
cet endroit, & levant la tête pour tourner facilement
fes yeux perpendiculairement au-deffus,
le rayon principal C , qui agit fur fa prunelle ,
s’ arrêtera en ce point B. du plafond , ce qui v
détermine le point de vue.
Ce point une fois pofé, & le regardant étant
çlacé devant l’un des bords du plafond parallèle
a Ion oeil, il faudra tracer la ligne horizontale
a a , parallèlement à ce bord b b , appelle ligne
de terre dans la perfpeélive ordinaire.
S i , maintenant, il a à peindre dans fon plafond
une ouverture de croifée telle que C , D ,
E , F , la largeur en étant donnée fur la ligne
de terre , ou plutôt fur le bord du plafond b b ,
on tire des rayons au point de vue B , lefquels
donnent les lignes de hauteurs tendantes audit
point de vue B. & des angles de la croifée E ,
F , & C , D , tirant des rayons à l’oeil du regardant
d : leurs ferions fur les rayous au point de
vue b , f k , 1 , détermineront la perfpedive de
la croifée propofée.
Il rélulte de la démonftration ci-deffus ; premièrement
, que le bord du plafond b, b , a le
même office que la ligne de terre dans la perf-
peélive verticale , & qu’il fert à marquer les
points de largeur des objets d’où l ’on doit tendre
au point de vue , avec cette différence que dans
la perfpe&ive des plafonds, ce font les lignes
de hauteurs qui y font tendantes, & que dans
l ’autre, ce font les plans.
x ° . Que la diftance n’eft pas arbitraire i c i ,
comme il arrive dans les perfpeâivesordinaires,
mais qu’elle eft déterminée par l’éloignement de
l ’oeil du regardant au plafond en B , où l ’axe
optique le rencontre perpendiculairement.
3°. Que les obj'ets perfpeélifs, dans les plafonds
, ont une apparence plus étroite du côté du
regardant que du côté oppofé, ce qui eft conforme
au réfultat des perfpeâives ordinaires; puif-
que les lignes tendantes au point de-vue, partant
de la ligne de terre , il elt néceffaire qu’elles y
foientdans leur écartement réel, & qu’elles fe
rapprochent à mefure qu’elles s’en éloignent,
& tendent au peint de vue.
4°* Enfin, nous voyons que les parties du
plan de l’objet qui font repréfentées ici dans l’original
par l ’épaiffeur du tableau fous le linteau,
depuis l , jufqu’ en n , confervent leurs largeurs
dans la peinture des plafonds, & ne diminuent
qu’en raifon de leur élévation, comme on le voit
en l ,m dans la figure tracée perfpeâivement en
^ y i j ^ > l*
Nous donnons, fig. j j p l, VIII. la figure perf-
pe&ive de la croifée C , D , E , F , qui a fervi à
établir nos principes , telle que le regardant A
doit la voir au plafond; car ne pouvant donner
notre démonftration quefousune apparence perfé
peélive , nous n’avons pu développer la figure
telle qu’elle naît des principes que nous établilligne
b , A , eft la partie du plafond qui
tient lieu de la ligne de terre.
C elle a , a , eft l’horizontale où fe voit le
point de vue E , & toutes ces données l'ont dans
des rapports exaéls avec les mêmes qui font fur
la figure 3. de la planche VU.
A r t i c l e I I.
Trouver fur les plafojids les dimenfions des objets*
Nous allons donner l’application des principes
que nous venons d’établir , en expofant les méthodes
connues pour opérer dans les plafonds.
Il doit être dit avant tou t, que pour l ’intelligence
de ces opérations, quelque faciles qu’ elles
lo ien t, il faut bien fe rappeller des moyens pro-
pofésdansla perfpe&iye verticale. Dans cette fup-
pofition, fi l’on a à peindre un plafond de neuf pieds
de long fur fix de la rge, C , D , E , F y fig. 11 .pl .
