
4.88 D O K
pofer l’or. Les enfoncemens doivent être dorés
avant les parties éminentes.
La feuilljei'ppfée, faites pafler, avec un pinceau.,
de l’eau derrière cette feuille en appuyant
lur le. petit bord, & évitant.'qu’ il n’en
pafle par-deflus, fur-tout aux parties qu’on veut
brunir, car elle tacherait l’or. Cette eau étend
la feuille . Enfuite on halete de dus légèrement ;
avec le bout d’ un pinceau, on retire l’eau
qui aurait pu s’amafler,, car .elle détremperait
r m m m ;app:r.êts de. deflbus..
13. Brunir, On laifle fécher', mais non pas
trop , les parties qui ont été préparées pour être
brunies. Si l’ouvrage étoit-trop fec * le bruni
feroit moins beau. Avant de brunir, on pafTe
la pietrre'dans les endroits où l’or pourrait
s’éléver en cloche.
On pafle enfuite bi-em légèrement fur l ’ouvrage
un pinceau de poils longs & très - doux ,
pour 6ter la pouflièré qui peut y être tombée j.
enfuite on pafle la pierre à brunir fur l’ouvragey
en allant & revenant fur chacune des parties à
brunir , & appuyant le pouce gauche fur la
pierre même pour la maintenir, de peur qu’elle
né s’échappe , & n’àillé toucher les parties qui
ne doivent point être brunies. Ôn mouillé
l ’endroit biéfl légèrement avec un petit pinceau,
& on y applique un petit morceau d’o r , que l’on
brunit quand il eft fec.
14. Jfatter. Quand on a bruni les parties qui
doivent l’être, il fàu(t matter les autres ; ce qui
fé fait en donnant avec,Un pinceau une couche,
légère-&: douce de' co'llè dé parchèmî n q 11 i foir 1
bien nette, fans aucune partie têrrpyfe & b, ien
tamifée. Elle doit avoir la moitié- dè la -conîif-'
tance de célle que l’on a employée'pour jaunir,
& être d’un degré moyen de chaleur, car trop
chaude, elle enlèverait l’or. On ne pafle qu’une
féule fois le pinceau fur l ’o r , & l ’on a foin
de fouiller dans les parties enfoncées de, la
fculptureV
i j . Ramender. Si le doreur apublié.de mettre
de i’or dans quelques petits enfoncemens, pu
fl quelques parties1 d’or ont été enlevées, quand
on a pafle la colle, pour matteç , J1 faut couper
une feuille d’or par petits morceaux fur ie ,
ebuflin , & pofer de ces-petits morceaux dans
les endroit? où il; en- manque. On fe: fert pour
cette opération dies pinceau;* à ramender. Il faut
avant d’appliquer l ’or-, mouiller la ; place où.
il manque, avec un- pinceau un peu trempé;;
Lorfqtfe le ramendagé eft fe c , on pafle un peu
de colle fur chaque endroit.
16 . Vermeillonner. On trempe dans le vermeil
un pinceautrès-fi-n , & l’on vermsjllonne avec
grand foin toutes-les parties que l’on juge- a
-propos y fans- mettre trop de vermeil , car il
formerait des noirs. Il faut lé palier légèrement
ne fgire-qqe glifler fur l’or-. Cette opération
D o R
donne a l’ ouvrage du reflet & une couleur d’cif
moulu.
i?- Repajpir. Cette opération confifle à re-
pafler fur tous les mats une fécondé couche de
colle à mat ter.
Quand on ne tend pas à la perfection, on
peut omettre quelques - unes des opérations qui
viennent d’ê;re détaillées, j
D o r u r e de différais ors. Comme on a fu
donner a 1 or differentes couleurs , on peut varier •
les teintes de la dorure. Les apprêts.font les-
memes jufqu a l’opération de jaunir exçlufive-
ment. Alors,, en appliquant le jaune, il faut
lelerver en blanc les parties, qui. doivent être
dorées d’ un or vert ou. citron.
