
P U N C H E I I I .
Fig. i. Grand éçliaf^ud à roulette? pour les
grands tableaux.
z Grande échelle avec fpn banc pour le
inême ufage.
2. Petit marche-pied.
4. Roulettes de l'échafaud , fig. 1.
5. Banc qui s’accroche aux échelons de la S P L A N C H E I V ,
Fig. 1, Chevalet dont la barre fe monte fiins
chevilles,.par le moyen du rçffort 5 , qui appuie
-Çur les dentures.
6. Le montant de çe chevalet qui fert à reter-
fiir les toiles à volonté, à hauteur convenable.
a. Toile tendue fur un chaflis commun.
3. Gode-miche double, pour contenir l’huile
graffe & l’huile d’oeillet.
4. Gode-miché (impie, pour contenir l’fiuile
graffe.
P L A N C H E V t g
Fig. i.Vue d’angle du çhevalet repréfenté
fig. i . de la planche précédente.
2. : Cheville qui empêche la queue de remuer.
3. Plan du reffort.
4. Chappe du même reffort, avec les dentures.
Toile tendue fur un çhafîis à clef.
P L A N C H<£ V i .
F ig . 1. Chevalet vu de face & qui fe plie du
fens que l’on veut.
а. Vue perfpe.ékive du mêmeehevaleti
3. Partie du même chevalet vu par derrière,
avec emmanchemens.
4. Profil du même chevalet,
5. Appuie-main.
б. Chevalet ordinaire, ff
•y.' Partie du même chevalet vu par derrière.
8. Chevilles.
o. Barre .potjr pôfer les toiles qu’on peint,
10. Pierre à broyer les paftels,
j i . Poète au paltej.
Huile. Peinture aVliidle. Le Comte de Cay-
lus , enfaifant des recherches pour recouvrer la
peinture encauftique des anciens, a été pondait
par les expériences a propofer une nouvelle maniéré
de peindre à l’huilç. Qupique nous ne fâchions
pas qu’aucun artiffe l’ait mife en pratique
, nous croyons cependant devoir la confi-
gner dans ce dictionnaire. L’attachement naturel
aux habitudes qu’on a contrariées, peut faire
négliger longtemps des découvertes, dont on
fêta. forçé dans 1$ fuite de reconnoître les ayantsges.
Les idées nouvelles peuvent être quelqud
fois comparées à des femences qui refirent enfe*
veiies fous la terre , germent énfin , lèvent ,
profpérent & produifent des fruits.
On peindra à l’eau, dit le Comte de Caylus ,
fur une toile à crud, avec des couleurs ordinaires,
en obfervant cependant de ne faire ufage
que dç celles que l’on employé, communément
dans la peinture à Vhuile. Lotl'quç les couleurs :
feront Léchées , on humeétera le tableau par der--
riere avec de l'huile de pavot, appellée d’o- -»
lie t te , qui jaunit moins que les’autres huiles*
Perfonne n’ ignore combien l’huile s’étend fiacH >
lement, & combien il eft aifé de la diftribuer
également partout, foit avec le pinceau, foii;
avec toute autre, choie qui puiffe en faire la .
fonction, L’huilç pénétrera la couleur j fer^
corps aveç e lle , 8c rendra, lorfqu’elle fera fé-
chée, le tableau anlli folide que s’ il -avait été
peint avec des couleurs broyées à l’huile^ Cette
efpece de peinture peut avoir l’avantage de faire :
un tableau fans aucuns luifans , parçe qu’ ils ne
viennent ordinairement que de l’exçès del'huile 1
les tableaux peints de çetfe maniéré feront auffi
moins fujets à changer, en raifon de la jufte
proportion qui fe trouvera entre (’huile .■ & Iss;
couleurs.
On pourroit, au lieu d'huile y employer un
vernis blanc-gras (iccadf. On pourroit aulfi pratiquer
cette peinture fur le papier comme.fur Ig
toile. Au relie çe fera aux artiftes à juger des
avantages pu des défavantages de cette petite
nouveauté ; dans les arts, une expérience vauo
mieux qu’une çonje&ure.
