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nent l’objet d’un commerce affez fru&ueux. Ils
font, en grande partie , achetés par les Hollan-
dois q u i , par un procédé fur lequel ils gardent
le fe c r e t , font, d elà couleur dont ces chiffons
font empreints , la bafe d’ une pâre qu’ ils nous
vendent fous le nom de pierre de toamefoL C’eft
une forte de laque feche. Trempée dans l’ eau ,
elle donne une affez belle couleur bleue. Quoiqu’elle
ait peu de folidité, elle étoit d’un ulâge
fort étendu avant qu’ on eût découvert le bleu de
Truffe , l ’indigo , le paftel, & c . Sans les longs,
laborieux & dégoutans apprêts que font du fuc
de la maurelîe les payfans de Galargue;, fans la
xéduélion en pâte opérée par les Hollandois, ce
fuc mêlé d’alun fuffiroit à i’ ufage qu’en peuvent
faire les peintres, puifque l ’alun a la propriété
de conferver les couleurs extraites des plantes :
fi on ajoutoit de la craie a ce premier mélange ,
on aurait de la laque. Mais les artiftes font une
bien foible confomsnation de cette couleur, qui
«fl fi.rcout employée à teindre les papiers bleus,
quelques liqueurs & quelques confitures & conserves.
Sur la maniéré de rendre utiles à la peinture
ou au lavis des fucs de végétaux , voye{ les articles
Bleu pour le lavis , Laque , Lavis,
P lante & Stil-de-grain. Nous donnons ici 3’indicarion de ces articles , parce qu’à l’article
Aquarelle , nous avons mal-à-propos renvoyé
|iour cet objet au mot Héliotrope.
TRANCHET. ( fubft. mafe. ) Sorte de broffe.
Voyez i’ article Brosse. Le tranchet eft une efi-
peçc de.broffe plate dont on fie fert pour peindre
de l’architeéhire, & pour tirer des nJets dans de
frands ouvrages. Il fêtait de poil de cochon,
ont on coupe prefque toutes les barbes. Pour
cet effet,on prépare deux morceaux de bois apl
a t i s par l’un des bouts & affez rranchans : il
faut qu’ ils foient coupés de biais, afin que le poil
crantappliqué & arrangé également fur l’un de
ces morceaux , félon la longueur du bois, il foit
lin peu couché par rapport à l’extrémité avec laquelle
on travaille. Quand le poil eft ainfi arrangé
& mis d’égale épaiffeur fur l ’un des morceaux
de bois , on le couvre de l ’autre morceau
qui doit être exaâeinent figuré de même , & on
les lie fortement enfemble affez proche du poil.
On les lie auffi en deux ou trois autres endroits
le long des morceaux de bois, qui font plus
étroits vers le haut que vers le bout où eft le
poil , & à moitié arrondis, pour ne faire en-
lemble qu’une efpece de manche. On colle en-
fuite la ficelle j ou bien on la peint comme on
l ’a die au fujet des broffes. Cependant le
poil ne peut jama s être bien ferré entre ces deux j
morceaux de bois p lat, & il faut, avant que d’y |
mettre le poil, les frotter d’ un peu de poix noire ,
pour que le poil puiffe y happer, à mefure qu’on I
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l’arrange deffus. (Élémens de peinture ptntieue ,
édition de 1766. )
9 TRANSTARENT. ( fubft. mafe.) Terme de
1 art dès décorations en peinture.
Sur un challis fans traverfes , on tend des
fieuilles.de papier réunies, ou de la toile ferrée
& très-fine ^ ou de la gaze , ou mieux encore dix
taffetas : on peint fur ces matières en glacis ,
avec des couleurs légères , quelqu’objet que ce
1 o i t , & cet enfemble forme ce qu’ on nomme
dans le Dtcore, ou la décoration en peinture , un tranfparert. Voyez l’article Glacis.
Ce genre de peinture tranfparente eft deftiné
a n etre apperçu que par le moyen du paffage de
la lumière, foit naturelle, foit artificielle, qui
fe trouve derrière l’ouvrage.
Pour peindre fur le papier, on choifit celui
qui fe nomme Serpente. Les feuilles en étant
collees les unes contre les autres avec propreté,
& le tout bien fe c , fixé & tendu fur le chaffis ,
on paffe fur le papier, avec une éponge, une lé*
gere couche de belle huile ficcarive, foit d<&
noix , d’oeillet, ou de noifette , & c .
•jTe taffetas e f t , comme nous l ’avons d it, infiniment
préférable à la toile & à la gaze :mais
ces deux matières le font elles-mêmes au papier
lorfqu’elles ne font pas voir de coutures : effet
défagréabje qu’on ne peut éviter avec le papier v
à caufe de Ja jonâion des feuilles.
