
pas fur le travail , mais fur la cojtnpofttioh,
qui appartient à la théorie , & cette théorie ne
peut être autre que celle de la fculpture, puisque
ces ouvrages font en effet de la fculpture
en petit*
£ k p l i c a t i o n d e s P l a n c h e s d e l a Gravure
e n p i e r r e s f i n e s .
P L A N C H E P R E M I È R E .
La vignette repréfente , f i g . i , la fituation
dans laquelle doit être le graveur pour travailler.
I l a le pied droit pofé fur la pédale qui donne 3e mouvement à la grande roue : de la main
droite il tient une pierre fine adaptée à un
manche par du maftic, & le prépare à l'approcher
d’ un outil qu’on voit fortir du touret.
Même vignette, fig. x , Vue perfpeâive de
la table fur laquelle eft pofé le touret.
A u - d e j f o u s d e l a v i g n e t t e } fig. i , Plan de la
table du graveur en pierre fines. ,
JF ig . i* Elévation géométrale de la même table,
avec le développement de la roue.
£ig. 3. Touret monté fur fon pied 8c enveloppé
d’une chappe en forme de petit tonnelet. Cette
chappe eft coupée en deux parties. La partie
inférieure eft adhérente au pied du touret &
fert de foutien à la machine : à chaque face
eft une ouverture pour lailfer un paffage libre
à la corde qui va chercher la roue, La partie
Supérieure eft mobile ; elle s’ enlève & fe
remet à volonté. La machine préfente ici une
gie fes faces latérales, & un outil prêt à trav
aille r , tel qu’on le voit moins diftinélément
dans la f i g . 1 de la vignette. Cet outil eft logé
fur la tête de l’arbre qui faille.
Fig. 4. Le même touretvu par^devant, & n’avant
pas partie fupérieure de la chappe.
Fig. 5. Extrémité de la*tige qui laiffe voir la
bouche dans l’ intérieur de laquelle fe place
le canon foré où fe logent les outils,
P L A N C H E I I ,
'Fig. 1. Le touret que l’on a vu dans la planche I.
I c i la partie fupérieure du tonnelet a été en?
levée pour laiffer découvrir toutes les pièces
qui y font renfermées, & qui compofent le
corps du touret : fa voir , F la petite roue
d’acier ; elle eft vue de profil : dans l’épaif-
feur de cette roue eft pratiqué un canal où
circule la corde qui la fait agir & mouvoir.
Cette roue eft montée fur unarbre auffid’acier,
•( G G ) couché horizontalement, donc les deux
extrémités (H H ) roulent dans des collets
d’ étain , engagés dans les pièpes de cuive
de bout, ( 1 1 ) qui font arrêtées avec des vis
à tête perdue, ( K K ) fur les'parois de la
p#rcig inférieure du tonnelet. La tige ou canon
d’acier ( L ) qui eft forée d’un bout à l’autre*
& fert a placer les outils avec le!que!s on
grave. Elle eft montée fur la tête de l’arbre
(G G ) dont elle eft un prolongement.
I Fig. 2. Fort écrou qui retient le pied du touret
par-deffous la table , l’y affujeteit, & empêché
la machine de vaciller. ,
Fig. 3. Tourne-vis, pour monter ou démonter
les pièces d’affemblage qui compofent le
tourec, quand on les veut nettoyer, o 1,quand
il faut rétablir quelque pièce endommagée.
Fig- 4* T ige ou canon foré dans l’ intérieur
duquel fe logent les outils.
rig. 5. Boëte plate , fervanr à contenir couchés
des outils à graver de différentes formes.
^ig' Boëte do fer-blanc, fermée d’une plaque
percee de plufieurs trous, pour recevoir les
bouterolles & autres outils femblables , & les
tenir de bout dans une fituation qui les rende
commodes à prendre.
Fig. 7. Petite bouteille remplie d’huile d’olive.