Nous croyons; que , par ce procédé on no
pourroit manquer de perdre quelques uns des
avantages que la peinture à Vhuile a fur la dé-?
trempe , & qui tiennent à la manoeuvre de ce
genre. Il s’agiroit de favoir fi les avantages de
la nouvelle découverte l’emporreroient lur les
inçonvçniens qu’elle entraîneroit avec elle. I l
en eft un qui femble très-grave $ comment em-
ployeroit-on les couleurs dont on ne peut faire
: ulâge qu’à l’ aide d’un ficcatif? Les rejetteroir-
| on ? mais elles paroilfent néceffaires, 8c quand
on pourroit s’ en pafleç à la rigueur, ceferaitdépouiller
l ’ art de l’une de lès richeffes, Frotte-
roit-on le derrière de la toile d’une Huile ou,
d’tfn vernis capable de faire fécher ces couleurs?
Mais les autres couleurs,, qui font ficcatives par
elles-mêmes,, deviendraient trop féches , & le
tableau s’écaillerait. Appellojisrenà Rexpéjriencç
avec l’ inventeur,
Huile. Maniéré de peindre à Vhuile les estampes
en tailler-douce. Quand on employé de
belles e (lampes, à cet .ufage , on pe,ut dire que
ce fepr.et eft çelui de les gâter. Les habiles gra-
; veurs ont employé tout leur art'à rendre leurs
, efiam^es aulfi agréables <ju’elj[çs puiflç^t J’êtrp i
iôüt cé qu’on y ajoute les dégrade, en empê-
chant de bien voiries favans travaux qu’ils ont
pris tant de peine à établir.
Cependant, comme il eft des gens qui aiment
mieux les differentes fortes d’ enluminure, que la
plus belle gravure , parce qu’ ils n’ en ren dent
rien aux beautés de cet art, 8c que les couleurs
ont pour tous les yeux un charme naturel, nous I
ne refuferons pas de donner ici le moyen de les
Tatisfaire. Nous ne ferons que tranfcrife ce qui '
fe trouve fur ce Tu jet dans .la derniere édition des
JLlémens de Peinturé pratique. Cette-méthode
pourroit être pratiquée fur des e (lampes d’animaux,
de pianies. ou d’autres objets d’ hilloir©
naturelle , dont on voudroit marquer les couleurs.,
y
On colle l’ eftampe fur un chaflis de bois,
après l’avoir humedée d’eau , comme (i l’on
vouloit faire un chaffis de papier. Lorfqu’elle *
eft féche , il faut la vernir par derrière avec de
l’ huile de térébenthine ou avec durerais ordinaire
pour les tableaux, ou avec,le vernis dont j
la compofuion eft ci-après. Puis il faut avoir
des couleurs broyées avec de l’huile de noix , &
Te à appliquera plat & fans ombrer fur le revers
de chaque partie de l’ eftampe , telles que les
carnations , les cheveux , les draperies, &c.
fai fit nt à peu près les mélanges ; comme du blanc
& un peu de vermillon pour les carnations , un
peu de rouge- atix joues & aux le vres , & c . On
couche ces couleurs à p lat, parce que les taillés
de la gravure iuffifent peur rendre • l’effet des
demi-teintes & des ombres. Lorfque vous aurez
couché, comme on vient de le dire , toutes les
couleurs fur le dos de l’eftampe , vous la vernirez
du côté dé L’imprefflon avec un vernis blanc,
& lalaiflérez fécher. Si elle ne vous parole pas
allez lui fan te ou tranlparente , vernilfez-la encore
une fois. Mais avant que de la laiffer entièrement
fecher, fi vous avez deflein , pour rendre
l ’ouvrage encore plus barbare , d’ y ajouter •:
de l’or ou de l’argent moulu en quelques endroits,
vous détremperez de l’or en coquilles
avec de l ’eau gommée, & vous l’ y appliquerez
un peu épais , autrement l’or venant à fécher, fe
retireroir par petits points : au lieu que fi l’or ou ,
l ’argent eft en bonne confiftanee , vous en admirerez
la beauté fur le vernis. Le tout étant bien
fec , & l’ eftampe étant encore fur fon même
chaffis, fi. vous appréhendez qu’ elle ne fe caffe
ou ne fe déchire par la fuite , il faut avoir un ,
carton de la même grandeur que l’ eftampe, &
l ’y coller fans l’ôter du chaflis jufqu’à ce qu’elle
foit bien féche. Alors vous pouvez la retirer & la
mettre dans une bordure.