VIII. dont uneéchelle proportionnée i , 2, 3, & c .
apres avoir fait des divifiôns relatives à celles
du plafond fur la ligne de terre ; après avoir mis
le point de vue, & la ligne horizontale en leurs
places convenables-, d’ une part, à l’étendue du
lieu , & à l’endroit d’où il peut être le plus aifé-
ment apperçu, & de l’autre p art, c’eft-à-dire ,
par rapport au point de diftance, quand il fera
placé au même éloignement que celui de l’oeil du
regardant au plafond : éloignement que je mets
ici de neuf pieds de A en B , fuppofant que la
pièce a quatorze pieds de haut : après , dis-je ,
toutes ces opérations préliminaires, fi je veux
prendre au pourtour une corniche d’un pied, &
au-deflus un foeîe de deux pieds, je prends fur
la ligne du plafond E F , figurant une ligne de
terre, un point en 1 , & un autre en 3. Affuréde
ces mefures , je projette un rayon vifuel de E en
A , & où des rayons tendans au point de diftance
B, & partant des points 1,3 , couperont le rayon au
point de vue comme en a> b\ je tire des parallèles
à la ligne de terre b , c & a , d. Pour le retour ,
je le trouve fur des rayons vifuels tirés des angles
E , C , D , par les fe&ions qu’y donnent les
parallèles A.
Obfervation. On voit que plus les objets s’approchent
du point de vue , moins ils montrent
de leur hauteur: c’eft une fuite du réfultat n°. 4
des principes que no#s avons pofés dans l'article
précédé ptf
A r t i c l e I I I ,
Mettre en perfpeélive les membres (Tarchitecture à
dans les plafonds*
Pour donner un exemple des différentes méthodes
ufitées pour mettre en perfpeéfive les détails
d’ornemens d’architeéture dans les p l^
fonds, nous propoferons une corniche très-fim-
ple , telle qu’elle eft géomérralement profilée
en a , b , c , p l. IX . fig. 1.
Pour l ’opération dont il s’a g it, fi l’onfuppofe,
par exemple , que la corniche à peindre en perf-
peétive, doive être d’un pied de haut, on porte
cette grandeur fur un des angles du plafond dans
le deflin qu’il eftjiéceffaire d’en faire , ainfi que
nous l’avons déjà dit.
Avant tout autre procédé, il faut placer le
point de vue au lieu qui lui doit être defliné,
comme ici en A , centre du plafond, où l’on voit
Sue les bords B , C , en font à égal éloignement.
nfuite menez un rayon d , A , partant de l’angle
du plafond au point de vue. Tirez des points
du profil géométral e d, des lignes tendantes
fur le bord du plafond : elles vous y donneront
les points g ,h , a. De ces points , tirez au point
de diftance des lignes que vous, arrêterez au rayon
A , cette opération donnera les hauteurs de la
corniche, qui doivent fe trouver fur le profil
perfpeétif que vous avez à former.
Pour avoir les largeurs, ou les faillies différentes
qui doivent fe defliner aufll fur ce profil,
il faut porter fur une ligne de niveau au bord du
plafond C , les mefures defdîtes faillies en i , k ,
l -, b , & pofant une pointe du compas fur l’angle
du plafond d ,a , vous portez par des demi-cercles
le.’» mêmes points fur le bord du plafond d , l ,
m , «. De ces derniers points, tirez des rayons au
point de vue A , 8c de leur rencontre, avec les
perpendiculaires venant des points de hauteurs,
d , g y h y a y .prifes fur le rayon d’angle , vous
formez le profil perfpeétïf o , q.
On trouve le dévèloppement de la corniche
perfpeéfcive telle qu’elle doit être exécutée fur le
plafond , en tirant de tous les angles du profil
perfpeélif que nous venons de tracer, des rayons
parallèles au bord B , ce qui donne les moulures
1 , 2 , 3 ; & pour avoir les mêmes moulures du
côté C , vous élevez des points de feélions q , r ,
s y t y v • donnez fur les rayons d’angles, les lignes
4 , 5, 6, 8c vous avez exactement le trait
de la corniche demandée , vue en plafond. Elle
eft de la même largeur dans les quatre côtés, le
point de vue étant au centre, ainfi qu’ il a été
Convenu.