Fig. 0. Petit vafe en forme de jatte ou de
foucoupe , propre à mettre de la poudre de
diamant détrempée dans de l’huile. On voit
fur cette jatte la fpatule avec laquelle on
prend l’ huile pour en imbiber les outils,
Fig. 9. Outil appel lé charnière propre à faire des
trous ou à-enlever de'grandes parties,
F ig .10. Boëte à tenir la cire molle pour faire
des empreintes.
Fig. i l . Broffe à longs poils, pauç nettoyer
l’ouvrage.
Fig. 12. Broffe à poils courts, renfermée dans
une petite b#ëte de fer-blanc, & dont l’ufage
eft de donner le poliment à l’ouvrage,
Fig. 13. La pierre à laquelle on travaille, montée
dans du ciment de maftic, fur une petite
poignée de bois.
Fig. 14. Support propre à tourner lé.s outils fuç
le touret; il confifte en une tringle quarrée^
de fer p oli, dont une des extrémités eft
coudée pour lui fervirde pied ou de point d’^o- '
pui, lorfque l’autre extrémité eft logée dans
l’ouverture , & que l’ inftrument eft dreffé
pour tourner un outil : ce qui fe fait fur un
petit étau ou fupport qu’on peut faire promener
fur la tringle, & amener au point où
l ’on veut, au moyen d’ une couliffe qui en fait
le pied, & d’une, vis qui eft en-dçffaus
& qui la ferre & l’affujettit.
Fig. 15. Ebauchoir de cuivre , d’étgln oit de
bois, pour terminerifta gravure & y mettrç,
le poliment, »
Fig. 16. Spatule de fe r , dont l’artifte fe fert
pour prendre de l’ huile, imbibée avec de la
poudre de diamant & en arrofer la gravure,
Fig- 17. Petit godet, .monté fur un pied, dans
lequel fe conlerve la poudre de diamant. On
tient ce godet couvert quand on n’ep fait pas
ufagq.
Fig. 1 S." Pointe où éclat de diamant, ferti au
bout d’une tige de fer ou de cuivre , ayant
un manche pour la manier plus commodément.
Fig. 19. Un des outils avec lefquels on grave.
Fig. 20. Bouterolles. Il y en a de divers calibres.
Fig i l . Scie à tête place & tranchante.
Fig. 22. Autre feie plus épaiffe 8c pareillement
tranchante.
Fis. 23. Outil plat,
Fig. 24. Outil demi - rond à tête ronde.
Fig. 25* Outil demi-rond à tête plate.
Fig. 2.6. Outils à pointe moufle.
GRAVURE en monnaies & médailles. Tout le
monde fçait que fous le mot générique de gravure
en creux , on comprend la Gravure en pierres
fines & la Gravure en métaux. Cette derniere
s’employe beaucoup fur Tory l’argent ou le cuivre,
pour les fceaux oü les cachets ; mais l’on
plus noble emploi eft fans doute fur l’acier pour
les monnoies, les jettons & furtout les médailles.
Je dis furtout les médailles , parce que les monnoies
étant fabriquées avec une fi,grande rapidité
& en fi grande quantité, quelque foin que
l’on apporte aux originaux, ils dépériffent bientôt
dans l’exécution. Mais les médailles qui font
un objet de luxe & de curiofité , font frappées &
'confervées .avec attention : l’artifte peut donc &
doit y mettre toutes les prétentions de goût dont
il eft capable. ’
Cet art doit commencer comme tous les autres;
l’étude du’deflin , celle d’après le modèle, même
en grand , font néceflaires à l’artifte qui s’y def-
tine. Il faut qu’il fâche , avant de graver , fe
■ faire un deflin ou un modèle en terre , ou plus
ordinairement en cire, dece qu’ il doit exécuter,
& fur lequel il puifle faire les changemens qu’il
Voudra •, car' il ne fera plus temps fur l’acier. Il
faut qu’il difpofe fes objets pour faire de l’effet
^vec plus ou moins de relief, évitant les râcour-
cis inutiles qui ne réufliffent que très-rarement.