Si l’ on veur dorer en or.vert, on donne fur le,
blanc qu’ on a rél'ervé une couche d’un peu de
blanc der .cérufe broyé très-fin à l’eau ,-d'un peu
do bien de Prufle tendreyj k d’un peu de flil-de-
grain , chacune de ces fubfiances broyées à l’eau •
leparément. Enfuite combinées enfèmble , elles
donnent u^n v e r t d ’eau. On détrempe, le tout
dans la meme.colle, dont on .s’ eft fervi pour le
jaune, & on ne fe fert que- du deflus, qui
donne une teinte claire.
Si l’on veut dorer d’ un or citron, on charge
la. cérufe d’un^ peu de ftil-d e -g ra in que l’on
broye.& que l’on détrempe de même à la collé '
& dont on met une couche fur l ’endroit réfervé1
ien blanc.
L’ouvrage.fini & doré, il faut au (fi faire des
vermeils verts ou citron/ On compofe le vert-
avec de là gomme-gutte & très - peu de bleu de
de: Prufle. Pour le citron, on éclaircit le vermeil
ordinaire en y introduifant du jus de gomme-
gutte.
D or u r e d'or mai repaffé. Dans les ouvrages
; prefles , ou-lorfqu’on ne veut pas engager du
blanc dans de très - belle' fçülptüre, an ne fdic
que donner un encollage blanc, clair, à. deux
couches,feulement. Enfuite on nettoie propre-
, ment les grains de l’ouvrage en àdouciflant
légèrement : on couche du jaune, & î?on pofe '
l ’or comme ci-defliis. On donne deux couches
de colle à marter par-defliis. Cette dorure n’a pas
tout l ’éclat de celle qu’on vient de décrire , -
puifqu’elle ne reçoit aucun apprêt, & qu’ elle
ne préfente par-tout que des parties mattes.
Dorure d la grecque. Le nom de cette dorure
ne doit pas en impofer ; elle n’eft point d’une
origine grecque , & doit fa dénomination à une
mode qui a duré qu elque temps à Paris. Elle n’ efF
d’ ufage que pour des meubles, mais les meubles
appartiennent à l’art quand ils font ornés de
fculpture.
Comme elle exige moins d’apprêts que l’or
bruni , les-fçulptures & moulures ne font pas de
g ifla i
D O R
même fujettes à être engorgées de blanc. Si le
bruni dont elle ©fi fufceptible eft moins brillant,
fes mats font plus beaux. Cette beauté vient de
•ce que ces mats fe font à l’huile, après le bruni,
& qu’’enfii ire on les vernit. Cette dorure a encore
j ’avantage de ne point s’écailler, & de pouvoir
être lavée. En voici les procédés.
i . ° L’encollage fe fait comme on l’a déjà vu.
а. 0 .Calcinez extraordinairement de la fan-
guine , jufqu’à ce qu’ elle ait perdu fa dureté.
Calcinez aufli du blanc de cérufe & du talc ;
broyez chacune de ces~fubftanc.es leparément,
très - fin , a l’eau pure & nette ; mêlez - les en-
femble & rebroyez - les de même à l’eau.
3-° Détrempez ces couleurs ainfi broyées aveo
de la colle très-chaude & très-forte , plus forte
que la colle du blanc de dorure : mêlez - y un
tiers, de blanc de Bougival aulîi infulë à la
craie. -
4*° Donnez deux ou trois couches de cette
teinte dure en tapant , & une troifièine en
adouciflant.
5 *° Dégorgez l’ouvrage avec des fers, réparez-
le & adouciflez toutes les parties de la même
maniéré dont on a. déjà donné le procédé.
б. ? Couchez l ’affiette fur les endroits que
Vous voulez brunir, de même qu’à l’or bruni. 7;° L’alfiette couchée, appliquez l’or aux endroits
que vous deftinez à être brunis. Laiflez-
le fécher ; paflez enfuite légèrement un pinceau
deflus pour ôter la pouflièré, & bruniflez.
8.® L’ouvrage bruni, il faut, fur toutes les
parties qu’on veut matter, donner trois ou
quatre couches de vernis à la gomme-laque :
quand elles font sèches,, poliflez-les avec un
peu de prêle, prenant garde de gâter les parties
brunies.
9*° Couchez bien exa&ement l’or -couleur, 3e mordant, ou la mixtion : pénétrez,dans les
fonds, en bordant bien jufte les endroits brunis.
