffanees qu’il avoit acquifes dans ce tte ,première
partie de l’a r t, le mettoit au deffus des
peintres qui ne cultivent qu’un genre inférieur.
On petit voir à Notre-Dame, Saint-Jean prêchant
dans le defert. Le château de Verfailles,
les Invalidés, l ’ hôtel de Toûloufe renferment
aufii des monumens de fon talent comme peintre
d’hiftoire.Il faut cependant convenir que c’eft
aux batailles qu’ il doit fa répurarion , & , dans ce
genre, il égalé fon maître à tout autre égard 8c
le furpaffepar une couleur brûlante. « Son pin-
I ü ÜeaU’ d!t Bandré Barion , eiî plein de fen &
I f cecenthoufiafme cjui étonne & qui ravit. H
» n avoit jamais fuivi les armées/ mais li n
» Heureux génie fuppléoit à tout ce qu’ il n'avoit
fixP anIU 11 eft Iport en ' 704, ^ de cinquante-
Il a gravé lui-même à l’ eau-forte plulieurs
e, -n compofitions. L. Roullet a gravé d’après
Colia4Vi<i pr*fentant a Saül la tête & l’épie de
IgïiacéP arrocee, élève & neveu de Jofeph,
a beaucoup approché de la manière de fon
oncle dans le genre des batailles. Il a travaillé
en Italie & à Vienne & eft mort à Mons
en. 1721.
P ierre P arrocee , frère d'Ignaèe & neveu
Joleph, naquit a Avignon en 1664. I l fut
d abord élève de fon oncle, énfuite de Carié
Maratte , à Rome. Il lhivit le genre de l’hif-
toire ; les principaux ouvrages font en Languedoc
, en Provence, & dans le Comtat. Il eft
mort en 1739 , à l’ig e de foixante & quinze
W M Ë M P arr° c e i , né à Paris en 16üa§
hls de Jofeph1 j fe eonfacra au genre de' fon père J
eut moins de chaleur dans le coloris , mais
plus de venté. I l s’étoit engagé dans la cavalerie^
pour mieux étudier les fujets qu’il dévoie
repréfenter. I l fut choifi pour peindre les conquêtes
de Louis X V . Les tableaux dans le f-
quels il a repréfenté l’entrée de l ’ambaffadeur
Turc ont été très eflimés ; on les a exécutes
en tapifferies au Gobelins. I l eft mort en U7<2
âgé ae foixante & trois ans. 9
Defplàces a gravé, d’après lu i , la chaffe aux
tygres & la chaffe aux lièvres , & Preifler une
rencontre de cavalerie.
(252) Elisabeth- Sophie Chéron, de 1 ecole Françoife , née à Paris en 1648 , étoit
hile dun peintre en émail. Elle a peint l’hif-
toire & le portrait à l ’huile, en émail & en
miniature. ' Ses - talens furent encouragés par
Lebrun lui-même, & ce fut ce grand artifte
qui la préfenta a l ’académie royale. Elle gra-
voit a l ’eau-forte & au burin ; mais ce qui
affurera le plus de durée à fa réputation ce
font les pierres antiques qu’elle a deffinées ,
& dont elle a gravé elle-même une partie. Elle
eft morte à Paris en 17x1 , âgée de foixante
ex: trois ans. Eller n’croit déjà plus jeune, quand
elle épôü'fa tin M.- Hay'. 1
Louis C hEroh , frère d’EIifaberh - Sophie’
naquit'à Paris' en 1660. S’il eft moins connu’
que fa foeur, ce n’eft pas qu’ il ait eu moins
rie talens, Il avoit beaucoup étudié à Rome les-
ouvrages de Raphaël. Son deffin était pur , fa
couleur faible', fes'compofitions un peu' froides.
On’ voit deûx tableaux dé lui à Notre-Dame *
i’ un reprëfente Hérodiade tenant la tête dè
Saïnt-Jean, l ’autre le prophète. Agabus devant
Saint-Paul. On dit qu’ il imitoit le Carrache de
manière à tromper, ce qui ne fignifie pas qu il
fût l’égal de ce grand maître. Il s-étoit retire
à Londres où il eft mort en 1713» ag e
cinquante-trois ans.
1 ( x j j ) Guérard Hoet , de l ’école Hollan-
doife, né à Bommel en 1648 , avoit l’imagination
v iv e , l ’harmonie de la couleur, la fcience des
grands effets de l’ombre & de la lumière, une
exécution fa c ile , une grande exa&itude à fe
foumettre au coftume^Tellês font les qualités
que l’on reconnoît dans fes plafonds, dans fes
tableaux d’autels, dans ceux dont il a décoré
de vaftes appartenons. Dans fes petits tableaux
de chevalet, on admire l ’extrême patience , le
fini le plus précieux , le pinceau le plus délicat.
Cet artifte qui poffédoit deux talens en quelque
forte oppofés, eft mort à la Haye en 1733 , à
l ’âge de quatre-vingt-cinq ans.