. Vernis pour préparer les tailles-douces avant
de les peindre à Vhuile. Ce vernis fe fait fans feu.
'Mettez dans un vafe de terre ou de fayence un
quarteron de térébenthine 3 autant d’huile d’afpid
, & là hauteur d’un doigt d’efprit de vin dans
un Verre. Délayez la matière avec un pinceau de
la grofleur du pouce , & le plus doux que vous
pourrez trouver, jufqu’ à ce qu’elle foit épaiffe
comme une glaire d’oeuf. Alors,votre eftampe
étant montée fur fon chaflis , & couchée a plat ,
vous la frotterez par derrière, en étendant le
vernis le plus promptement qu’il fe pourra:
vous la retournerez du-côté de ,1a gravure, en
ferez autant, & la laiflerez fécher. Si le vernis
eft longtemps à fécher, mettez par-deflus une
couche d’efprit de vin..
Autre manière mieux détaillée» Prenez des
e (lampes en; taille-douce , dont les figures foi en c
un peu grandes : celles qui font:.gravées en manière
noire font très-propres., à, cet ufage. Humectez
légèrement l ’ eftampe par derrière avec
une éponge très propre 6c imbibée d’eau bien
claire , collez-la promptement fur un chaflis de
bois avec de la colle de farine, &.Iaiffez-la fécher.
Prenez.enfuite du vernis ordinaire mc-
lez-y trois^foi? autant d’huile de térébenthine 5
fa i t es -1 e c uah fie r un peu furies cendres chaudes,
& l ’ayant bien remué avec une broffe fie poil de
porc, couchez-en également partout fur le derrière
de votre eftampe. S’ il fe trouve quelques
endroits où le vernis n’ait point pénétre, mettez
y une goutté de la même huile & palfez y
enfuire la broffe. Deux ou trois heures après,
donnez encore une couché- de votre vernis on r
& fans addition d’huile , expofez votre .chal-
fis au foleil ou dans un lieu chaud. Réitérez vos
couches ju'qu’à ce que l ’ image foit claire 8c
tranlparente comme du verre blanc , & laiffez-ia
fécher jufqu’à ce que le vernis ne prenne plus
au doigt. Alors vous obfervèrez quel eft l’ envers-
de l’ eftampe.pour y appliquer vos couleurs en là
maniéré lui vanté... >
Prenez de la couleur Ôe cheveux & mettez-en
partout où il y a. de. la.chevelure.-, maik prenez
garde de déborder : il vaut mi-eüx îaiffer quelques
cheveux échappés fur le vifagé lans y mettre
de cette couleur. Après cela faites la teinte
des joues ave« la couleur qui y eft propre. Pour
agir plus fu rement, oppofez une feuille dé papier
blanc à l’endroit où vous voulez appliquer vos
couleurs , afin de mieux voir l’effet & le degré
de la teinte que vous voiliez mettre : puis le blanc
des yeux , le rond de la prunelle , les (ourdis ,
les levres, & c . Cornoofêz enfuite de la couleur
lémblable aux carnations des figures que vous
voulez faire, 8c couchez-en partout fur le vifage
fans autre attention que de ne pas frotter en couchant
cette couleur, de peur d’ effacer celle qui
y eft déjà , & de gâter ce qui eft fait. Obfervez
la même chofe à l’ égard du relie du corps où il
fe trouve de la couleur de chair à mettre. Pour
les draperies & autres acceffoires , il n’y a qu’à
les reçonnoître 8c leur donner tout uniment les