10. ^ Quand l’or-couleur eft bien fe c , il faut,
ainfi qu’a l’or mat appliquer l ’or.
1 1 . ° Quand l’or eft à Ion tour bien fe c , paflez
un vernis à l’or à l ’efprit-de-vin. On le chauffe
a mefure qu’on l’applique, avec un réchaud de
doreur. Enfuite on donne deux ou trois couches
de vernis gras.
^ I l faut obférVer, avant que de v e rn ir , que
s'il y avoit quelques parties qui n'euflent pas
vaulu prendre l'o r , il faudrait, le fond étant
brun, pofer de l ’or coquille avec un pinceau
aflez fin pour pafler dans les petits fonds.
On vient de voir que la dernière opération
confifte à pafler deux fortes' de vernis fur l’ouvrage.
Nous allons placer ici la recette de ces
vernis.
V e r n i s d l'or à tefprit-de1 vin. Pilez
leparément quatre onces de gomme-laque en
jbranches , & même quantité de goi^me-gutte ,
Beojits-Ans, Tçiçe IL '
D O K
de fang - dragon, de rocou, & une once de
fafran. Jettez «hacune de ces drogues fépàrément
dans une pinte d’efprit-de-vîn, que vous tiendrez
dans un bocal ou vaifteau, expofé pendant
quinze jours au foleîl ou à la chaleur d’une
é tuv e , pour les exciter à la diflblution. Les
teintures (ont plus belles, quand elles font faites
fans feu. Au défaut de fo le îl, tenez - les un peu
éloignées du feu pour leur donner une chaleur,
égale. Quand elles feront fondues, mêlez-les
toutes enfemble. Plus ou moins de chacune de
ces diffolutions donne à l’or différens tons,
fuivant les differentes combînaîfons que l’on eit
fait. On charge davantage la teinture, quand
on veut vernir des ouvrages argentés pour ieu£
faire imiter les ouvrages dorés.
V e r n i s gras à l'or. Faites fondre féparé**
ment huit once3 d’ambre, & deux onces do
gomme-laque. Lorfqu’elles feront mêlées, in corporez
y une demi-livre d’huile de lin, cuîtd»
& préparée, & enfuite une livre environ d’ef*
fence, que vous aurez eu foin de colorer au*
paravant , en y faifanc fondre , comme pour
l’autre vernis, de la gomme-gutte, du fafran,
du fang - dragon, & un peu de rocou. C’effc
par la quantité & la co.nbiraifim différente d#
ces quatre fubfiances , qu’on fait prendre à Por
le ton que l ’on cherche.
D orure a l’ huixe. Sr cette dorure a fut
celle en détrempé l’avantage d’être plus folide,
elle a aufli en fa faveur la {implicite des procédés.
Elle s’applique fur 1^ pierre, le plâtre, & le#
métaux.
1.0 D faut commencer par l’impreflion du
fujet qui doit recevoir la dorure. Elle lé fai»
en y étendant une couche de blanc de cérufe
détrempé à Phuile de l in , à laquelle on
joint un peu d’huile grafié & très-peu d’eflénee
de thérébentine, Ün broie çe blanc à l ’huile d«
lin mêlée de litharge.
a.° On calcine de la cérufe, on la braye
très-fin, à l’huile graflé , & on la détrempe aveç
de l’eflençe, ce q.j’on ne fait qu’ à mefure qu’on
veut l’ employer, parce qu’elle eft fujette a s’é^
paifiir. C’ eft ce qu’on nomme la teinte - dure.
On en donne trois ou quatre couches. I l faut
bien atteindre les fonds , étendre la couleur
le plus également qu’ il eft poffxble, & donner
aux couches le moins que l’on peut d’épaifléur.
30. Prenez de l’or-couleur paflé par un linge»
bien fin ; & avec une broffe très - douce qu£
ait fervi à travailler aux couches à l ’h u ile ,
couchez cet or bien uniment & à fec. Atteigne»
les fonds avec de petites broffes.
4*L L or-couleur étant aflez fec pour haopec
l’or , étendez l’or fur lecouflin. Dorez avec la
palette, en appuyant légèrement avec du coton ,
& ramçnd|at Içs petites parties Mans les fonds
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