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ombres, a.0 A fe fervir de quelque grattoir à
creufer, pour polir & unir ces fonds , afin de
pouvoir deffiner deffus & les graver. On verra,
dans l’article Gravure en bois , la manière de
faire proprement ce creufage. ( Af, Pa p i l l o n ^
dans l’ancienne Encyclopédie. )
C R E U X , ( ad j . pris fubftantivement. ) C’ eft
le nom que les fculpteurs & les mouleurs
donnent à un moule pris fur un m o d è l e &
qui doit fervir à mouler en plâtre ou autrement
une ou plufieurs figures femblables à ce modèle.
. Ce mot ne s’ emploie que pour les moules en
plâtre ; car on ne dit pas un creux de potée ,
mais un moule de potée.
C R O I S E R , ( y -a6t. ) Croifer les tailles eft
C R O
fa même chofe que faire des contre = tailles J
c’eft couper une fuite de tailles par une fuite
d’autres tailles prifes dans un fens différent;.
Les graveurs difent croifer les tailles & non
contre - tailler.
C U I V R E , ( fubft. mafc..) Métal dont font
faites les planches fur lefquelles on grave à
l’e au -fo r te , au burin,, en manière-noire, en
couleuts , à la manière du lavis ^ à* la manière
pointillée. Nous dirons , à l’article Gravure,
les qualités que doit avoir le cuivre pour être
bon à cët ufage. Il fuffira de dire ici qu’om
n’emploie que le cuivre rouge. On dit cependant
que le cuivre jaune feroit préférable gouï
la gravure en manière -noire,.
_D_Ji É C A L Q U E R , ( v . ad. ) Après avoir pris
le calque d’ un ouvrage peint ou deffiné, on le
peut décalquerCur un papier ou fur une toile, pour
faire une copie exacte de la peinture ou du deffin
dont le calque a été levé, ou fur un cuivre vernis,
pour s’aflurer du trait & n’avoir pas l’embarras
de le chercher pendant l’ opération de la
D É C O R A T IO N . Nous ne prenons pas^ ici
ce mot dans la lignification très-étendue où il
embraffe tout ce qui peut décorer une place ■
publique, un édifice, un appartement. Tous
les ouvrages des arts peuvent en ce Cens être
compris fous le mot de décoration. Mais nous
^refierrons ici ce mot dans la fignificacion de
décoration de théâtre, ou de fête publique.
Et dans ce fens , relativement à la pratique ,
nous n’avons rien à ajouter à ce qu’ on peut lire
à l’article Détrempe. C’ eft à ,1a détrempe que
fe peignent les décorations. Celles de théâtre
font compofées de feuilles & d’ un rideau. Les
feuilles forment les côtés.; ce font des toiles
clouées fur des chaffis ; le rideau termine le
fond* 8c n’ eft autre chofe qsu’un vafte tableau.
D É C O U V R I R , ( v. a â . ) Terme de gravure
à l’eau - forte. Quand la planche eft fuffi-
famment mordue , on la découvre , c’ eft-à-dire
qu’on la dépouille du vernis dont elle eft
enduite. Voyez l’article Gravure.
D É G R O S S I R , ( v. aét. ) Végrojfir un
marbre , c’eft l’approcher, mais non pas encore
de fort près, ,des formes du modèle compofé
par le fculpteur. vOn charge de cette première
opération des ouvriers fubaltprnes à qui l’on
ne confieront pas le foin délicat d’avancer
l ’ouvrage.
D E S S IN . , (fubft. mafc.) Ce mot, dans
fon acception la plus ftriéle , fe borne à lignifier
les délinéamens ou les traits qui circonfcrivent
les formes des objets. Mais on l’applique par
extenfion aux ouvrages qui joignent à l’ expref-
fion du contour, celle des effets du clair-obfcur,
c ’e ftrà -d ire l’ imitation de la lumière & de
l ’ombre. Un dtffin très-fini eft un tableau
d’ une feule couleur, .
Dans çes fortes d’ouvrages, on fuit plufieurs
procédés. On dejjine ou au crayon rouge qu’ on
tipipune fanguine j ou à la pierre noire, ou i la
plume , ou au pinceau avec différentes fubf-
tances délayées dans l’eau.
Quelquefois on dejjine au crayon rouge oh
noir fur papier blanc , & quelquefois avec l’ un
de ces crayons fur papier de demi - teinte. Alors
on fe ferc de crayon blanc pour exprimer les
lumières, 8c on laiffe travailler le papier pour
rendre les demi-teintes. On mélange auffi ces
trois crayons, & c’eft ce qu’on nomme deffins
aux trois crayons. On y joint encore quelquefois
des teintes avec du crayon de paftel, &
les deffins alors fe rapprochent de la peinture.
On dejjine au pinceau avec de l’encre de la
Chine ou du biftre fur papier blanc, ou avec
l’ une de ces fubft an c e s , ou toutes deux, fur
papier coloré, & l’on touche les lumières avec
du blanc à l’eau. On fait suffi, de ces deffins
avec différentes couleurs qui ont peu de corps.
La pratique de ces différentes manières s’acquiert
par l’ ufage, auquel ne fuppléeroient pas
des préceptes écrits ; la théorie de toutes ces
manières eft la même, elle s’acquiert par l’étude
de la nature & par la réflexion. Foye^ les
articles C r a y on , A q u a r e l l e , L a v i s ,
Pap ie r .
Cet article eft pricipalement defliné à renvoyer
aux différentes planches qui concernent:
le deffin. Feu M. Cochin en a dirigé l’exécution
; il a enrichi cette collection de plufieurs
deffins de fa main , & fur-tout de la vignette.
Elle préfente fous un même coup - d'oeil les
différentes c.îaffes par lefquelles on paffe fuccef-
fivement pour parvenir a la parfaite imitation
de la nature, qui eft le but de l’ arr.
L’ art du deffin, né delà fenfarion qu’ont éprouvé
les hommes dans tous les temps à i l’alpeft du
tableau de l’univers, eft l’ effet de l’hommage
8c du refpeéh que nous rendons à la nature &
à fes produétions. Rien n’ étoit fi- naturel à
l’ homme , que de chercher ,à retracer aux yeux
de fes femblables une idée nette & reffem-
blante des objets qui l’avoient affeété , foie
afin de perpétuer fe fouvenir des hommes qu’il
regardoit ou comme fes bienfaiteurs, où comme
les bienfaiteurs de l’humanité ; loit pour tranf-
metrre à la poftérité ces événemens , ces fcènes
intéreffantes, que les circonftances des temps &
des lieux , les moeurs , la religion, le coftum®
& la nature du climat varient de tant de
manières différentes. Si l’on confidère chaque
objet en particulier, & combien d’objets concourent
enfemble à former un tableau ; quelles
M m m ij