Dans le cas contraire, où, comme dans la f i-
gure z , même planche, on voit que le point de
vue A eft plus éloigné du bord du plafond D que
de celui E; l’opération devient un peu plus long
u e , en !cé qu’il faut former deux profils perf-
peéfifs , au lieu d’un feul, qui eft fuffifant pour
l ’ exemple précédent. Ces deux profils font né-
eeflaires , parce que la corniche doit avoir une
apparence perfpe&ive plus large fur la partie du
plafond la plus éloignée du point de v u e ,& qu'on
ne peut obtenir c,es différentes largeurs que par
des profils auffi différens.
Afin de ne pas multiplier les opérations, nous
fuppofons dans cette figure 2 , que le profil géo*.
métrai eft le même que celui de la corniche
précédente , ce qui donne auffi le même profil
perfpeélif du côté D , que fur le bord C de la
figure 1.
La différence de l’opération confifte donc à
former le fécond profil perfpeétif fur le bord E.
Il doit partir du premier, Sc on l’obtient, i° . en.
tirant, des points <2, b y-c, donnés fur le rayon
d’angle d , A , par les lignes venant des hauteurs
de la corniche , des parallèles#, h , au bord E.
20. En prenant pour les faillies ou largeurs de ladite
corniche , les diftances qui exiftent des
points donnés fur les rayons d’angles a , b 4
aux extrémités des faillies e , / ; & en les portant
furies parallèles#, h f en i , en A, & c . Le fécond
profil perfpe&if, tel qu’on le voit de m à k ,
étant tracé par ces moyens ; des moulures z , k y
du fécond profil ; élevez des perpendiculaires ;
& des points des moulures£,ƒ*, du premier profil
perfpeétif, tirez des parallèles : de la rencontre
de toutes ces lignes, vous aurez les points n ,
o,-qui vous donneront un profil d’angle , d’où
menant des lignes 1 , 2 , 3 , Pour bord E , &
celles4 » J j é , pour le bord D du plafond , vous
aurez toutes les moulures demandées. En traçant
le profil de l’apparence perfpeétive de la corniche,
vous obferverez que du côté de la corniche
D D , l’angle ne donne pas une ligne droite,
ainfi que dans la figure 1. Comme cette ligne
d’angle fait voir les formes de la corniche, il
faut que les renflemens apparoiflent du côté de
la plus grande largeur comme en a , n ; & que
les gorges ou cavités fe portent fur l’apparence
la moins large E , comme nous l’avons fait de «
à o.
A r t i c l e I V.
Mettre en perfpeSive fur un plafond un corps fom
lide placé au de-là de fon cadre•
Nous avons préfentéles moyens de peindre des
objets dans l’intérieur du cadre , ou des bords du
plafond ; on fent qu’il eft à préfent néceffaire de
donner des exemples pour ceux qui font cenfés
porter fur le nud du mur , ou même au de-là du
mur.
Si dans l’efpace d’un plafond quarré dont fe
voit une partie fous les lignes A , B , C yfig. 3.
p l. V lI I , lefquelles lignes en forment les bords ou
nud des murs qui fe trouvent en D, E, vous avez
à peindre, d'abord, une corniche qui fera d’un
pied quarré dans fa coupe, dont ,1a hauteur le trouvera
au nu du mur en a9 ù, a b 8c a , b : enfuite des
pilaftres d’un pied quarré, couronnés par un membre
faifant foffite : entre lefdits pilaftres , vous
porrez la hauteur géométrale de la corniche en
| c , dy pour l ’avoir fur le rayon d’angleƒ , tendant
au point de vue , ainfi que nous l’avons vu
dans les figures précédentes. Quant à la faillie