(254) Louis Bo-ullongne , de l’école Franç
o ife , naquit en 1609. Ce fut un artifte fort
eftimable ; mais on en parle fur-tout ici parce
qu’ il fut père d’ un artifte très diftingué. Il fut
profefféur de l’académie royale. Il a peint trois
tableaux à Notre-Dame*, l ’un repréfente Saint-
Siméon , le fécond le miracle de Saint - Paul
dans Ephefe , l’autre le martyre dé ce Saint.
I l eft mort à Paris en 1674 , âgé de foixante
& cinq ans.
Bon B oullongne , né à Paris , en 1649, fut
élève de Louis fon père, & montroit déjà un
grand talent quand il partit pour l’ Italie ; il
paffa cinq ans à Rome, & alla enfuite étudier
en Lombardie les chefs-d’oeuvre du Corrége &
du Carrache. Savant, deffinateur , bon colorifte ,
il fe -fit uue manière qui tenoit des talens de
ces deux maîtres, & joignoit au mérite du
deffin & de la couleur celui d e là compofition.
Son combat d’Hercule contre les Centaures, eft
un des beaux ouvrages qui décorent les falles
de l’académie. Il a peint à frefque, aux Invalid
e s , la chapelle de Saint-Jérôme & celle
de Saint-Ambroife. On voit de lu i , à Notre-
Dame, le paralytique, & , dans le choeur des
Chartreux , la réfurreétion du Lazare., ouvrage
qui ne fembleroit pas indigne des grands maîtres
de l’école Lombarde. Tout ce qu’ il a fait
porte un grand caraëtère.
I l peignoit aufli très-bien le portrait. Il laiffa
faire le lien par un de (es élèves q u i, fe trouvant
embarraffé , fe plaignit de n’avoir que de mauvais
pinceaux. Ignorant, lui dit le maître, j e
vais faire le tien avec mes doigts, & il le fit,
prouvant que c’écoit avec la tête plus qu’av.êc
les inftrumens qu’on fait dç bons ouvrages.
Il avoit le talent de-faire des paftiches'trom-
pêurs dans le goût des maîtres d.e Flandre
d’Italie. I l fit un tableau dans le goût du Guide
qui trompa Mignard lui-même. Cet artifte dé-
f trompé 8c. piqué de fon erreur d i t , q u ilfa jfe
donc toujours des Guides , & non des B out-
longnes.
Bon Boullongne eft mort à Paris en 17 17 ,
âgé de foixante & huit ans. C’eft un des peintres
qui honnorent l’école Françoife.'
I l a gravé lui-même à l’eau-forte. Son tableau
de la pifeine a été gravé par Langlois.
Ses deux filles , Genevieve & Magdeleine %
ont eu affez de talent dans la peinture pour
être reçues à l’académie royale.
Louis Boullongne, né à Paris en 1674,
étoit frère de Bon , & fut aufli élève de : Louis
leur père# Il a copié à Rome plulieurs grands
morceaux de Raphaël, tels que la dilpute du
Saint-Sacrement, l’ incendie DelBorgo, l’Hélio*
dore, & c , & c’eft d’après ces copies que ces
morceaux ont été exécutés en tapifferies aux
Gobelins. A fon retour, il fut reçu de Paca;
démie royale fur fon tableau d’Augufte fermant
le temple de Janus-, & il peignit pourl’églife
Notre-Dame la fuite en Égypte, la préfentation
au temple & la Samaritaine. I l a peint à frefque
aux Invalides la chapelle de Saint-Auguftin,
& a été plufieurs fois occupé pour les maifons
royales. 11 étoit correét, avoit du caraélère dans
les airs de tête, de l’exprefiion, de la chaleur
dans la compofition, du jugement dans l ’ordonnance,
de la fcience dans la touche ,* mais
il ne fut pas l ’égal de fon frère. Il a été premier
peintre du roi & chevalier de l’ordre de
Saint-Michel, & eft mort en 1734 âgé de près
de quatre-vingt ans.
Il a gravé lui-même à l’eau-forte. L. Defplàces
a gravé d’après lui l’Annonciation, & P .D r e v e t ,
la prélentation au temple.
(2 5 5 ) Augustin T ervesten , de l’école
Hollandoife, né à la Haye en 1649, le forma
au deffin d’après des eftampes & fans aucun
maître, apprit de même.à modeler en cire ,
s’effaya enfuite à c ife le r , & fut bientôt re gardé
comme le premier cifeleur de Ion pays;
Cet état qu’il ne devoit qu’ à lui - même , lui
procutoit une fiibfiftance honnête , lorfqu’ à
l’âge de vingt-ans , il. fe livra à la peinture.
Alors il prit des maîtres 8c fit:enfuite le voyage
d’Italie. I l fut mandé par l ’éledeur de Brandebourg
, établit à Berlin une académie , 8c y
mourut en 1711 , âgé de foixante & deux ans.
La plupart de fes ouvrages font en Allemagne.
On dit qu’ il fut l’ un des meilleurs peintres
d’hiftoire de fcn temps, qu’il avoit du génie,,
de la correction, une bonne, couleur-, & une
extrême facilité d’exécution.
Mathieu T èrwesten , frère & élève d'A u -
gujlin, naquit à la Haye en 1670. Déjà fort
l avancé, U fit le voyage de Rome; de F lorence,