Son deflin ou fon modèle étant arrêté , il aura à
s occuper de fon acier qui lui préparera bien des
difficultés à vaincre. Cette matière , fiere & ca-
pricieufè , n’a donné juiqu’â préfent prefque aucune
fûreté de réufîite. La trempe ,opération qui
feule eft capable de la réndre affez dure pour
1 impreffion , la trempe expofe les ouvrages Ips
plus précieux aiix rifq.ues les plus capables de
décourager l’arcîfte : car, ou cette trempe n’a
pas rendu l’acier »fiez dut*, & alors il s’affaiffe
& fe foule en creufant; ou elle eft ^trop dure ,
& alors, pour p?u qu’ il y ait de défaut dans la
matière , elle caflè quelque fois fans fervir , mais
plus fou. vent aux premières épreuves del’impref-
fiom
Mais n’affligeons pas d’avance l’artifte qui fe
deftine 'à ce talënt ; fi la dureté de la matière
qu’il employé exige de lui plus de peine , elle
a àufli cet avantage qu’ elle fe travaille plus fi*
nement & plus prccieufement qu’aucune autre,
& que , par le moyen de la trempe , elle multiplie
confidérablement les épreuves d’un même
ouvrage.
La Gravure en médaille peut fe faire de deux
maniérés différentes 6c par des procédés qui paroi
fle ut oppoies. On grave en creux 8c en relief.
Le graveur choifira le moyen qui lui convient
le mieux : mais ou il gravera fon objet tout en
creux , comme beaucoup de graveurs célébrés ,
tels que les Allemands furtout, 8c le fameux
Hediinger & fes éleves ; ou bien il gravera tantôt
en creux , tantôt en relief; ou plutôt il fera
en relief ce qu’on appelle ordinairement fon.
poinçon,, & après- l’ avoir imprimé fur une autre
pièce , il le terminera en creux.
Le graveur donc s’adrefi'era à un f jrgeron pour
lui faite ce qu’on appelle fon coin ou fon quarré;
& fi cet artifan ne le fçait pas forger , il eft bon
que le graveur lui apprenne la maniéré de le
conftruire. Il prendra d’affez bon acier d’A lle magne
qu’ il corroyera bien debout , & fur le quel
Rappliquera une mife d’un bon doigt d’épais
à plat ; car l’acier debout à la furface feroit
lu jet à s’ouvrir. Il enveloppera le tout d’un
cercle de fer doux , bien uni à l ’acier , mais de
maniéré qu’ il ne déborde pas par deffus.-1] aura
foin de le faire bien recuire, c’eft-à-dire, de le
faire bien rougir enfermé dans un creufet de
fer ou de terre , rempli de poufïler de charbon
& couvert &: luté , de le lailfer fe refroidir tout
feul ; étant retiré de ce creufet, il fera le plus
doux qu’ il puifle être pour le travailler.
Je vois déjà ce morceau d’acier à peu près o ctogone
, large de 30 lignes pour une médaille de
21 ou 24 lignes, ou d’autre grandeur en proportion,
bien dreffé , limé bien plat, le préfenter
pour recevoir le deflin dé ce qu’on veut y représenter.
Ce deflin d’abord tracé avec une pointe
aüra befoin d’être fixé avec un burin, ou plutôt
avec une petite échoppe. C a r , foit dit en paflanc,
quoique le mot de burin foit beaucoup plus
connu, cépendant, dans la gravure en creux , on
ne fe fert prefque jamais de cet inftrument. Alors
ce font les échoppes rondes ou plattes de toutes
greffe tirs , & les onglettes rondes ou tranchantes
qui vont travailler.
L’artifte, après avoir tracé fon deflin, aura
foin , en commençant à graver, de bien ménager
8c confe: ver fon trait extérieur. ; car une fois
perdu , il au roi r de la peine à le retrouver • la
matière une fois trop ôtée ne fe remet plus ; on
ne foude pas une pièce.
Ainfi il choifira ou de graver en creux ou en
relief. S’ il grave ce que l’on appelle un poinçon
en relief, ce fera pour lui une efpéce de petite
fculpture ; il découpera fon deflin environ d’ une
bonne ligne fur le fond ; il l’ébauchtra foit au
cizeau , 11 l’ ouyrage eft un peu confidérabie 3 foî|