Les étoffes exigent, avant que l’ on y peigne
une préparation effentielie , afin que la peinture
qui s’empioyè ordinairement à l’huile, n’ y faffe
pas des taches qui s’étendroient fort au-delà du
trait des objets peints. Pour prévenir cet inconvénient
, on fait fondre au bain-marie , ou de la
colle de poiffon, ou une belle & forte colle faite
avec des rognures de parchemin ou de gants.
Celle de poiffon eft la plus claire. Lorfque cette
colle, quelle qu’elle foit, eft fondue, on la
paffe rapidement & avec légéreté fur, réroffè*
Cette préparation étant feche, on peut peindre
fans craindre que l’huile ne faffe des.taches à
l’étoffe..
La méthode de peindre les trar.fpdrens, eft
deréferver pour les lumières, lé fond fur lequel
on peint, ainfî qu’on le fait.pour les deffins fur
papier blanc. I l faut employer, autant qu’ on le
peut, les couleurs les plus légères: les blancs de
plomb ou de cérufie , ne doivent pas fervir à ces
peintures , & fi l’on ufe des terres, il faut qu’elles
foient d’une fineffe impalpable 8c employées
très-légéremenr.. Les meilleures couleurs à l’u-
fage des tranjparens font les ftils ou fucs. de
graines ou de fleurs, & toutes les autres couleurs
légères dont nous avons parlé à l ’article Glacis
du Diélionnaire théorique.
L’art d’écîairer les tranjparens avec une lu?
mieréartificielle, demande une grande diferé-
t io n , car il faut que la n’ en f as
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trop voîfînè pour n’ê^re pas apperçue & ne pas
enflammer une peinture très-combuftible, 8e
qu’elle ne foit pas trop éloignée , parce qu’alors
elle ne produirait- pas un éclat fuffi/anr.
On fe fert de tranjparens pour former des
deffus de porte à des cabinets obfcurs , dans le s quels
on veut cependant introduire de la clarté.
Dans ce cas-là, les t/anfparens font fur la gaze.
Les peintres àe décoré font des tranfpàrens
d’un autre genre, en peignant fur des matières
dures & polies, telles que le papier doré , argenté
& le fer blanc. Dans ces cas ils font valoir
les fonds métalliques pour produire des clairs
étincelans, Quand les glacis propres à faire des
peintures tranfparentes l’ont bien fiées , on les
Couvre d’ un vernis blanc.
G’eft par des procédés à-peu-près femblables
que fe font ces papiers brillans & colorés à l ’u-
fage des brodeurs, qui en font ce qu’on appelle
des paillons. ( A ticle de M. R o b in . )
TREPAN. ( fubft. mafe. ) Le trépan des
fculpteurs & des marbriers eft un outil qui fert
à forer & percer les marbres & les pierres
dures. On s’en fert auffi quelquefois pour le bois.
I l y a trois lortes de trépans. L’ un , qui eft le
plus (impie, eft un vrai vilebrequin , mais avec
une mèche plus longipe & -plusjaçéréc. Le fécond
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trépan Ce nomme à archet ; il eft femblable au
foret à archet des ferruriers , & a , comme ui,
fa bcëte , fon archet & fia palette ; il eft feulement
plus fo r t , & fies mèches font de plufieurs
'figures ; enfin le troifîème , qui fie nomme fim-
plement trépan , eft le plus compofié des trois ,
& le plus en ufiage en fculpture. Les parties de
ce trépan font la tige , que l’on appelle auffi le
fû t, la traverfe, la corde de cette traverfe, un
plomb, une virole & un.e mèche. La tige eft
de bois , & à l’une de fies extrémités eft une
virole qui fert à y. attacher ,& à y affermir la
mèche qu’on peut changer , fuivant que le
befoin indique d’en employer de plus ou de
moins fortes , de ronde;, de quarrées, de pointues
, & c . ; à l’autre extrémité du fû t , eft un
trou , par où paffe la corde, qui eit attachée aux
deux boucs de la traverfe Cette traverfe eft
elle-même enfilée du fût par un trou qu’elle a au
milieu ; au-deffous de la traverfe , tk un peu au-
deffus de la virole , eft le pi >mb qui eft de
figure fphérique, & joint & pofé hcrifiontale-
ment au pied du fû t , qui donne au trépan un
mouvement plus lent ou plus prompt, iuivant
qu’on lève ou qu’on abaiffe avec plus ou mo os
de vîteffe, la traverfe où elle eft attachée.
( M - d e J augovkt j dans l ’ancienne Encyclo*
pédie, )